Relations bilatérales
Relations politiques
Un dialogue politique régulier se tient à haut niveau, renforcé par les visites régulières des chefs d’État et ministres.
L’Afrique du Sud partage avec la France une forte convergence de vues sur le multilatéralisme et sur les droits de l’Homme. Le pays, plusieurs fois élu au Conseil de sécurité des Nations Unies (trois mandats depuis la mise en place du régime démocratique post-apartheid en 1994 : 2008-2007, 2011-2012 et 2019-20) se considère comme un candidat « naturel » à un poste de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies, soutient notre initiative d’encadrement du droit de veto en cas d’atrocités de masse et reste fidèle à la position officielle de l’Union africaine sur la réforme du Conseil (« Consensus d’Ezulwini » : deux sièges permanents et deux sièges non-permanents supplémentaires pour l’Afrique).
Cependant, sa volonté affichée de porter la voix des non-alignés, son intégration résolue dans le groupe des BRICS au format élargi, sa méfiance traditionnelle envers l’Occident héritée de la lutte anti-apartheid, et la relation historique nouée avec la Russie, ont conduit le pays à tenir des positions parfois éloignées des nôtres. Souhaitant rééquilibrer un échiquier international considéré comme unipolaire et occidental, l’Afrique du Sud cherche à porter la voix de l’Afrique et des pays en développement dans les enceintes internationales, comme à l’Assemblée générale des Nations Unies, les BRICS, dont elle a eu la présidence en 2023 ou au G20, dont elle a assumé la présidence en 2025. Le pays s’est abstenu lors de tous les votes aux Nations unies concernant la guerre en Ukraine.
Présence française
Communauté française : 6 806 Français inscrits au Registre en février 2025 pour l’Afrique du Sud.
- Johannesburg : 4 106 inscrits
- le Cap : 2 700 inscrits.
2 agences consulaires dans la circonscription de Johannesburg
3 agences consulaires dans la circonscription du Cap
Visites
Le dernier Forum de dialogue politique au niveau ministériel entre les ministres français et sud-africain des affaires étrangères a eu lieu en France le 16 mai 2025 et a été suivi la semaine suivante d’une visite du vice-président Paul Mashatile. Celui-ci, accompagné d’une importante délégation ministérielle, a participé à une conférence sur les investissements franco-sud-africains et a indiqué son souhait de voir les échanges bilatéraux doubler au cours des deux prochaines années. Le vice-président s’est également entretenu avec le président de la République.
Le président de la République Emmanuel Macron a effectué une visite officielle à Pretoria en 2021 et s’y est rendu à nouveau à l’occasion du sommet du G20, les 22-23 novembre 2025. Tout au long de sa présidence, l’Afrique du Sud a salué le soutien de la France aux priorités identifiées. Ce déplacement du président de la République pour le sommet du G20 s’est doublé d’une dimension bilatérale conséquente : il s’est rendu à Freedom Park afin de rendre hommage aux mémoires de vingt personnalités françaises s’étant illustrées dans leur lutte contre le régime d’apartheid puis a inauguré, avec le vice-président Mashatile, le conseil d’affaires franco-sud-africain afin de renforcer la coopération entre les communautés d’affaires française et sud-africaine.
Relations économiques
L’Afrique du sud est le 2ème partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne, après le Nigeria, son 1er client et 3ème fournisseur. Bien qu’en léger recul de 1,1% par rapport à l’année précédente, les échanges restent dynamiques et la balance commerciale affiche un excédent structurel pour la France qui s’est cependant contracté de 43% par rapport à 2023 en raison d’une baisse des exportations françaises de 5,3% alors que ses importations ont augmenté de 4% en 2024. La France occupe la 11ème place des investisseurs étrangers avec 480 implantations locales. Nos entreprises sont positionnées sur des contrats stratégiques pour l’Afrique du sud, comme dans la transition énergétique (EDF, Framatome), l’environnement (Suez, Veolia), le transport (Alstom) ou la santé (Sanofi). Depuis la crise du Covid, l’Afrique du sud s’est ouverte aux financements des institutions financières internationales, FMI, Banque mondiale ou BafD, aux côtés de l’AFD qui a consenti des prêts garantis à partir de 2015 et qui gère la contribution française de 1 Md€ au partenariat pour une transition juste
Coopération culturelle, scientifique et technique
Le dispositif de coopération culturelle est principalement structuré autour de l’Institut français d’Afrique du Sud (IFAS) et de 14 Alliances françaises (dont les principales, situées dans les six plus grandes villes d’Afrique du Sud : Pretoria, Johannesburg, Le Cap, Durban, Port-Elisabeth).
L’IFAS demeure un partenaire privilégié et reconnu des principaux festivals sud-africains (danse, arts plastiques, musique, livre, cinéma). Nos deux pays ont signé en mai 2022 un accord de coproduction cinématographique et audiovisuelle. L’IFAS a co-organisé le premier forum Europe-Afrique « Notre Futur » sur le thème « les chemins de la démocratie » en octobre 2022. Une délégation de 45 créateurs et entrepreneurs sud-africains a participé au premier Forum « Création Africa », dédié à la production et à la circulation de la création artistique émergente africaine, qui a eu lieu du 6 au 8 octobre 2023 à la Gaité Lyrique à Paris. Par ailleurs le poste conduit un FSPI intitulé « Africa-Europe, Reinventing Museums » (250 K€), qui vise à accroître les synergies et projets de coopération entre musées d’Afrique du Sud et musées de France mais également entre ces derniers et des musées du reste de l’Afrique australe de l’Europe.
En matière de recherche, il existe un intérêt certain des équipes de recherche françaises pour mener un certain nombre de projets et de collaborations, qui débouchent chaque année sur environ 1 500 publications scientifiques conjointes. Nos deux instruments que sont le programme PHC « Protéa » (l’un des plus anciens, actif depuis 1997) et le programme BGF – France Excellence (totalement restructuré depuis 3 ans) visent à élargir les viviers d’étudiants ou de chercheurs impliqués dans les échanges bilatéraux. L’IFAS (Institut Français d’Afrique du Sud)-Recherche est présent en Afrique du Sud depuis 1995. Cette Unité mixte des instituts français de recherche à l’étranger (UMIFRE), sous triple tutelle MEAE, MESR et CNRS, a pour mission de développer la production, la circulation et la diffusion de la recherche en sciences humaines et sociales portant sur l’Afrique du Sud et 11 autres pays d’Afrique australe. Elle soutient des projets de recherche bi- ou multilatéraux dans le cadre de ses trois axes scientifiques : archéologie, paléoanthropologie, préhistoire ; histoire, histoire de l’art, patrimoine ; et dynamiques contemporaines (villes, migrations, démocratie, développement, jeunesse, etc.). L’IFAS-Recherche finance 30 à 40 mobilités entrantes annuelles (chercheurs, étudiants) et coorganise une dizaine d’événements scientifiques qui construisent ou renforcent des partenariats avec les acteurs locaux (chercheurs, universités et centres de recherche, artistes, musées et archives, collectivités, associations, entreprises, etc.)
Le réseau compte également deux lycées français totalisant plus de 1 300 élèves sur trois sites à Johannesburg, Pretoria et le Cap.
La formation professionnelle est un axe structurant du partenariat franco-sud-africain et s’articule autour d’un programme de bourses du gouvernement français et de cinq centres de formations bilatéraux dont trois centres de formation pour la recherche et l’innovation, notamment l’Institut franco-sud-africain pour la technologie (F’SATI, avec deux antennes au Cap et à Pretoria), et deux centres de formations professionnelles, dont le F’SASEC, centre d’excellence du ministère de l’Éducation nationale dans le domaine de l’énergie développé avec l’entreprise Schneider Electric et le PLMCC, centre d’excellence du ministère de l’Éducation nationale dans le domaine des logiciels industriels développé avec l’entreprise Dassault Systèmes.
Autres types de coopération
JET-P
Le premier partenariat pour la transition énergétique juste (JET-P) a été lancé à la COP26 en novembre 2021. L’Afrique du Sud devrait ainsi recevoir un soutien financier et technique d’au moins 8,5 Mds$ sur 3 à 5 ans de la part des cinq partenaires : France (1 Md EUR), Allemagne, Union européenne, Etats-Unis, Royaume-Uni. L’Afrique du Sud a présenté à la COP27 (novembre 2022) un plan d’investissement de près de 100 Mds$ qui détaille sa stratégie et ses projets prioritaires. Elle devra fermer progressivement la totalité de ses centrales à charbon (qui représentent aujourd’hui plus de 80 % de la capacité de production d’électricité installée). Des premiers financements ont été débloqués par la France et l’Allemagne en novembre 2022 (deux prêts budgétaires de 300 M€ chacun) ; un second prêt de 400 M€ (le plus important de l’histoire de l’AFD) a été également décaissé et un dernier prêt de 300 M€ est en voie de l’être.
Santé
La France soutient le programme de renforcement des capacités de production de vaccins dans les pays à bas et moyens revenus, lancé par l’OMS en 2021. Le programme s’articule autour d’un centre d’expertise basé en Afrique du Sud, au Cap, et de 15 antennes à travers le monde. Le 20 avril 2023, le Medicines Patent Pool (MPP) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont inauguré cette plateforme de transfert de technologie ARNm, dont la France est le premier financeur avec une contribution spécifique au MPP et à l’OMS de 70 M€.
FIDEMO
La Fondation d’innovation pour la démocratie (Fidemo) a été inaugurée en octobre 2022 à Johannesburg. Elle a pour but d’être un centre de réflexion et d’actions pour revitaliser la démocratie.
Partenariat stratégique avec l’Union européenne
Depuis 2007, l’UE et l’Afrique du Sud entretiennent un partenariat stratégique, alimenté par une vingtaine de dialogues sectoriels qui font l’objet de rencontres de haut niveau, et par un dialogue régulier sur la politique étrangère, les enjeux globaux et les questions commerciales.
La relation entre l’UE et l’Afrique du Sud est essentiellement centrée sur les enjeux économiques et commerciaux, l’UE et ses Etats-membres étant la première source d’investissements directs étrangers (IDE), générant plus de 300 000 emplois.
L’UE est le plus important partenaire de développement de l’Afrique du Sud (programme de coopération d’un montant de 281 M€). La Banque européenne d’investissement met à disposition 462 M€ de prêts à long terme. Le programme indicatif pluriannuel (PIP) de l’UE en Afrique du Sud (2021-2027) s’élèvait à 129 M€ pour 2021-2024. L’enjeu pour l’Union européenne consiste à présent dans la mise en œuvre d’une stratégie Global Gateway en Afrique du Sud.
Au cours du sommet UE-Afrique du Sud du 13 mars 2025, la présidente de la Commission européenne et le président sud-africain ont affiché leur proximité. L’UE s’est également engagée à investir 4,7 Md€ au cours des prochaines années.
Mise à jour : 8 décembre 2025
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence