Présentation de Cuba
Présentation du pays

Données générales
Nom officiel : République de Cuba
Nature du régime : régime socialiste à parti unique
Chef de l’État : Miguel Díaz-Canel, président de la République
Premier secrétaire du Parti communiste cubain (PCC) : Miguel Díaz-Canel Bermúdez
Données géographiques
Superficie : 106 449 km²
Capitale : La Havane
Villes principales : Santiago de Cuba, Villa Clara, Holguín, Camagüey
Langue officielle : espagnol
Monnaie : Peso cubain
Fête nationale : 1er janvier
Données démographiques
Population : 11 333 483 habitants (Banque mondiale 2019)
Densité : 102,3 hab./km²
Croissance démographique : 0,32 %
Espérance de vie : 78,8 ans (Banque mondiale, 2019)
Taux d’alphabétisation : 99,8 %
Religion (s) : catholique (10 % de la population se déclare croyante, 3 % pratiquante), santeria (cultes afro-caribéens)
Indice de développement humain : 0,783 (70e rang mondial PNUD, 2019)
Éléments d’actualité
Politique intérieure
La Constitution adoptée en Avril 2019 institue la séparation des fonctions de Chef de l’État et de Chef du gouvernement avec la création d’un poste de président de la République et de celui de Premier ministre, une transformation du Conseil d’État en véritable assemblée permanente et une limitation à deux périodes de cinq ans de l’exercice des responsabilités, tout en réaffirmant le caractère prééminent du rôle du parti communiste dans la direction du pays et son caractère socialiste.
La situation politique actuelle à Cuba correspond à la fin d’un cycle générationnel, symbolisée par le renoncement à ses fonctions officielles de Raùl Castro qui a quitté son poste de secrétaire général du Parti Communiste Cubain (PCC) le 19 avril 2021 après avoir renoncé à ceux de président du Conseil d’Etat et du conseil des ministres en avril 2018. Le 8ème Congrès du PCC d’avril 2021 a constitué un tournant historique et symbolique puisque c’est la première fois depuis la Révolution cubaine que l’île ne sera pas dirigée par un Castro, marquant la dernière étape d’une transition générationnelle amorcée en 2018 avec l’arrivée aux affaires de personnalités nées après la révolution cubaine. Il s’agit cependant d’une succession dans la continuité, Raùl Castro laissant sa place de Secrétaire général du parti à Miguel Díaz-Canel, Président de la République cubaine depuis octobre 2019.
Le 11 juillet 2021, des milliers de Cubains ont manifesté spontanément dans plusieurs villes du pays pour demander un changement économique et politique. Cette mobilisation a mené à des centaines d’arrestations. L’Union européenne a exprimé sa préoccupation suite à ces détentions dans une déclaration du Haut Représentant fin juillet 2021 et a récemment dénoncé les peines de prison jugées disproportionnées qui sont infligées aux manifestants. Elle a rappelé la disposition de l’UE à soutenir les efforts visant à protéger, à promouvoir et à mettre en œuvre les droits de l’Homme et les libertés de tous les Cubains, dans le cadre de l’accord de dialogue politique et de coopération UE-Cuba.
Politique étrangère
Cuba évolue dans un environnement régional difficile maqué par le durcissement des sanctions sous le mandat de Donald Trump, la décision prise en 2018 par Jair Bolsonaro d’expulser les médecins cubains, privant Cuba d’une source de devises, et le tarissement de la manne pétrolière vénézuélienne. La relation avec la Colombie s’est dégradée suite à l’abandon des négociations de paix à La Havane entre le gouvernement et la guérilla de l’ELN (Armée de libération nationale). Toutefois, La Havane peut compter sur le soutien des gouvernements de gauche latino-américains, en particulier le Mexique, la Bolivie et l’Argentine.
La politique extérieure cubaine se caractérise par la recherche de nouveaux partenaires commerciaux (vers la Chine et l’UE notamment) et le resserrement des liens avec les régimes amis dans la région, en premier lieu le Venezuela. Les deux grands partenaires extérieurs à la région sont la Chine, qui est devenue le premier partenaire commercial de Cuba, mais qui ne s’est pas engagée dans un effort d’investissement significatif en raison des spécificités jugées peu attractives du système cubain, et la Russie, qui en refait un de ses points d’ancrage dans la région. Cuba s’est abstenu lors du vote de la résolution condamnant l’agression de l’Ukraine par la Russie présentée à l’Assemblée Générale des Nations Unies ainsi que lors du vote de la résolution sur le respect du droit humanitaire présentée le 24 mars 2022. Cuba a voté conte la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’Homme le 7 avril.
En Europe, l’Espagne demeure le premier partenaire commercial de Cuba et maintient une relation très dense avec l’île (plus de 100 000 possesseurs d’un passeport espagnol à Cuba) même si les relations bilatérales entre les deux pays restent fortement marquées par les alternances politiques en Espagne. Les autres pays européens significativement présents à Cuba sont avec la France - l’Italie, l’Allemagne et les Pays-Bas, dont les entreprises assurent avec l’Espagne la majorité du commerce courant. Leurs investissements sont en revanche encore peu importants.
La relation avec les États-Unis, qui structure l’identité cubaine depuis près de 150 ans, reste un sujet majeur de préoccupation pour le gouvernement cubain. En avril 2021, lors du dernier Congrès du Parti communiste cubain, Raul Castro a rappelé que Cuba était prêt à avoir un dialogue respectueux avec les Etats-Unis sans toutefois renoncer à son indépendance et sa souveraineté. L’administration démocrate n’est pas revenue sur les mesures prises durant le mandat de D. Trump. . Pour rappel, seul le Congrès est en mesure d’abroger l’embargo.
Situation économique
Alors que sa croissance était déjà ralentie depuis 2013, Cuba traverse actuellement la crise économique la plus sévère depuis la « période spéciale » consécutive à l’effondrement de l’URSS au début des années 90 avec une chute du PIB de 13% en deux ans. L’économie cubaine continue d’être durement touchée par le renforcement de l’embargo et des sanctions américaines sous le mandat de D. Trump de même que par les difficultés de son principal allié dans la région, le Venezuela. La crise de la COVID-19 a privé l’île d’une de ses principales sources de devises, le tourisme, pendant près de 2 ans. Exception parmi les pays de la région, l’île a fait le choix de développer ses propres vaccins contre la COVID19. Avec 89,4% de la population complètement vaccinée, la campagne de vaccination se poursuit avec trois vaccins cubains (Soberana2, Soberana+ et Abdala) non homologués par l’OMS, mais dont des doses ont déjà été achetées par le Venezuela et le Vietnam tandis que d’autres pays tels que le Mexique ont montré leur intérêt pour ces vaccins.
Face à la gravité de la crise économique, le gouvernement cubain a mis en place des réformes structurelles : l’unification monétaire et cambiaire (disparition du peso cubain convertible), assortie d’une réforme des prix et des salaires, est effective depuis le 1er janvier 2021 et l’ouverture de la quasi-totalité des domaines d’activités au secteur privé (à l’exception d’une liste de 124 activités réservées au secteur public) est mise en œuvre depuis février 2021. L’unification monétaire, dont l’objectif principal est d’augmenter l’attractivité du pays, a cependant entrainé une forte inflation (estimée à 740% en 2021), une accentuation des pénuries et un creusement des inégalités malgré les mesures sur les salaires et les prix mises en place par les autorités. La création d’un statut de petites et moyennes entreprises a aussi été annoncée en septembre 2021.
Lors du 8ème Congrès du Parti communiste cubain qui s’est tenu en avril 2021, l’importance de l’adaptation du modèle économique cubain a été rappelée. Durant le mandat de Donald Trump, plusieurs mesures de sanctions additionnelles et de renforcement des dispositions de l’embargo ont été prises, dont l’activation en mai 2019 du titre III de la loi Helms-Burton (jusque-là suspendu depuis son adoption en 1996) et la réinscription de Cuba sur la liste des états soutenant le terrorisme en janvier 2021. L’activation du titre III de la loi Helms-Burton ouvre la voie à des poursuites judiciaires devant les tribunaux américains, par des ressortissants des États-Unis, contre toute personne physique ou morale associée à une opération (« trafficking ») en lien avec des biens nationalisés par le régime castriste depuis 1959. La France et l’Union européenne s’opposent à ces sanctions, dont la portée extraterritoriale est contraire au droit international. L’administration Biden n’est jusqu’ici pas revenue sur ces dispositions.
Le règlement 2271/96 du Conseil européen, portant protection contre les effets de l’application extraterritoriale de législations de pays tiers, dit « règlement de blocage », rend inopérants et inopposables en Europe les jugements rendus aux États-Unis en application du titre III de la loi Helms-Burton. Les entreprises ou ressortissants européens lésés seront fondés à poursuivre auprès des juridictions des États membres de l’Union européenne le particulier ou l’entreprise américaine à l’origine de la plainte aux États-Unis, pour exiger une indemnisation.
Mise à jour : 04.07.22
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence