Présentation d’Eswatini

Présentation du pays

Données générales

Nom officiel : Royaume d’Eswatini (anciennement royaume du Swaziland)
Nature du régime : monarchie absolue
Chef de l’État : Roi Mswati III
Chef du gouvernement : Russell Dlamini (depuis le 04/11/2023)

Données géographiques

Superficie : 13 363 km²
Capitale : Mbabané
Villes principales : Mbabane, Manzini, Lobama, Siteki
Langues officielles : swati, anglais
Monnaie : Lilangeni (SZL) (rattaché au rand sud-africain) (1 EUR = 19,48 SZL au 01/07/2024)
Fête nationale : 6 septembre (date de l’indépendance en 1968)

Données démographiques

Population (2024) : 1,220 million d’habitants
Croissance démographique (2023) : 0,76 %
Espérance de vie à la naissance (2021) : 57 ans
Taux d’alphabétisation de la population âgée de 15 à 24 ans (2018) : 95,5 %
Religion(s) : christianisme (90 %), autres groupes religieux dont certains ont des croyances africaines indigènes (8%), islam (2 %).
Indice de développement humain : 142e sur 189 pays (PNUD, 2022)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Enclavé entre l’Afrique du Sud et le Mozambique, l’Eswatini (anciennement Swaziland) a obtenu son indépendance du Royaume-Uni en 1968. Dernière monarchie absolue d’Afrique, le régime est néanmoins doté d’une Constitution qui codifie la coutume. Le pays est dirigé par le roi Mswati III depuis avril 1986.

A l’occasion du 50ème anniversaire de l’indépendance du Swaziland (19 avril 2018), le roi a annoncé que son pays changeait de nom pour reprendre son nom originel de « Royaume d’Eswatini » (« le pays des Swazis » en langue swati) au motif que le Swaziland est le seul pays d’Afrique australe à avoir conservé son nom du temps de la colonisation britannique.

Une nouvelle constitution est entrée en vigueur en février 2006. Si ce texte prévoit la liberté d’association, il n’autorise toujours pas les partis politiques à prendre part au scrutin législatif, qui a lieu tous les cinq ans, et ne garantit pas l’indépendance de la justice.

En juin 2021, le royaume a connu un important soulèvement populaire, appelant à la démocratisation du pays, et au cours duquel plus d’une cinquantaine de personnes ont été tuées par balles par les forces de sécurité et des centaines d’autres blessées. Cette répression a conduit à l’assassinat le 21 janvier 2023 de l’avocat des droits de l’Homme et chef du Multi-Stakeholder Forum (MSF - coalition d’associations pro-démocratiques), Thulani Masek.

Les élections parlementaires du 29 septembre 2023 se sont déroulées sans incident notable. Le taux de participation, de 40%, était en hausse par rapport aux élections de 2018 (30%) malgré les appels au boycott lancés par une partie de l’opposition. Quarante-deux des cinquante-neuf députés élus siègent pour la première fois à l’assemblée nationale, dont des députés de l’opposition. Huit femmes ont été élues soit deux fois plus qu’en 2018. Un nouveau gouvernement a été nommé par décision royale le 13 novembre. Il compte 19 membres dont une Vice Première ministre (l’ancienne ministre des Affaires étrangères Mme Thulisile Dladla).

Politique étrangère

L’Eswatini est membre de la SADC (communauté de développement d’Afrique australe) et du Commonwealth. Le royaume soutient le principe d’un élargissement du Conseil de sécurité des Nations unies à l’Afrique (consensus d’Ezulwini). L’Eswatini fait partie des premiers pays à avoir ratifié l’Accord de Paris sur le climat à l’automne 2016.

L’Afrique du Sud, qui plaide en faveur d’une démocratisation du régime, suit avec attention l’évolution du pays. Prétoria influe fortement sur la politique monétaire de l’Eswatini dans le cadre de l’Union douanière d’Afrique australe (SACU) et est, de loin, le premier partenaire commercial de Mbabané.

Les Etats-Unis participent à la distribution d’une aide dans les domaines sociaux, notamment via la Fondation Clinton et le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

L’Eswatini est le dernier Etat africain à reconnaître Taïwan qui a assuré quelques investissements à forte visibilité dans le pays (routes, nouvel aéroport international). La présidente de Taïwan, Mme. Tsai Ing-wen, s’est rendue en Eswatini le 5 septembre dernier pour une visite de quatre jours coïncidant avec les doubles célébrations du pays marquant les 55 ans d’indépendance du royaume et le 55e anniversaire du roi, ainsi que les 55 ans de relations diplomatiques entre l’Eswatini et Taïwan.

L’Union européenne est l’un des premiers bailleurs de fonds de l’Eswatini, après la Banque africaine de développement, avec 32 M€ pour le Programme indicatif pluriannuel de l’UE en Eswatini (2021-2027), qui met l’accent sur le développement humain et l’inclusion sociale par le biais des compétences et de l’autonomisation des jeunes et des personnes les plus vulnérables (26,5 M€) et apporte des mesures de soutien à la société civile et à la facilitation de la coopération (5,5 M€).

L’UE et le gouvernement du Royaume d’Eswatini ont tenu le 4 juillet 2024 leur premier dialogue de partenariat dans le cadre de l’accord de partenariat entre l’Organisation des États d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et l’Union européenne ("l’accord de Samoa"), qui réunit les 27 États membres de l’UE et 79 pays d’Afrique, des Caraïbes et du Pacifique dans un partenariat d’égal à égal, autour de priorités et d’intérêts communs.

L’Eswatini a ratifié dès le mois d’août 2016 l’Accord de partenariat économique (APE) UE-SADC.

Situation économique

Au plan macroéconomique, la croissance du PIB s’élevait à +3,2% en 2023 (+3,6% en 2022) grâce aux secteurs de l’agriculture et de la transformation. Les principaux facteurs de croissance et de relance de l’emploi sont les secteurs de l’agriculture et de la transformation (la majorité des exportations) ainsi que les investissements directs étrangers (notamment américains) qui viennent profiter d’un cadre fiscal avantageux.

L’Eswatini fait partie de l’union douanière de l’Afrique australe (SACU). Les recettes douanières perçues dans ce cadre représentent 44% des recettes totales, et sont donc vitales pour l’équilibre budgétaire.

Des problématiques d’ordre structurel impactent l’économie du pays : complexité du climat des affaires - Doing Business classe l’Eswatini au 121ème rang/190 notamment du fait de l’omniprésence du Roi dans les décisions économiques et des carences en matière de justice – et taux de prévalence du VIH de 27,3% (2024) qui impacte la disponibilité de la main d’œuvre. L’aggravation du taux de chômage à 33,3% (taux record de 58% de chômage chez les jeunes) alimente l’instabilité sociale. La population d’1,22 M d’habitants souffre d’un taux de pauvreté de 58,9% et d’extrême pauvreté de 38,6%. Enfin, les inégalités sont très fortes (indice de Gini de 54,6 en détérioration) alors que les transferts à destination des populations défavorisées représentent seulement 0,6% du PIB, un des niveaux les plus bas de la région.

^{Mise à jour : 15.07.24}