Présentation de la Colombie

Partager

Présentation du pays

COLOMBIE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République de Colombie
Nature du régime : régime présidentiel (Constitution de 1991)
Président de la République : Monsieur Gustavo PETRO [7 août 2022] ;
Vice-Présidente : Francia Marquez [7 août 2022]

Données géographiques

Superficie : 1,1 million km² (Banque mondiale-BM)
Capitale : Bogota (7,1 M, recensement national 2018)
Villes principales : Medellin (2,3 M), Cali (1,8 M), Barranquilla (1,1 M), Carthagène (887 000)
Langue officielle : espagnol
Autres langues : environ 85 langues autochtones
Monnaie : peso colombien
Fête nationale : 20 juillet, jour de l’indépendance

Données démographiques

Population (recensement 2018) : 48,2 M
Densité : 42,2 hab/km²
Croissance démographique (2021, BM) : 1,1%
Espérance de vie (2020, BM) : 75 ans
Taux d’alphabétisation : 96 % (2020)
Religion : catholiques 72%, évangélistes estimés à 13%
Indice de développement humain : 0,752, 88ème rang (2021)
Coefficient de Gini (2018) : 0.585 (0 = plus grande égalité de revenus, 1 = plus forte disparité)
Indicateur conjoncturel de fécondité : 1,7 (2020)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

La signature de l’Accord de Paix entre le gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) entré en vigueur le 1er décembre 2016, a profondément marqué le paysage politique colombien. Si la première guérilla du pays s’est démobilisée et transformée en parti politique, la paix reste un défi majeur en Colombie. La situation sécuritaire et des droits de l’homme est préoccupante.

Alors que l’ancien président Ivan Duque avait appliqué l’accord de paix de manière sélective, le président Petro, élu le 19 juin 2022 (50,5% des suffrages) fait de la « paix totale » la priorité de son mandat. Premier président de gauche dans l’histoire de la Colombie, ancien guérillero du mouvement M-19 dissout en 1991, sénateur et ancien maire de Bogota, Gustavo Petro était depuis plusieurs années le pilier de l’opposition à la classe politique conservatrice. La nomination d’une femme afro-descendante issue de la société civile, Francia Marquez, au poste de vice-présidente, est également inédite.

La « Paix Totale » prônée par le président Petro est un projet ambitieux qui consiste à négocier avec les guérillas n’ayant pas encore déposé les armes, notamment l’ELN (armée de libération nationale) et la dissidence FARC (EStado Mayor Central et Segunda Marquetalia) et à proposer une soumission à la justice aux groupes criminels vivant du narcotrafic (comme le Clan del Golfo). La paix totale se veut aussi un projet de transformation sociale articulant plusieurs politiques complémentaires : paix, réduction des inégalités, développement des territoires les plus défavorisés, réforme agraire, substitution aux cultures illicites, transition énergétique et protection de l’environnement.
Des avancées ont été réalisées, entre autres : mesures en faveur de la distribution de terres, conclusion d’un cessez-le-feu national de 6 mois avec l’ELN, adoption d’une réforme fiscale, création d’un ministère de l’égalité. Toutefois, dix mois après son arrivée au pouvoir, Gustavo Petro rencontre des difficultés pour mettre en œuvre ses réformes et fait face à une crise politique majeure. Fin avril, suite à des tensions autour de sa réforme de la santé, il a dissous sa coalition et procédé à un remaniement d’ampleur pour s’entourer de ses fidèles, perdant ainsi sa majorité au Congrès. Par ailleurs, il a dû se débarrasser de sa cheffe de cabinet et de son ambassadeur au Venezuela, tous les deux impliqués dans un scandale à tiroirs d’écoutes illégales (entre autres) qui a conduit à l’ouverture d’une enquête sur un financement présumé illégal de sa campagne à l’élection présidentielle.

Ce contexte pourrait bénéficier à l’opposition, à l’approche des élections régionales et municipales d’octobre prochain dont la campagne a débuté dans un contexte sécuritaire très dégradé (menaces sur des candidats).

Plus généralement, le contexte social reste tendu depuis les grands mouvements sociaux de fin 2019, aggravé par les conséquences de la crise sanitaire qui a durement touché la Colombie. En 2021, une crise sociale a éclaté, dirigée au départ contre une réforme fiscale puis en faveur de réformes économiques et sociales. Le mouvement s’est traduit par un bilan humain très lourd (entre 25 et 80 morts, selon les sources, résultant d’un usage excessif de la force publique).

Politique étrangère

La Colombie se caractérise traditionnellement par son engagement pro-occidental (entrée dans l’OCDE en 2020) et son statut de plus proche partenaire et allié de Washington dans la région.

La priorité du gouvernement Petro se porte sur le renforcement des liens avec les pays de la région et de l’intégration régionale, profitant des alternances qui lui ont apporté des alliés à gauche (Chili, Brésil notamment).

L’inflexion la plus importante en matière de politique étrangère avec l’arrivée du président Petro concerne le Venezuela. Trois semaines après son investiture, la Colombie a renoué ses relations diplomatiques rompues depuis trois ans avec le Venezuela et la frontière entre les deux pays a été complétement rouverte fin 2022. Le président Petro cherche à se positionner en facilitateur de la résolution de la crise vénézuélienne. La Colombie est particulièrement touchée par les conséquences de la crise vénézuélienne ; elle accueille 2,5 millions de migrants vénézuéliens depuis le début de la crise et mène une politique migratoire plus accueillante que les autres pays de la région. Elle co-parraine aux côtés de la France, le prochain Forum mondial sur les réfugiés qui se tiendra en décembre 2023.

La Colombie est un partenaire important de la France dans les instances internationales : pays défenseur du multilatéralisme, actif et ambitieux dans les négociations internationales sur la biodiversité (membre fondateur de l’Alliance pour la préservation des forêts tropicales) et la lutte contre le changement climatique.

Situation économique

PIB : 314,3 (2021, BM)
PIB par habitant : 6 131 (2021, BM)
Croissance : 10,7% (2021) et 2,1% en moyenne sur la période 2017-2021
Chômage : 13,9% (2021, BM)
Inflation : 3,5% (2021, BM)
Dette publique brute : 66,7% du PIB (2021)
Déficit public : 8,6% du PIB
Balance commerciale : - 10,12 Mds USD (2020)
Principaux clients : en 2020, Etats-Unis (28,6%), Chine (8,9%), Equateur, Panama, Brésil, Mexique (France, 30ème client)
Principaux fournisseurs : en 2020, Etats-Unis, Chine, Mexique, Allemagne (France est le 6ème fournisseur)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2020) :

  • agriculture : 7,4 %
  • industrie : 23,8%
  • services : 68,8%

Exportations de la France vers la Colombie : 1,1 Mds€ en 2022 (+77% par rapport à 2021 et niveau le plus élevé de ces 10 dernières années).
Importations françaises depuis la Colombie : 574 M€ en 2022, soit une augmentation de 41,2 % par rapport à 2021 (406 M€)

Cf. site du ministère français de l’économie et des finances : http://www.tresor.economie.gouv.fr/se/colombie

Pays émergent doté de ressources naturelles abondantes (pétrole, charbon, minerais et café) et de la 2ème plus grande biodiversité au monde, la Colombie est la 4ème économie d’Amérique latine. Elle est devenue officiellement membre de l’OCDE en avril 2020.

Si la situation économique en Colombie s’améliore (diversification de l’économie et amélioration de l’environnement des affaires avec l’arrêt du conflit avec les FARC, réduction du ratio dette publique/PIB), elle reste confrontée à de nombreux défis. La Colombie a été durement touchée par la pandémie : plus de 130.000 morts en décembre 2021, récession historique de 6,8 % en 2020. Par ailleurs, elle occupe le 10ème rang des pays les plus inégalitaires au monde et la crise a eu pour conséquence une hausse marquée du chômage, avec une augmentation du taux de pauvreté estimé à 42,5 % par le gouvernement colombien et 15,1 % pour l’extrême pauvreté en 2020 (en hausse respectivement de 6,8 et 5,5 points de pourcentage). L’emploi informel continue de représenter 56 % de l’emploi total (hors agriculture). Après une chute du PIB en 2020 (-7 %), l’économie connait un fort rebond en 2021 (+10,7 %) et 2022 (+7,6 % selon le FMI) mais les prévisions pour 2023 sont moins optimistes (1% selon le FMI), et sont proches du niveau pré-crise sanitaire. L’économie colombienne souffre d’une forte inflation liée aux conséquences de la pandémie, au renchérissement des matières premières et à la dépréciation de sa devise.

https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/CO/indicateurs-et-conjoncture

Mise à jour : 30.06.23

Informations complémentaires