Présentation de l’Estonie
Présentation du pays

Données générales
Nom officiel : République d’Estonie
Nature du régime : République parlementaire
Président de la République : M. Alar Karis (11 octobre 2021)
Premier ministre : M. Kristen Michal (depuis le 22 juillet 2024)
Données géographiques
Superficie : 45 339 km²
Capitale : Tallinn
Villes principales : Tartu, Narva, Kohtla-Järve, Pärnu
Langue(s) courante(s) : estonien (langue officielle), russe
Monnaie : euro (depuis le 1er janvier 2011)
Fête nationale : 24 février (indépendance de 1918)
Données démographiques
(sources : Eurostat, Banque mondiale, PNUD)
Population (2023) : 1 374 867
Densité : 31 hab/km²
Croissance démographique (2024) : 0,6 % par rapport à 2023
Espérance de vie (2023) : 74,1 ans pour les hommes, 83,1 ans pour les femmes
Taux d’alphabétisation (2021) : 99,9 %
Religion(s) : Pas de religion officielle. Protestantisme luthérien, orthodoxie russe
Indice de développement humain (2021) : 0,892 (31e rang)
Éléments d’actualité
Politique intérieure
Apparu sur la scène internationale en 1918, l’État estonien a été envahi par l’Union soviétique en 1940, par l’Allemagne nazie en juin 1941 et de nouveau par l’Union soviétique à partir de 1944. En 1991, l’Estonie a restauré son indépendance.
La Constitution de 1992 a instauré une démocratie parlementaire. Le Parlement monocaméral (101 membres) est élu pour quatre ans au scrutin proportionnel. Le président de la République est élu par les députés pour un mandat de cinq ans. Il propose la nomination du Premier ministre au Parlement.
Alar Karis a été élu le 31 août 2021 à la présidence de la République estonienne, scrutin pour lequel il était le seul candidat en lice. Biologiste de formation, Alar Karis était depuis 2018 directeur du Musée national d’Estonie.
Les élections législatives du 5 mars 2023 se sont traduites par une très large victoire (31,9% des voix ; 37 sièges au Parlement sur 101) du parti de la Réforme (centre-droit, affilié à Renew) de la Première ministre Kaja Kallas, loin devant le parti d’extrême droite EKRE (15,2%, 17 sièges) et le Parti du Centre (14,95%, 16 sièges). Ces résultats ont permis de reconduire Kaja Kallas à la tête du gouvernement estonien. Le 10 avril 2023, un accord de coalition a été signé entre le parti de la Réforme, le parti social-démocrate et Estonie 200 (centre, affilié à Renew). Cette coalition tripartite disposait d’une large majorité de 60 sièges sur 101 au Riigikogu (parlement monocaméral estonien). Marqué par la guerre en Ukraine et ses conséquences, l’accord de coalition s’inscrit dans la continuité du gouvernement sortant (coalition Réforme/socio-démocrates/conservateurs). Il confirme l’augmentation des dépenses de défense, à hauteur de 3,4% du PIB (soit 1,3 Mds€) en 2024, qui seront portées à 3,7% en 2026 avec l’ambition d’atteindre les 5%, la généralisation de l’enseignement en estonien et de la pratique des langues étrangères européennes (ce mouvement s’accompagnant d’une disparation progressive de l’enseignement en langue russe), ainsi que la volonté d’un retour à l’équilibre budgétaire via une augmentation des impôts et des taxes. Par engagement de responsabilité du gouvernement devant le parlement, l’actuelle coalition a fait adopter, le 20 juin 2023, le mariage pour tous, faisant de l’Estonie un pays pionnier en Europe centre-orientale et balte.
Suite à la démission de la Première ministre Kaja Kallas en juillet 2024, la solidité de l’accord de coalition a permis d’établir en une semaine, sans convoquer de nouvelles élections, un nouveau gouvernement, dirigé par M. Kristen Michal. En mars 2025, un nouvel accord de coalition est conclu sans le parti Social-démocrate, la majorité ne disposant désormais que de 52 sièges au parlement.
Politique étrangère
a) Politique européenne :
L’Estonie est entrée dans l’Union européenne le 1er mai 2004, dans l’espace Schengen en décembre 2007 et dans la zone euro en janvier 2011. Elle a assuré la présidence du Conseil de l’Union européenne au second semestre 2017, avec quatre priorités : ouverture et innovation économiques, sûreté et sécurité, marché numérique et circulation des données, Europe inclusive et durable.
Présence dans les institutions européennes : Kaja Kallas, ex-Première ministre estonienne, est depuis juillet 2024 la haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. L’Estonie dispose de 7 députés au Parlement Européen.
Avenir de l’UE : De manière générale, du fait de sa position géographique périphérique, l’Estonie est attentive à tout risque de marginalisation et prône une plus grande unité et cohésion au sein de l’UE. Traditionnellement favorable à l’élargissement, elle compte avec ses voisins baltes parmi les plus fervents soutiens de l’adhésion de l’Ukraine et de la Moldavie à l’UE, tout en restant fermement attachée au principe du respect des mérites propres par les pays candidats.
Défense européenne : L’Estonie participe à certaines opérations extérieures de la PSDC (Mali, République centrafricaine, Irak), qu’elle souhaite voir évoluer en complémentarité avec l’OTAN. Elle participe à la Coopération structurée permanente et contribue aux travaux en cours dans le cadre de l’initiative européenne d’intervention (IEI). L’Estonie, par la voix de sa Première ministre Kaja Kallas, a été à l’initiative d’une proposition d’emprunt commun de défense sur le modèle des Eurobonds.
Climat : L’Estonie a ratifié l’accord de Paris le 4 novembre 2016.
Accords de libre-échange : fidèle à sa tradition économique libérale, l’Estonie soutient, de manière générale, la conclusion de nouveaux accords de libre-échange.
b) Politique étrangère :
Russie : Le déclenchement de la guerre en Ukraine conforte l’Estonie dans sa perception d’une Russie constituant une menace pour sa sécurité. Ainsi, Tallinn plaide pour une attitude ferme à l’égard de Moscou notamment via l’application de sanctions étendues au secteur de l’énergie et un isolement maximal sur la scène internationale. Tallinn figure parmi les capitales européennes les plus offensives pour saisir les avoirs russes gelés ou les utiliser comme collatéral dans le cadre des sanctions au profit de l’Ukraine. L’influence russe en Estonie reste significative, d’une part, au regard de la présence d’une forte minorité russophone, mais aussi dans les milieux d’affaires en raison des interdépendances économiques et du fait des actions de communication stratégique développées par Moscou.
Ukraine : Avant même le début du conflit en Ukraine, l’Estonie a démontré son plein et entier soutien à l’Ukraine, notamment via la livraison d’équipements militaires et d’armes létales. L’Estonie continue aujourd’hui à être l’un des fers de lance de la solidarité envers l’Ukraine et compte parmi les pays ayant proportionnellement le plus aidé Kiev (plus de 1% du PIB). Tallinn est un des plus fervents soutiens d’une accélération du processus d’adhésion de l’Ukraine. Au niveau européen, Tallinn a porté l’initiative en faveur de l’envoi d’un million de munitions pour l’Ukraine. L’Estonie a promulgué le 30 mai 2024 une loi permettant au niveau national de saisir les avoirs des particuliers et entreprises d’un État agresseur en cas de violation du droit international. Cette loi vise particulièrement les avoirs russes gelés.
Partenariat oriental (PO) : L’Estonie soutient le PO et a souhaité de longue date ouvrir une « perspective européenne » pour ces pays.
Relation transatlantique : L’Estonie attache une importance majeure à son appartenance à l’OTAN et à la relation transatlantique pour sa sécurité.
OTAN : L’Estonie fonde sa sécurité sur l’OTAN, dont elle est membre depuis mars 2004. Consacrant déjà 2,3% de son PIB à la défense en 2022, les dépenses militaires ont atteint 3,4% du PIB en 2024. En quête de mesures de réassurance face à une menace russe jugée croissante depuis l’annexion de la Crimée, elle se réjouit de la mission de « police du ciel » balte fournie depuis 2004 par rotation entre les Alliés, et du déploiement de troupes de l’OTAN, depuis 2017, dans le cadre de la présence avancée renforcée (eFP). Le parlement estonien a été le premier à ratifier l’adhésion de la Suède et de la Finlande dans l’OTAN en juillet 2022.
Situation économique
Très libérale et attachée à l’orthodoxie en matière de finances publiques, la situation économique de l’Estonie était saine avant la crise de la Covid-19 (croissance robuste, léger déficit budgétaire et dette représentant 8,4% du PIB). Toutefois, l’irruption du conflit en Ukraine et ses conséquences dans la région ont conduit à une contraction de l’économie estonienne pour 2023 à -3,5% et la récession s’est poursuivie en 2024 autour de -0,7%. Les secteurs de l’industrie du bois, du métal et de la construction, peinent à trouver des acheteurs. Une croissance plus rapide, proche de 3%, est attendue en 2025 et 2026.
L’Estonie a connu un taux d’inflation parmi les plus forts de l’UE culminant à +21% à l’automne 2022 en glissement annuel, porté par les prix de l’énergie. Le taux d’inflation s’est élevé à 9,1% sur l’année 2023. Il est descendu à 3,6% en 2024 et rester légèrement inférieur à 2% en 2025.
La population active n’a aujourd’hui jamais été aussi importante en Estonie (694 000 personnes au 3ème trimestre 2023). En revanche, le taux de chômage est en hausse constante depuis le début de l’année 2023, atteignant 7,6% au dernier trimestre.
Le numérique est devenu un réel levier de croissance en Estonie, facilitant les procédures administratives (99 % des démarches administratives se font en ligne, signature électronique, possibilité de création d’entreprise en quelques heures), et attractif pour des investisseurs étrangers. Depuis décembre 2024, l’administration estonienne est désormais totalement numérisée à la suite de la dématérialisation de la procédure de divorce.
Riche en schiste bitumineux, l’Estonie tire de cette ressource une grande partie de sa production énergétique. Cette filière est toutefois menacée par l’obsolescence des installations que l’Estonie a commencé à moderniser en investissant dans des équipements plus performants en matière d’émissions de gaz à effet de serre. Elle développe par ailleurs la filière des énergies renouvelables, notamment la biomasse (bois) et l’éolien. Outre les considérations environnementales, la sécurité énergétique motive l’Estonie. Fin décembre 2023, le rapport d’un groupe interministériel, se fondant notamment sur les recommandations de l’AIEA, définissait une première trajectoire pour l’inclusion du nucléaire en Estonie à l’horizon 2035.
L’Estonie qui était encore partiellement dépendante des approvisionnements en hydrocarbures russes, a mis un terme à ses importations énergétiques en provenance de Russie de manière coordonnée avec ses voisins baltes quelques semaines après l’invasion de l’Ukraine par la Russie. En parallèle, l’Estonie a entrepris de réduire la part du gaz dans sa consommation, et de diversifier ses approvisionnements. Nouvelle étape dans l’émancipation des infrastructures énergétiques héritées de l’URSS, les Etats baltes se sont déconnectés avec succès du réseau électrique ex-soviétique BRELL (Biélorussie, Russie, Estonie, Lettonie, Lituanie) les 8 et 9 février 2025 pour se synchroniser sur le réseau européen continental (UCTE). Ce projet stratégique, estimé à 1,6 Md€, est cité dans la liste de projets d’intérêt commun de la Commission européenne et financé à 75% par l’UE dans le cadre de la Connecting Europe Facility (CEF).
Dans le domaine des transports, l’Estonie, avec ses voisins baltes, construit une liaison ferroviaire rapide reliant Tallinn à la frontière polonaise, en passant par Riga et Kaunas avec pour ambition de l’ouvrir en 2030. « Rail Baltica » est inscrit comme projet prioritaire du réseau transeuropéen de transport (TEN-T). Il est financé par l’UE à hauteur de 85 %. L’Estonie a adhéré à l’OCDE en décembre 2010.
Pour plus d’informations, consulter le site : https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/EE
Mise à jour : 26.03.2025
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence