Espagne – Déclaration de Jean-Yves Le Drian à l’issue de son entretien avec son homologue espagnol, José Manuel Albares Bueno (Paris, 4 octobre 2021)
C’est avec grand plaisir que j’accueille aujourd’hui José Manuel Albares Bueno, ministre des affaires étrangères espagnol. Je suis très heureux de l’accueillir à Paris qu’il connaît bien, puisqu’il y a été ambassadeur et c’est une raison supplémentaire de pouvoir poursuivre ensemble un dialogue bilatéral que je considère comme essentiel pour nos deux pays et qu’il nous faut poursuivre avec une grande détermination et beaucoup d’enthousiasme.
Nous nous sommes entretenus déjà une première fois en marge de la réunion informelle des ministres des affaires étrangères début septembre en Slovénie pour évoquer notamment le renforcement de la coopération entre nos deux pays. Je souhaite pour ma part que dans le suivi du Sommet de Montauban, au mois de mars dernier, nous puissions poursuivre notre coopération de manière intense, intensive et avec un calendrier, avec des résultats et une ambition qu’il nous faut affirmer, avec en particulier la préparation et j’espère la signature sous présidence française d’un traité entre nos deux pays, que nous souhaitons de part et d’autre, qui intègrera l’ensemble des problématiques de coopération et singulièrement les questions de stratégie transfrontalière.
Notre entretien nous a permis d’échanger nos analyses sur les sujets internationaux qui nous occupent en premier lieu au sein de l’Union européenne aujourd’hui, à commencer par la relation transatlantique et la stratégie de l’Union européenne en Indopacifique. Il est en effet important de réfléchir en européen aux conséquences de la crise ouverte par l’annonce du pacte AUKUS, que ce soit sur la façon de reconstruire la confiance entre alliés, sur la façon de renforcer notre réflexion stratégique à Vingt-sept ou sur la façon d’assumer clairement le modèle alternatif au modèle chinois dessiné déjà par notre stratégie européenne en Indopacifique. J’ai eu l’occasion de m’entretenir déjà avec mes collègues allemand et polonais, avec le Haut Représentant Josep Borrell, et aussi demain avec mon collègue italien sur le sujet sur lequel d’ailleurs nos positions sont extrêmement proches.
Nous avons tous les deux également évoqué la situation au Sahel et en particulier les fortes inquiétudes de tous les Européens face à la dégradation continue du contexte politique, social et sécuritaire du Mali, comme l’a très clairement exprimé le Haut représentant de l’Union européenne Josep Borrell ce weekend dans un communiqué que nous partageons totalement.
Enfin, nos échanges ont aussi porté sur la situation dans le voisinage Sud et sur la préparation de la Présidence française du Conseil de l’Union européenne au premier semestre 2022. C’est un échange utile, d’abord très amical, mais en même temps très déterminé, parce que nous pensons l’un et l’autre que la force de la relation entre l’Espagne et la France est non seulement un atout pour nos deux pays, une nécessité, mais aussi un élément de force et d’affirmation de la dynamique européenne que nous souhaitons mettre en place et sur laquelle nous avons des avis totalement partagés.
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence