Présentation de la Côte d’Ivoire

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Présentation du pays

CÔTE D'IVOIRE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République de Côte d’Ivoire
Nature du régime : République à régime présidentiel
Chef de l’Etat : M. Alassane Dramane OUATTARA
Chef du gouvernement : M. Robert Mambé Beugré
Fête nationale : 7 août

Données géographiques

Superficie : 322 463 km²
Capitale : Yamoussoukro
Villes principales : Abidjan, Bouaké, San Pedro, Gagnoa, Korhogo, Daloa, Yamoussoukro
Langue (s) officielle (s) : français
Monnaie : Franc CFA
Fête nationale : 7 août

Données démographiques

Population : 27 millions d’habitants (ONU, 2021)
Densité : 82,9 habitants/km² (Banque mondiale, 2020)
Croissance démographique : 2,5 % (ONU, 2020)
Espérance de vie : 57,2 ans (ONU, 2020)
Taux d’alphabétisation des adultes : 89,9 % (Banque mondiale, 2019)
Religion (s) : islam : 42 %, christianisme : 34 %, animisme : 4 %, sans religion : 19 %, autres religions : 1 % (Institut national de la statistique de Côte d’Ivoire, 2014)
Indice de développement humain : 162e/ 189 pays (PNUD, 2019)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

En 2010, le refus de Laurent Gbagbo de reconnaitre sa défaite à l’élection présidentielle s’était soldé par un conflit armé, qui avait fait plus de 3000 victimes. L’investiture d’Alassane Ouattara, en mai 2011, a mis un terme à une décennie de crise et marqué le retour à la normale. Le président Ouattara a été réélu en 2015 avec 83,66 % des suffrages, grâce à l’alliance de son parti, le Rassemblement des Républicains (RDR), avec le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), de l’ancien président Henri Konan Bédié, au sein du Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). Cette alliance a été rompue à l’été 2018.

Le président Alassane Ouattara a été réélu pour un troisième mandat avec plus de 94% des voix le 31 octobre 2020. Il a été investi candidat à la suite du décès de son dauphin, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, en juillet 2020. L’opposition avait lancé un appel à la désobéissance civile, puis au boycott du processus électoral, pour contester les conditions de tenue du scrutin. Le bilan des violences entre août et novembre 2020 est de 89 morts.

Une série de gestes d’apaisement a conduit la plupart des partis d’opposition à présenter des candidats aux élections législatives du 6 mars 2021. Ce scrutin a été marqué, pour la première fois depuis 20 ans, par la participation de la quasi-totalité des partis politiques ivoiriens. Le parti présidentiel a remporté 137 sièges de députés sur 255 en jeu et l’opposition une centaine de sièges.

Après son acquittement par la Cour pénale internationale en mars 2021, Laurent Gbagbo est revenu sur le territoire ivoirien le 17 juin 2021, après 10 ans hors du pays. Il a fondé en octobre 2021 un parti politique appelé « Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire » (PPA-CI). Il demeurait néanmoins sous le coup d’une condamnation par contumace à 20 ans de prison, dans le cadre de l’affaire dite du « braquage de la BCEAO ». Le président Ouattara l’a gracié en août 2022. Le 26 novembre 2022, Charles Blé Goudé, également acquitté devant la CPI, est lui aussi rentré en Côte d’Ivoire.

Les institutions ivoiriennes sont désormais en ordre de marche. Après près de deux ans de vacance du poste, Tiemoko Meyliet Koné a été investi comme Vice-président le 20 avril 2022 et le 7 juin 2022, Adama Bictogo, du parti présidentiel, a été élu président de l’Assemblée nationale. Les élections municipales et régionales du 2 septembre 2023 se sont tenues dans le calme, avec une représentation de l’ensemble des forces politiques. Le 17 octobre 2023, le Président Ouattara a annoncé la composition d’un nouveau gouvernement avec Robert Beugré Mambé pour Premier ministre. Sur le plan sécuritaire, la situation s’est améliorée depuis l’élection d’Alassane Ouattara en 2010, et l’État a restauré son autorité sur l’ensemble du territoire. Le 13 mars 2016, la station balnéaire de Grand-Bassam, près d’Abidjan, a été le théâtre d’une attaque terroriste faisant 19 victimes (dont quatre Français), revendiquée par AQMI. En juin 2020, 12 membres des forces de sécurité sont tués lors d’une attaque du poste frontière de Kafolo. Depuis mars 2021, une vingtaine d’incidents ont été recensé dans le nord-est du pays. Cette situation est la conséquence de la volonté d’implantation de groupes terroristes au nord des pays du golfe de Guinée, notamment via le Burkina Faso. Si aucun incident n’a été observé depuis 2022, la Côte d’Ivoire fait face à l’arrivée importante de réfugiés burkinabè ces derniers mois (le nombre total de réfugiés dans le pays serait d’environ 45 000 selon les dernières estimations de l’UNHCR). En réaction à la menace sécuritaire, le gouvernement ivoirien a annoncé des mesures, dont le renforcement du dispositif militaire à la frontière avec le Burkina Faso et la mise en œuvre de programmes sociaux dans la région.

Politique étrangère

La communauté internationale et les institutions africaines se sont fortement mobilisées sur le dossier ivoirien pendant la décennie de crise, à travers des médiations et des processus de sanctions. Suite à l’arrivée effective d’Alassane Ouattara au pouvoir, l’Union africaine a levé ses sanctions, et l’ONU a fait de même le 28 avril 2016. A la suite d’une décision du Conseil de sécurité, l’opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI) a officiellement pris fin le 30 juin 2017.

La Côte d’Ivoire est particulièrement active au sein des différentes enceintes régionales, où elle bénéficie de l’expérience et du réseau de son personnel politique, de ses liens avec de nombreux pays voisins (du fait de nombreuses diasporas présentes sur son territoire), et de son poids économique. Au sein de la CEDEAO, la Côte d’Ivoire a fait partie du groupe de pays en faveur d’une ligne relativement dure à l’égard des différentes juntes qui ont prospéré dans la région.

La Côte d’Ivoire est également membre de l’Initiative d’Accra qui vise à lutter contre la menace terroriste (la force multinationale mixte de l’Initiative d’Accra n’a néanmoins toujours pas été lancée).

La Côte d’Ivoire a par ailleurs voté en faveur de toutes les résolutions de l’Assemblée générale des Nations Unies sur la guerre en Ukraine.

Situation économique

La Côte d’Ivoire, qui dispose de solides atouts économiques, est la première économie de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) avec 40% du PIB de la zone. Elle possède des infrastructures héritées des deux décennies du « miracle ivoirien » (1960-1980) : 2e port d’Afrique subsaharienne, important réseau routier, aéroport international récemment agrandi. Dans le secteur agricole le pays est le 1er producteur de cacao au monde avec plus de 40 % du marché. Il figure aux premiers rangs africains pour plusieurs autres productions agricoles d’exportation (caoutchouc, noix de cajou, coton, café, palmier à huile, banane, ananas, cola). Le secteur secondaire est dominé par le raffinage de pétrole brut, le BTP et la transformation agroalimentaire. Le secteur tertiaire (47 % du PIB) est fortement dominé par les activités bancaires, les transports, la distribution ainsi que les technologies de l’information et de la communication (TIC), dont la téléphonie mobile (5 opérateurs). Le pays assure son autosuffisance énergétique grâce à l’exploitation depuis quelques années de gisements de gaz et de pétrole qui lui ont permis d’exporter de l’électricité et des produits pétroliers dans la sous-région. De nombreux projets d’infrastructures sont en cours de mise en œuvre ou le seront prochainement : routes, ponts, stades (perspectives de la Coupe d’Afrique des Nations en 2024), aéroport et métro d’Abidjan, etc.

A l’issue de la crise économique engendrée par la pandémie de Covid-19, la Côte d’Ivoire a renoué avec une croissance soutenue (6,4% en 2023 selon les dernières estimations du FMI). L’inflation, malgré une accélération en 2022 (5,5 %), reste modérée (4,7% fin 2023). Le déficit budgétaire s’est maintenu toutefois à un niveau élevé ces dernières années (5,2 % du PIB attendu en 2023) du fait des mesures de soutien à l’économie face à la COVID et aux conséquences de la guerre en Ukraine et de l’accroissement des dépenses sécuritaires. Cette situation s’explique également par les difficultés des administrations ivoiriennes à augmenter les recettes publiques (le taux de pression fiscale était à 12,2% du PIB en 2022). La question de la viabilité de la dette (58% du PIB fin 2023) est également prégnante dans un contexte où la Côte d’Ivoire n’a plus accès aux marchés financiers internationaux pour la financer et où les marchés financiers régionaux sont saturés, du fait d’une demande accrue de l’ensemble des Etats de l’UEMOA.

Alors que le pays n’était plus sous programme FMI depuis décembre 2020, le board de cette institution a approuvé le 24 mai dernier un nouveau programme économique et financier d’un montant inédit de 3,5 milliards de dollars (soit 400% de la quote-part de la Côte d’Ivoire). Le programme est prévu sur 40 mois, et en 7 tranches égales avec un premier versement en juin, sans conditions spécifiques. La validation de la première revue du programme le 4 décembre dernier a donné lieu au décaissement immédiat de 495M$.

La Côte d’Ivoire reste marquée par la persistance de disparités socio-économiques. Certains indices sociaux (taux de mortalité maternelle, taux de mortalité infantile, qualité de l’éducation) sont sous les moyennes subsahariennes. Le pays se classe 159ème sur 191 pays au dernier classement du développement humain des Nations unies. Près de 80% de l’activité économique du pays relèverait de la seule ville d’Abidjan qui abrite pourtant moins du quart de la population du pays. Par ailleurs, l’économie reste encore largement informelle avec une part estimée entre 30 et 40% du PIB, l’emploi informel occupant quant à lui plus de 90% de la force de travail.

Les autorités ivoiriennes ont élaboré un plan de développement national 2021-2025, qui se fixe pour objectifs : l’accélération de la transformation structurelle de l’économie ; la création des conditions pour renforcer l’inclusion sociale ; le doublement du PIB par habitant en 2030 grâce à une croissance moyenne sur la période de 7,65% par an ; et l’accès de la Côte d’Ivoire au rang des pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure à l’horizon 2030. Ce plan prévoit un investissement global sur la période d’environ 90 Md€, constitué aux trois-quarts par le secteur privé (66 Md€).

Mise à jour : 10.01.2024

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