Lutte contre le changement climatique
Le changement climatique : un défi majeur pour l’Afrique
La question du changement climatique constitue pour l’Afrique un défi majeur, souligné par le président de la République dans le discours de Ouagadougou du 29 novembre 2017.
L’Afrique, « des rives du lac Tchad au bassin du Congo, est tout entière en première ligne des effets du changement climatique. Elle peut aussi (…) être à l’avant-garde des solutions, elle peut aussi réussir là où l’Europe n’a pas toujours su apporter les bonnes réponses. »
C’est l’une des raisons pour lesquelles la France souhaite, en promouvant l’innovation avec ses entreprises et ses opérateurs, être le partenaire privilégié de l’Afrique dans le domaine de l’adaptation aux changements climatiques.
L’Afrique est également confrontée aux défis de la ville de demain, puisqu’elle comptera 500 millions d’urbains en plus en 2025. Cette question sera au cœur du prochain sommet entre l’Afrique et la France en 2020, auquel seront associés, outre les chefs d’État et les gouvernements, les maires de grandes agglomérations françaises et africaines, des entreprises et des représentants de la société civile. Focus sur plusieurs initiatives soutenues ou portées par la France.
Initiative africaine pour les énergies renouvelables
L’Initiative africaine pour les énergies renouvelables (AREI) émane de l’Union Africaine, en particulier du Comité des chefs d’État africains sur le changement climatique (CAHOSCC), et a été fortement portée par la présidence de l’Égypte en amont de la COP21. Lancée par les chefs d’État africains à la COP21, cette initiative ambitieuse vise à installer sur le continent 10 GW de capacité nouvelle en énergie renouvelable d’ici 2020, et 300GW en 2030, tout en fournissant un accès universel à l’énergie durable. Ceci revient pour 2030 à doubler la capacité énergétique actuelle du continent et nécessite une refonte en profondeur des cadres réglementaires pour mobiliser des investissements ainsi qu’un large effort de renforcement des capacités.
À la COP21, le G7 (dont l’UE), la Suède et les Pays-Bas se sont collectivement engagés à mobiliser 10 milliards de dollars pour financer l’objectif de 2020.
La France est le premier soutien financier de l’AREI (avec l’Allemagne, puis la CUE). Lors du Sommet Afrique-France de janvier 2017, le président de la République avait annoncé le passage de 2 à 3 Md€ de financement en faveur des énergies renouvelables en Afrique (mis en œuvre par l’AFD pour 2016-2020).
L’Alliance solaire internationale et l’Afrique
L’Alliance Solaire Internationale est une initiative conjointe de la France et l’Inde, lancée et soutenue par plus de 30 États le 30 novembre 2015 lors de la COP21. L’Alliance solaire vise à réduire massivement les coûts de l’énergie solaire afin de rendre possible le « changement d’échelle » dans le déploiement de l’énergie solaire dans les 121 pays à fort ensoleillement situés entre les deux tropiques.
L’ASI est une organisation internationale qui compte 65 États membres. Plus de la moitié d’entre eux sont des États africains (34 États [1]) en août 2018, et plusieurs États africains comptaient parmi les 15 premiers signataires au lancement de l’initiative en 2015.
Notre dossier sur l’Alliance solaire
Aider les pays les plus vulnérables face au dérèglement climatique
L’Agence française de développement a mis en place une nouvelle facilité de financement, le Programme Adapt’Action, un vaste programme d’appui technique pour la mise en œuvre des contributions des pays les plus vulnérables au dérèglement climatique. Dotée de 30 millions d’euros sur quatre ans (2016-2020), Adapt’Action bénéficiera à terme à 15 pays avec une priorité donnée à l’Afrique, aux pays les moins avancés et aux petits États insulaires en développement. À ce stade, l’AFD a déjà identifié six premiers pays : les Comores, Maurice, Madagascar, le Niger, la Tunisie et la République dominicaine, avec un premier accord de partenariat déjà engagé avec ce dernier pays.
L’AFD porte une autre initiative : « Facilité 2050 ». Lancée lors du One Planet Summit en décembre 2017, elle est dotée de 30 millions. Elle vise à financer l’élaboration par les pays de stratégies de développement bas carbone et résilient à long terme, à établir d’ici 2020 selon les termes de l’accord de Paris.
Initiative pour les forêts d’Afrique centrale
La France, seul pays européen possédant des forêts tropicales sur son territoire, a développé au cours des années des partenariat avec les pays du bassin du Congo. Elle soutient, en particulier, l’Initiative pour les forêts d’Afrique centrale (CAFI), dont elle a pris la présidence, pour deux ans, depuis novembre 2017. Cette initiative vise à appuyer le développement et la mise en œuvre de plans d’investissement nationaux couvrant l’ensemble des secteurs liés aux causes de la déforestation et cible 6 pays (RDC, Congo, Gabon, Cameroun, République centrafricaine, Guinée équatoriale).
Aider les pays du Sahel à relever le défi du changement climatique
A l’issue de la COP 22 de Marrakech en 2016, trois commissions sur le climat ont été créées pour faciliter la mise en œuvre de l’Accord de Paris à l’échelle du continent : pour le Sahel, le Bassin du Congo et les Etats insulaires d’Afrique.
Au sein de l’Union africaine, la Commission Climat pour la région du Sahel « géo-climatique » (17 pays entre l’Atlantique et la mer Rouge) est présidée par le Niger. Elle réunit à partir du 25 février 2019 la première « conférence des chefs d’Etat et de Gouvernement de la Commission Climat pour la région du Sahel ».
Cette conférence associe aussi les organisations internationales et partenaires en vue de définir des projets de réduction de l’impact climatique, pour l’essentiel dans le secteur agricole et rural. Le financement de ces initiatives est prévu par le Plan d’investissement Climat de la région Sahel. La première étape passe par la mobilisation de 1.2Md de dollars en 2019.
La France soutient pleinement cette initiative. En effet, le développement du monde rural est un élément central de son engagement auprès des États du Sahel et fait de la mise à l’échelle rapide de l’agroécologie une priorité forte. Les pratiques agricoles durables contribuent en effet à la fois à atteindre les objectifs d’adaptation au changement climatique et à améliorer la situation des populations : l’agroécologie permet de créer des emplois et des revenus durables, d’accroître la sécurité alimentaire, et de prévenir les tensions entre agriculteurs et éleveurs. La France mobilise 250 M€ (2014-2018) sur l’agroécologie via l’AFD et soutient la recherche africaine sur ces sujets, grâce aux partenariats et programmes du CIRAD et de l’IRD. Ces opérateurs apportent notamment leurs contributions aux comités d’experts du Sommet de Niamey.
Plus d’informations sur l’Initiative verte pour le Sahel
D’autres rendez-vous importants où la France est pleinement impliquée contribuent aussi à cet engagement : le One Planet Summit de Nairobi (mars 2019), centré sur l’Afrique et la question de l’accès aux énergies renouvelables, le sommet du SGNU sur le climat de septembre et l’initiative Sahel du G7, présidé par la France en 2019.
Mise à jour : février 2019
[1] Algérie, Burkina Faso, République Démocratique du Congo, Comores, Côte d’Ivoire, Djibouti, Egypte, Ethiopie, Guinée Equatoriale, ,Gabon, Ghana, Guinée, Guinée Bissau, Libérai, Mali, Malawi, Madagascar, Maurice, Niger, Nigeria, Rwanda, Sénégal, Seychelles, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Tanzanie, Togo, Tchad, Burundi, Ouganda, Cap Vert, Gambie, Mozambique, Sao Tome et Principe