Présentation de l’Indonésie

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Présentation du pays

INDONÉSIE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République d’Indonésie
Nature du régime : République
Chef de l’Etat : Joko Widodo (depuis octobre 2014 ; réélu le 17 avril 2019)
Vice Président : Ma’ruf Amin

Données géographiques

Superficie : 1,9 million km²
Capitale : Jakarta (35 millions d’habitants, 2019)
Villes principales : Surabaya (13 millions d’habitants), Bandung (8 millions d’habitants), Medan (5 millions d’habitants), Denpasar (2 millions d’habitants), Samarinda (1,3 million d’habitants)
Langue officielle : Bahasa indonésien
Monnaie : Roupie indonésienne (IDR)
Fête nationale : 17 août (anniversaire de l’indépendance)

Données démographiques

Population : 276 millions (Nations Unies, 2021)
Taux de croissance démographique : 1,1% (Nations Unies, 2021)
Espérance de vie : 71,7 ans (Banque Mondiale, 2019)
Taux d’alphabétisation : 96% (Banque Mondiale, 2020)
Religions : islam (87,5%), protestantisme (7%), catholicisme (2,8%), hindouisme (1,7%)
Indice de développement humain : 0,718 - 107e (PNUD, 2019)

Eléments d’actualité

Politique intérieure

L’Indonésie est la quatrième nation la plus peuplée du monde (274 millions d’habitants), et le premier pays musulman par le nombre de fidèles (86,7% de sa population se reconnaissant de cette confession). L’islam n’est cependant pas religion officielle, l’Etat indonésien garantissant la liberté de culte à six confessions. Malgré l’influence croissante d’une pensée islamiste conservatrice, la société indonésienne est majoritairement tenante d’un islam modéré.

La réélection du Président Joko Widodo (dit Jokowi) en 2019 a confirmé l’ancrage de la jeune démocratie indonésienne. Il a axé ses deux mandats sur les enjeux économiques, encourageant l’ouverture économique de son pays et la construction de grands projets d’infrastructures pour améliorer la connectivité de l’archipel. Son gouvernement de coalition intègre aujourd’hui son adversaire aux deux dernières élections présidentielles (2014 et 2019), Prabowo Subianto, comme ministre de la Défense. Les prochaines élections générales – présidentielle, législatives et sénatoriales), prévues le 14 février 2024, marqueront le départ de Joko Widodo (limite constitutionnelle de 2 mandats consécutifs) et ouvrent de nombreuses interrogations sur sa succession.

La lutte contre le terrorisme est une priorité de l’action du Président Jokowi, à l’aune d’une série d’attaques commises sur le sol indonésien, après la vague des attentats des années 2000. Cette permanence de la menace terroriste témoigne de la capacité de nuisance d’un réseau djihadiste présent sur l’archipel. Le retour des combattants indonésiens du théâtre syro-irakien est un sujet de préoccupation de même que les personnes tombées sous le seuil de pauvreté à cause de la crise liée au Covid-19.

L’Indonésie continue de pratiquer la peine de mort, mais le Président a imposé un moratoire de fait depuis 2016 et la version révisée du Code pénal, adoptée par le Parlement en décembre 2022 pour une entrée en vigueur en 2025 assouplit la mise en œuvre de la peine de mort.

Dixième émetteur mondial de gaz à effet de serre, l’Indonésie a rehaussé son ambition climatique en amont de la COP27, mettant à jour sa CND (augmentation de son objectif inconditionnel de réduction des gaz à effet de serre de 29 % à 32 %). L’Indonésie s’est engagée dans un dispositif de Partenariat pour une Transition Energétique Juste avec les pays du G7+ en novembre 2022. Le pays cible également la neutralité carbone en 2060. Des feux de forêts et de tourbières qui ont marqué les esprits en 2015, ont fortement affecté l’archipel à l’été 2019 propageant une fumée transfrontalière très dense (« haze ») et ont été extrêmement difficiles à éteindre. Ce phénomène constitue une véritable menace sanitaire pour les populations.

Politique étrangère

La politique étrangère « libre et active » de l’Indonésie, puissance émergente, membre fondateur de l’ASEAN (dont elle assure la présidence en 2023) et membre du G20 (qu’elle a présidé en 2022), est guidée par la volonté de maintenir la paix et la stabilité régionale en renforçant la coopération, en particulier dans le secteur économique, et en privilégiant le dialogue pour régler les différends

L’Indonésie et la Chine, liées par un partenariat stratégique conclu en 2005, ont progressivement renforcé leurs relations dans tous les domaines et notamment sur le plan économique, priorité de la relation bilatérale. En 2016, la Chine est devenue le principal partenaire commercial de Jakarta (premier client, avec 19,46% des exportations en 2020 et premier fournisseur, avec 28 % des importations). Les investissements chinois en Indonésie ont également sensiblement augmenté, Pékin devenant la deuxième principale source d’IDE en Indonésie après Singapour et devant le Japon. Le président chinois s’est entretenu avec le Président Jokowi en marge du sommet du G20 de Bali en novembre 2022.

Dans le cadre du « pivot vers l’Asie » initié par le président Obama, les États-Unis et l’Indonésie ont insufflé un nouvel élan à leur relation bilatérale, élevant le partenariat global qui les liait depuis 2010 au niveau stratégique en 2015. Cette coopération couvre de nombreux domaines, dont la sécurité, le contre-terrorisme et la lutte contre le changement climatique. L’élection de Joe Biden en 2020 a donné une nouvelle impulsion à la relation bilatérale avec plusieurs séquences d’engagement à haut niveau (déplacement du Président Jokowi aux Etats-Unis en mai 2022, puis venue du Président Biden à Bali pour le sommet du G20), après avoir été mise à mal par la précédente administration.

L’Indonésie et l’Australie sont liées par un partenariat stratégique depuis 2010. Les visites bilatérales sont fréquentes et l’Indonésie est le second récipiendaire de l’aide australienne (307.3 M AU$ en 2022-2023). Depuis juillet 2020, un accord de libre-échange lie les deux pays ; le commerce bilatéral s’est élevé à 12,6 mds USD en 2021. Malgré cette proximité, l’Indonésie s’est montrée particulièrement critique du partenariat AUKUS annoncé en septembre 2021, exprimant son inquiétude de voir une "course à l’armement" dans la région.

Les échanges avec le Japon, premier donateur d’aide bilatérale à l’Indonésie (28,9 % de l’aide reçue par l’Indonésie), s’inscrivent depuis 2006 dans le cadre d’un partenariat stratégique. Le gouvernement japonais poursuit le renforcement de la coopération entre les deux pays, notamment dans le domaine de la connectivité dans l’océan Indien et l’océan Pacifique.

L’UE est le 5ème partenaire commercial de l’Indonésie en 2021, cette dernière restant la 31ème partenaire commerciale de l’UE et la 5ème au sein de l’ASEAN. Les relations entre l’UE et l’Indonésie sont régies par l’accord-cadre global de partenariat et de coopération (APC) signé en 2009, entré en vigueur en 2014, qui couvre de nombreux domaines (commerce, environnement, énergie, migrations, lutte contre le terrorisme). Des négociations pour un accord de libre-échange ont été ouvertes en juillet 2016, mais elles ont été ralenties par la pandémie.

Situation économique

Seizième économie mondiale et première de l’ASEAN (1 182 Md USD de PIB en 2021), l’Indonésie a cru en moyenne de 5,3% de la crise asiatique en 1997 jusqu’à la crise sanitaire de la Covid-19. Après un recul en 2020, elle a affiché une bonne résilience économique avec une croissance de 3,7% en 2021, soutenue par une politique de faible restriction de la mobilité. Les mesures budgétaires et monétaires menées depuis 2020 ont permis d’absorber efficacement le choc de la crise sanitaire. Le poids des matières premières dans l’économie indonésienne est à double tranchant : tantôt représentant une faiblesse, il a eu en 2021 et 2022 un effet positif sur la croissance, sur la balance des paiements et sur les finances publiques du fait de la forte demande en volume et du renchérissement des matières premières produites par l’Indonésie en raison de la guerre en Ukraine (charbon, nickel, huile).

L’Indonésie affiche un PIB/habitant de 4 396 USD en 2021, multiplié par quatre en vingt ans, ce qui a permis la rapide émergence d’une classe moyenne (+10% par an). L’Indonésie ambitionne de réduire le taux de pauvreté à 7% en 2023 contre 9,7% en septembre 2021.

Du côté de la demande, la croissance a bénéficié en 2021 de : la forte augmentation (+4,2%) de la consommation publique qui représente 9,1% du PIB , la reprise (+3,8%) de l’investissement (31% du PIB) , la croissance modérée (+2%) de la consommation des ménages (54% du PIB) et la forte reprise des échanges extérieurs (+24% pour les exportations de biens et services et +23% pour les importations), rendant excédentaire la balance courante (0,4% du PIB).

Avec des flux nets de capitaux nuls selon le FMI en 2021 (contre des entrées nettes de 2 à 3% de PIB avant la COVID-19), l’ensemble des mouvements de la balance des paiements se traduisent par une hausse de 9 Md USD des réserves de change. Celles-ci représentent 12,2% du PIB et 7,4 mois d’importations de biens et services, un niveau en léger recul mais suffisant pour faire face à un ajustement des taux, ces réserves représentant plus de deux fois la dette de maturité inférieure à un an. Malgré une hausse de 20 Md USD en un an, la part dans le PIB de la dette extérieure décroît : 37 % en 2021 contre 39% en 2020.

Avec un déficit public de 4,6% du PIB en 2021, contre 5,7% attendus et des recettes faibles mais en progression de 1,5 point de PIB (11,8% du PIB), le retour à un déficit de 3% en 2023 prévu légalement depuis 2003 en est facilitée. Cette règle a toujours été respectée malgré une suspension normalement temporaire de 2020 à 2022 à cause de la pandémie.

Si la dette publique est jugée soutenable par le FMI (43% du PIB), la faible pression fiscale actuelle contraint fortement les dépenses de l’Etat et limite l’investissement dans les infrastructures publiques (3% du PIB) ou dans le capital humain (santé, éducation, avec un impact de long terme de la COVID inconnu). La réforme fiscale votée fin 2021 devrait augmenter les revenus fiscaux, mais certains éléments (une amnistie fiscale qui suit celles de 2008 et 2016) peuvent créer des incitations négatives. Cette réforme doit être complétée par une stratégie de moyen-terme des finances publiques permettant de mieux financer les besoins du pays.

Un autre défi structurel est le climat des affaires, pénalisé par la complexité administrative et l’incertitude règlementaire. Une loi omnibus pour la création d’emplois, adoptée sous procédure d’urgence début 2023, vise précisément à la simplification administrative. Elle est issue d’un texte qui avait été jugé anticonstitutionnel et soulève de nombreuses critiques dans la société indonésienne, récusant les seuils de salaires minimums et mesures de libéralisation inclues dans le texte.

A moyen-terme, la crise sanitaire ne semble pas remettre en cause la trajectoire de développement économique du pays, qui devrait permettre à l’Indonésie de devenir dans quelques années un pays à revenus intermédiaires.

Mise à jour : 09.03.23

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