Présentation de l’Équateur
Présentation du pays
Données générales
Nom officiel : République de l’Equateur
Nature du régime : présidentiel
Chef d’Etat : M. Daniel Noboa
Vice-présidente : Mme Veronica Abad
Données géographiques
Superficie : 256 370 km2
Capitale : Quito (1,7 M d’habitants –recensement 2023)
Villes principales : Guayaquil (2,6 M d’habitants), Cuenca (0,6 M d’habitants)
Langue officielle : espagnol (93% de la population).
Langues amérindiennes : kichua (4 %), shuar
Monnaie : dollar américain
Fête nationale : 10 août
Données démographiques
Population : 18 M d’habitants (2023)
Densité : 70 hab/km2
Croissance démographique : 1% par an (Banque mondiale 2023)
Espérance de vie : 78 ans (Banque Mondiale, 2022)
Taux d’alphabétisation : 94% (BM, 2022)
Religions : catholique (74%), protestante (10 %)
Indice de développement humain : 83e rang (2022)
Taux de pauvreté : 25,2% de la population sous le seuil de pauvreté (BM, 2022) (44,6 % en 2004)
Éléments d’actualité
Politique intérieure
La vie politique équatorienne a été profondément marquée par la figure de l’ancien président de gauche Rafael Correa, exilé en Belgique et condamné à huit ans de prison pour corruption. Resté dix ans au pouvoir (2007-2017), il a apporté à la fois une stabilité et des réformes d’ampleur (lutte contre les inégalités, modernisation de l’économie, réforme constitutionnelle) et suscité de réelles crispations. Il cède la place en 2017 à son vice-président, Lenin Moreno qui s’affranchit radicalement de son mentor et mène une politique libérale, marquée par l’adoption de programmes avec le FMI.
Les élections générales de 2021 sont venues arbitrer les querelles entre les deux courants irréconciliables issus du corréisme et confirmer le virage libéral pris par l’Equateur. Alors que le candidat issu de la ligne de Rafael Correa, Andres Arauz, se qualifie haut la main au premier tour, il est finalement battu par le banquier conservateur Guillermo Lasso (52,36% des suffrages), soutenu par les forces de la gauche et du centre opposées au retour du corréisme.
Le mandat de Guillermo Lasso aura toutefois été de courte durée. Marqué au début par une campagne de vaccination réussie, alors que le pays a été l’un des plus éprouvés au monde par la pandémie de covid-19 et par des efforts en faveur d’une relance économique et de l’ouverture au secteur privé, il s’est terminé de manière anticipée en novembre 2023.
Affaibli par sa défaite lors des élections locales de février 2023 et d’un référendum pour répondre à la crise sécuritaire, le président Lasso a fait face à une procédure de destitution, lancée à l’initiative du Parlement, dominé par l’opposition qui l’accusait d’avoir contribué à un système de détournements de fonds et d’attribution de contrat publics. Guillermo Lasso a activé le mécanisme constitutionnel dit de « mort croisée » permettant la dissolution de l’Assemblée nationale et conduisant à la convocation d’élections générales anticipées pour finir le mandat en cours.
Daniel Noboa, ancien chef d’entreprise et fils d’un richissime homme d’affaires est sorti vainqueur de l’élection présidentielle anticipée, avec 52% des voix face à Luisa Gonzalez (48%), la protégée de l’ancien président de gauche Rafael Correa. Il est le plus jeune (36 ans) président de l’histoire de la République d’Equateur. Issue de la droite traditionnelle et aux positions anti-avortement, Veronica Abad a été élue vice-présidente. Investi le 23 novembre 2023, Daniel Noboa, a comme priorités : la création d’emplois à travers l’investissement et la lutte contre la criminalité organisée, alors qu’un candidat engagé contre la corruption avait été assassiné lors du premier tour de l’élection. Ses marges de manœuvre sont limitées d’ici les prochaines élections générales dont le premier tour est prévu en février 2025 et auxquelles il est candidat. Il hérite d’un pays plongé dans l’insécurité et aux perspectives économiques peu encourageantes et doit constituer des coalitions à l’Assemblée nationale où son parti politique ne représente que la 4ème force.
L’Equateur connaît une dégradation très préoccupante de la situation sécuritaire, en raison de l’enracinement dans le pays de la criminalité organisée liée au narcotrafic et de la défaillance des systèmes de justice pénale et pénitentiaire. Les prisons équatoriennes, surpeuplées et contrôlées par les gangs criminels, sont entrées depuis trois ans dans une spirale de violence que le gouvernement de Guillermo Lasso n’a pas réussi à enrayer malgré le recours à l’état d’urgence (une vingtaine de fois en deux ans). Devenu un des principaux pays exportateurs de cocaïne vers l’Europe, l’Equateur a fini l’année 2023 avec le record du plus haut taux d’homicides par habitant en Amérique latine. Le 9 janvier le pays a connu un épisode de violences sans précédent. Le crime organisé a déclaré la guerre au Gouvernement qui avait institué l’état d’exception à la suite de l’évasion du chef du principal groupe criminel et de soulèvements dans les prisons. Une prise d’otages de journalistes en direct à la télévision et des troubles à Guayaquil ont entraîné une vingtaine de morts. Ceci a conduit le président à adopter un décret déclarant l’existence d’un « conflit armé interne » et ordonnant l’intervention des forces armées et de la police pour neutraliser 22 groupes criminels, qualifiés d’organisations terroristes.
Le contexte social reste par ailleurs tendu après le grand mouvement de protestation de juin 2022 (blocage du pays pendant 17 jours), lancé par les organisations indigènes, face à la hausse du prix des carburants et en opposition aux politiques du gouvernement Lasso.
Situation économique
Monnaie : dollar des États-Unis
PIB : 115 Md USD (2022) ; 122 Md USD (2023)
PIB par habitant : 6391 USD (2022) ; 6 582 USD (2023)
Taux de croissance : 2,9% (2022, Banque mondiale) ; 2,4% (2023)
Taux de chômage : 4% (2022)
Déficit budgétaire (estimation 2023) : 5,3 Mds USD
Taux d’inflation : 3,5% (2022)
Part des principaux secteurs d’activité dans le PIB : agriculture : 9,4%, industrie : 31,2 %, services : 59,4 %
Importations (2023) : 29 Mds USD
Exportations (2023) : 31,1 Mds USD
Solde commercial (2023) : 210 Mns USD
Principaux fournisseurs (2022) : 1er - Chine ; 2ème : Etats-Unis ; 3ème – Colombie ; 4ème - Brésil
Principaux clients (2022) : 1er - États-Unis ; 2ème : Chine ; 3ème : Panama ; 4ème Chili
Importations en France (2023) : 470M€
Exportations françaises (2023) : 148M€
Solde commercial de la France : -322M€
Politique étrangère
La politique étrangère de Daniel Noboa s’inscrit dans sa priorité de politique intérieure de lutte contre la criminalité organisée. Elle s’inscrit également dans la continuité de celle de Guillermo Lasso et de Lenin Moreno, marquant une profonde inflexion par rapport à l’ère corréiste.
Sur le plan régional, l’Equateur s’est rapproché ces dernières années des droites sud-américaines alors au pouvoir au Pérou, en Colombie, au Chili ou encore au Brésil sous Bolsonaro, notamment en quittant l’ALBA (Alliance bolivarienne pour les Amériques), avant les alternances politiques à gauche intervenues entre 2020 et 2022. Lenin Moreno avait rapidement dénoncé le régime de Nicolas Maduro au Venezuela, en expulsant l’ambassadrice du Venezuela, avant de reconnaître Juan Guaido président par intérim. Le président Noboa continue à dénoncer fermement le régime de Nicolas Maduro. Les relations diplomatiques et consulaires entre les deux pays sont rompues et le gouvernement équatorien a reconnu Edmundo Gonzalez comme vainqueur de l’élection présidentielle du 28 juillet 2024. L’Equateur est fortement touché par la migration vénézuélienne, avec près de 500 000 Vénézuéliens sur le sol équatorien.
Membre de la Communauté andine des Nations et de l’Organisation des Etats Américains, l’Equateur a également adhéré, en tant que membre associé, à l’Alliance du Pacifique aux côtés du Chili, de la Colombie, du Mexique et du Pérou. Le gouvernement équatorien ambitionne d’en devenir membre de plein droit, et, partant, de s’ouvrir davantage vers les économies émergentes du sud-est asiatique.
Les relations de l’Equateur sont traditionnellement bonnes avec le Chili (signature d’un « accord d’association stratégique » en mars 2008). Avec le Pérou, les relations sont apaisées depuis l’accord de paix d’octobre 1998. Les relations diplomatiques avec la Colombie, rompues en mars 2008 suite à l’incursion militaire colombienne en territoire équatorien (élimination d’une vingtaine de guérilleros des FARC, dont Raul Reyes, le n°2) ont été officiellement rétablies en décembre 2010. La question des réfugiés colombiens en Equateur et celle du contrôle de la frontière, surtout depuis la signature des accords de paix avec les FARC, restent néanmoins au centre des discussions entre les deux pays.
Suite à l’intrusion des forces de police équatoriennes dans l’ambassade du Mexique, le 5 avril 2024, afin d’arrêter l’ancien vice-président Jorge Glas, sur décision du président Noboa, l’Equateur se trouve toutefois actuellement isolé sur la scène régionale.
Daniel Noboa poursuit également le rapprochement avec les Etats-Unis initié par Lenin Moreno et Guillermo Lasso. Lenin Moreno avait notamment retiré l’asile diplomatique à Julian Assange, le fondateur de Wikileaks réfugié dans l’Ambassade équatorienne à Londres depuis 2012. Les Etats-Unis sont le principal partenaire commercial de l’Equateur, dont l’économie est dollarisée. L’Equateur a entamé des négociations avec les Etats-Unis en vue d’un accord de libre-échange.
Les relations avec l’UE se sont intensifiées ces dernières années, à travers l’adhésion en 2017 de l’Equateur à l’accord de libre-échange entre l’UE, la Colombie et le Pérou, ainsi que la signature d’un Memorandum of Undertstanding avec l’UE en juillet 2023.
Premier créancier de l’Equateur et première destination d’exportation des produits non-pétroliers équatoriens, la Chine est un autre partenaire important, avec lequel l’Equateur a signé un accord de libre-échange en mai 2023.
Sur le plan multilatéral, le pays s’est ouvert aux institutions économiques internationales, notamment via sa demande d’adhésion au Centre de Développement de l’OCDE, dont il envisage de devenir membre, et son rapprochement avec le FMI.
L’Equateur partage avec la France une ambition commune en matière de protection de la biodiversité. Le pays est engagé en matière de protection des océans, comme en témoigne sa décision d’agrandir l’aire marine protégée des Galapagos.
La politique étrangère du président Noboa s’inscrit dans la continuité du gouvernement précédent, notamment s’agissant des relations avec le Venezuela et du conflit en Ukraine. La lutte contre la criminalité organisée se dessine comme une priorité de plus en plus forte de l’Equateur sur la scène internationale, compte-tenu de la situation sécuritaire du pays et son besoin d’alliés pour faire face à cette problématique.
L’Equateur siège comme membre non-permanent au Conseil de sécurité des Nations Unies pour le mandat 2023-2024 et a occupé sa présidence en décembre 2023.
Mise à jour : 27.08.24
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence