Le risque sanitaire déjà important est accru dans le contexte de crise : il convient de redoubler de précautions. Cette vigilance doit être particulièrement élevée pour les jeunes enfants, dans le cas où il serait absolument indispensable de les faire voyager dans le pays.
Un séjour à l’étranger implique pour tout voyageur de prendre certaines précautions de santé. La rubrique ci-dessous mentionne les indications essentielles. Elles ne dispensent toutefois pas le voyageur d’une consultation chez son médecin traitant et/ou dans un centre hospitalier spécialisé dans la médecine des voyages (ceci suffisamment longtemps avant le départ, pour permettre, le cas échéant, les rappels de vaccins).
Avant le départ
• Frais d’hospitalisation et dépenses de santé
Afin de faire face aux frais d’hospitalisation et aux dépenses de santé parfois très élevés à l’étranger, il est impératif de disposer d’un contrat d’assistance ou d’une assurance permettant de couvrir tous les frais médicaux (chirurgie, hospitalisation, etc.) et de rapatriement sanitaire, au risque de ne pas avoir accès aux soins, y compris en cas d’urgence vitale. Ces frais ne pourront en aucun cas être pris en charge par l’ambassade de France sur place.
A Bangui, il existe trois hôpitaux (Hôpital général, Hôpital communautaire et Hôpital de l’Amitié), dont l’état général est plus que médiocre, un hôpital pédiatrique et quelques cliniques privées. Leur sous-équipement et, pour certaines, leur vétusté, imposent la plus grande prudence, en particulier en cas d’accident.
A Bimbo, un nouvel hôpital a été récemment construit.
Les hôpitaux ne sont pas épargnés par les coupures d’électricité. Les produits périssables ne sont plus conservés aux températures adéquates. L’eau des puits, consommée en l’absence de celle du réseau, n’est ni traitée ni analysée, et est susceptible de contamination par des bactéries à même d’induire des diarrhées parfois graves.
L’Institut Pasteur de Bangui (Tél. : +236 21 61 08 66) offre une large gamme d’analyses, dans de très bonnes conditions.
Enfin, un CMS (centre médico-social), situé au sein de l’ambassade, est ouvert à tous les ressortissants français, résidents et de passage, pour des consultations généralistes.
Il n’y a pas de service local pour les urgences médicales. Les évacuations sanitaires s’effectuent soit par appel d’un avion médicalisé, soit par l’un des deux vols d’Air France au départ de Bangui le mardi et le vendredi et, le cas échéant, plusieurs fois par semaine à destination d’autres villes africaines (notamment Casablanca, Addis-Abeba, Nairobi et Douala).
• Recommandations pour votre santé
Consulter systématiquement son médecin traitant ou un centre de vaccination international pour faire une évaluation de son état de santé et bénéficier des recommandations sanitaires, notamment sur les vaccinations. Consulter éventuellement son dentiste avant le départ.
Constituer une pharmacie personnelle en conséquence et n’emporter que les médicaments nécessaires. Ne jamais consommer des médicaments achetés dans la rue (risques de contrefaçons). Pour plus d’informations, consultez la fiche Infos pratiques.
• Vaccinations
- La fièvre jaune est endémique et la vaccination contre la fièvre jaune est obligatoire (à pratiquer dans un centre agréé avant le départ).
- La mise à jour de la vaccination diphtérie-tétanos-poliomyélite (DTP) est recommandée, de même que rubéole-oreillons-rougeole chez l’enfant. La vaccination antituberculeuse est également souhaitable.
- En fonction des conditions locales de voyages, les vaccinations contre la fièvre typhoïde et les hépatites virales A et B peuvent être recommandées.
- Il est fortement recommandé d’être vacciné (selon les conditions d’hygiène et la durée du séjour) contre la méningite bactérienne saisonnière A+C+Y+W135.
- La vaccination contre la rage peut également être proposée dans certains cas, en fonction des conditions et lieux de séjour. Demander conseil à son médecin ou à un centre de vaccinations internationales.
Risques sanitaires
• Maladies transmises par les moustiques
Le paludisme (ou malaria) est une maladie parasitaire (potentiellement grave) transmise par les piqûres de moustiques.
Il existe deux formes de prévention complémentaires du paludisme : la protection contre les moustiques et le traitement médicamenteux.
Les mesures classiques de protection contre les moustiques durant la soirée et la nuit sont fortement recommandées (cf. ci-après).
Pour ce qui est du traitement médicamenteux, il convient de s’adresser, avant le départ, à son médecin traitant, à un centre hospitalier spécialisé dans la médecine des voyages, ou à un centre de conseils aux voyageurs. Le traitement devra être poursuivi après le retour en France, sur une durée variable selon le produit utilisé.
La forme cérébrale du paludisme endémique en RCA est particulièrement dangereuse, voire mortelle, dans certains cas ou en fonction de la constitution physique.
En cas de fièvre, durant votre séjour et pendant les deux mois qui suivent votre retour, un avis médical doit être pris rapidement, pour mettre en œuvre dès que possible un traitement anti-paludique éventuel. Ne pas oublier de signaler à votre médecin que vous avez fait un séjour en zone impaludée, même six mois après.
• Chikungunya – Dengue
La transmission du chikungunya ou de la dengue est possible. Il n’existe à ce jour pas de traitement préventif pour ces maladies. La prévention individuelle repose donc essentiellement sur les moyens de protection contre les piqûres de moustiques (cf. ci-après). En cas de fièvre, un avis médical doit être pris rapidement.
Mesures générales de prévention pour se protéger des moustiques :
- Porter des vêtements couvrants, amples, légers, de couleur claire et imprégnés de traitement textile insecticide (efficace deux mois et résistant au lavage) ;
- Utiliser des produits répulsifs cutanés : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/infos-pratiques/risques/risques-sanitaires/article/maladies-transmises-par-les-moustiques ;
- Protéger son logement (moustiquaires, diffuseurs électriques, serpentins, climatisation, etc.) ;
- Détruire les sites potentiels de reproduction des moustiques (récipients d’eau stagnante comme les soucoupes sous les pots de fleurs, les gouttières, les pneus, etc.).
• Variole du singe
La variole dite du singe est une maladie virale d’origine animale (rongeurs et primates notamment) assez rare, rencontrée principalement en Afrique centrale et occidentale.
La transmission à l’homme est très rare mais possible, par voie cutanée, respiratoire ou par les muqueuses. La transmission se fait par des contacts très étroits avec des matériaux ou des animaux infectés (habituellement rongeurs, écureuils et primates). La majorité des caractéristiques cliniques de la maladie associent chez l’homme un syndrome pseudo-grippal avec des symptômes dermatologiques variés et sévères (papules, vésicules).
La suspicion de cette maladie nécessite une consultation médicale urgente afin de confirmer le diagnostic par des tests diagnostiques spécialisés et des mesures spécifiques de prise en charge (isolement des sujets). La prévention de la transmission de cette maladie repose essentiellement sur :
• l’évitement de contact avec des animaux ou avec du matériel potentiellement infectés ;
• l’hygiène des mains, par un lavage soigneux avec du savon ou des solutions hydro-alcooliques ;
• le diagnostic précoce, l’isolement des sujets infectés et le port de gants et de matériels de protection spécifiques lors de la prise en charge des sujets.
Plus d’informations sur https://www.cdc.gov/poxvirus/monkeypox/index.html (en anglais).
• Méningite
La plus grande prudence est conseillée en cas de déplacement dans cette zone. Il convient d’éviter de s’y rendre avec de jeunes enfants. Il est recommandé de consulter un médecin préalablement à un voyage, pour faire une évaluation sur la nécessité de vaccination contre le méningocoque (A,C,Y,W).
Pour plus d’informations : https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/meningite-infections-invasives-a-meningocoques
• Rage
La rage est une maladie virale transmissible accidentellement à l’homme par la salive ou par une morsure d’un animal atteint du virus (chien, renard, chauve-souris, …). La mortalité est très élevée en l’absence de prise en charge médicale rapide, et il n’existe aucun traitement curatif de la rage déclarée. La vaccination préventive (en préexposition) avant un séjour en zone exposée peut être recommandée et nécessite une consultation médicale préalable.
Pour plus d’informations : http://social-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-infectieuses/article/rage
• Choléra
Le choléra est une infection digestive bactérienne qui se transmet par ingestion d’aliments mal cuits (fruits de mer, par exemple) ou souillés (fruits et légumes) et ingestion d’eau contaminée. Les personnes présentant les signes de l’affection (diarrhée liquide, vomissements, fièvre et faiblesse générale) doivent consulter un médecin en urgence. Les précautions d’usage sont recommandées (cf. hygiène alimentaire).
• Fièvre Typhoïde
La fièvre typhoïde est une maladie bactérienne liée aux salmonelles. Les symptômes associent notamment une forte fièvre et des troubles digestifs et imposent une consultation médicale urgente car des complications graves sont possibles. La prévention repose sur la vaccination qui est recommandée et sur les précautions liées à l’hygiène alimentaire.
• Infection par le virus HIV – IST
Concernant les maladies sexuellement transmissibles, il est recommandé de prendre toutes les précautions d’usage en la matière et d’éviter les comportements à risque.
Quelques règles simples
- Éviter les baignades dans les eaux stagnantes (risque d’infection parasitaire).
- Ne pas se baigner dans l’Oubangui, notamment autour des bancs de sable, où des phénomènes de sables mouvants et des tourbillons causent chaque année des décès par noyade.
- Éviter de marcher pieds nus sur le sable et les sols humides.
- Se tenir à distance des cadavres d’animaux, des animaux et de leurs déjections.
- Ne pas approcher les animaux errants et les chiens (risque de morsure et de rage), ne pas caresser les animaux rencontrés.
- Porter des chaussures montantes en cas de marches dans des zones herbeuses (présence de nombreux serpents).
- Secouer les habits, draps et sacs de couchage pour éviter les piqûres de scorpions ou de serpents.
- Veiller à sa sécurité routière (port de la ceinture de sécurité, port du casque en deux-roues).
- Ne jamais consommer de médicaments achetés dans la rue.
Se préserver des contaminations digestives ou de contact :
- Se laver les mains régulièrement avec des solutions de lavage hydro-alcooliques, surtout avant et après les repas ou le passage aux toilettes ;
- Veiller à la qualité des aliments, et surtout à leur bonne cuisson ;
- Éviter la consommation de produits alimentaires (poisson, viande, volaille, lait) crus ou peu cuits ;
- Peler les fruits ou légumes ou bien les laver (à l’eau saine) ;
- Éviter les crudités, coquillages, plats réchauffés et buffets froids ;
- Ne boire l’eau et autres boissons qu’encapsulées, ou de l’eau rendue potable (filtration, ébullition ou, à défaut, produit désinfectant) ;
- Éviter les glaçons et glaces, ainsi que la consommation de jus de fruits frais, de légumes crus et de fruits non pelés ;
- Ne consommer le lait que pasteurisé ou bouilli ;
- Éviter les contacts avec des personnes malades ;
- Respecter les règles d’hygiène de base et nettoyer avec attention les cuisines, salles de bain et WC.
Pour de plus amples renseignements, consulter les sites Internet suivants :
Institut Pasteur
Santé publique France
Organisation mondiale de la Santé