Présentation de la Corée du Nord

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Présentation du pays

CORÉE DU NORD {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République populaire démocratique de Corée
Nature du régime : régime dictatorial à parti unique
Président de la République : KIM Il-sung (décédé le 08.07.1994)
Dirigeant suprême, président de la Commission des Affaires de l’État, président du Parti des travailleurs de Corée, commandant suprême de l’Armée populaire de Corée : KIM Jong-un

Données géographiques

Superficie : 120 500 km²
Capitale : Pyongyang
Villes principales : Hamhung, Chongjin, Nampo
Langue officielle : coréen
Monnaie : won nord-coréen
Fête nationale : 9 septembre (Jour de la proclamation de la RPDC, 1948)

Données démographiques

Population : 25,97 millions (2021, Banque Mondiale)
Densité : 215 habitants/km² (2020, Banque Mondiale)
Espérance de vie : hommes : 71 ans ; femmes : 76 ans (2020, Banque Mondiale)
Taux d’alphabétisation : 100 % (2018, Banque Mondiale)
Indice de développement humain : non disponible

Éléments d’actualité

Politique intérieure

La situation des droits de l’Homme en Corée du Nord demeure particulièrement La situation des droits de l’Homme en Corée du Nord demeure particulièrement préoccupante, marquée par des arrestations, détentions et exécutions arbitraires, ainsi que des restrictions systématiques à la liberté d’opinion, d’association et de circulation. Selon le rapport de la commission d’enquête des Nations unies de mars 2014, alléguant de « crimes contre l’humanité », entre 80 000 et 120 000 personnes seraient détenues dans des camps, où elles subissent des violations graves et systématiques de leurs droits. Un mandat de rapporteur spécial sur la situation des droits de l’Homme en République populaire démocratique de Corée (RPDC) a été établi en 2004 par le Conseil des droits de l’Homme (CDH) et est renouvelé tous les ans. Celui-ci assure un suivi de la situation des droits de l’Homme dans le pays, en présentant à chaque session de mars du CDH un rapport sur l’évolution de la situation. Dans son rapport du 9 mars 2023 sur la situation des droits de l’Homme en RPDC, la rapporteuse spéciale Elizabeth Salmón prête une attention particulière aux violences commises à l’encontre des femmes et des filles dans le pays. Un bureau du Haut-Commissaire aux droits de l’Homme a ouvert à Séoul le 23 juin 2015, afin de recueillir des informations sur la situation en Corée du Nord. Des résolutions relatives aux violations des droits de l’Homme en Corée du Nord sont adoptées chaque année par le CDH (dernier projet de résolution porté par l’UE à l’occasion de la 52e session en 2023) et par l’Assemblée générale des Nations unies (dernière résolution adoptée par consensus le 16 novembre 2022). Le dernier examen périodique universel (EPU) de la situation des droits de l’Homme en Corée du Nord s’est tenu le 9 mai 2019. Le Conseil de l’Union européenne a adopté le 5 décembre 2022 une décision prorogeant jusqu’au 8 décembre 2023 les mesures restrictives dans le cadre du régime transversal de sanctions en matière de droits de l’Homme. Parmi les personnes visées, figurent une entité et deux responsables publics nord-coréens.

Les rapports des Nations unies confirment la persistance d’une situation humanitaire préoccupante en Corée du Nord. Aux termes du rapport « Needs and Priorities » de mars 2019 publié par le coordinateur des Nations Unies en Corée du Nord, 43,4 % de la population, soit environ 11 millions de personnes, ont besoin d’une assistance humanitaire.. L’isolement de la Corée du Nord s’est renforcé depuis la pandémie de la Covid-19 et la fermeture de ses frontières. En l’absence de personnel humanitaire international sur le terrain, il est difficile d’évaluer la gravité de la situation. Les derniers rapports de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) continuent de mettre en évidence le niveau élevé d’insécurité alimentaire dans le pays.

Politique étrangère

Depuis sa proclamation le 9 septembre 1948, la Corée du Nord a noué des relations diplomatiques formelles avec 161 États et a ouvert 47 ambassades à l’étranger. Elle a été admise à l’ONU en 1991, en même temps que la Corée du Sud. Le développement par la Corée du Nord de capacités nucléaires et balistiques en violation de ses obligations internationales a conduit de nombreux États à réduire ou suspendre leurs relations avec ce pays.

La Corée du Nord poursuit le développement de ses programmes nucléaires et balistiques à un rythme soutenu. La Corée du Nord a effectué au total six essais nucléaires en 2006, 2009, 2013 et 2016 (janvier et septembre) et 2017. Pyongyang a procédé, en 2022, à 36 séries de tirs de missiles balistiques, en violation des résolutions du Conseil de sécurité, dont plusieurs essais de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) et poursuit ses provocations en 2023.
Le Conseil de sécurité des Nations unies a exigé de la Corée du Nord à plusieurs reprises qu’elle abandonne ses programmes nucléaire et balistique ainsi que l’ensemble de ses programmes d’armes de destruction massive de manière complète, vérifiable et irréversible. Devant son refus, a imposé un régime de sanctions par la résolution 1718 (2006) [qui a été étendu par les résolutions 1874 (2009), 2087 (2013), 2094 (2013), 2270 (2016), 2321 (2016), 2356 (2017), 2371 (2017), 2375 (2017) et 2397 (2017)] que le régime de Pyongyang s’évertue à contourner de manière méthodique et systématique. Un régime de sanctions autonomes de l’UE a par ailleurs été mis en place à partir de 2006 et renforcé à plusieurs reprises, et dernièrement le 12 décembre 2022.

La reprise du dialogue avec la communauté internationale reste conditionnée au respect par Pyongyang de ses obligations internationales, et notamment à des gestes concrets et vérifiables de sa part en vue du démantèlement complet, vérifiable et irréversible de son programme nucléaire et de ses autres programmes d’armes de destruction massive, y compris ses missiles balistiques.
Le dialogue engagé en 2018 et 2019 avec les Etats-Unis n’a pas débouché sur des mesures concrètes. Un Sommet entre le Président américain et le dirigeant nord-coréen s’est tenu le 12 juin 2018 à Singapour. Un second Sommet s’est tenu à Hanoï les 27 et 28 février 2019. Les discussions ont porté sur la dénucléarisation de la Corée du Nord et l’amélioration des relations bilatérales, sans toutefois déboucher sur un accord. À l’occasion de la troisième rencontre entre le Président américain et le dirigeant nord-coréen sur la zone démilitarisée le 30 juin 2019, il a été convenu de relancer les discussions techniques sur les quatre sujets abordés à Singapour. Les pourparlers de Lindigö (Suède), tenus les 4 et 5 octobre 2019, n’ont pas permis d’enregistrer d’avancée notable. En parallèle, la Corée du Nord a procédé à des tirs de missiles balistiques de façon récurrente depuis mai 2019, que la France a publiquement condamnés. A l’occasion d’une conférence de presse à Séoul le 20 septembre 2022, le représentant spécial américain pour la Corée du Nord, Sung Kim, déclarait qu’une offre de reprise de dialogue avec Pyongyang et d’aide humanitaire avait été faite au cours de l’été via la mission diplomatique nord-coréenne auprès des Nations unies, proposition restée sans réponse de Pyongyang.

Les relations intercoréennes, amorcées en 1972 puis relancées en 2000 par la « sunshine policy » du Président sud-coréen KIM Dae-jung, ont connu des cycles de tension et d’apaisement. Un rapprochement s’est amorcé au début de l’année 2018, après deux ans d’interruption, dans le contexte des Jeux olympiques et paralympiques de Pyeongchang en février, auxquels la Corée du Nord a participé. Trois Sommets entre le président sud-coréen MOON Jae-in et le dirigeant KIM Jong-un se sont tenus la même année : 27 avril et 26 mai à Panmunjeom, puis 18-20 septembre à Pyongyang. Les deux Corées ont adopté la « Déclaration de Panmunjeom sur la paix, la prospérité et la réunification de la péninsule coréenne » le 27 avril 2018, et la « Déclaration de Pyongyang » le 19 septembre 2018 qui comportent notamment plusieurs mesures en faveur de l’amélioration des relations bilatérales et des mesures de confiance militaires, et mentionnent l’objectif de dénucléarisation de la péninsule coréenne.

Dans son discours d’investiture du 10 mai 2022, puis lors de son discours du 14 août effectué la veille du Jour de la Libération, le Président YOON Suk-yeol a dévoilé son « initiative audacieuse pour la Corée du Nord » visant à fournir une aide économique à la Corée du Nord en échange d’un engagement de cette dernière dans un « processus sincère et substantiel de dénucléarisation ». La Corée du Nord a rejeté cette offre, notamment par la voix de KIM Yo-jong, sœur de KIM Jong-un, le 19 août.

Mise à jour : juin 2023