Journée d’échanges et de partage d’informations (13.11.2012)

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Le 13 novembre 2012, le Service de l’Adoption Internationale (SAI) a organisé, pour la troisième année consécutive, une journée d’échanges et de partage d’informations sur le thème : « L’arrivée de l’enfant en France : La fin du processus d’adoption ? »

Cette rencontre a réuni plus de 250 personnes représentant 81 départements (dont le département de la Guyane), l’Agence Française de l’Adoption, 24 Organismes Agréés pour l’Adoption (OAA), 6 Consultations d’Orientation et de Conseils en Adoption (COCA) et 8 associations de parents adoptifs ou d’enfants ayant été adoptés, ces dernières ayant été conviées pour la première fois à participer à cette journée. En outre, Monsieur Serge MECHIN, conseiller général du Cher était également présent.

Cette journée a été ouverte par Madame Hélène CONWAY-MOURET, Ministre déléguée auprès du Ministre des Affaires étrangères, chargée des Français de l’étranger et s’est déroulée en présence et avec la participation de Madame Florence LIANOS, Sous-directrice de l’enfance et de la famille à la Direction Générale de la Cohésion Sociale au Ministère de la Famille, de Monsieur Laurent FICHOT, Procureur adjoint auprès du Tribunal de Grande Instance de Nantes, de Madame Daniela BACCHETTA, Directrice de l’Autorité Centrale italienne en matière d’adoption internationale, de Mesdames Cécile FEVRIER, Présidente de l’association « La Voix des adoptés », et Hélène CHARBONNIER, Présidente de l’association « Racines coréennes », toutes deux représentantes du Conseil National des Adoptés et du Docteur Nicole GUEDENEY, pédopsychiatre spécialisée dans la question des troubles de l’attachement.

Après une présentation de l’évolution et l’actualité de l’adoption internationale en France en 2012 par Monsieur Thierry FRAYSSE (à lire), Ambassadeur en charge de l’adoption internationale, un débat d’une grande richesse s’est engagé sur l’évolution actuelle de l’adoption internationale marquée par une accentuation des exigences des pays d’origine en matière de préparation des familles candidates (notamment en Russie) et du suivi des enfants. Les participants ont souligné la pertinence d’une telle préparation au regard du nouveau profil des enfants adoptables (enfants à besoins spécifiques) tout en regrettant que les enfants eux-mêmes n’en bénéficient pas.

Dans la suite de la matinée, il a été question de la reconnaissance de la décision étrangère d’adoption en France avec une intervention juridique de Monsieur Laurent FICHOT (à lire) sur le sujet complétée par la présentation d’un cas-type d’« échec à l’adoption » par le Conseil Général de Vendée. Les échanges avec les participants qui ont suivi ont notamment évoqué les difficultés de gestion auxquelles sont confrontés les Conseils Généraux à la suite de décisions de placements dans des foyers de l’enfance s’agissant d’enfants adoptés dans le cadre international suite à un « échec de l’adoption ».

L’après-midi a été consacrée à la prise en charge de l’enfant adopté. A cette occasion, Madame BACCHETTA a exposé l’organisation de la prise en charge de l’enfant adopté mise en place en Italie. Mesdames Cécile FEVRIER (à lire) et CHARBONNIER ont, ensuite, exposé le point de vue des adoptés sur les conditions à réunir pour réussir une adoption : préparation le plus en amont possible des enfants, respect de l’origine culturelle des enfants et de leur volonté ou non d’accéder à leurs origines ultérieurement. Enfin, le Docteur Nicole GUEDENEY (à lire) a analysé la notion d’attachement, exposé les troubles qu’il peut engendrer et les difficultés à les surmonter auxquels sont particulièrement confrontés les enfants adoptés tardivement.

Cette journée s’est conclue par des échanges sur l’opportunité de maintenir ou non des démarches d’adoption individuelle en France et sur la comparaison en matière de pratique entre la France et l’Italie. Un échange a également eu lieu sur le bien-fondé de l’accès aux origines et sur la procédure la plus pertinente à mettre en place pour permettre aux enfants adoptés d’avoir accès à leur dossier d’adoption. Enfin, Médecins du Monde a exprimé le souhait que s’engage une réflexion globale sur les catégories juridiques de l’adoption en France en suggérant la création d’un statut intermédiaire entre l’adoption simple et plénière.