Relations bilatérales

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Relations politiques

La relation bilatérale avec la Chine s’intègre dans le triptyque décliné par l’Union européenne depuis mars 2019 (partenaire, concurrent, rival systémique), que la France partage.

La reconnaissance de la République populaire de Chine le 27 janvier 1964 par la France a constitué le point de départ des relations officielles. La relation franco-chinoise a été élevée au rang de « partenariat stratégique global » en 2004. Le dialogue stratégique (dernière session le 13 janvier 2022), créé en 2001, aborde l’ensemble des domaines de la relation bilatérale et vise à renforcer la concertation sur les enjeux mondiaux, comme la réforme de la gouvernance économique mondiale et les dérèglements climatiques, ainsi que sur les crises régionales. Le dialogue économique et financier de haut niveau (dernière session le 13 décembre 2021), créé en 2013, aborde l’ensemble des sujets économiques. Le dialogue de haut niveau sur les échanges humains (dernière session le 21 octobre 2019), créé en 2014, concerne les échanges universitaires, scientifiques, culturels et sur la promotion des droits des femmes et de l’égalité femmes-hommes.

La deuxième visite d’État du Président de la République du 4 au 6 novembre 2019 a permis d’avancer sur plusieurs plans de la relation, en insistant pour une plus grande ouverture du marché chinois lors de la « foire des importations » de Shanghai tout en appelant à défendre le système multilatéral commercial, ce qui passe par une réforme exigeante de l’OMC. La publication d’un « Appel de Pékin » pour le climat et la biodiversité a poursuivi la dynamique franco-chinoise de mobilisation internationale pour ces sujets. Enfin, l’inauguration d’un projet muséal du centre Pompidou à Shanghai a marqué une étape importante dans le développement de la présence culturelle de la France en Chine, malgré le contexte de fermeture croissante du pays.

Malgré la pandémie, les relations ont été maintenu grâce à de nombreux appels téléphoniques. En 2022, la Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères a rencontré son homologue chinois à deux reprises, en marge de la réunion ministérielle G20 à Bali en juillet, puis en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre. Le sommet du G20 à Bali les 15 et 16 novembre 2022 a été l’occasion d’un entretien entre le Président de la République et le Président de la République populaire de Chine, le premier en présentiel depuis sa visite d’État en novembre 2019.

Présence française

La France dispose en Chine d’un réseau de consulats répartis par circonscriptions sur le territoire chinois : https://cn.ambafrance.org/Le-reseau-consulaire-602.

En 2022, près de 23 117 français sont inscrits au registre consulaire en Chine.

Visites

Malgré la crise sanitaire, les contacts de haut niveau à distance sont restés très fréquents (depuis janvier 2020 : 11 appels entre chefs d’État, trois entretiens trilatéraux franco-germano-chinois, un entretien associant les Présidents de la Commission et du Conseil européen, la chancelière allemande et le Président de la république en décembre 2020, 12 appels entre ministres des affaires étrangères).

Les rencontres et visites ont progressivement repris leur cours. Le Conseiller diplomatique du président de la République, Emmanuel Bonne, s’est rendu en Chine le 13 janvier 2022 pour la 19ème session du dialogue stratégique franco-chinois, où il a eu des entretiens avec le Vice-président Wang Qishan, le Vice Premier ministre Liu He, et le ministre des affaires étrangères Wang Yi. Les Ministres des Affaires étrangères se sont rencontrés en marge des ministérielles G20 à Rome en octobre 2021, puis à Bali en juillet 2022 et de l’Assemblée générale des Nations Unies en septembre 2022. Le 15 novembre 2022, le Président de la République a rencontré le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, en marge du sommet des chefs d’État du G20 à Bali. Cet échange a été l’occasion d’affirmer des positions communes, dont l’opposition de l’usage de l’arme nucléaire dans le contexte de la guerre en Ukraine. Les deux chefs d’État ont également exprimé leur souhait de consolider notre partenariat stratégique, en particulier dans les secteurs de l’aéronautique, de l’agroalimentaire ou du nucléaire civil.

Relations économiques

Au plan économique, le rééquilibrage des échanges « par le haut » constitue plus que jamais un objectif prioritaire. La Chine est le 7e client de la France (la part de marché française en Chine est de 1,5%, en légère baisse par rapport à 2019) et son 2e fournisseur (la part de marché chinoise en France est de 9%), et la Chine représente le 1er déficit commercial bilatéral de la France (déficit record de 39,6 Mds EUR en 2021) devant l’Allemagne. La présence française en Chine est ancienne (21 Mds EUR d’IDE en stock en 2019) et concerne tous les secteurs : agroalimentaire, industrie, transports, développement urbain, grande distribution, services financiers. Plus de 2 000 entreprises sont présentes en Chine représentant 480 000 emplois. Les investissements chinois en France ont connu une forte croissance ces dernières années (3,3Mds EUR en stock en 2019). 800 filiales d’entreprises chinoises (hors Hong Kong) y sont établies employant 30 000 personnes. La France soutient les investissements chinois dès lors qu’ils sont créateurs d’emplois et s’inscrivent dans des partenariats équilibrés et de long terme. Le partenariat économique se traduit dans les coopérations industrielles structurantes de long terme dans le nucléaire civil et l’aéronautique et leur élargissement à de nouveaux secteurs (développement durable, santé, économie du vieillissement, industrie du futur, services financiers notamment).

Coopération scientifique et technologique

Les coopérations éducatives, culturelles et scientifiques constituent un axe majeur des relations franco-chinoises et un vecteur essentiel d’influence et de promotion des échanges humains. La 14e édition de la Commission mixte science et technologie, tenue en février 2019 à l’occasion de la visite en Chine de la ministre de enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation Frédérique Vidal, a dressé 7 secteurs prioritaires de la coopération scientifique et technologique : santé, agriculture, intelligence artificielle, matériaux avancés, environnement, espace et physique des particules. La coopération dans le domaine spatial a donné lieu au lancement en octobre 2018 du satellite CFOSat et doit aboutir au lancement du satellite d’astrophysique SVOM autour de juin 2022. En matière de coopération universitaire, 37 000 étudiants chinois effectuaient avant la pandémie une mobilité étudiante en France (2e contingent d’étudiants étrangers) pour plus de 10 000 étudiants français en Chine (1er contingent européen), ces flux étant désormais affectés par la situation sanitaire.

La coopération culturelle s’illustre particulièrement à l’occasion du festival « Croisements », qui a su s’adapter aux conditions sanitaires draconiennes et de l’organisation de grandes expositions d’artistes français en Chine. Si les échanges humains reprennent d’ici là, l’année 2024 devrait par ailleurs être dédiée au tourisme culturel entre la France et la Chine.

La coopération en matière d’environnement et de développement durable poursuit trois priorités principales : lutte contre le changement climatique, préservation de l’environnement et de la biodiversité, promotion d’un développement urbain durable. L’AFD intervient en Chine depuis 2004 (47 projets financés) dans les domaines du climat et de la biodiversité.

Droits de l’Homme

La France conduit un dialogue exigeant avec la Chine en matière de droits de l’Homme : le sujet est évoqué lors des entretiens bilatéraux entre les deux pays jusqu’au plus haut niveau. La France fait aussi part de ses préoccupations publiquement, par des déclarations officielles. Elle se saisit également de cet enjeu aux niveaux européen comme international. Le 22 mars 2021, au titre du nouveau régime transversal de mesures restrictives européennes pour graves violations des droits de l’Homme, notre action a ainsi pris une dimension nouvelle avec l’adoption des sanctions, renouvelées le 6 décembre 2021, à l’encontre d’une entité et de quatre ressortissants chinois responsables de violations des droits de l’Homme. Le 21 octobre 2021, la France a prononcé au nom de 43 États une déclaration conjointe trans-régionale sur la situation des droits de l’Homme au Xinjiang en Troisième Commission de l’Assemblée générale des Nations unies. La France soutient la reprise du dialogue UE-Chine sur les droits de l’Homme dont la dernière session s’est tenue en avril 2019, la Chine ayant unilatéralement décidé de suspendre celui-ci en mars 2020.

Mise à jour : 06.12.22

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