Présentation des Fidji
Présentation du pays
Données générales
Nom officiel : République des Fidji
Nature du régime : République parlementaire
Chef de l’Etat : M. Ratu Wiliame Maivalili KATONIVERE
Données géographiques
Superficie : 18 333 km²
ZEE : 1 282 978 km²
Capitale : Suva
Villes principales : Suva, Lautoka, Nadi, Ba, Labasa
Langues officielles : anglais, fidjien, hindi
Monnaie : dollar des Fidji
Données démographiques
Population : 906 784 habitants (Banque mondiale 2020)
Densité : 49,07 hab/ km².
Croissance démographique : 0,7 % (Banque mondiale 2020).
Espérance de vie : 67 ans (Banque mondiale 2020)
Religions : protestants (45%) ; hindous (27,9%) ; musulmans (6,3%)
IDH : 0,741 (92ème rang mondial sur 189)
Éléments d’actualité
Politique intérieure
Arrivé au pouvoir par un coup d’État en 2006 (le quatrième qu’ont connu les Fidji depuis 1989), le Premier ministre Voreqe (dit Frank) BAINIMARAMA a mis en œuvre un important programme de réformes et fait approuver en 2013 une nouvelle constitution interdisant toute distinction entre individus, notamment celles fondées sur les origines ethniques ou la religion. Il s’agit-là d’un sujet particulièrement sensible dans un pays de 900 000 habitants dont la population est constituée à 37,5% de Fidjiens d’origine indienne, héritage de la colonisation britannique.
Les élections législatives de 2018 ont reconduit le Premier ministre BAINIMARAMA au pouvoir, avec cependant une majorité moindre que par le passé.
Politique étrangère
« Hub » du Pacifique, les Fidji accueillent de nombreuses structures régionales, notamment le Forum des Îles du Pacifique (FIP), le Forum de développement des Îles du Pacifique (FIDP), 60% des effectifs de la Communauté du Pacifique (CPS) dont le siège est à Nouméa, la plupart des bureaux régionaux des Nations Unies, la délégation de l’Union européenne pour le Pacifique et l’université du Pacifique Sud.
Les Fidji ont accru leur présence au sein des enceintes multilatérales et notamment de l’Organisation des Nations unies. Il s’agit de l’un des rares Etats du Pacifique insulaire à entretenir des forces armées, qui participent activement aux missions de maintien de la paix des Nations unies (près de 325 personnels engagés dans des OMP en janvier 2021). Les Fidji ont été désignés pour présider le groupe des 77 en 2013, le Comité exécutif du FNUAP, du PNUD et de l’UNOPS en 2014, l’Assemblée générale en 2016, le Sommet sur les océans (co-présidence) et la COP23 en 2017. Les Fidji ont été élus à la présidence du Conseil des droits de l’homme le 18 janvier 2021.
Les Fidji sont très actifs dans les négociations climatiques et n’hésitent pas à dénoncer publiquement les positionnements de l’Australie sur le sujet. Les Fidji ont été le premier pays à ratifier le Protocole de Kyoto dès 1998, ainsi que le premier à ratifier l’Accord de Paris dès février 2016. Suva a également été le premier PEID à présider une conférence des Parties, la COP23, au cours de laquelle a été lancé le « dialogue de Talanoa » dialogue interactif devant conduire à la formation de consensus et à la prise de décisions, reprenant un mot fidjien pour évoquer les échanges entre personnes en confiance.
Dans le cadre de sa « Look North Policy », politique adoptée au lendemain des sanctions prises par l’Australie et la Nouvelle-Zélande en 2006, les Fidji ont établi des liens avec de nouveaux partenaires, notamment les pays du Golfe, la Chine et la Russie. La normalisation de la relation avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, interrompues à la suite du coup d’État de 2006, s’est traduite par la participation du Premier ministre fidjien au sommet du FIP 2019, une première depuis 10 ans, dans la continuation des visites en janvier puis en octobre 2019 du Premier ministre australien à Suva. Les Fidji restent cependant critiques de leurs grands voisins, de leur politique climatique et de leur prééminence dans les forums régionaux.
Les Fidji, de par la composition ethnique de leur population, entretiennent également des relations fortes avec New Delhi : visite du Premier ministre Narendra MODI en 2014, quelques jours avant celle du Président chinois XI Jinping ; organisation à Suva du Forum pour la coopération entre l’Inde et les pays du Pacifique en mai 2017 ; accord en matière de coopération dans le domaine de l’espace, accord militaire.
Situation économique
L’économie de Fidji est l’une des plus développées et des mieux connectées de la région. Néanmoins, Fidji est l’un des pays du Pacifique Sud les plus vulnérables à la crise du Covid-19. En 2020, la croissance s’est établie à -19%, soit la plus basse de la zone. En effet, la crise a frappé le pays à son point le plus vulnérable depuis plusieurs années, alors que son économie faisait déjà face à de grandes problématiques structurelles.
Avant même la crise du Covid, l’année 2019-2020 était déjà censée constituer une période de ralentissement. Entre 2015 et 2018, la croissance s’établissait autour de 4% par an, soutenue principalement par une forte dépense publique (reconstruction suite au Cyclone Watson), un tourisme important et des conditions fiscales internationales favorables. En contraste, la croissance de 2019 s’est établie à -0,4% et celle de 2020 était prévue pour 1,8% pré-COVID, alors que les dépenses publiques et la consommation avaient diminué.
Avec les efforts de reconstruction suite au Cyclone Watson, la dette publique avait déjà augmenté, passant de 43% du PIB en 2015 à 48,9% en 2019. La crise du Covid-19 n’a fait qu’entraver toute ambition de retour à la sobriété budgétaire à moyen-terme. En 2020, la dette est montée à 73,7%. Le FMI estime qu’en 2026, elle devrait toujours s’élever à 70,1%.
Le pays est lourdement dépendant du tourisme, le secteur le plus frappé par la crise. Le pays avait accueilli 900 000 touristes en 2019 et le secteur touristique fidjien représente environ 17% du PIB (uniquement effets directs). De plus, la Reserve Bank of Fiji considère que le tourisme a contribué à plus d’un tiers de la croissance économique entre 2011 et 2016. Au-delà de la valeur ajoutée directe du tourisme, un nombre important de biens et services connexes (nourriture, entretien, manufacture, etc.) sont en effet dépendants des revenus touristiques.
Le pays est également très vulnérable au changement climatique, et se classe au quinzième rang mondial pour le risque de catastrophe naturelle. En avril 2020, Fidji a été frappé par le Cyclone Harold. Plus de 13,6 M USD de dommages agricoles ont été signalés, ainsi que 33,5 M USD de dommages aux infrastructures, notamment aux routes, aux lignes électriques et aux jetées. Cette catastrophe naturelle a occasionné un effet d’accumulation et handicapé l’un des seuls secteurs fidjiens non impactés par la crise du Covid-19, l’agriculture. Le pays œuvre néanmoins en faveur de sa résilience face aux catastrophes naturelles : l’État s’est engagé à passer complètement aux énergies renouvelables d’ici à 2036.
Mise à jour : 21.04.22
Informations complémentaires
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