Présentation du Danemark

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Présentation du pays

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Données générales

Nom officiel : Royaume de Danemark
Nature du régime : Monarchie constitutionnelle
Chef de l’État : Reine Margrethe II depuis le 14 janvier 1972
Chef du gouvernement : Mme Mette Frederiksen (social-démocrate) depuis le 28 juin 2019

Données géographiques

Superficie : 42 925 km² (hors Féroé et Groenland)
Capitale : Copenhague (1,2 M hab.)
Villes principales : Åarhus (300 000 hab.), Ålborg (200 000 hab.), Odense (190 000 hab.)
Langue officielle : Danois
Monnaie : Couronne danoise (DKK)
Fête nationale : 5 juin

Données démographiques

Population : 5,8 M hab. (2019)
Densité : 135 hab. par km² (2018)
Croissance démographique : 0,2 % (2018)
Espérance de vie h/f : 79,3/83,2 ans (2019)
Taux d’alphabétisation : 100 % (2019)
Religions : protestants luthériens (83 %), musulmans (4 %)
Indice de développement humain : 0,929 (rang : 11/189)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le début de l’année 2022 est marqué par le jubilé d’or de l’accession au trône de la Reine Margrethe II, le 14 janvier. Les festivités ont été reportées à l’été pour raisons sanitaires. Le Danemark se prépare également à accueillir le 1er juillet 2022 le Grand Départ du Tour de France, qui suscite beaucoup d’enthousiasme parmi la population.

Les élections du 5 juin 2019 ont été remportées par le parti social-démocrate, dirigé par Mme Mette Frederiksen, avec 48 sièges sur 179 au Folketing (Parlement). Un gouvernement minoritaire a été formé sur la base d’un accord politique intitulé « une direction juste pour le Danemark ». Mené par le parti social-démocrate, l’accord regroupe la Liste unitaire (gauche radicale), le Parti populaire socialiste (verts) et le Parti social-libéral, ces trois derniers partis constituant un soutien au gouvernement sans participation. Avec le parti social-démocrate, ils détiennent la majorité absolue au Parlement danois (91 sièges sur 179).

L’accord prévoit notamment un volet « climat » ambitieux pour la politique danoise. Le plan comprend des mesures dans les secteurs du transport, de l’agriculture et de l’énergie. L’objectif est de réduire les gaz à effet de serre de 54% d’ici 2025 et de 70% d’ici 2030 par rapport à 1990. Le plan vise également l’électrification des transports et de l’industrie ainsi que le verdissement du secteur agricole. La Première Ministre entend profiter de la reprise économique et du Fonds de relance de l’UE pour mener à bien cette politique ambitieuse.

Par ailleurs, l’accord prévoit un renforcement de l’Etat providence et des investissements massifs dans la politique de santé et des politiques sociales. Il prône également une politique économique juste et responsable. En ce sens et pour financer les réformes sociales, le gouvernement mise sur une importante augmentation de l’imposition des dividendes.

Le gouvernement maintient une politique très stricte en matière d’immigration et de sécurité. En juin 2021, le Parlement a approuvé à une large majorité une loi qui permettrait au Danemark de délocaliser l’étude des demandes d’asile puis, le cas échéant, l’accueil de ces demandeurs dans des pays tiers hors de l’espace Schengen. La procédure serait confiée à des pays hôtes moyennant des contreparties. Le Maroc, l’Egypte ou encore le Rwanda auraient été approchés à cette fin.

Lors de la pandémie, la Première Ministre Frederiksen a été mise en cause après sa décision d’abattre l’ensemble des visons du territoire danois après que des souches mutantes du coronavirus SARS-Cov-2 ont été détectées chez plusieurs individus. Cette affaire a entraîné la démission du Ministre de l’agriculture, M. Jensen. Une enquête est toujours en cours.

Politique étrangère

Multilatéral - Le Danemark entretient traditionnellement des liens privilégiés avec les Etats-Unis, au sein de l’OTAN (dont il est membre fondateur) notamment. Inquiet d’une potentielle remise en cause du multilatéralisme et de la multiplication des différends commerciaux, le pays a renouvelé sa solidarité stratégique avec ses partenaires européens et américain dans le cadre de sa politique de « sécurité active » : déploiement de forces danoises au sein de l’opération AGENOR (volet militaire d’EMASoH) en août 2020 pour environ 4 mois, prise de commandement de l’opération de l’OTAN en Irak pour 18 mois en décembre 2020. Copenhague s’investi également dans la sécurité des routes maritimes. En 2021, il s’est proposé pour diriger la mission de sécurité européenne dans le détroit d’Ormuz. De même, il a annoncé en mars 2021 son engagement humain et matériel dans la Présence Maritime Coordonnée aux côtés de la France dans le Golfe de Guinée.

Le Danemark est un partenaire engagé dans la résolution des crises et contribue à ce titre à plusieurs opérations (Irak, Afghanistan, Kosovo, Syrie, Méditerranée). Il s’investit particulièrement au Mali et surtout dans la coalition internationale contre Daech. Il a intégré l’Alliance Sahel en 2018 et pourrait participer au Partenariat pour la sécurité et la stabilité au Sahel (P3S). Il s’est engagé à participer à la Task Force Takuba avant de s’en retirer en janvier 2022 (v. infra), et participe à la MINUSMA (v. infra) pour l’année 2022. Au sein de la région arctique, le Danemark est attentif à maintenir de bonnes relations avec la Russie, notamment dans le cadre du Conseil de l’Arctique. Il cherche à la fois à renforcer sa présence stratégique par le biais de l’OTAN (présence militaire, missions de renseignement et secours, protection des océans) tout en favorisant les initiatives multilatérales. Un partenariat stratégique avec les États-Unis a été conclu en décembre 2019 dans le cadre de l’OTAN pour développer la surveillance de la zone.

Le Danemark a siégé à quatre reprises en tant que membre non permanent au CSNU. Il est candidat à un siège pour le biennum 2025-2026, et soutient parallèlement la réforme des organes de l’ONU souhaitée par le Secrétaire général (pilier « paix et sécurité ») et souhaite renforcer sa contribution aux Opérations de maintien de la paix. En termes d’aide multilatérale au développement, qui représente 0,7% du revenu national brut, soit l’objectif international, les priorités du Danemark sont les migrations, la croissance durable et inclusive, la démocratie et l’égalité des genres. Le Danemark est particulièrement attaché au Conseil des droits de l’Homme, au sein duquel il promeut des valeurs libérales et écoresponsables.

Il joue un rôle moteur au niveau international en ce qui concerne la lutte contre le changement climatique. Ainsi, parallèlement au rehaussement de son objectif de réduction des émissions de gaz à serre d’ici à 2030, le pays a annoncé en septembre 2019 au Sommet Action Climat de l’ONU le doublement des financements alloués en faveur de la reconstitution du Fonds vert pour le climat soit 121 M$ pour la période couvrant 2020-2023.

Le pays est également actif en termes de « diplomatie technologique », de cyber sécurité, d’innovation et de transition numérique : depuis 2017, un poste d’ambassadeur est dédié aux nouvelles technologies.

Union européenne – L’année 2022 marque les 50 ans de l’accession du Danemark à la Communauté européenne. Cette adhésion se singularise par trois dérogations permanentes (« opt-out ») : monnaie unique, défense européenne et 1er pilier de justice et affaires intérieures, tout en appartenant à l’espace Schengen. Malgré ces « opt-out », l’opinion danoise est très favorable à l’Union européenne.

Dans le cadre des négociations sur le cadre financier pluriannuel de l’Union européenne pour la période 2021-2027, le Danemark a fait partie du groupe des « frugaux » aux côtés notamment de ses voisins nordiques. Favorable à un budget européen limité à 1 % du RNB, il souhaitait concentrer les dépenses sur la transition verte et numérique, à l’innovation et à la compétitivité, et la sécurité (gestion des migrations).

En ce qui concerne le marché unique, le Danemark est favorable à son renforcement, notamment dans les domaines de l’économie verte et du numérique, mais est néanmoins sensible à la protection de l’accès aux politiques de redistribution danoises. Alors que le pays a longtemps milité pour une politique d’élargissement de l’Union plus volontariste, il y est désormais moins favorable, redoutant une perte de cohésion.

La question des migrations au sein de l’Union européenne est un sujet prioritaire pour le Danemark, favorable à une réforme du fonctionnement de l’Union dans sa gestion des migrations et milite pour un renforcement des frontières extérieures de l’UE (augmentation de sa contribution à Frontex) et une révision du système d’asile (depuis juin 2021, Copenhague cherche par ailleurs à externaliser les demandes d’asile adressées au Danemark, v. supra).

En matière de sécurité et de défense au niveau européen, malgré son « opt-out », le Danemark a montré son intérêt pour une intégration plus poussée dans l’Europe de la défense : il participe à l’Initiative européenne d’intervention (IEI), a renforcé sa contribution et ses capacités en termes d’opérations extérieures, a déclaré son intention de rejoindre l’Agence européenne de défense avec un statut d’observateur et enfin a montré son intérêt pour le Fonds européen de défense.

Cependant, pour le Danemark, l’Alliance atlantique demeure la pierre angulaire de sa posture stratégique : il reste attaché à une articulation forte entre l’Union européenne et l’OTAN. Il a décidé un accroissement progressif de son budget de défense sur la période 2018-2023, jusqu’à atteindre 1,3 % du PIB en 2023). Son axe principal est le renforcement de la capacité de ses forces armées pour contribuer à la défense collective de l’Alliance, notamment en Mer Baltique.

Enfin, le Danemark souhaite renforcer sa coopération stratégique au sein de la zone nordique, par le biais de la NORDEFCO qui a signé en novembre 2018 le plan « Vision 2025 » (plateforme commune de réponse en cas de crise, facilitation des mouvements militaires entre pays, développement de partenariats actifs entre les industries de défense nationales notamment). En septembre 2021, les ministres de la Défense de Norvège, de Suède et du Danemark ont signé un accord qui renforce la coopération en matière de planification des opérations, afin que les trois pays puissent coopérer rapidement et efficacement. Cette nouvelle coopération est un complément à la participation à l’OTAN.

Situation économique

Petite économie tournée sur les échanges commerciaux et fortement intégrée au marché européen, le Danemark poursuit une trajectoire équilibrée de croissance constante depuis 2014 (proche de 2 % en moyenne) et d’amélioration de ses finances publiques. Entré dans l´Union européenne en 1973, le Danemark est membre de l’Union économique et monétaire, sans toutefois avoir adopté l’euro (rejeté par référendum en 2000).

Réaction face à la crise du Covid-19 - L’économie danoise a bien résisté à la crise sanitaire. Malgré l’arrêt des échanges commerciaux (chute des importations de 4,1% et des exportations de 7%), et les mesures de restrictions, l’effet de la crise a été relativement limité dans le pays (-2,1% seulement de croissance en 2020). Le Danemark bénéficie aujourd’hui de la reprise économique la plus rapide de la région (prévision de croissance de 3,8% en 2021 et 2,8% selon le Ministère des Finances). Grâce aux marges de manœuvre budgétaire, il a pu déclencher un important système de soutien aux entreprises pour réduire l’impact de la crise. Au total, ces plans d’aides s’élèvent à environ 400 Mds DKK (53,6 Mds€). Le gouvernement a ainsi mis en place un régime de chômage partiel, ainsi que d’importantes prises en charge de coûts fixes, et des paquets d’aide pour les indépendants, les PME et les secteurs les plus touchés par la crise (tourisme, culture…). L’économie a ensuite bénéficié de la réouverture du pays, de la reprise des échanges commerciaux (augmentation de 7,9% et 8,4% des exportations et importations), ainsi que de la relance des dépenses de consommations. Comme dans de nombreux pays européens, certains indicateurs restent néanmoins très suivis par le gouvernement comme la reprise des secteurs les plus touchés, la hausse de l’inflation et des prix de l’immobilier, ainsi que l’endettement des ménages.

Commerce – La croissance danoise repose en grande partie sur les exportations. Les pays européens et plus particulièrement les pays nordiques sont les principaux partenaires commerciaux du Danemark (40% des exportations). Les produits pharmaceutiques, les produits agro-alimentaires ainsi que les équipements mécaniques et de transport figurent parmi les marchandises les plus exportées par le Danemark.

Le géant et numéro un du transport maritime mondial MAERSK fait du Danemark une puissance maritime : il représente 16% du trafic mondial de conteneurs. Le Danemark est ainsi très impliqué en faveur de la sécurité maritime, en particulier dans le Golfe de Guinée où les trafics et la piraterie sont nombreux.

Mise à jour : 10.02.22

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