Présentation des Émirats arabes unis

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Présentation des Émirats arabes Unis

Présentation du pays

ÉMIRATS ARABES UNIS {JPEG}

Données générales

Nom officiel : État des Émirats arabes unis
Nature du régime : Fédération d’émirats. Chaque émirat est gouverné par un émir, le pouvoir est héréditaire.
Chef de l’État : Cheikh Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, Président de la Fédération et Émir d’Abou Dabi (depuis le 14 mai 2022)

Données géographiques

Superficie : 82.880 km2
Capitale : Abou Dabi (capitale fédérale)
Émirats : Abou Dabi, Dubaï, Chardjah, Oumm al Qaïwaïn, Adjman, Ras al Khaïmah, Fujaïrah.
Villes principales : Dubaï (3,5 millions), Abou Dabi (2,9 millions), Sharjah (1,5 millions)
Langue officielle : arabe
Autres langues : anglais, hindi, ourdou, tagalog, persan
Monnaie : dirham émirien (1 AED = 0.25 euros en octobre 2023)
Fête nationale : 2 décembre (création de la Fédération - 1971)

Données démographiques

Population : 9.5 millions d’habitants en 2022 (dont 11.5% de nationaux)
Densité : 83.6 hab/km²
Taux de croissance de la population : 1.4 % (2022)
Espérance de vie à la naissance : 77.81 ans
Taux d’alphabétisation : 93%
Religions : musulmans 75% (sunnites : 85% ; chiites : 15% ; islam : religion officielle), chrétiens (13%) autres 12%
Indice de développement humain : 0.911 - 26ème rang mondial (2021)

Eléments d’actualité

Politique intérieure

Instituée en 1971, la Fédération des Emirats arabes unis regroupe sept émirats (Abou Dabi, Dubaï, Adjman, Charjah, Fujeirah, Ras Al Khaimah, Oum Al Qaiwain). Les plus puissants sont ceux d’Abou Dabi, qui accueille la capitale politique de la Fédération, et de Dubaï, centre économique au rayonnement mondial. Mohamed Ben Zayed est le Président de la Fédération des Emirats arabes unis depuis le 14 mai 2022. Il était déjà très influent depuis 2014, année du retrait de la vie politique de son frère Khalifa à la suite d’un AVC. En mars 2023, Mohamed Ben Zayed a nommé son fils aîné Khaled, âgé de 41 ans, Prince héritier d’Abou Dabi. Un Conseil suprême réunissant les sept émirs participe à la gestion du pays. Neuf femmes sont présentes dans le gouvernement. Le Conseil national fédéral (40 membres dont 20 élus et 20 désignés pour 4 ans) tient lieu de Parlement au rôle consultatif.

Les Émirats arabes unis ont construit en cinquante-trois ans, grâce à des ressources pétrolières considérables (7èmes réserves mondiales et 7ème producteur), un État prospère et moderne. Un système de redistribution des revenus pétroliers garantit à la population émirienne un accès gratuit aux soins et à l’éducation, ainsi que des emplois dans le secteur public (où travaillent plus de 90% des Emiriens). Ce système s’accompagne de règles strictes (interdiction des partis et associations, forte présence sécuritaire), en particulier s’agissant d’éventuelles contestations du pouvoir politique, sur les réseaux sociaux ou dans la presse. Les autorités refusent toute forme d’islam politique et mènent une lutte déterminée contre les Frères musulmans (inscrits sur liste des organisations terroristes depuis 2014).

Les Émirats arabes unis sont aujourd’hui un hub mondialisé, ouvert et multiculturel, dont l’Expo Dubaï a été la vitrine. Clôturée le 31 mars 2022, elle a accueilli 24 millions de visiteurs, en dépit du Covid et des attaques houthies de janvier 2022. La Fédération accueille la COP28 du 30 novembre au 12 décembre 2023 – un pari ambitieux car cet événement expose le modèle de développement émirien (poids de l’automobile, climatisation partout, quasi-absence de recyclage, etc.). Les EAU s’affichent aussi comme un pays de dialogue et de tolérance : première visite du Pape dans le Golfe en février 2019, inauguration début 2023 de la Maison abrahamique réunissant mosquée, église et synagogue.

Politique étrangère

Les EAU mènent une politique étrangère pragmatique et indépendante, adossée aux intérêts du pays (sécurité nationale, stabilité régionale, diversification économique post-pétrole). Celle-ci est déterminée par des menaces vues comme existentielles (Iran, islam politique) et des évolutions de long-terme (désengagement des Etats-Unis, essor de l’Asie, engagement en Afrique). Après vingt ans d’intense activité sur différents théâtres (Afghanistan, Libye, Yémen), les Emirats réduisent leur empreinte à l’extérieur et mettent en avant une politique du « zéro ennemi. » Deux menaces sont perçues comme existentielles : l’Iran et ses proxies (Houthis, Hezbollah, milices irakiennes) ainsi que l’islam sunnite radical et l’islam politique (Frères musulmans). Depuis le début de la guerre en Ukraine, les EAU conservent des relations avec la Russie comme avec l’Ukraine.

L’objectif premier des EAU consiste désormais à poursuivre la diversification des partenariats (Israël, Chine, Inde, Turquie) en refusant toute logique de blocs. Pragmatiques, les EAU recherchent l’apaisement avec les voisins et la diversification de leurs partenariats face à la perception d’un désengagement américain de la région. Depuis les accords d’Abraham en 2020, les EAU ont renforcé leur coopération de défense avec Israël mais refusent toute idée d’appartenir à un « axe anti-Iran » pour ne pas s’exposer davantage face à Téhéran. Le pays a aussi rétabli de manière spectaculaire ses liens avec la Turquie (visites de MBZ à Ankara en novembre 2021 et juin 2023 ; d’Erdogan à Abou Dabi en février et mai 2022). La Chine s’impose comme partenaire d’avenir (1er partenaire commercial et économique, 5G) avec toutefois une limite essentielle, celle de l’absence de Pékin à ce stade en matière de garanties de sécurité.

Enfin, les EAU continuent d’utiliser leur influence régionale pour promouvoir leurs intérêts économiques. Les EAU disposent aujourd’hui de plusieurs comptoirs en mer Rouge et dans la Corne de l’Afrique (Assab en Erythrée, Berbera au Somaliland, investissement émirien de 6 Mds USD dans un port au Soudan), dans l’objectif de garantir la sécurité de navigation dans le détroit de Bab-el Mandeb, mais aussi de préserver leur statut de « hub » régional du transport maritime. Par ailleurs, les EAU accordent une place croissante aux enjeux de soft power (Expo Dubai 2020, COP28 à Dubaï en 2023).

Situation économique

PIB (2021) : 420 milliards USD (FMI)
PIB par habitant (2022) : 47 000 USD par habitant
Taux de croissance : 3,8% en 2021, 5 à 6% en 2022 (Direction générale du Trésor)
Inflation annuelle (2022) : 5% en 2022 (Direction générale du Trésor)
Taux de chômage (au sens du BIT) (2022) : 3,4 %

Principaux clients (2021) : Inde (17,6%), Chine (11,5%), Japon (11%), Arabie saoudite (5,1%), Oman (4,9%), Hong-Kong (4,2%), Singapour (4,1%), Thaïlande (3,9%), Suisse (3,6%), Pakistan (3%)

Principaux fournisseurs (2021) : Chine (18%), Etats-Unis (7,6%), Inde (7,6%), Japon (4,4%) Allemagne (4,1%)

Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2017) :

  • agriculture : 0,8 %
  • industrie : 43,6%
  • services : 46,9%
    Exportations françaises vers les Émirats arabes unis (2022) : 4,6 milliards EUR
    Importations françaises depuis les Émirats arabes unis (2022) : 2,3 milliards EUR

L’économie des Émirats arabes unis est dominée par l’émirat d’Abou Dabi (60% du PIB total) qui assure l’essentiel de la production d’hydrocarbures (plus de 90% de la production nationale, 4ème producteur de l’organisation des pays exportateurs de pétrole OPEP avec 2,99 millions de barils/jour) et qui gère la quasi-totalité de l’épargne accumulée dans les fonds souverains. Les autorités d’Abou Dabi financent sur les revenus des hydrocarbures un modèle économique de diversification destiné à préparer l’après-pétrole et centré sur l’industrie, les hautes technologies et le tourisme. L’émirat de Dubaï, deuxième économie de la Fédération (26% du PIB total), a centré son développement sur sa position privilégiée de plate-forme commerciale et touristique, avec un port et un aéroport qui comptent parmi les plus importants au monde, avant de se développer dans les services (services financiers, tourisme, commerce de détail, etc.).

Aujourd’hui les fondamentaux économiques du pays sont solides. La diversification de l’économie a été accélérée par la chute des prix du pétrole après 2014 et la crise sanitaire de la Covid-19. Les hydrocarbures ne représentent plus qu’un tiers du PIB. Les autorités émiriennes y ont vu une opportunité pour accélérer l’innovation dans différents domaines (sécurité alimentaire, intelligence artificielle, espace, santé, etc.) et rationaliser de larges pans de l’économie en réduisant subventions et avantages sociaux et en mettant en place de nouvelles taxes (TVA de 5% depuis 2018 ; impôt sur les sociétés à 9%). Les EAU ont rendu le pays plus attractif pour les investisseurs et les talents (changement de week-end, autorisation de détention du capital des entreprises à 100% par les investisseurs étrangers, réformes du code civil pour les expatriés, création de golden visas octroyant une résidence de dix ans). Le renforcement de l’« émirianisation » du monde du travail s’est accentué avec pour objectif 10% d’Émiriens occupant les postes qualifiés dans le secteur privé d’ici 2026. Le plan « Vision 2031 », annoncé fin 2022, prévoit par ailleurs de doubler le PNB d’ici 2031.

Mise à jour : 04.12.23

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