Présentation de la Hongrie

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Présentation du pays

HONGRIE {JPEG}

Nom officiel : Hongrie
Nature du régime : République parlementaire monocamérale
Président de la République : Mme Katalin Novák (élue le 10 mars 2022, entrée en fonction le 10 mai)
Premier ministre : M. Viktor Orbán (élu pour la 5ème fois : 1998 ; 2010 ; 2014 ; 2018 et 2022, entrée en fonction le 16 mai)

Données géographiques

Superficie : 93 030 km²
Capitale : Budapest
Villes principales : Debrecen, Miskolc, Szeged, Pécs, Győr
Langue officielle : hongrois
Monnaie : forint hongrois (HUF)
Fêtes nationales : 20 août (Saint Etienne) ; 15 mars (révolution de 1848) ; 23 octobre (soulèvement de 1956)

Données démographiques

Population (2021) : 9 730 772
Densité : 107 hab. / km² (2021)
Croissance démographique (2021) : -0,41 %
Espérance de vie (2021) : 71,1 ans (hommes) ; 78,0 ans (femmes)
Religion : pas de religion officielle
Indice de développement humain (2021) : 0,846 (46e)
Indicateur conjoncturel de fécondité (2019) : 1,55
Taux d’alphabétisation (2018) : 99,47

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le gouvernement hongrois est dirigé par le Premier ministre Viktor Orbán depuis 2010, après un premier mandat entre 1998 et 2002. Il est à la tête d’une coalition associant son parti, le Fidesz, au parti populaire chrétien-démocrate (KDNP). Cette coalition a été reconduite pour la quatrième fois à la suite des élections législatives du 3 avril 2022 et a conservé sa majorité absolue des deux-tiers (plus de 50% des suffrages, 135 sièges sur 199). La coalition d’opposition, unie autour de Péter Márki-Zay (indépendant, chrétien-conservateur, maire d’une ville moyenne) à l’issue d’une primaire inédite dans l’histoire, a obtenu un score décevant (34%, 57 sièges) au regard de la largeur du spectre politique qu’elle couvrait et des pronostics initiaux. Enfin, le parti d’extrême-droite Mi Hazánk entre au Parlement avec 6 sièges.

Les trois derniers mandats de Viktor Orbán (2010-2014 ; 2014-2018 ; 2018-2022) ont été marqués par de nombreuses réformes, y compris constitutionnelles (Loi fondamentale), perçues comme remettant en cause l’Etat de droit, la séparation des pouvoirs, la société civile et les libertés individuelles, sur le plan idéologique. Ils ont également fait apparaître un durcissement du discours de Viktor Orbán sur les questions de société et sur l’immigration. Son dernier mandat a été marqué par un durcissement du contrôle sur les universités et les médias tout en poursuivant un discours de défense de la nation hongroise et de la famille chrétienne. L’année 2021 a vu la fermeture de l’une des dernières radios indépendantes qui donnait la parole à des représentants de voix différentes, Klubradio, désormais privée d’antenne. En parallèle, le gouvernement a également durci sa position sur les questions de genre et les personnes LGBTQI+ (loi sur la protection de l’enfant contenant des amendements polémiques le 15 juin 2021, soumise au référendum le 3 avril 2022).

Depuis sa réélection en avril 2022, le Premier ministre Viktor Orbán inscrit son action politique dans la continuité des mandats précédents, en se concentrant particulièrement sur les questions économiques (lutte contre la hausse des prix de l’énergie, lutte contre l’inflation et relance de la croissance) dans le contexte difficile de la guerre en Ukraine, tout en consolidant sa politique d’attraction des IDE, notamment vis-à-vis des pays asiatiques.

Situation économique

Sur le plan économique, après avoir subi de plein fouet la crise économique de 2008, la Hongrie a retrouvé le chemin de la croissance en 2013 et jouissait à la veille de la crise sanitaire d’une situation économique assainie. Ces résultats sont apparus comme la conséquence de la politique économique du gouvernement Orbán, alliant recettes libérales (baisse de la fiscalité, assouplissement du droit du travail, etc.) et protectionnisme. Au fil des années, la Hongrie a réussi à se positionner comme l’un des ateliers les plus compétitifs de la chaîne de valeur de l’industrie manufacturière européenne, et notamment de l’industrie automobile allemande, en attirant ainsi les IDE.

Malgré une reprise post-Covid forte en 2021 (+7,1% du PIB après une chute de 4,5% du PIB en 2020), la croissance hongroise subit les conséquences de la guerre en Ukraine, même si les perspectives pour 2022 restent encore favorables : croissance attendue de 5,2% selon la Commission européenne, amélioration de la dette publique à 74% du PIB et déficit public ramené à 6,1%. En revanche, l’inflation, déjà soutenue en 2021 (5,1%), atteint en décembre 2022 un pic historique depuis 24 ans, à hauteur de 24,5% en glissement annuel, tandis que le forint connaît une chute brutale (-16% par rapport à l’euro depuis janvier 2022). Les perspectives pour 2023 sont par ailleurs assombries par un taux de croissance anticipé de 0,4%. A noter que si l’UE est de loin le premier partenaire de la Hongrie (74% des échanges), la place de la Chine est en croissance continue (5e partenaire).

L’économie hongroise recèle par ailleurs certaines faiblesses : l’insuffisance des investissements privés nationaux et étrangers, la spécialisation industrielle peu diversifiée (automobile), la forte dépendance aux fonds européens (environ 4 % du PIB sur la période 2021-2027 soit 21,9 Mds EUR) et un manque structurel de main-d’œuvre lié à une démographie très déprimée pourraient grever durablement la croissance et constituer des vulnérabilités.

Politique étrangère

Politique européenne

La Hongrie est entrée dans l’Union européenne le 1er mai 2004, et dans l’espace Schengen en 2007. Budapest a exercé la présidence du Conseil de l’Union européenne au 1er semestre 2011. Elle n’est pas membre de la zone euro.

Présence dans les institutions européennes : le commissaire hongrois au sein de la Commission d’Ursula Von der Leyen est M. Olivér Várhelyi, ancien représentant permanent hongrois auprès de l’Union européenne, actuellement en charge de l’élargissement et de la politique européenne de voisinage. La Hongrie dispose de 1,92 % des voix au Conseil de l’Union européenne et de 21 députés au Parlement européen.

Etat de droit : La procédure de l’article 7 TUE déclenchée en septembre 2018 à l’égard de la Hongrie est toujours en cours (5e audition de la Hongrie au CAG du 18 novembre 2022) et de nouveaux mécanismes de protection de l’Etat de droit sont en place pour le nouveau cadre financier pluriannuel (2021-2027) avec l’activation du régime général de conditionnalité des fonds européens en avril 2022. Le rapport de la Commission européenne sur l’Etat de droit dans l’UE publié le 13 juillet 2022 souligne particulièrement les atteintes à l’indépendance de la justice, les pressions exercées sur les médias, la lutte contre la corruption et l’équilibre des pouvoirs. Après plusieurs mois de négociations avec la Commission européenne, le gouvernement hongrois a obtenu l’approbation de son plan de relance (PNRR), qui s’élève à 5,8 Mds EUR, dont le décaissement est néanmoins soumis au respect de 27 « super-jalons ». Une partie des fonds de cohésion qui lui sont alloués (6,3 Mds EUR) reste par ailleurs suspendue et soumise à la mise en œuvre par la Hongrie de 17 mesures correctrices en matière d’Etat de droit, notamment en faveur de la lutte anti-corruption.

Migrants/réfugiés : la Hongrie a été le principal point d’entrée dans l’Union européenne des migrants empruntant la route des Balkans occidentaux jusqu’à l’été 2015. Elle a adopté une position très dure, s’opposant à la solidarité européenne, notamment à la relocalisation des migrants sur une base obligatoire comme volontaire. Du fait de sa frontière avec l’Ukraine, la Hongrie est actuellement confrontée à d’importantes arrivées de déplacés ukrainiens (près de 1,8 million, dont 1 million d’entrées directes) fuyant la guerre. Néanmoins, la majorité des déplacés est en transit vers d’autres pays européens, la Hongrie n’enregistrant à l’heure actuelle qu’environ 31 000 réfugiés ukrainiens sur son sol.

Elargissement : la Hongrie est un fervent partisan de la poursuite de l’élargissement aux pays des Balkans occidentaux, particulièrement la Serbie (où vit une importante minorité magyare) ainsi que le Monténégro, dont l’adhésion est vue comme un impératif pour sa sécurité. Elle n’est pas opposée à l’élargissement de l’UE à l’Ukraine.

Groupe de Visegrád : la Hongrie est membre, avec la République tchèque, la Pologne et la Slovaquie, du groupe de Visegrád (V4), enceinte de concertation informelle au sein de l’Union européenne. Elle en a assuré la présidence tournante jusqu’au 30 juin 2022. La Hongrie, qui a longtemps misé sur le V4 pour peser dans les négociations européennes, se retrouve aujourd’hui isolée au sein de cette organisation informelle, à la faveur du déclenchement de la guerre en Ukraine. La Hongrie, qui a affirmé de manière constante vouloir se tenir éloignée du conflit, tient une position antagoniste avec ses partenaires du V4, fortement impliqués dans le soutien à l’Ukraine. En conséquence, le fonctionnement du V4 et le rythme des réunions à tous les niveaux s’en voit fortement ralenti.

Politique étrangère

Dirigé depuis 2014 par M. Péter Szijjártó, le ministère hongrois des Affaires étrangères et du Commerce extérieur consacre une part importante de son activité à la diplomatie économique ainsi qu’aux relations avec certains émergents (politique d’ « ouverture vers l’Est »).

Russie : la Hongrie affiche une certaine proximité avec la Russie de Vladimir Poutine, dont le dernier déplacement à Budapest date de février 2022, peu avant l’invasion de l’Ukraine. La coopération entre les deux pays est particulièrement développée dans le secteur énergétique, dans un contexte de dépendance aux hydrocarbures russes, ainsi qu’avec l’attribution à Rosatom du contrat d’extension de la centrale nucléaire de Paks 2. Les récentes visites de Péter Szijjártó en Russie ont rappelé cette proximité. Suite à l’invasion de l’Ukraine, Budapest a néanmoins apporté son soutien aux sanctions européennes vis-à-vis de la Russie – tout en signalant son opposition au transit d’armes vers l’Ukraine par son territoire et en marquant son opposition aux sanctions énergétiques. En juin 2022, la Hongrie a ainsi obtenu une dérogation dans le cadre du 6e paquet de sanctions lui permettant de continuer à être approvisionnée en pétrole par l’oléoduc russe Droujba.

Ukraine : la Hongrie s’est déclarée favorable à la candidature de l’Ukraine à l’Union européenne, dans le contexte plus général de sa politique pro-élargissement. Les relations entre la Hongrie et l’Ukraine restent néanmoins marquées par différents irritants, notamment en raison de la présence d’une importante communauté magyare (150 000 personnes). Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, les relations entre les deux pays se sont encore tendues. A la différence de ses voisins du V4, la Hongrie souhaite se tenir à l’écart du conflit, même si elle a voté de manière solidaire en faveur des 9 paquets de sanctions contre la Russie.

Chine : la Hongrie est le pays européen le plus ouvert à un dialogue avec la Chine et actif dans le Partenariat 14+1 perçu comme permettant de produire des bénéfices en termes d’investissement en Hongrie. Sa position vis-à-vis de la Chine diverge ponctuellement de celle du reste de l’UE : pas de reprise des messages définis au niveau européen lors des rencontres bilatérales, veto aux déclarations PESC critiques contre Péki. En retour cette situation engrange pour Budapest certains avantages : contacts bilatéraux intenses, commande de vaccins Sinopharm ou encore prêt pour la ligne ferroviaire Budapest-Belgrade.

Défense : la Hongrie a adhéré en 1999 à l’OTAN, qu’elle considère comme la pierre angulaire de sa sécurité. Elle consacrait 1,7 % de son PIB à la défense en 2022 et poursuit l’objectif d’atteindre 2 % en 2023. Elle soutient l’adhésion à l’OTAN des pays des Balkans occidentaux. Elle privilégie les fournisseurs européens pour la modernisation de son appareil de défense. Avant la réarticulation récente de notre dispositif, la Hongrie a souhaité apporter un soutien actif à la Task Force Takuba.

Mise à jour : 16 février 2023

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