Présentation de la Guinée

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Données générales

Présentation du pays

GUINÉE {JPEG}

Nom officiel : République de Guinée
Nature du régime : Junte militaire
Chef de l’État : M. Mamadi Doumbouya, Président de la transition (octobre 2021)
Chef du gouvernement : M. Bah Oury (février 2024)

Données géographiques

Superficie : 245 857 km²
Capitale : Conakry
Villes principales : Kindia, Kankan, Nzérékoré, Labé
Langue officielle : français
Langues courantes : peul, malinké, soussou
Monnaie : Franc guinéen (cours flottant)
Fête nationale : 2 octobre

Données démographiques

Population : 14,4 millions d’habitants (ONU, 2023)
Densité : 53,4 habitant/km²
Croissance démographique : 2,4 % (ONU, 2023)
Espérance de vie : 60,7 ans (ONU, 2023)
Religions : islam (85 %), christianisme (8 %), animisme (7 %)
Indice de développement humain : 182/193 (PNUD, 2022)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Après onze années de pouvoir d’Alpha Condé (2010-2021) marquées par l’accumulation des difficultés socio-économiques et des tensions ethniques et politiques, le coup d’Etat du 5 septembre 2021 ayant porté au pouvoir le colonel Mamadi Doumbouya a été positivement accueilli par la société civile et la plupart des partis politiques guinéens. Les autorités de transition ont rapidement envoyé des signaux positifs quant à un retour rapide à l’ordre constitutionnel et leur volonté de travailler en bonne entente avec leurs partenaires internationaux. C’est dans ce contexte que la France et les partenaires internationaux de la Guinée (OIF, UE, Etats-Unis) ont choisi d’accompagner la transition guinéenne, dans le cadre fixé par la CEDEAO.

Fin 2022, un accord a été conclu entre les autorités de transition et la CEDEAO pour une transition de 24 mois avec un chronogramme en 10 étapes, prévoyant un recensement de la population (sur la base d’une refonte de l’état-civil, dans un pays qui n’en a jamais véritablement connu), la révision du fichier électoral, l’élaboration d’un projet de constitution et son adoption par référendum. Des élections locales, législatives puis présidentielle devaient ensuite être organisées avant fin 2024. Malgré la présentation d’un projet de constitution en août 2024, les autorités de transition ont pris beaucoup de retard dans la mise en œuvre du calendrier agréé avec la CEDEAO. Le président de la Transition s’est toutefois engagé en début d’année à ce que les élections aient lieu en 2025, et laisse entrevoir sa candidature à l’élection présidentielle.

Politique étrangère

La Guinée de Mamadi Doumbouya est ouverte aux partenariats internationaux, sans exclusive (le président de la transition a qualifié son approche de « décomplexée » à l’AGNU en 2023). Dans le contexte régional, Mamadi Doumbouya est en contact avec tous ses voisins.

En Afrique, Mamadi Doumbouya s’est déplacé à plusieurs reprises au Rwanda où Paul Kagamé jouerait volontiers le rôle de mentor. Le chef de la transition a également multiplié les déplacements hors d’Afrique : Turquie, Arabie Saoudite, Chine, etc.

Alors que la CEDEAO avait suspendu en septembre 2021 la Guinée de ses instances, les restrictions ont progressivement été levées (fin des restrictions aux déplacements des dirigeants de la Transition en décembre 2023, levée des sanctions financières et économiques en février 2024).

De même, la Guinée a été réintégrée à l’OIF – dont elle était suspendue depuis septembre 2021 – à la veille du Sommet de Villers-Cotterêts des 4 et 5 octobre 2024, où elle était représentée par son ministre des Affaires étrangères, M. Morissanda Kouyaté. C’est l’aboutissement des démarches entreprises par la secrétaire générale de l’OIF, Mme Louise Mushikiwabo, qui avait visité Conakry en janvier 2024 pour encourager les autorités à mettre en œuvre le chronogramme de la transition établi avec la CEDEAO.

Situation économique

PIB 2023 : 23 Mds$ (FMI)
PIB par habitant (2023) : 1 529 $ (FMI)
Taux de croissance (2023) : 5,7 % (FMI)
Taux d’inflation (2023) : 7,8 % (FMI)

La Guinée présente de très nombreux atouts naturels : une façade maritime, un important potentiel hydrologique et agricole, des frontières partagées avec 6 pays et un sous-sol très riche en minerais (bauxite : 1ère réserve mondiale avec 25% du stock et 2ème producteur mondial, 4 Mds T de réserves de fer, 700 T d’or et 30 à 40 M T de carats de réserves prouvées de diamants). Toutefois, son économie demeure relativement peu diversifiée et structurellement vulnérable aux chocs exogènes, notamment sur les matières premières : (i) la contribution du secteur primaire au PIB est relativement modeste (29% du PIB en 2021), mais celle-ci devrait augmenter grâce notamment à la valorisation en 2022 de près de 14 M d’hectares de terres arables possédées par l’Etat ; (ii) le secteur secondaire (31% du PIB) est dominé par les activités minières qui, avec la bauxite, l’or et le diamant, représentent 18% du PIB du pays ; enfin, (iii) le secteur tertiaire (40% du PIB) est quant à lui porté par le commerce, le transport, les télécommunications, l’immobilier et les services aux entreprises. Le renforcement de l’activité agricole s’est ainsi imposé comme l’une des priorités du gouvernement afin de réduire la dépendance du pays à l’exploitation minière.

Après 4 % en 2022, la croissance économique a atteint 5,7% en 2023, portée par le secteur minier, qui a bénéficié d’une hausse des demandes indienne et chinoise en bauxite et en aluminium, et dont la croissance s’est établie à 9,4%. La croissance du secteur non-minier, tirée par l’agriculture, s’est également améliorée en 2023, s’établissant à 4,8%. Toutefois, malgré les financements d’urgence accordés à la Guinée suite à l’explosion du dépôt de carburant de Conakry, la croissance économique devrait ralentir en 2024 et s’établir à 4,1%. Celle-ci demeurerait tirée par le secteur minier qui devrait enregistrer une croissance à 7,6% en 2024, grâce notamment à la concrétisation du giga-projet minier de Simandou. A moyen terme, l’activité économique devrait poursuivre son accélération (5 à 6% par an entre 2025 et 2028), toujours grâce au secteur minier en pleine expansion (+10% par an en moyenne).

En dépit de ses atouts, les indicateurs socio-économiques de la Guinée demeurent faibles. Avec une population de 14,4 M d’habitants et un PIB de 23 Mds USD en 2023 selon le FMI, la Guinée se situe au bas du classement IDH, occupant le 181ème rang sur 193 pays en 2022. Selon les autorités, un peu moins de la moitié des Guinéens (43%) vivent en dessous du seuil national de pauvreté qui est estimé à 16 423 GNF/personne/jour (1,6 EUR) en 2020. Par ailleurs, l’économie reste encore en grande partie informelle, avec une part estimée à 57,5% du PIB en 2021 et 96% des emplois en 2019. En outre, l’espérance de vie à la naissance se situe à 60,7 ans en 2023. La Guinée souffre également de récurrent délestage (en lien avec des pénuries d’eau qui limitent la capacité de production hydroélectrique du barrage de Souapiti) et de difficultés d’approvisionnement en hydrocarbures depuis l’exposition du dépôt pétrolier de Conakry en décembre 2023.

Mise à jour : 17.04.25

Informations complémentaires