Adopter au Sri Lanka
AVERTISSEMENT : Interdiction des adoptions individuelles
Conformément à la règlementation en vigueur, les adoptions au Sri Lanka doivent être accompagnées par un organisme dûment agréé dans les deux États ou par l’Agence Française de l’Adoption.
La Convention de La Haye du 29 mai 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale est entrée en vigueur dans ce pays le 1er mai 1995.
Avant-propos : Exigences du droit français
I - Exigences du droit local
1 - Le cadre juridique de l’adoption au Sri Lanka
- Convention de La Haye du 29 mai 1993 sur la protection des enfants et la coopération en matière d’adoption internationale ;
- Loi du 01-02-1944 et tous les amendements successifs,
- Le « Children Act » de 1956 et ses amendements de 1964, 1977, 1979, 1992 et plus particulièrement le « Adoption of Children Ordinance n°24 de 1941 » et le « Amendment N°15 de 1992 » (le Chapitre 61 est consacré aux adoptions) ;
- Citizenship Act de 1956 (articles 19 à 21 portant sur la perte de la nationalité).
2 - Qui peut adopter ?
- Seules les personnes mariées peuvent adopter :
- Les époux peuvent adopter conjointement ou séparément ;
- La personne mariée qui adopte seule doit avoir le consentement de son conjoint ;
- Chaque demandeur doit avoir plus de 25 ans et au moins 21 ans de plus que l’adopté (sauf cas d’adoption intrafamiliale, sur appréciation du tribunal) ;
- Les couples sans enfants doivent être mariés depuis au moins 4 ans, sauf stérilité ;
- Pour les couples avec enfants :
- Les couples ayant plus de 2 enfants ne peuvent pas adopter
- Pas de condition de durée de mariage
- L’enfant cadet des adoptants doit avoir au plus 15 ans de différence avec l’adopté ;
- Sont traités en priorité (dans l’ordre) les dossiers présentés par les adoptants suivants :
- les Sri-lankais résidant à Sri Lanka
- les Sri-lankais résidant à l’étranger
- les personnes d’origine sri-lankaise
3 - Quels enfants peuvent être proposés à l’adoption internationale ?
- les enfants de moins de 14 ans, à la charge d’un organisme sous le contrôle des autorités sri-lankaises dont les parents ou représentants légaux ont consenti à l’adoption devant le juge de paix (ce document est appelé "affidavit") ;
- les enfants déclarés judiciairement abandonnés.
Les enfants âgés de plus de 10 ans doivent donner leur consentement à l’adoption.
Depuis 2012, l’Autorité centrale de Sri Lanka ne reçoit de la part des opérateurs français que des dossiers pour des enfants présentant des pathologies.
Toutefois, les autorités sri-lankaises continuent d’examiner les demandes d’adoption intrafamiliales présentées dans le respect des principes édictés par la Convention de La Haye, c’est-à-dire par l’intermédiaire de l’AFA ou d’un OAA.
4 - Qui peut vous accompagner dans votre démarche ?
En application de la Convention de La Haye, tous les dossiers des candidats à l’adoption doivent obligatoirement être transmis à l’Autorité centrale de Sri Lanka par un organisme autorisé et accrédité à Sri Lanka, y compris en cas d’adoption intrafamiliale : l’Agence Française de l’Adoption (AFA) ou un Organisme Autorisé et habilité pour l’Adoption français (OAA) (cf. Contacts utiles).
L’adoption privée est en conséquence strictement interdite à Sri Lanka et aucune demande ne peut être déposée directement auprès d’une institution locale (crèche, orphelinat, autorité centrale…).
Toute adoption qui ne respecterait pas la procédure prévue par cette convention se heurterait à un refus de visa et risquerait de ne pas être reconnue en France.
Avant de faire acte de candidature, il est indispensable de vérifier auprès des services de l’Aide sociale à l’enfance de votre département que l’OAA choisi a compétence pour intervenir dans ce département.
Pour toute information complémentaire concernant les opérateurs de l’adoption internationale, et les frais afférents à l’adoption vous pouvez consulter la rubrique « Organismes agréés pour l’Adoption (OAA) » et le site de l’AFA.
II - Procédure d’adoption
1 - Constitution du dossier en France
Les candidats à l’adoption ayant leur résidence habituelle en France doivent obtenir un agrément en vue d’adoption, délivré par le président du conseil départemental de leur domicile puis se tourner vers l’AFA ou un OAA.
Si le dossier est accepté par l’opérateur, celui-ci établira un « rapport relatif aux requérants » qui sera transmis avec les pièces requises aux autorités de Sri Lanka.
2 - Procédure locale
Sur invitation de l’autorité centrale, le Department of Probation and Child Care Services (D.P.C.C.S), la famille adoptante doit se rendre à Sri Lanka pour un séjour de 5 à 6 semaines. La présence des 2 époux est exigée sauf raison médicale grave ; dans ce cas, une procuration ainsi qu’un certificat médical, légalisés, sont nécessaires.
À leur arrivée, les deux époux doivent se présenter au D.P.C.C.S, munis de leurs passeports et de la lettre de l’autorité centrale. Ils y ont alors une entrevue à l’issue de laquelle les adoptants peuvent être autorisés à voir l’enfant.
Un examen médical de l’enfant peut être demandé s’il y a lieu.
Les adoptants doivent s’assurer les services d’un avocat afin d’engager la procédure d’adoption auprès du tribunal compétent de la région où réside l’enfant.
Il importe de veiller à ce que les accords à la poursuite de la procédure aient été délivrés par l’autorité centrale sri lankaise et par la Mission de l’adoption internationale (MAI) antérieurement au jugement d’adoption.
Les textes sri lankais prévoient que le tribunal peut demander le dépôt d’une somme forfaitaire pour l’éducation d’un orphelin autre que l’adopté, mais cette mesure n’est dans la pratique pas appliquée.
Après le jugement, les copies du procès-verbal sont disponibles sur requête auprès de la cour.
Le procès-verbal sert à enregistrer l’adoption auprès du Service central d’état civil, le Registrar General’s Office (Torrington Square – Colombo 07) qui délivre un certificat d’adoption (à joindre à la demande de passeport déposée auprès du Department of Immigration and Emigration - Passport Section).
L’acte de naissance après adoption relève de la « Central Record Room » ou des « Additional District Registrar » de province.
Les adoptants doivent récupérer les originaux des documents de procédure lors de leur séjour sur place qui seront demandés par la section consulaire de l’Ambassade de France lors de la demande de visa long séjour adoption de l’enfant.
Voir la fiche "Étapes de la procédure locale"
3 - Formalités requises pour permettre la sortie de l’enfant de Sri Lanka
Une fois le jugement définitif, l’autorité centrale de Sri Lanka établit le certificat de conformité qui atteste que la procédure s’est déroulée conformément à ce qui est prévu par la Convention de La Haye.
Ce document, émis pour permettre une reconnaissance de plein droit de la décision dans tous les États parties à la CLH, facilite les démarches administratives en France.
Les autorités de Sri Lanka compétentes délivrent un passeport à l’enfant (Department of Immigration and Emigration - Passport Section, voir plus haut).
Il appartient ensuite aux adoptants de solliciter des autorités consulaires françaises la délivrance d’un visa long séjour adoption (VLSA) afin de pouvoir entrer en France.
Le VLSA n’est accordé que sur avis conforme de la Mission de l’adoption internationale
Obtention du visa de l’enfant adopté : documents nécessaires
Le délai légal de réponse est de 2 mois, mais la MAI s’efforce de traiter les demandes dans les meilleurs délais une fois le dossier complet.
Les adoptants sont tenus de venir chercher personnellement l’enfant.
III - Après l’arrivée de l’enfant en France
1- Suivi de l’enfant
L’article L 225-18 du CASF prévoit : « Le mineur placé en vue de l’adoption ou adopté par l’effet d’une décision étrangère qui n’est pas l’enfant du conjoint, du partenaire lié par un pacte civil de solidarité ou du concubin de l’adoptant et les adoptants bénéficient d’un accompagnement par l’organisme mentionné à l’article L. 225-11 ou, à défaut, par le service de l’aide sociale à l’enfance, à compter de l’arrivée du mineur au foyer de l’adoptant et pendant une durée d’un an.
L’accompagnement prévu au présent article est prolongé si les adoptants en font la demande ou s’ils s’y sont engagés envers l’État d’origine de l’enfant. Dans ce dernier cas, il s’effectue selon le calendrier déterminé au moment de l’engagement. »
En l’espèce, les autorités sri-lankaises exigent les envois suivants :
- avant la transcription du jugement d’adoption au service central d’état civil à Nantes, un rapport de suivi sur l’évolution de l’enfant tous les 3 mois,
- après la transcription, un rapport semestriel (comportant des photos de l’enfant) durant 3 ans puis un rapport annuel jusqu’au dixième anniversaire de l’enfant.
Ces rapports doivent être établis par les parents, avec l’aide de l’OAA ou de l’AFA, légalisés au ministère français des Affaires étrangères et sur-légalisés par l’Ambassade de Sri Lanka à Paris. Le rapport français ainsi que sa traduction officielle en anglais, accompagnés de photos, sont ensuite adressés par l’opérateur au Probation Office de Sri Lanka qui les adresse au Tribunal local de Mount Lavinia.
Il est impératif de se conformer à cette exigence afin de ne pas nuire aux autres candidats dont la procédure d’adoption est en cours. En effet, en cas de non-respect de cette obligation, les autorités du pays d’origine peuvent décider de suspendre les dossiers des candidats résidant en France.
Il est recommandé aux adoptants de conserver les copies des rapports de suivi réalisés (et de leur traduction), ainsi que des cachets ou justificatifs attestant de leur bonne réception par les autorités concernées du pays d’adoption.
2- Effets de la décision d’adoption en France
Les décisions étrangères prononçant l’adoption sont reconnues de plein droit en France, tant que leur régularité internationale n’est pas contestée.
La décision prononcée par les autorités de Sri Lanka est une décision judiciaire assimilable à une adoption plénière en droit français (qui entraîne une rupture complète du lien de filiation d’origine, la filiation adoptive s’y substituant).
Les adoptants sont invités à transmettre le dossier d’adoption de l’enfant, aux fins de transcription, au Procureur de la République du Tribunal judiciaire de Nantes.
Dès la transcription de la décision d’adoption, l’enfant adopté acquiert automatiquement la nationalité française.
Voir la fiche "Les effets des décisions étrangères en France".
3 - Nationalité de l’enfant adopté
En cas d’adoption plénière, l’enfant acquiert de plein droit la nationalité française dès lors que l’un des adoptants était français à la date de sa naissance.
L’enfant perd la nationalité sri-lankaise dès qu’il acquiert la nationalité française
Voir la fiche "La nationalité de l’enfant adopté".
IV - Accès aux origines
L’adopté majeur, ou l’adopté mineur par l’intermédiaire de ses parents adoptifs ou de son représentant légal, peut demander à consulter son dossier à la Mission de l’Adoption Internationale (MAI),
soit par courriel courrier.fae-mai chez diplomatie.gouv.fr
soit par courrier à l’adresse suivante : 57, bd des Invalides, 75007 PARIS
soit par l’intermédiaire du service adoption de son Conseil départemental de résidence.
La MAI transmettra alors le dossier demandé au service adoption de son Conseil départemental, auprès duquel il pourra le consulter.
Pour les Français, comme pour les autres Européens nés au Sri Lanka qui sont désireux d’y entamer la recherche de leurs parents de naissance, le « Department of Probation and Child Care Services » (DPCCS) a demandé à être le seul et unique point d’entrée pour le traitement de toute demande.
Les personnes adoptées peuvent envoyer leur demande, assortie de tous documents utiles, à la Mission de l’Adoption Internationale qui la transmettra à l’autorité centrale sri-lankaise (DPCCS) avec une lettre d’accompagnement.
V - Contacts utiles
1 - L’intermédiaire autorisé pour l’adoption à Sri Lanka : L’Agence Française pour l’Adoption
2 - Fiche Conseils aux Voyageurs
Mise à jour : Avril 2024