Inde - Burkina Faso - République démocratique du Congo - Q&R - Extrait du point de presse (30 mars 2023)

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Q - Quelques questions, d’abord concernant l’Inde. L’opposant Rahul Gandhi a été condamné la semaine dernière pour des propos diffamatoires envers le Premier ministre Narendra Modi, à un an des élections générales. L’Allemagne a réagi à cette condamnation, les États-Unis aussi. J’aimerais en fait avoir la position de la France concernant cette condamnation qui semble assez farfelue et qui semble en tout cas être une manœuvre politique pour écarter un opposant, un adversaire potentiel aux élections de l’année prochaine.

Concernant le Burkina Faso, je voulais d’abord savoir si tous les coopérants militaires présents au Burkina Faso ont finalement quitté le pays ? Est-ce qu’on peut savoir s’ils sont tous rapatriés en France ou s’ils se sont installés ailleurs dans la sous-région ? Et surtout, est-ce que les coopérants civils sont aussi concernés par cette demande des autorités burkinabè ? Est-ce qu’il y a des coopérants civils qui sont aussi considérés comme étant indésirables désormais au Burkina Faso ?

Et troisièmement, en RDC, République démocratique du Congo, le M23 devait, doit normalement assurer son retrait à partir d’aujourd’hui, ou plutôt il devait être totalement retiré à partir d’aujourd’hui. Ce n’est pas le cas ; malgré la visite du Président Emmanuel Macron, il y a maintenant un mois. Est-ce que là aussi, le Quai d’Orsay a un commentaire à faire sur cette question ?

R - Merci sur ces trois points. Sur le premier, s’agissant de l’Inde, je n’ai pas à commenter une procédure judiciaire qui est en cours. Néanmoins, je vous rappellerais que nous partageons avec l’Inde des valeurs démocratiques, et c’est dans ce cadre-là que nous sommes très attachés à la démocratie et au respect des droits fondamentaux en Inde.

S’agissant du Burkina Faso, vous savez que le point qui avait été évoqué par les autorités burkinabè, c’était l’accord de 1961. Mais cet accord ne porte que sur les coopérants de nature militaire en soutien aux forces burkinabè. C’est ce point-là que nous sommes en train de discuter avec les autorités burkinabè. Il n’y a pas de demande complémentaire portant sur d’autres types de coopération.

S’agissant du cessez-le-feu, vous avez évoqué, effectivement, la visite récente du Président de la République, qui avait été l’occasion pour nous de d’appeler toutes les parties à respecter et à faire respecter le cessez-le-feu. C’est la demande constante de la France. Nous pouvons constater que sur le terrain, malgré des signaux positifs qui avaient pu se manifester depuis le 11 mars, la situation reste extrêmement instable, et qu’il s’agit pour le M23, et c’est notre appel, de poursuivre son retrait jusqu’à son terme. Aujourd’hui nous constatons qu’il y a des combats entre le M23 et des groupes armés. Si nous avons pris note des retraits qui ont été engagés par le M23, le 11 mars et dans les jours qui ont suivi, notamment autour de Saké, nous constatons désormais que le groupe s’est à nouveau emparé de la ville de Mweso qu’il avait quittée il y a quelques semaines.

Il s’agit aujourd’hui d’appeler tous les acteurs à respecter et faire respecter le cessez-le-feu. Vous savez que la feuille de route qui avait été dessinée, notamment par le Président de la République à l’occasion de sa visite en RDC, prévoyait très clairement ce cessez-le-feu, ce retrait, et ce cantonnement du M23, un processus de Désarmement, Démobilisation et Réintégration (DDR),, et enfin le déploiement d’une force régionale dans le cadre d’un mécanisme de vérification internationale. Il est aujourd’hui urgent, pour toutes les parties, de respecter la parole donnée et de s’en tenir à ce cessez-le-feu.

Q - Concernant le déplacement de coopérants militaires au Burkina Faso, est-ce qu’on peut savoir où ils sont aujourd’hui ? S’ils se trouvent dans la sous-région ?

R - Suite à la dénonciation par les autorités burkinabè de transition de l’accord de 1961 portant sur notre coopération technique, le retrait de nos coopérants militaires a eu lieu cette semaine, en coordination avec les autorités burkinabè.

Q - Les coopérants militaires ?

R - Oui, tout à fait. L’accord de 1961 prévoyait le déploiement d’un certain nombre de coopérants au Burkina, en appui aux forces burkinabè.

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