Présentation de la Croatie

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Présentation du pays

CROATIE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République de Croatie
Nature du régime : Démocratie parlementaire
Chef de l’État : Zoran Milanović (SDP – gauche / affilié PSE)
Chef du gouvernement : Andrej Plenković (HDZ – centre droit / affilié PPE)

Données géographiques

Superficie : 56 594 km²
Capitale : Zagreb - 800 000 habitants (1,1 million avec l’agglomération)
Villes principales : Split (190 000), Rijeka (145 000), Osijek, Zadar
Langue officielle : croate
Langue courante : croate
Monnaie : Euro
Fête nationale : 30 mai

Données démographiques

Population (2021) : 3 888 529 habitants
Densité : 72,54 hbts/km2
Croissance démographique : -1,19 %
Espérance de vie : 72,5 ans (hommes), 79,3 ans (femmes)
Taux d’alphabétisation : 98,5%
Religions : catholicisme (87,8%), orthodoxie (4,4%), islam (1,3%),
Protestantisme (0,3%)
Indice de développement humain (2021) : 0,858 (40e IDH mondial)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le système politique croate est un régime parlementaire où le Premier ministre, issu de la majorité au Parlement, conduit la politique nationale et étrangère et représente la Croatie au Conseil européen. Le Président de la République occupe une fonction non-exécutive, bien qu’élu au suffrage universel direct (héritage de la Constitution de 1991 modifiée en 2000). Il est néanmoins commandant en chef des Forces armées ; il « coopère avec le Gouvernement pour élaborer et mettre en œuvre la politique étrangère » du pays ; il nomme les ambassadeurs sur proposition du Gouvernement et après contreseing du Premier ministre.

L’élection présidentielle du 5 janvier 2020 a été remportée par Zoran Milanović, dont la candidature avait été présentée par le SDP (Parti social-démocrate croate, affilié au Parti socialiste européen).

Des élections législatives se sont déroulées le 17 avril 2024. La coalition menée par l’Union démocratique croate est arrivée en tête, même si elle a enregistré un recul (61 places contre 66 en 2020) ; la coalition menée par SDP est arrivée deuxième avec 42 sièges. Les négociations en vue de la formation d’un nouveau gouvernement de coalition ont abouti à la conclusion début mai d’un accord entre le HDZ et la coalition menée par le Mouvement patriotique (DP / extrême droite), arrivée troisième (14 sièges). Andrej Plenković s’est ainsi maintenu au poste de Premier ministre, tandis que le DP a obtenu trois ministères.

L’adhésion à l’espace Schengen et l’intégration à la zone euro, effectives au 1er janvier 2023, figuraient parmi les priorités du gouvernement depuis 2016. La Croatie a rejoint l’espace Schengen le 1er janvier 2023 grâce à la décision prise à l’unanimité des États membres lors du Conseil Justice et Affaires intérieures du 7 décembre 2022. L’intégration à l’espace Schengen constituait un sujet prioritaire pour la Croatie. De plus, à la suite de l’avis favorable de la Commission européenne (2 juin 2022) et du Parlement européen (5 juillet 2022), la Croatie est officiellement entrée dans la zone euro le 1er janvier 2023. Le pays est également devenu récemment membre du Med9 (première participation lors du sommet du 17 septembre 2021), la France ayant soutenu sa candidature à cette organisation réunissant 9 pays membres de l’UE et riverains de la Méditerranée. La Croatie est par ailleurs candidate à l’adhésion à l’OCDE (ouverture officielle des discussions le 25 janvier 2022, pour une intégration espérée début 2026).

La Croatie a assuré, au premier semestre 2020 et pour la première fois de son histoire, la présidence tournante du Conseil de l’UE (dans un triplet l’ayant associée à la Roumanie et à la Finlande), dans le contexte exceptionnel de la crise sanitaire et d’un tremblement de terre à Zagreb. Le programme a été articulé autour de quatre axes : une Europe qui se développe, qui connecte, qui protège, qui a de l’influence. Durant cette présidence, la Croatie a notamment mis en avant le thème de l’élargissement, et le Sommet de Zagreb, qui s’est tenu en mai 2020, a réaffirmé la perspective européenne des Balkans occidentaux.

Politique étrangère

  • L’engagement régional
    La Croatie est engagée activement dans la coopération régionale et se présente comme un élément stabilisateur, qui soutient les efforts de tous les pays de la région pour rejoindre l’UE et l’OTAN. Le gouvernement a fixé, comme priorité de sa politique étrangère, l’élargissement de l’Union européenne aux Balkans occidentaux. La Croatie suit avec attention la situation en Bosnie-Herzégovine, où la population croate représente environ 14 % de la population totale (de nombreux Croates de Bosnie sont pourvus de passeports croates et votent aux élections croates).
    Zagreb co-préside avec la Slovénie le processus de « Brdo-Brijuni » et s’implique également en faveur du processus de Berlin, qui réunit les six pays des Balkans occidentaux et huit Etats membres de l’UE (France, Allemagne, Autriche, Croatie, Italie, Royaume-Uni, Slovénie, Pologne).
  • Le différend territorial slovéno-croate de la Baie de Piran
    Traditionnellement bonnes, les relations avec la Slovénie sont perturbées par le différend frontalier en baie de Piran. À la suite des législatives de 2022, le nouveau gouvernement slovène entend toutefois maintenir des relations cordiales et une politique conciliante sur ce différend.
  • Des relations serbo-croates qui restent tendues
    En dépit de gestes politiques d’apaisement et d’une volonté de rapprochement annoncée par le gouvernement serbe depuis la réélection du président Vučić fin 2023, les autorités croates maintiennent des relations circonspectes avec la Serbie, marquées par les différends mémoriels hérités de la Seconde Guerre mondiale et des guerres de Yougoslavie.

Sur le plan économique, les deux pays sont des partenaires importants : la Croatie est le 8e client de la Serbie (4e au sein de l’UE après l’Italie, l’Allemagne et la Roumanie). La balance commerciale bilatérale, positive en faveur de la Croatie, tend à se rééquilibrer. La Serbie est la 4e destination des investissements directs croates à l’étranger.

  • L’engagement à l’OTAN en faveur de la sécurité et la stabilisation
    L’entrée de la Croatie au sein de l’OTAN est devenue effective depuis le sommet d’avril 2009. La priorité a été accordée à la participation aux opérations extérieures de l’OTAN ainsi qu’à la mesure de réassurance à l’égard de la Russie. La Croatie a confirmé en 2022 le déploiement de soldats dans le cadre de la mission en Hongrie. La Croatie participe également à la KFOR au Kosovo.
    La Croatie est attachée au partenariat atlantique et insiste sur la complémentarité entre l’OTAN et l’Europe de la défense. Elle participe à différents programmes de coopération structurée permanente. Dans le cadre du renouvellement de la flotte de son armée de l’air (MIG-21 soviétiques), la Croatie a officialisé en mai 2021 son choix de l’offre française de 12 avions Rafale d’occasion, privilégiant délibérément une offre européenne dans l’optique du renforcement de l’Europe de la défense.
    Les relations de la Croatie avec les États-Unis sont bonnes (contacts politiques réguliers). La Croatie fait partie depuis début avril 2022 du programme du Département américain de la sécurité intérieure « Global Entry », qui permet un franchissement accéléré des frontières américaines pour les passagers préalablement approuvés (l’Allemagne, la Grande-Bretagne et la Suisse sont les seuls autres États européens faisant partie de ce programme).
  • La Croatie, qui entretenait un dialogue régulier avec la Russie, soutient pleinement l’Ukraine depuis son invasion
    En dépit de liens culturels et d’une tradition de dialogue à haut niveau avec la Russie, Zagreb exprime la plus grande solidarité à l’égard de l’Ukraine et des positions européennes, rappelant régulièrement que l’Ukraine est le premier Etat à avoir reconnu l’indépendance de la Croatie en 1991. Le Premier ministre croate s’était rendu à Kiev en décembre 2021 où il avait signé un accord bilatéral de « partage d’expérience en matière de réintégration des territoires annexés ». Zagreb soutient donc l’approche française envers la Russie, combinant dialogue exigeant et fermeté.
    La mise en œuvre de sanctions contre la Russie ne s’est pas avérée clivante au sein de la classe politique croate. En revanche, le soutien militaire à l’Ukraine suscite davantage d’opposition : la participation de la Croatie à la mission d’assistance militaire de l’Union européenne en soutien à l’Ukraine (EUMAM) a été contestée par le Président de la République et n’a pas recueilli l’accord nécessaire des 2/3 des députés en décembre 2022.

La Croatie a soutenu l’ouverture des négociations d’adhésion de l’Ukraine à l’UE mais sans procédure dérogatoire, par souci d’équité vis-à-vis des pays des Balkans occidentaux, dont l’adhésion reste la priorité pour Zagreb.

  • Un dialogue régulier avec la Chine
    La Croatie entend maintenir une relation de partenariat avec la Chine, tout en affirmant son approche résolument européenne. Elle est membre de l’initiative 14+1 (la Croatie a été représentée par le Premier ministre Andrej Plenković en 2021 et en a hébergé le sommet de 2019 à Dubrovnik). La Croatie entretient un dialogue avec Pékin en particulier sur les questions économiques et la construction des infrastructures de réseau. La China Road and Bridge Corporation s’est vu attribuer en 2017 le marché de la construction du pont de Pelješac, chantier d’ampleur et hautement symbolique pour la Croatie inauguré en juillet 2022.

Situation économique

(source : Direction générale du Trésor)

Peuplée de 3,9 millions d’habitants, forte de sa diaspora, la Croatie est, après la Slovénie voisine, l’économie la plus avancée de la région de l’Europe du Sud-Est. Sa façade maritime, son réseau d’autoroutes ainsi que la qualité des services associés (banques ; télécommunications ; ressources humaines) en font une destination touristique prisée et une plateforme logistique potentielle pour l’hinterland d’Europe centrale, de l’Est et les Balkans.

La Croatie bénéficiait d’une situation macroéconomique relativement stable en 2024. Après s’être notamment élevée à 6,3 % en 2022 et 13,1% en 2021, la croissance est attendu à 3,3% en 2024. La dette publique est en diminution régulière depuis le pic de 2020, passant de 80,8% en 2021 à 63% en 2023 (et sans doute moins de 60% en 2024). Le déficit public se montait à 0,7% en 2023. La détermination des autorités croates à rejoindre la zone euro a favorisé de réels efforts de consolidation budgétaire, poursuivis même durant la crise de la Covid-19.

Toutefois, en dépit de l’amélioration des finances publiques du pays depuis 2013, des difficultés de rattrapage vis-à-vis des autres États membres de l’UE persistent (PIB/habitant PPA de 72 % de la moyenne de l’UE) et la croissance reste très dépendante du tourisme et de la consommation intérieure.

La Croatie est peu exposée à un impact direct de la guerre en Ukraine et des sanctions contre la Russie sur son économie, du fait d’échanges limités avec ces deux pays et d’une dépendance réduite au gaz russe (parmi les plus basses de toute l’UE). Par ailleurs, le secteur du tourisme est faiblement touché, les touristes russes et ukrainiens ne représentant que 2% des nuitées en Croatie. Toutefois, elle en subit les effets collatéraux, notamment sur l’inflation (3,8% en juin 2024) et le ralentissement des échanges au sein de l’UE dont sa croissance dépend.

Mise à jour : 05.07.2024

Informations complémentaires