Présentation du Chili
Source des données chiffrées : Ambassade de France au Chili, ministère de l’Économie et des Finances, UbiFrance, PNUD, FMI, Banque mondiale.
Données générales
Présentation du pays
Nom officiel : République du Chili
Nature du régime : régime présidentiel
Chef de l’Etat : Gabriel Boric Font (né le 11 février 1986)
Données géographiques
Superficie : 755 776 km²
Capitale : Santiago du Chili
Villes principales : Santiago, Valparaíso, Concepción, Antofagasta
Langue officielle : espagnol
Monnaie : peso (1000 pesos = 1,01 € au 15/01/2024)
Fête nationale : 18 septembre
Le Chili s’étend sur 4 265 km du nord au sud, et d’ouest en est sur une largeur comprise entre 15 et 350 km. Au nord, le désert d’Atacama est le plus aride au monde. L’île de Pâques, annexée en 1888, est à 3 700 km.
Données démographiques
Population : 19 629 590 (BM, 2023)
Densité : 26 habitants/km2 (BM, 2020)
Taux de croissance démographique annuel : 0,1 % (BM, 2023)
Espérance de vie : 80 ans (BM, 2022)
Taux d’alphabétisation 97% des 15 ans et plus (BM, 2021)
Religion(s) : catholicisme 45%, évangélisme 18%, autres 5%, athée/sans religion 32% (Université catholique, 2019)
Indice de développement humain : 0,8 (42ème rang sur 191, classement PNUD, 2022)
Éléments d’actualité
Politique intérieure
Après un second mandat du conservateur Sebastián Piñera marqué par les scandales financiers et des mouvements sociaux, le Chili a élu Gabriel Boric le 21 décembre 2021. Soutenu par une coalition de gauche alternative (Apruebo dignidad), il a battu un candidat d’extrême droite arrivé en tête au premier tour. Son programme comporte une forte dimension de justice sociale et la construction d’un Etat social, financé notamment en accroissant la fiscalité de plusieurs points de PIB. Le partage du pouvoir politique entre institutions, régions et les différentes composantes du peuple chilien constitue une part importante de son projet politique.
Le mouvement social de grande ampleur d’octobre 2019 a trouvé sa source dans le coût prohibitif des services de base (eau, électricité, transports), du système éducatif, de la santé, ainsi que le bas niveau du salaire minimum et des pensions de retraite, résultat des politiques néolibérales menées au Chili depuis la dictature d’Augusto Pinochet (1973-1990) et jamais remises en cause. Il a été marqué par des manifestations massives, qui ont donné lieu à des violences et des heurts avec les forces de l’ordre, accusées de violations des droits de l’Homme – condamnées par la Haute-Commissaire aux droits de l’Homme des Nations Unies de l’époque, l’ancienne présidente chilienne Michelle Bachelet – et sur lesquelles les autorités chiliennes se sont engagées à faire la lumière. Un premier processus constituant a donc été lancé et s’est achevé le 4 septembre 2022 par le rejet à 62% des votants du texte proposé par l’assemblée constituante (1ère assemblée constituante de l’histoire à être paritaire ; sièges réservés aux peuples autochtones).
Le 17 décembre 2023, la population chilienne s’est prononcée contre la nouvelle proposition de Constitution à plus de 55 % (84 % de participation). Ce rejet du projet de nouvelle constitution fait suite à celui du 4 septembre 2022 (non à 62 %).
Malgré un fort impact de la pandémie de Covid-19 (hausse du chômage et du taux de pauvreté à 12-14%, précarisation des ménages, récession de 5,8 % en 2020), l’économie chilienne a connu une récupération relativement rapide (11,7% de croissance en 2021), matinée de tensions inflationnistes.
Le président Boric a prononcé le 1er juin son troisième discours à la nation, indiquant que le pays avait renoué avec la croissance et la stabilité. Il a défendu la rectification des priorités de son gouvernement, accordant une place prépondérante à la sécurité. Il a surpris en annonçant un projet de loi sur l’avortement et la procédure accélérée pour le projet de loi sur l’euthanasie. Il a annoncé l’expropriation de l’ancienne Colonia Dignidad et la candidature du Chili à l’organisation des Jeux Olympiques de 2036. Le président chilien a également informé de la mise en œuvre d’un système national de soutien et de soins, Chile Cuida.
Politique étrangère
Actif sur la scène internationale, le Chili s’engage en faveur du renforcement du multilatéralisme, du libre-échange, de la diversité culturelle et des droits de l’Homme. Le pays est membre du Conseil des droits de l’Homme depuis 2008 et Michelle Bachelet a été la Haute Commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme du 1er septembre 2018 au 31 août 2022. Le Chili a dénoncé l’intervention américaine en Irak ; il a été le premier pays latino-américain à participer, avec quelque 500 soldats, à la force intérimaire envoyée sous mandat de l’ONU en Haïti après le départ du président Aristide. Le Chili a été particulièrement actif à l’occasion de la COP21. Soucieux d’affirmer son leadership en matière de climat et d’environnement, le Chili a proposé, suite à la défection du Brésil, de présider la COP25 en 2019. C’est un membre actif de la coalition Haute Ambition pour la Nature et les Peuples et il milite par ailleurs pour la protection de la biodiversité marine. Convié au sommet du G7 de Biarritz en août 2019, le Chili s’est vu confier la coordination de l’aide internationale d’urgence face aux incendies en Amazonie, et a contribué à la création de l’Alliance pour la préservation des forêts tropicales et humides. Il est membre depuis l’origine de l’Alliance pour le multilatéralisme. Signataire du partenariat de Biarritz, le Chili était l’un des Etats champions pour la promotion des droits des femmes dans le cadre du Forum Génération Egalité de 2021.
A l’instar des autres pays de la région, la politique extérieure chilienne est marquée en premier lieu par ses relations de voisinage que le Chili s’emploie à normaliser malgré la persistance de certaines tensions, mais elle obéit plus largement à la promotion de certains principes et intérêts, dont les positions se rapprochent souvent des nôtres s’agissant des enjeux globaux. Le Traité de de Paix et d’Amitié signé avec l’Argentine en 1984 a mis fin aux différends territoriaux, et les récentes revendications territoriales et maritimes argentines ne semblent pas constituer un nouvel irritant. Les relations avec la Bolivie (et dans une moindre mesure avec le Pérou, avec lequel le différend sur les eaux territoriales a été tranché par la CIJ en 2014) restent marquées par le souvenir de la guerre du Pacifique (1879-84). La Bolivie, avec laquelle les relations diplomatiques sont rompues depuis 1978, a vu sa demande de négociation en vue d’un accès souverain à la mer déboutée par la CIJ en octobre 2018, et un contentieux est toujours ouvert sur la souveraineté des eaux du fleuve frontalier Silala. Pour autant, un rapprochement s’opère depuis 2020.
Le Chili entretient également de bonnes relations avec l’Equateur et la Colombie. Il a assumé la première Présidence pro tempore de l’UNASUR (l’Union des Nations sud-américaines). Suite au délitement de cette union (2008-2019), l’ancien président Piñera avait lancé en étroite collaboration avec le président colombien en mars 2019 l’initiative PROSUR, nouveau forum régional qui exclut le Venezuela et a pour objectif de renforcer l’intégration économique et commerciale en Amérique du sud. Membre du Groupe de Lima, le pays condamne fermement le régime de Nicolas Maduro au Venezuela et a rejoint en 2021 le Groupe de Contact international (GCI). Le pays accueille environ un million de migrants et réfugiés vénézuéliens et participe au processus de Quito.
Le Chili est membre associé du Mercosur depuis 1996 et de la CAN depuis juin 2007. Il s’est fortement impliqué dans l’Alliance du Pacifique créée en janvier 2007 avec le Pérou, la Colombie et Mexique (dont la France est membre observateur depuis 2013) et œuvre pour le rapprochement entre l’Alliance du Pacifique et le Mercosur.
Le Chili identifie comme futurs partenaires prioritaires l’Inde, l’Indonésie et le Brésil et sa diplomatie est résolument tournée vers l’Asie-Pacifique : membre de l’APEC depuis 1994, signataire du Traité de Partenariat Transpacifique (TPP, signé mais pas ratifié) en 2015, il a contribué, après le retrait américain, à la signature du CPTPP en mars 2018 à Santiago.
Un accord d’association lie l’UE et le Chili. Sa modernisation a pris fin en décembre 2022, et le processus de vérification juridique, traduction et ratification est en cours.
Le ministre des relations extérieures est un diplomate expérimenté, juriste et docteur en sciences politiques de l’université de Leyde (Pays Bas).
Situation économique
Données économiques 2023 :
Sources : FMI, INE, Banque centrale, Transparency International, BNP.
PIB : 335,53 Mds USD
PIB par habitant : 17.093 USD courants
Taux de croissance : 0,2 %
Taux de chômage : 9 %
Taux d’inflation : 7.6 %
Solde budgétaire : -2,5 % du PIB
Dette publique : 39,2 % du PIB
Principaux partenaires : Chine, Etats Unis, Japon, Corée du Sud, Brésil
Principaux fournisseurs : Chine, Etats Unis, Brésil, Argentine, Allemagne
Perception de la corruption (rang du classement Transparency International sur 180 pays) : 29
Grâce à 26 accords commerciaux développés avec 65 économies dont l’Union européenne, le Chili s’est imposé comme l’une des économies les plus dynamiques d’Amérique latine. Son PIB/hab s’élève à 17 253 USD en 2023, ce qui le classe parmi les pays les plus développés de la région. Depuis une vingtaine d’années, le pays connaît une forte croissance économique (croissance moyenne du PIB de 3,27% entre 2010 et 2021). Enfin, son adhésion à l’OCDE en janvier 2010 témoigne d’une reconnaissance internationale de sa stratégie caractérisée par une gestion orthodoxe de ses dépenses publiques et une forte extraversion.
Symptôme des grandes disparités sociales (indice de Gini 43 en 2022, BM), la crise sociale déclenchée en octobre 2019, a également eu de lourdes répercussions : croissance de seulement 1,1% en 2019 puis négative en 2020 (-6%), dégradation du taux de change avec le dollar, hausse de l’inflation, du chômage et du déficit budgétaire. La crise sanitaire s’est traduite par une récession de 5,8 % du PIB en 2020. L’économie chilienne a été confrontée à de nombreux vents contraires en 2023 (dégradation de l’environnement extérieur et intérieur, resserrement monétaire… etc.) minant l’activité économique (+0,2 % de croissance). Un redressement est attendu en 2024, avec une croissance de PIB prévue à 1,9 % par le FMI, soutenue par la dissipation des chocs adverses, de l’assouplissement de la politique monétaire et du redressement de la demande interne. Malgré une absence de majorité politique au Congrès (rejet du projet de réforme constitutionnelle), le gouvernement de Gabriel Boric, au pouvoir depuis 2022, est engagé dans un processus de transformation structurelle du pays, à travers la conduite de réformes ambitieuses (fiscalité, retraites, santé…etc.) de manière consensuelle et sans rompre avec la tradition de stabilité et bonne gestion des précédentes administrations (source : Direction générale du Trésor, MEAE).
Le Chili a conclu des accords de libre-échange avec des économies représentant plus de 85 % du commerce mondial, confortant ainsi son rôle de plate-forme d’exportation en Amérique du sud et vers la zone Asie-Pacifique. Le commerce régional reste néanmoins mineur par rapport aux échanges bilatéraux (1/3 avec la Chine). Si le Chili est un marché compétitif exigeant, la solidité et le dynamisme de son économie en font une destination attractive, aussi bien pour les exportateurs que pour les investisseurs.
Le bilan chilien repose toutefois sur une forte dépendance aux matières premières (notamment du cuivre et du lithium, qui représente plus de la moitié de ses exportations en 2021) et une dépendance énergétique élevée, domaine dans lequel le pays s’efforce de redéfinir sa matrice de production et d’approvisionnement (EnR et stratégie nationale hydrogène vert).
Enfin, le Chili est un précurseur en matière de finance verte, il est le premier Etat émetteur d’une obligation souveraine verte en Amérique latine.
Pour plus d’informations, consulter le site : https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/CL
Mise à jour : 29 août 2024
Informations complémentaires
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- Documents de référence