Un séjour à l’étranger implique pour tout voyageur de prendre certaines précautions en matière de santé. La rubrique ci-dessous mentionne les indications essentielles. Ces indications ne dispensent toutefois pas le voyageur d’une consultation chez son médecin traitant et/ou dans un centre hospitalier, suffisamment longtemps avant la date de départ pour permettre le rappel des vaccins.
AVANT LE DÉPART
• Frais d’hospitalisation et dépenses de santé
Afin de faire face aux frais d’hospitalisation et aux dépenses de santé, parfois très élevés à l’étranger, il est vivement recommandé de disposer d’un contrat d’assistance ou d’une assurance permettant de couvrir tous les frais médicaux (dont la chirurgie et l’hospitalisation) et de rapatriement sanitaire, au risque de ne pas avoir accès aux soins, y compris en cas d’urgence vitale. Ces frais ne pourront en aucun cas être pris en charge par l’ambassade de France au Laos.
En cas d’accident ou de problème de santé grave, appeler le centre médical français ou la clinique Alliance International Medical Centre à Vientiane (ouvert 24H/24 et pouvant gérer les évacuations vers la Thaïlande). Aucun soin lourd ne pouvant être assuré au Laos, une évacuation vers la Thaïlande doit être systématiquement recherchée en cas d’urgence sanitaire. Compte tenu de l’insuffisance des moyens de transport et de la rareté des ambulances, les situations urgentes peuvent devenir préoccupantes dans les régions éloignées de la capitale.
Il est préférable de se faire soigner en Thaïlande, à Nong Khai ou Udon Thani (par exemple au Aek Hospital ou au Bangkok Hospital, qui peuvent dépêcher une ambulance à la frontière au pont de l’Amitié). La compagnie Lao Skyway peut désormais assurer des évacuations médicales (aux frais de la personne concernée ou de son assurance) par hélicoptère vers le Bangkok Hospital (Lao Skyway 1441 et 021 513007 et Bangkok Hospital Udon + 66-4243-444).
• Recommandations pour votre santé
Consulter si besoin votre médecin traitant ou un centre de vaccinations internationales pour faire une évaluation de votre état de santé et bénéficier de recommandations sanitaires, notamment sur les vaccinations.
Consulter éventuellement votre dentiste avant le départ.
Constituer votre pharmacie personnelle en conséquence et n’emporter que les médicaments nécessaires ; ne jamais consommer des médicaments achetés dans la rue (risque de contrefaçons). Pour plus d’informations, consulter la fiche "Informations pratiques".
• Vaccinations
- La mise à jour de la vaccination diphtérie-tétanos-poliomyélite (DTP) est recommandée, ainsi que la vaccination rubéole-oreillons-rougeole (ROR) chez l’enfant ; la vaccination antituberculeuse est également souhaitable.
- Autres vaccinations conseillées : en fonction des conditions locales de voyage, les vaccinations contre la fièvre typhoïde et les hépatites virales A et B peuvent être recommandées.
- La vaccination contre la rage peut également être proposée dans certains cas, en fonction des conditions et lieux de séjour. Demandez conseil à votre médecin ou à un centre de vaccinations internationales.
- Enfin, pour des séjours en zone rurale, une vaccination contre l’encéphalite japonaise peut être nécessaire. Outre la vaccination, cette maladie virale étant transmise par les piqûres de moustiques, il est nécessaire de recourir à des mesures de protection contre les moustiques.
RISQUES SANITAIRES
• Maladies transmises par les moustiques
Paludisme
Le paludisme (ou malaria) est une maladie parasitaire (potentiellement grave) transmise par les piqûres de moustiques. Les mesures classiques de protection contre les moustiques durant la soirée et la nuit sont fortement recommandées (cf. ci-après). S’agissant du traitement médicamenteux, il convient de s’adresser avant le départ à son médecin traitant ou à un centre hospitalier spécialisé dans la médecine des voyages. La recrudescence des cas de paludisme dans le sud du pays rend les mesures de prévention particulièrement nécessaires, notamment pour les randonneurs. Le traitement devra être poursuivi après le retour en France, pour une durée variable selon le produit utilisé. Pendant votre séjour, et dans les deux mois qui suivent votre retour, en cas de fièvre, un avis médical doit être pris rapidement pour mettre en œuvre dès que possible un traitement antipaludique éventuel.
Chikungunya
La transmission du chikungunya s’effectue par l’intermédiaire de moustiques infectés. Cette maladie se caractérise par des symptômes grippaux (fièvre, douleurs musculaires et articulaires). Le traitement est alors symptomatique. Il n’existe actuellement pas de traitement préventif ni vaccin. La prévention individuelle repose donc essentiellement sur les moyens de protection contre les piqûres de moustiques (cf. ci-après).
Dengue
Les autorités sanitaires locales attirent l’attention de la population, en raison de la multiplication des cas de dengue. La transmission de la dengue s’effectue par l’intermédiaire de moustiques infectés. Les symptômes de la maladie s’apparentent à ceux de la grippe (forte fièvre, douleurs articulaires, maux de tête). Il n’existe actuellement pas de traitement préventif contre l’infection de la dengue. La prise en charge est donc avant tout symptomatique et repose sur la prise d’antalgiques à base de paracétamol et le repos. Il faut impérativement éviter la prise d’aspirine et d’anti-inflammatoires. La prévention individuelle repose donc essentiellement sur les moyens de protection contre les piqûres de moustiques (cf. ci-après).
Encéphalite japonaise
Cette maladie, qui n’existe qu’en Asie, se transmet par des moustiques, en zone rurale. Il n’existe pas de traitement curatif spécifique, la prise en charge médicale est alors symptomatique. Il existe en revanche des vaccins pour la prévention de l’encéphalite japonaise. Dans le cadre d’un voyage touristique, la vaccination contre l’encéphalite japonaise n’est pas recommandée systématiquement pour tous les voyageurs qui se rendent en Asie ou en Océanie. Il semble que les mesures physiques contre les moustiques (vêtements longs, répulsifs, moustiquaires) soient une arme efficace.
Zika
Au Laos, la présence du virus Zika a été authentifiée. Le risque de Zika doit être considéré comme potentiel, compte tenu des données disponibles dans certains pays limitrophes. Cette maladie est transmise par les piqûres de moustiques de type Aedes. Des cas de transmission du virus par voie sexuelle ont également été rapportés.
Les symptômes de la maladie sont généralement modérés (fièvre, maux de tête, douleurs articulaires, éruptions cutanées) et sont analogues à ceux observés au cours d’autres infections virales telles que la dengue. Toutefois, la survenue de complications graves telles que des cas de microcéphalies chez des nouveau-nés de femmes enceintes infectées par le virus et des complications neurologiques telles que des syndromes de Guillain Barré est attestée.
Il est notamment recommandé à tous de :
• respecter les mesures habituelles de prévention des piqûres de moustiques (cf. ci-dessous), ceci tant la nuit que le jour ;
• consulter un médecin en cas de fièvre survenant pendant le voyage ou dans les semaines qui suivent le retour en France.
Il est conseillé aux femmes enceintes ou ayant un projet de grossesse de reporter leur voyage, et à défaut de respecter les mesures de prévention des piqûres de moustiques, d’éviter tout rapport sexuel non protégé pendant le voyage, notamment avec une personne ayant pu être infectée par le virus Zika.
Le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères rappelle que la décision d’annuler ou de maintenir un voyage à l’étranger appartient au seul voyageur.
En savoir plus :
1/ Risque de transmission par voie sexuelle : site du Haut conseil de la santé publique.
2/ Dossier d’information sur la maladie à virus Zika du ministère des Solidarités et de la Santé.
3/ Recommandations pour les femmes enceintes.
Mesures générales de prévention pour se protéger des moustiques :
- Portez des vêtements couvrants, amples, légers, de couleur claire et imprégnés de traitement textile insecticide (efficace deux mois et résistant au lavage).
- Utilisez des produits répulsifs cutanés : voir à ce sujet les recommandations du ministère des Solidarités et de la Santé et de l’Institut Pasteur.
- Protégez votre logement (moustiquaires, diffuseurs électriques, serpentins, climatisation, etc.).
- Détruisez les sites potentiels de reproduction des moustiques en intérieur et en extérieur (récipients d’eau stagnante comme les soucoupes sous les pots de fleurs, les gouttières, les pneus, etc.). A cette fin, un contrôle hebdomadaire des habitations et des jardins est indispensable.
• Autres maladies
Rage
La rage, endémique dans toute l’Asie du Sud-Est, est une maladie virale qui peut être transmise accidentellement à l’homme, notamment par un chien, un renard ou une chauve-souris atteints du virus, par morsure ou léchage d’une muqueuse. La mortalité est très élevée en l’absence de prise en charge médicale rapide, et il n’existe aucun traitement curatif de la rage déclarée.
Après un contact avec un animal pouvant être enragé, la morsure doit être lavée abondamment à l’eau savonneuse, et une consultation médicale urgente doit apprécier le risque de contamination afin de déterminer l’administration urgente d’un sérum et/ou d’une vaccination contre la rage. La vaccination préventive (en préexposition) avant un séjour en zone exposée peut être recommandée et nécessite une consultation médicale préalable.
Grippe aviaire
Plusieurs cas, dont certains mortels, de virus H5N1 ont été déclarés au Laos. Il s’agit d’une maladie virale animale (volailles) exceptionnellement transmissible à l’homme. Le virus se transmet par voie aérienne (voie respiratoire), soit par contact direct, notamment avec les sécrétions respiratoires et les matières fécales des animaux malades, soit de façon indirecte par l’exposition à des matières contaminées (par la nourriture, l’eau, du matériel et des mains ou des vêtements souillés). Il est recommandé :
- d’éviter tout contact avec les oiseaux et les volailles vivantes ou mortes non cuites, et plus généralement avec les animaux sauvages et d’élevage (notamment les volailles et porcs), notamment avec leurs déjections ; éviter les zones d’élevages, les marchés aux animaux, les zoos ;
- de se laver les mains régulièrement avec de l’eau savonneuse ou avec des solutions de lavage hydro-alcooliques ;
- d’éviter la consommation de produits alimentaires crus ou peu cuits, en particulier pour la viande et les œufs ;
- d’éviter de marcher pieds nus ou en sandales dans les marchés ou à proximité d’un élevage de volailles ; ne pas ramener de volaille à son domicile.
En cas de contact avec des animaux malades, notamment des oiseaux ou des volailles, consulter rapidement un médecin. En cas de symptômes compatibles, notamment fièvre, toux ou courbatures, consulter également rapidement un médecin.
Fièvre typhoïde
La fièvre typhoïde est une maladie bactérienne liée aux salmonelles. Les symptômes associent notamment une forte fièvre et des troubles digestifs. Ils imposent une consultation médicale urgente car des complications graves sont possibles. Les précautions d’usage sont recommandées (cf. hygiène alimentaire).
Infection par le virus HIV – MST
Concernant les maladies sexuellement transmissibles, il est recommandé de prendre toutes les précautions d’usage en la matière et d’éviter les comportements à risque.
QUELQUES RÈGLES SIMPLES
- Tenez-vous à distance des cadavres d’animaux, des animaux et de leurs déjections.
- Ne pas approcher les animaux errants et les chiens (risque de morsure et de rage) ; ne caressez pas les animaux que vous rencontrez.
- Veillez à votre sécurité routière (port de la ceinture de sécurité, port du casque à deux-roues).
- Ne consommez jamais de médicaments achetés dans la rue.
Préservez-vous des contaminations digestives ou de contact :
- se laver les mains régulièrement avec des solutions de lavage hydro-alcooliques, surtout avant et après les repas ou le passage aux toilettes ;
- éviter la consommation de produits alimentaires (poisson, viande, volaille, lait) crus ou peu cuits ; peler les fruits et légumes ou les laver soigneusement (à l’eau saine) ;
- éviter les crudités, coquillages, plats réchauffés et buffets froids ;
- ne boire que de l’eau ou des boissons encapsulées ou de l’eau rendue potable (filtration, ébullition ou, à défaut, produit désinfectant) ;
- éviter les glaçons et glaces, ainsi que la consommation de jus de fruits frais, de légumes crus et de fruits non pelés ; ne consommer le lait que pasteurisé ou bouilli.
Pour de plus amples renseignements, consultez les sites Internet suivants :
• Institut Pasteur
• Santé publique France
• Organisation mondiale de la Santé
POLLUTION
Des pics de pollution ont été constatés, provenant principalement des brulis opérés dans la région, avec des niveaux avoisinant les 200 µg/m3 pour les particules fines (PM 2,5).