Présentation de l’Estonie

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Présentation du pays

ESTONIE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République d’Estonie
Nature du régime : République parlementaire
Président de la République : M. Alar Karis (11 octobre 2021)
Premier ministre : Mme Kaja Kallas (26 janvier 2021)

Données géographiques

Superficie : 45 339 km²
Capitale : Tallinn
Villes principales : Tartu, Narva, Kohtla-Järve, Pärnu
Langue(s) courante(s) : estonien (langue officielle), russe
Monnaie : euro (depuis le 1er janvier 2011)
Fête nationale : 24 février (indépendance de 1918)

Données démographiques

(sources : Eurostat, Banque mondiale, PNUD)

Population (2021) : 1 328 976
Densité : 30 hab/km²
Croissance démographique (2020) : 0,3 %
Espérance de vie (2020) : 74,4 ans pour les hommes, 83,0 ans pour les femmes
Taux d’alphabétisation (2021) : 99,9 %
Religion(s) : Pas de religion officielle. Protestantisme luthérien, orthodoxie russe
Indice de développement humain (2019) : 0,892 (29e rang en 2019)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

La Constitution de 1992 a instauré une démocratie parlementaire. Le Parlement monocaméral (101 membres) est élu pour quatre ans au scrutin proportionnel. Le président de la République est élu par les députés pour un mandat de cinq ans. Il propose la nomination du Premier ministre au Parlement.

Alar Karis a été élu le 31 août 2021 à la présidence de la République estonienne, scrutin pour lequel il était le seul candidat en lice. Biologiste de formation, Alar Karis était depuis 2018 directeur du Musée national d’Estonie.

Les élections législatives du 3 mars 2019 ne se sont pas traduites par un plébiscite pour le parti du Centre, du Premier ministre sortant Jüri Ratas arrivé 2e derrière le Parti de la Réforme (centre-droit) de Kaja Kallas. Toutefois cette dernière n’a pu être Première ministre qu’à partir de janvier 2021 en coalition avec le Parti du Centre. Outre la gestion des impacts socio-économiques de la crise sanitaire, le programme du gouvernement visait à restaurer le consensus et à apaiser la société après deux années de présence de l’extrême-droite au pouvoir. L’irruption du conflit en Ukraine a fortement mobilisé le gouvernement de Kaja Kallas. Sous l’impulsion de sa Première ministre, l’Estonie s’est employée à un soutien massif notamment militaire à l’Ukraine (0,8% de son PIB) suite à l’invasion russe.

Toutefois, en conséquence de plusieurs désaccords avec son allié de coalition, la Première ministre Kallas a décidé de se séparer des ministres du Parti du Centre. Une nouvelle coalition tripartite majoritaire (54 sièges sur 101), réunissant à parité la Réforme, Isamaa (conservateurs) et les socio-démocrates, a été approuvée par le Parlement, le 18 juillet 2022. Les priorités du gouvernement vont au renforcement de la sécurité du pays dans le contexte de la guerre en Ukraine, la mise en place de mesures en faveur du pouvoir d’achat, l’achèvement de la transition vers la langue estonienne du système éducatif et le développement des énergies renouvelables. Les prochaines élections législatives se tiendront en mars 2023.

Politique étrangère

a) Politique européenne

L’Estonie est entrée dans l’Union européenne le 1er mai 2004, dans l’espace Schengen en décembre 2007 et dans la zone euro en janvier 2011. Elle a assuré la présidence du Conseil de l’Union européenne au second semestre 2017, avec quatre priorités : ouverture et innovation économiques, sûreté et sécurité, marché numérique et circulation des données, Europe inclusive et durable.

Présence dans les institutions européennes : La commissaire estonienne au sein de la Commission Von der Leyen est Mme Kadri Simson, chargée du portefeuille de l’Energie. L’Estonie dispose de 7 députés au Parlement Européen.
Avenir de l’UE : L’Estonie souhaite éviter toute division entre l’Est et l’Ouest du continent et voudrait que l’Union se mobilise sur un « agenda positif », porteur de projets allant dans le sens d’une plus grande unité et cohésion. Elle n’est pas opposée à la mise en place d’une Europe différenciée, dans le cadre d’une approche transparente et inclusive.

Défense européenne : L’Estonie participe à certaines opérations extérieures de la PSDC (Mali, République centrafricaine, Irak), qu’elle souhaite voir évoluer en complémentarité avec l’OTAN. Elle participe à la Coopération structurée permanente et contribue aux travaux en cours dans le cadre de l’initiative européenne d’intervention (IEI).

Réfugiés : Conformément aux décisions du Conseil JAI de septembre 2015, l’Estonie s’est engagée à accueillir 20 personnes dans le cadre des réinstallations (engagement tenu mi-avril 2017) et 329 dans le cadre des relocalisations en provenance d’Italie et de Grèce (147 accueillies en octobre 2018). L’afflux de réfugiés ayant suivi le déclenchement du conflit en Ukraine a eu pour conséquence l’accueil massif de réfugiés ukrainiens sur le territoire estonien (plus de 40 000 personnes recensées en juillet 2022 soit 3% de la population nationale).

Climat : L’Estonie a ratifié l’accord de Paris le 4 novembre 2016.

b) Politique étrangère

Russie : Le déclenchement de la guerre en Ukraine conforte l’Estonie dans sa perception d’une Russie constituant une menace pour sa sécurité. Ainsi Tallinn plaide pour une attitude ferme à l’égard de Moscou notamment via l’application de sanctions étendues au secteur de l’énergie et un isolement maximal sur la scène internationale. L’influence russe en Estonie reste significative, d’une part, au regard de la présence d’une forte minorité russophone, mais aussi dans les milieux d’affaires en raison des interdépendances économiques et du fait des actions de communication stratégique développées par Moscou. Ukraine : Avant même le début du conflit en Ukraine, l’Estonie a démontré son plein et entier soutien à l’Ukraine, notamment via la livraison d’équipements militaires et d’armes létales. Tallinn a également appuyé fortement en faveur de l’obtention par Kiev du statut de candidat à l’UE. Partenariat oriental (PO) : L’Estonie soutient le PO et a souhaité de longue date ouvrir une « perspective européenne » pour ces pays.

Relation transatlantique : L’arrivée de l’administration Biden a été source d’espoir et de soulagement pour l’Estonie qui se dit convaincue de la relance et du renforcement des relations transatlantiques et du multilatéralisme.
OTAN : L’Estonie fonde sa sécurité sur l’OTAN, dont elle est membre depuis mars 2004. Consacrant déjà 2,3% de son PIB à la défense en 2022, elle entend augmenter cet effort à 2,44% dès 2023. En quête de mesures de réassurance face à une menace russe jugée croissante depuis l’annexion de la Crimée, elle se réjouit de la mission de « police du ciel » balte fournie depuis 2004 par rotation entre les Alliés, et du déploiement de troupes de l’OTAN, depuis 2017, dans le cadre de la présence avancée renforcée (eFP). Le parlement estonien a été le premier à ratifier l’adhésion de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN en juillet 2022.

Situation économique

Très libérale et attachée à l’orthodoxie en matière de finances publiques, la situation économique de l’Estonie était saine avant la crise de la Covid-19 (croissance robuste, léger déficit budgétaire, dette représentant 8,4% du PIB). Après une contraction contenue de son économie en 2020 (2,9%), le rebond de l’économie estonienne en 2021 a été robuste (8,3% de croissance). Le marché du travail, touché par la pandémie (envol du chômage de 4,4% à 7,7% en 2020), a depuis quasiment retrouvé un niveau pré-crise (5,4%). 2021 a aussi été une année de forte inflation. Celle-ci s’est amplifiée en 2022 du fait de l’effet conjugué de l’augmentation des prix de l’énergie et de la guerre en Ukraine (plus de 20% d’inflation au premier semestre de 2022 en glissement annuel), le pays connaissant alors la plus forte inflation de la zone euro. De manière structurelle, l’inadéquation croissante entre offre d’emploi et offre de travail, sur fond de baisse constante de la population et d’émigration persistante, constitue un problème saillant.

Le numérique est un réel levier de croissance en Estonie, facilitant les procédures administratives (99 % des démarches administratives se font en ligne, signature électronique, possibilité de création d’entreprise en quelques heures), et attractif pour des investisseurs étrangers : en 2014, l’Estonie a été le premier pays au monde à créer une « e-résidence », qui donne à des ressortissants de pays tiers accès à certains des services en ligne proposés par l’État à ses citoyens (création d’entreprises, opérations bancaires, signature numérique sécurisée). En mai 2019, on comptait plus de 50 000 « e-Estoniens », issus de 165 pays différents.
Riche en schiste bitumineux, l’Estonie tire de cette ressource une grande partie de sa production énergétique. Cette filière est toutefois menacée par l’obsolescence des installations que l’Estonie a commencé à moderniser en investissant davantage dans les énergies renouvelables qui représente environ 15% de la production électrique avec l’objectif d’atteindre 30% de la consommation finale d’énergie du pays d’ici à 2030 notamment grâce à la biomasse et à l’éolien. Afin de faire face aux conséquences sociales, économiques et environnementales de la transformation de son bouquet énergétique, l’Estonie percevra 1,65 milliards € au titre des Fonds de transition juste et de cohésion de l’UE. Encore partiellement dépendante des approvisionnements en hydrocarbures russes, l’Estonie a entrepris suite à l’invasion russe de l’Ukraine la cesseration de toutes importations gazières et d’acentuer la diversification de ses approvisionnements (l’Estonie et la Finlande sont reliées depuis le 1er janvier 2020 par un gazoduc sous-marin, et le pays envisage d’acquérir un terminal GNL). Elle est aussi reliée à la Finlande par deux câbles électriques et s’inscrit dans les projets de synchronisation des réseaux électriques balte et polonais avec le système européen continental soutenus par l’UE. Les autorités estoniennes ont également entamé une réflexion quant à un éventuel recours à l’énergie nucléaire.

Dans le domaine des transports, l’Estonie, avec ses voisins baltes, prévoit de créer une liaison ferroviaire reliant Tallinn à la frontière polonaise, en passant par Riga et Kaunas. Rail Baltica est inscrit comme projet prioritaire du réseau transeuropéen de transport (TENT-T) et sera financé par l’UE à hauteur de 85 %. L’Estonie a adhéré à l’OCDE en décembre 2010.

PIB (2021, en prix courants) : 30 milliards €
PIB par habitant (2021, aux prix du marché) : 21 160 €
Croissance (2021) : 8,3 %
Chômage (au sens du BIT) (2021) : 5,2 %
Inflation (2021) : 11,3 %
Balance commerciale (2021) : -1,8 milliard € (6 % du PIB)
Principaux clients : Suède (17 %), Finlande (14,5 %), Russie (9,7 %)
Principaux fournisseurs : Finlande (10 %), Suède (9,8 %), Lituanie (9,7 %)
Exportations de la France vers l’Estonie (2021) : 373 millions €
Importations de la France depuis l’Estonie (2021) : 359 millions €

Mise à jour : août 2022

Informations complémentaires