Travaux de la commission mixte franco-camerounaise pluridisciplinaire (5 février 2025)

Partager

La Commission mixte franco-camerounaise pluridisciplinaire sur le rôle et l’engagement de la France au Cameroun dans la lutte contre les mouvements indépendantistes et d’opposition entre 1945 et 1971 a rendu ses travaux au président de la République française Emmanuel Macron et au président de la République du Cameroun Paul Biya, lors d’une séquence de restitution en deux temps qui s’est ouverte à Paris le 21 janvier 2025 et s’est clôturée à Yaoundé le 28 janvier.

Cette commission a été co-présidée par la chercheuse française Karine Ramondy et l’artiste camerounais Blick Bassy. Le volet recherche dirigé par Karine Ramondy et composé de 14 chercheurs camerounais et français a rendu un rapport scientifique de près de 1000 pages, accompagné de recommandations mémorielles, en accès libre sur le site Vie Publique (https://www.vie-publique.fr/rapport/297054-rapport-du-volet-recherche-de-la-commission-france-cameroun) et publié aux éditions Hermann. Le volet artistique dirigé par Blick Bassy a proposé une trentaine de productions artistiques et culturelles dans le cadre d’une saison culturelle sur le thème des « funérailles de la mémoire », également disponible sur Vie Publique (https://www.vie-publique.fr/rapport/297058-rapport-du-volet-artistique-de-la-commission-franco-camerounaise).

Ces recherches scientifiques et ces propositions constituent une étape clé pour le travail de vérité engagé par la France et le Cameroun depuis 2022. Cette séquence s’inscrit plus largement dans la politique mémorielle initiée par le Président de la République dès 2017, qui a concerné l’Algérie, le Rwanda, le Sénégal et aujourd’hui le Cameroun.

Genèse de la commission

Lors de la visite officielle du président de la République Emmanuel Macron à Yaoundé en juillet 2022, les deux présidents français et camerounais ont décidé de mettre en place une commission mixte d’historiens et d’artistes pour examiner le rôle de la France dans la répression des mouvements indépendantistes et d’opposition au Cameroun entre 1945 et 1971 et mener un « exercice historique indispensable » au cheminement mémoriel.

Les travaux de la commission se sont inscrits dans une triple démarche :

  • Un exercice de transparence vis-à-vis des sociétés civiles camerounaise et française ;
  • Un geste de reconnaissance et de mémoire commune à travers la création artistique ;
  • Une démarche pédagogique envers les Français face à un conflit encore méconnu.
  • Conformément à l’engagement pris à Yaoundé en juillet 2022, les archives françaises ont été rendues entièrement accessibles aux chercheurs de la commission, afin de faire la lumière sur les événements de la période de l’indépendance camerounaise.

La commission a travaillé sur 1100 cartons d’archives, a eu accès à 2300 documents déclassifiés et a réalisé une centaine d’entretiens, au Cameroun et en France.

Lors des cérémonies de remise, à Paris et Yaoundé, les deux présidents ont évoqué la création d’un comité de suivi des recommandations, la révision des programmes d’enseignement et le soutien à la recherche en histoire sur la période.

Informations complémentaires