Présentation de l’Autriche

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Présentation du pays

AUTRICHE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République d’Autriche
Nature du régime : parlementaire
Chef de l’Etat : M. Alexander VAN DER BELLEN (depuis le 26 janvier 2017, réélu pour 6 ans le 22 mai 2022)
Chancelier (chef de gouvernement) : M. Karl NEHAMMER, investi le 6 décembre 2021

Données géographiques

Superficie : 83 859 km²
Capitale : Vienne
Villes principales : Graz, Linz, Salzbourg, Innsbruck
Langue officielle : allemand
Monnaie : euro
Fête nationale : 26 octobre

Données démographiques

Population : 9 106 126 (01/01/2023)
Croissance démographique : + 0,96 % par an (2022)
Espérance de vie : hommes 79,4 ans, femmes 84 ans
Taux d’alphabétisation : 99 %
Religions : catholiques romans 74% ; protestants 4,7% ; musulmans 4,2% ; autres 5,5%
Minorités reconnues Croates, Slovènes, Serbes et Bosniaques représentant 4%, les Turcs environ 2%, les Allemands environ 1% et les autres ethnies environ 2%.
Indice de développement humain (2021) : 0,916

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Après la démission le 9 octobre 2021 du Chancelier M. Alexander Kurz, mis en cause dans plusieurs affaires de corruption, puis un éphémère gouvernement dirigé par M. Alexander Schallenberg, M. Karl Nehammer est devenu chancelier fédéral le 6 décembre 2021, M. Schallenberg redevenant ministre des Affaires étrangères.

La coalition au pouvoir est dominée par les conservateurs de l’ÖVP (dix ministères), tandis que les Verts n’occupent que quatre ministères, dont celui de vice-chancelier. La guerre en Ukraine a eu des conséquences sur la politique intérieure autrichienne et a entraîné un débat autour de son modèle de neutralité.

2024 est une année électorale importante en Autriche ; avec les élections européennes en juin et les élections législatives fin septembre. Le gouvernement ÖVP-Verts se maintient, malgré des dissensions au sein de la coalition (renouvellement de la loi climat, paquet anti-corruption). L’extrême-droite du FPÖ en profite largement, en étant crédité au niveau national de 26 à 28% de votes dans les sondages en mars 2024, ce qui en fait le premier parti autrichien devant le parti social-démocrate (SPÖ) et l’ÖVP (20 - 24% chacun), les libéraux de NEOS (11-15%), les Verts (9-13%), et les communistes (3%). 3 des 9 Länder sont désormais dirigés par des coalitions ÖVP-FPÖ. Cinq partis sont représentés au conseil national, l’extrême droite du FPÖ par 31 députés, l’ÖVP par 71, les libéraux de NEOS par 15, les sociaux-démocrates du SPÖ (Sozialdemokratische Partei Österreichs) par 40, et les Verts par 26. Les élections présidentielles qui ont eu lieu le 9 octobre 2022 ont conduit à la réélection avec 56,2% des suffrages du président fédéral M. Alexander van der Bellen (Vert), 78 ans, autorité morale du pays. L’ÖVP et le SPÖ se sont abstenus de présenter des candidatures concurrentes, ce qui a rendu possible sa victoire. Il a également été confronté à plusieurs candidatures se présentant comme « antisystème » : du FPÖ (17,9%), du Menschen Freiheit Grundrechte (MFG), parti sceptique des vaccins, et du Bierpartei (parti fantaisiste, qui attire principalement un électorat jeune).

Lors des dernières élections régionales, les conservateurs de l’ÖVP sont arrivés en tête dans 6 Länder et les sociaux-démocrates du SPÖ dans 3. L’ÖVP gouverne en coalition avec les Verts dans le Voralberg, avec le SPÖ dans le Tyrol et en Styrie, et avec le parti de droite populiste FPÖ à Salzburg, en Haute et en Basse-Autriche. Le SPÖ gouverne en coalition avec NEOS à Vienne, avec l’ÖVP en Carinthie, et seul dans le Burgenland. Bien qu’ils conservent leurs premières places dans ces Länder, le SPÖ et l’ÖVP sont en baisse, à l’inverse du FPÖ, qui réalise des scores historiques, notamment dans le nord-ouest du pays (18,8% en Haute-Autriche, 24,2% en Basse-Autriche, et 25,8% dans le Land de Salzburg).

Politique étrangère

Questions européennes

L’Autriche a rejoint l’UE le 1er janvier 1995, l’espace Schengen le 28 avril 1995, l’Union économique et monétaire le 1er janvier 1999. Les Autrichiens restent majoritairement attachés à leur appartenance européenne. L’Autriche a exercé 3 fois la Présidence du Conseil de l’Union européenne (1998, 2006, 2018).

Migrations
Fortement touchée en 2015 par la crise migratoire, l’Autriche donne à priorité à la protection des frontières extérieures mais elle s’oppose à des relocalisations obligatoires. Elle a proposé en 2022 la création d’une plateforme intergouvernementale ayant pour ambition de jouer le rôle de mécanisme d’alerte précoce pour lutter contre les migrations irrégulières dans les Balkans occidentaux. Elle s’est particulièrement investie dans les négociations sur la Pacte Asile et Migrations et a adopté une attitude très prudente sur l’extension de l’espace Schengen

Balkans occidentaux
Un des principaux objectifs de la diplomatie autrichienne en Europe est l’élargissement de l’UE aux 6 pays des Balkans occidentaux (Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro Serbie, et Albanie), partenaires et voisins historiques de l’Autriche. L’Autriche a créé en avril 2023 un « groupe des amis des Balkans occidentaux » et souhaite qu’ils puissent être intégrés graduellement aux différentes politiques sectorielles de l’Union.

L’Autriche participe à plusieurs formats régionaux, comme le format Slavkov avec la République tchèque et la Slovaquie ou le format C5 avec les mêmes pays, plus la Slovénie et la Hongrie. Ces formats sont pour elle des vecteurs d’influence régionale. Les visites en Ukraine du Ministre des Affaires étrangères, en février puis juillet 2022, en format Slavkov, a marqué l’attachement de l’Europe centrale à l’intégrité territoriale de l’Ukraine.

Questions internationales

L’Autriche a proclamé sa neutralité permanente et perpétuelle par la Loi constitutionnelle du 26 octobre 1955. Toutefois la guerre en Ukraine et la réalité des menaces directes auxquelles l’Autriche est maintenant confrontée l’obligent à réfléchir aux modalités d’exercice de sa neutralité. L’envoi de troupes à l’étranger ne peut être décidé que dans le cadre de missions placées sous l’égide d’organisations internationales, avec l’accord des députés. En décembre 2023, environ 735 Autrichiens sont engagés dans des opérations de l’Union européenne et des Nations unies. L’Autriche soutient l’approfondissement des relations OTAN-UE, et a ouvert un bureau de liaison de l’OTAN à Vienne en mai 2021. À l’heure actuelle, un scénario comme celui de la Finlande et de la Suède (qui ont rejoint l’OTAN en avril 2023 et mars 2024, rompant avec des décennies de neutralité) n’est pas envisagé (plus de 60% des Autrichiens y étaient toujours opposés en 2023, d’après un sondage de la Société autrichienne pour la politique européenne), mais il a créé un précédent. Ainsi la guerre d’agression russe contre l’Ukraine a provoqué un débat autour de l’application, dans le contexte actuel, de la neutralité autrichienne et a fait évoluer la politique de défense de l’Autriche, qui promeut une « neutralité active ». Pour ce faire, deux grandes annonces ont été faites. La première en octobre 2022 est l’annonce d’un plan de développement de l’armée fédérale, pour la moderniser et renforcer la défense du pays durant les dix prochaines années. La mesure phare est l’augmentation substantielle du budget de l’armée, de 0,6% en 2023 à 1,5% du PIB en 2028 avec l’annonce d’acquisition de matériels militaires. La deuxième en juillet 2023 est la participation autrichienne au programme « Sky Shield », un système européen commun de défense aérienne et antimissile entre pays de l’Otan. Malgré cela, l’Autriche demeure un État très engagé en faveur du désarmement.

Russie et Guerre d’agression contre l’Ukraine
Il existe un courant pro-russe dans la classe politique autrichienne, notamment au sein de l’ÖVP (conservateurs), du SPÖ (sociaux-démocrates) et surtout du FPÖ (populistes d’extrême droite). Le 30 mars 2023, lorsque Volodymyr Zelensky s’est adressé au Parlement autrichien en visioconférence, de nombreux députés ont quitté leurs bancs : les députés du FPÖ ont quitté le Parlement en déposant à leur place des pancartes « espace pour la paix » et « espace pour la neutralité » ; la moitié des députés SPÖ étaient également absents.
Malgré des efforts depuis le 24 février 2022, l’Autriche reste encore très dépendante du gaz russe, et si à l’été 2022 la baisse de ses importations de gaz russes étaient significatives, elles se sont depuis rapprochées de leur niveau antérieur à 2022 (80%). L’Autriche a soutenu les différents paquets de sanctions contre la Russie, mais se montre réticente à un embargo sur le gaz russe.

Chine
L’Autriche est observatrice du format « 14+1 » et suit l’activité chinoise dans la région, notamment les Balkans. Consciente des défis que représente la Chine sur le marché européen, l’Autriche a adopté le 9 juillet 2020 une loi de contrôle des investissements étrangers et soutient les initiatives européennes visant à défendre la souveraineté européenne et une concurrence équitable.

États-Unis
L’Autriche entretient des relations étroites avec les États-Unis, tant au niveau culturel et économique qu’en matière de coopération militaire. Un partenariat stratégique a été signé le 6 février 2020, qui vise en particulier à renforcer la coopération militaire entre les deux pays, et l’Autriche a adhéré le 2 juillet 2022 au State Partnership Program américain (accord de coopération militaire, à titre bilatéral).

Israël
Pour des raisons historiques, l’Autriche est très engagée dans la lutte contre l’antisémitisme et entretient des relations étroites avec Israël. Suite à l’attaque terroriste du Hamas, le 7 octobre 2023, l’Autriche rappelle régulièrement son soutien inébranlable pour l’état hébreu et renforce sa lutte contre l’antisémitisme. Dans le même temps, l’Autriche concentre son effort sur l’aide humanitaire aux populations civiles de Gaza (avec une aide de 210M€ entre octobre et début 2024).

Vienne, siège d’organisations internationales
L’Autriche a l’ambition de jouer un rôle de médiateur dans certains conflits, et défend le rôle de Vienne comme siège d’organisations internationales consacrées à la sécurité internationale. Elle est membre du conseil des gouverneurs de l’agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), du Groupe des fournisseurs nucléaires (NSG), et constitue un point de contact central pour le Code de conduite de La Haye. Elle a activement promu le traité d’interdiction des armes nucléaires (TIAN), entré en vigueur le 22 janvier 2021 et a organisé la première réunion des Parties à ce traité le 21 juin 2022. Völker Türk, citoyen autrichien, est Haut-commissaire aux droits de l’homme depuis octobre 2022.

Situation économique

Après un recul lié à la crise de covid-19, l’économie autrichienne a commencé à se redresser en 2023. Les derniers chiffres consolidés de l’office autrichien des statistiques établissent le niveau de PIB à 447 milliards d’euros en 2022. Les chiffres de l’OCDE indiquent que le PIB a progressé de 0,2% en 2023, et cela devrait s’intensifier en 2024 (+1,6%). La croissance est tirée par la hausse de la demande intérieure. L’inflation autrichienne pour l’année 2023 est restée assez élevée, mais elle tend à baisser significativement, en passant de 11,21% en janvier 2023 à 5,6% en décembre 2023. Dans un contexte de fin des aides d’État pour soutenir l’économie du la crise de covid-19 et de disparition progressive des mesures d’atténuation de l’inflation, le déficit public est en baisse. Il était, au sens des critères de Maastricht, de -2,7% en 2023, et le même niveau de déficit est prévu pour 2024. Le taux de chômage en 2023 s’est maintenu en-dessous de 5%. Malgré les revalorisations salariales conséquentes accordées fin 2022 et début 2023 et l’indexation partielle des tranches du barème de l’impôt sur le revenu, mise en œuvre depuis le 1er janvier 2023, le revenu disponible des ménages est en baisse, sous l’effet des faibles rendements des produits d’épargne et de la forte inflation. Celle-ci, supérieure à celle des voisins européens, induit une perte de compétitivité des entreprises autrichienne.

Le succès du « modèle autrichien » s’est bâti sur la qualité du système de formation et d’apprentissage. Son tissu de PME est très dynamique et très orienté vers l’exportation, la diversification industrielle et tertiaire à forte valeur ajoutée. Le niveau élevé des dépenses de recherche et développement (3,22 % du PIB en 2023 d’après Statistics Autria) contribue aussi à la compétitivité autrichienne. Toutefois, équipementier de l’Allemagne, l’Autriche présente une faible résistance aux chocs extérieurs (les exportations de l’Autriche représentent 54% de son PNB en 2021) et son secteur bancaire est exposé aux pays d’Europe centrale, orientale et du Sud-est. Sous l’effet de la crise de covid-19, la dette publique autrichienne a crû de près de 10 points mais a amorcé une baisse pour se stabiliser à 78.4% du PIB en 2022.

Mise à jour : 25.03.2024

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