Irak - Q&R - Extrait du point de presse (12 juillet 2023)
Q - Je souhaiterais poser une question par rapport à l’actualité. Total et le ministère du pétrole [irakien] ont passé un accord. Ma question est la suivante : Total ayant créé des installations qui vont permettre aux centrales électriques irakiennes d’alimenter tout cela en gaz et d’être moins dépendant des importations de gaz iraniennes, potentiellement cela risque de ne pas plaire à Téhéran ni aux milices irakiennes qui sont proches du régime de Téhéran. Du coup je voulais savoir s’il n’y avait pas un problème sécuritaire, et si le ministère des affaires étrangères français n’en avait pas parlé avec l’Iran très récemment, lors notamment de négociations de libération de prisonniers ?
R - L’entreprise Total a en effet signé récemment un contrat avec les autorités irakiennes, qui prévoit la mise en œuvre d’un projet multi-énergies. Vous évoquez le gaz, mais il y a également toute une part de renouvelables, puisqu’il inclut la construction de la plus grande centrale solaire, de 1 gigawatt, dans le pays ; le premier projet photovoltaïque de cette ampleur en Irak. La France se félicite de la signature de ce contrat avec le groupe Total. Et comme vous le savez, cela vient s’inscrire dans une mobilisation de la France aux côtés de l’Irak, et en soutien à sa souveraineté. Et ce soutien à sa souveraineté passe notamment par l’appui à la mise en œuvre de réformes structurelles et le renforcement de ses services publics, tout comme l’appui au développement d’infrastructures et de l’attractivité économique de l’Irak. Ce projet, il renforcera la souveraineté énergétique de l’Irak. Il renforcera la possibilité d’approvisionnement en énergie et en électricité pour la population irakienne. Et il permettra aussi de soutenir la transition énergétique de l’Irak, dans le cadre des engagements pris par les autorités irakiennes au regard de l’Accord de Paris. Ce type de projets d’infrastructure sont ceux que nous souhaitons voir faire l’objet de discussions également dans le cadre de la conférence de Bagdad, ce format dont nous souhaitons qu’il puisse se réunir pour la troisième fois dans le courant de l’année en Irak, et qui permettra précisément de discuter et de promouvoir des coopérations concrètes, qui peuvent être de nature économique, d’infrastructure ou de service, entre la totalité des pays de la région, avec pour objectif de renforcer la stabilité pour la région.
Q - Vous n’avez pas répondu sur les risques sécuritaires que peut faire peser l’Iran sur des probables prochaines installations de Total, en Irak en tout cas.
R - Les risques sécuritaires sont évidemment un des sujets pris en compte par les autorités irakiennes comme par les entreprises qui souhaitent investir en Irak. Mais comme je l’indiquais, notre souhait - et ce projet vient nourrir cette dynamique - est de soutenir la souveraineté irakienne, y compris sur le plan énergétique, et par ailleurs de promouvoir un dialogue fructueux et positif dans le cadre de la conférence de Bagdad, y compris sur cette question d’infrastructure énergétique.
Q - Excusez-moi, mais dans la conférence de Bagdad, il y aura des invités, des représentants iraniens ?
R - Absolument. La conférence de Bagdad est un format qui a été lancé il y a maintenant près de trois ans, et qui permet de réunir - et c’était un format inédit de ce point de vue - la totalité des acteurs de la région, y compris les autorités iraniennes.
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