Présentation du Cambodge

Partager

Présentation du pays

CAMBODGE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : Royaume du Cambodge
Nature du régime : Monarchie constitutionnelle
Chef de l’Etat : NORODOM Sihamoni, règne depuis le 14 octobre 2004
Chef du Gouvernement : HUN Sen, en fonction depuis novembre 1985, reconduit en juillet 2018.

Données géographiques

Superficie : 181 035 km²
Capitale : Phnom Penh (2,2 millions habitants)
Villes principales : Battambang (250 000 habitants), Siem Reap (245 000), Sihanoukville (200 000)
Langue officielle : khmer
Monnaie : Riel
Fête nationale : 9 novembre (anniversaire de l’indépendance)

Données démographiques

Population : 16,9 millions d’habitants (2021, Banque Mondiale)
Densité : 95,7 habitants/km2 (2021)
Croissance démographique : 1,4 (2021, Banque mondiale)
Espérance de vie : 69,8 ans (2021, Banque Mondiale)
Taux d’alphabétisation : 81% (2021, Banque Mondiale)
Religion : bouddhisme (plus de 90%), islam (moins de 5%)
Indice de développement humain : 0,594, soit 144e/189 pays (2019, PNUD)

Eléments d’actualité

Politique intérieure

Le Cambodge accède à l’indépendance en 1953 après de longues négociations avec la France. La chute du régime des Khmers rouges (1975 – 1979), suite à une offensive de l’armée vietnamienne, est suivie d’une période de guerre civile jusqu’en 1989, année marquant la date du retrait vietnamien du Cambodge. La conclusion des Accords de Paris en 1991, qui entérinent l’objectif de reconstruction et de réconciliation nationales entre les différentes factions impliquées (FUNCINPEC, Parti du Peuple cambodgien, Khmers rouges), permet également la mise en place d’un processus de paix soutenu par l’ONU. Norodom Sihanouk redevient Roi à l’issue des premières élections libres organisées en 1993 qui aboutissent à l’adoption de la Constitution du pays la même année. L’ONU se retire à l’issue du processus qui voit la coexistence de deux premiers ministres Norodom Ranariddh (royaliste du FUNCINPEC) et Hun Sen (Parti du Peuple cambodgien - PPC). En 1997, Hun Sen destitue Norodom Ranariddh (FUNCINPEC). Le PPC, dirigé par Hun Sen, remporte les élections législatives organisées en 1998, 2003 et 2008. Suite à l’abdication du Roi Sihanouk, son fils, Norodom Sihamoni, est devenu Roi du Cambodge en octobre 2004.

Les élections législatives de juillet 2013 ont vu une nouvelle victoire du PPC, toutefois contestée par l’opposition conduite par le Parti du Salut National (PSN). Après plusieurs mois de boycott de l’Assemblée nationale par les 55 députés élus du PSN, un accord, prévoyant notamment la répartition de certains postes au sein du Parlement cambodgien ainsi qu’une réforme électorale, a été conclu en juillet 2014.

Le 26 février 2018, le Conseil de l’Union européenne s’est publiquement déclaré profondément préoccupé par l’arrestation, en septembre 2017, de M. KEM Sokha, dirigeant du PSN, ainsi que par la dissolution forcée du PSN, ordonnée par la Cour suprême cambodgienne en novembre 2017. La France s’est également exprimée sur le même sujet. Les élections législatives du 29 juillet 2018, ne se sont pas tenues dans un climat permettant à l’opposition, aux médias et à la société civile de fonctionner sans entrave. Les 125 sièges de l’Assemblée nationale cambodgienne sont aujourd’hui occupés par des membres du PPC.
Le procès de KEM Sokha, qui a débuté le 15 janvier 2020, et suspendu entre mars 2020 et janvier 2022, a finalement repris. Il a été condamné à 27 ans de prison en mars 2023 et assigné à résidence depuis. Par ailleurs, dans le cadre de plusieurs procès collectifs, soixante-dix opposants, dont le leader historique SAM Rainsy, ont été condamnés, dont la plupart par contumace, à des peines de prison allant de 20 ans de détention à la perpétuité, ainsi qu’à la privation de leur droit de vote et d’éligibilité.

Les dernières élections locales se sont tenues le 5 juin 2022 et ont vu la victoire du parti au pouvoir, qui a remporté environ 80% des votes. Les prochaines élections législatives auront lieu en juillet 2023.

Chambres extraordinaires au sein des tribunaux cambodgiens (CETC)

Les CETC, qui ont vu le jour en 2003 et ont débuté leurs activités en 2006, ont condamné à la réclusion à perpétuité l’ancien chef de l’Etat, Khieu Samphân, l’ancien secrétaire adjoint du Parti communiste du Kampuchea Nuon Chea (décédé le 4 août 2019) et Kaing Guek Eav, dit « camarade Duch », ancien chef du centre de sécurité khmer rouge S-21 (décédé le 2 septembre 2019). Les fonctions résiduelles des CETC devraient démarrer en 2023.

Politique étrangère

Centrée sur le dialogue régional, la diplomatie cambodgienne s’efforce de maintenir de bonnes relations avec les pays voisins. Le Cambodge est membre de l’ASEAN depuis 1999 et en a assuré la présidence tournante en en 2022.
Le Cambodge intensifie ses relations avec la Chine, premier investisseur (43,9 % des investissements étrangers en 2021), partenaire commercial du Cambodge (37,1% des importations du Cambodge en 2020, principal fournisseur). Les deux pays entretiennent un dialogue politique régulier et sont liés par un partenariat stratégique global depuis 2010. Le Premier ministre Hun Sen s’est rendu en Chine en février 2023. Le Cambodge et la Chine ont signé, en octobre 2020, un accord de libre-échange, qui est entré en vigueur le 1er janvier 2022.

Le Vietnam est également un partenaire important du Cambodge. Les rencontres de haut niveau sont fréquentes et le pays est le troisième investisseur étranger au Cambodge, derrière la Chine (43,9%) et la Corée du Sud (11,9%), comptant pour 6,1% des IDE en 2021. Il fournit également le troisième plus important contingent de touristes étrangers dans le royaume (après la Chine et la Thaïlande). Le Cambodge et le Vietnam ont signé en octobre 2019 un accord couvrant environ 86% des frontières délimitant les deux pays.

En 2020, la Thaïlande était le deuxième fournisseur du Royaume (14,9% des importations, principalement des matériaux de construction, des produits pétroliers et des véhicules) et accueillait plus d’un million de travailleurs migrants cambodgiens sur son territoire. Les tensions autour d’une zone frontalière contestée de 4,6 km2 aux abords du temple de Preah Vihear ont été résolues par l’arrêt en interprétation de la Cour Internationale de Justice en date du 11 novembre 2013. Il confirme la souveraineté du Cambodge sur le temple et l’éperon rocheux sur lequel il se trouve. La décision a été acceptée par les deux pays, qui doivent désormais procéder à la délimitation de la frontière.
La Corée du Sud occupe aussi une place importante, particulièrement dans l’investissement (11,9 % des IDE en 2021, deuxième rang derrière la Chine). Le Cambodge est la deuxième destination la plus importante de l’aide au développement de la Corée du Sud. Le Cambodge et la Corée du Sud ont conclu le 3 février 2021 les négociations relatives à un accord de libre-échange bilatéral. Celui-ci a été approuvé par l’Assemblée nationale cambodgienne le 30 décembre 2021.

Le Cambodge participe aux opérations de maintien de la paix de l’ONU (OMP) depuis 2006 et a envoyé des contingents de casques bleus au Liban, au Mali, en République centrafricaine et au Soudan du Sud. Depuis la création du centre du NPMEC (National center for Peacekeeping Force Mine and ERW Clearance) en 2009, et avec le soutien de la coopération française, le Cambodge a formé et envoyé plus de 8302 casques bleus sur les théâtres des OMP, faisant ainsi du Cambodge le 3e contributeur de casques bleus de l’ASEAN (derrière l’Indonésie et la Malaisie). En 2021, il y a plus de 800 casques bleus déployés en OMP.

Situation économique

Pays de plus de 16 millions d’habitants, le Cambodge a connu, depuis plus de vingt ans, une croissance soutenue (plus de 7 % en moyenne depuis 2000, jusqu’à la crise liée à la pandémie de Covid-19). Si la population reste à plus de 70% rurale, une urbanisation rapide est en cours et l’agriculture représente aujourd’hui plus que le quart du PIB. Porté par les services (tourisme notamment jusqu’au Covid), le textile et la construction alors que la part de l’agriculture recule, le PIB a connu une récession en 2020 (-3,1%) avant un rebond en 2021 (+3%).

Membre de l’ASEAN depuis 1999, de l’OMC depuis 2004 et de la Communauté Economique ASEAN (AEC) depuis 2016, le Cambodge a profité du dynamisme de la région, qui s’est traduit par un afflux d’investissements internationaux, essentiellement asiatiques (Chine, Japon, Corée,…), que devraient renforcer le Partenariat économique régional global (RCEP) et l’accord de libre-échange avec la Chine (en vigueur depuis le 1er janvier 2022). Son commerce extérieur reste, cependant, très asymétrique, l’essentiel des importations du Cambodge provenant d’Asie alors que près des deux tiers de ses exportations sont destinées aux marchés développés d’Amérique du Nord et d’Europe. Pays pré-émergent (la Banque mondiale a reclassé le Cambodge dans la catégorie des pays à revenus intermédiaires en juillet 2016), le pays reste cependant vulnérable aux aléas internationaux du fait de sa forte intégration dans les chaînes de valeurs mondiales, de la faible diversification de sa production et de sa dépendance aux importations et aux IDE.

Le Cambodge bénéficie d’un important soutien des bailleurs multilatéraux et bilatéraux (plus d’un milliard de dollars en dons et prêts concessionnels chaque année), ainsi que d’avantages commerciaux (accès préférentiel aux marchés européen et américain) liés à son statut de PMA (Pays les Moins Avancés, classification CNUCED). Suite à une décision de l’Union européenne, les préférences tarifaires « Tout sauf les armes » (TSA) ont été partiellement suspendues par l’Union européenne depuis le 12 août 2020 en raison de la détérioration de la situation des droits de l’Homme.

La politique d’ouverture économique menée au Cambodge ces vingt dernières années a permis d’offrir un climat favorable aux investisseurs étrangers. Des efforts de facilitation et de diversification des investissements étrangers continuent d’être mis en œuvre par le gouvernement, une nouvelle loi sur l’investissement, en vigueur depuis octobre 2021, ayant simplifié les procédures et élargi les incitations fiscales.

L’expansion des IDE au Cambodge a ainsi été considérable ces vingt dernières années, le stock d’IDE étant passé de 1,58 Md USD fin 2000 à 41 Mds fin 2021 selon la CNUCED. Les flux nets d’IDE ont nettement progressé entre 2015 et 2021, de 1,8 à 3,5 Mds USD.

Si le Cambodge a jusqu’à présent été relativement épargné sur le plan humain par la crise sanitaire liée à la COVID-19, il a en revanche été touché par la crise économique, qui a mis un frein à sa dynamique de croissance.

Mise à jour : 02.06.23

Informations complémentaires