Présentation du Guatémala

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Présentation du pays

GUATÉMALA {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République du Guatemala
Nature du régime : République unitaire dotée d’un régime de type présidentiel
Chef de l’Etat : M. Bernardo Arévalo (depuis le 14 janvier 2024)

Données géographiques

Superficie : 108 890 km2
Capitale : Ciudad de Guatemala
Villes principales : Mixco, Villa Nueva, Quetzaltenango, Escuintla, Antigua
Langue officielle : espagnol
Langues courantes : espagnol et 23 langues autochtones (quiché, mam, cakchiquel, etc.)
Monnaie : Quetzal
Fête nationale : 15 septembre

Données démographiques

Données démographiques :
Population (Banque mondiale 2022) : 17, 358 millions d’habitants
Densité : 158 habitants/km2
Croissance démographique (Banque mondiale 2022) : 1,4 %
Espérance de vie (PNUD 2021) : 69,2 ans
Taux d’alphabétisation (Banque mondiale 2021) : 83 %
Religions : catholiques (47 %), protestants évangélistes (40 %)
Indice de développement humain (PNUD 2021) : 0,627 (rang : 135)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le 20 août 2023, les Guatémaltèques ont élu Bernardo Arévalo (mouvement Semilla, centre-gauche) en tant que 52ème Président de la République du Guatemala. Ce dernier a remporté le second tour de l’élection présidentielle avec 61 % des suffrages, devant Sandra Torres (Union nationale de l’espérance - UNE, centre-droit).

Les élections législatives ont débouché sur un parlement fragmenté, où 16 partis se partagent 160 sièges. En dépit d’une forte progression, le parti du président élu ne dispose que de 23 sièges, ce qui en fait la troisième force représentée au Congrès.

Bernardo Arévalo a été investi le 14 janvier 2024, à l’issue d’un processus de transition marqué par une forte judiciarisation, matérialisée par des poursuites du parquet contre le nouveau président, certains élus de son parti et plusieurs magistrats du Tribunal Suprême Electoral, institution chargée de l’organisation et du contrôle des élections. Bernardo Arévalo assurera un mandat de quatre ans non renouvelable, comme le prévoit la Constitution. Ses priorités sont le renforcement des institutions démocratiques et la lutte contre la corruption, ainsi que l’amélioration de l’accès à l’éducation, aux services de santé et l’investissement dans de grands projets d’infrastructures.

Durant sa campagne, Bernardo Arévalo avait fortement critiqué le mandat de son prédécesseur, Alejandro Giammattei (parti Vamos, droite), marqué par l’ouverture de procès à l’encontre de juges, procureurs et avocats engagés dans des enquêtes anti-corruption. L’expulsion en 2019 de la Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG), décidée par Jimmy Morales (2016-2020), avait été confirmée par Alejandro Giammattei (2020-2024). Ces dernières années, le Guatemala a également été confronté à des mouvements sociaux liés à des conflits terriens, en particulier dans le cadre de projets miniers contestés, provoquant des heurts avec les populations locales. La gestion de la réponse à la pandémie de Covid-19 a fait l’objet de critiques et d’accusation de corruption visant des membres du précédent gouvernement. La pauvreté et la violence endémique demeurent des problématiques importantes.

Politique étrangère

La politique extérieure du Guatemala est marquée par le poids de ses relations historiques avec les États-Unis, avec lesquels il entretient une relation dense, et où vivent près de trois millions d’émigrés guatémaltèques. Les transferts directs de la diaspora ont atteint 18 Mds USD en 2022, soit 14,6% du PIB guatémaltèque. Lors du mandat de Donald Trump, la politique étrangère guatémaltèque s’est rapprochée des priorités de Washington : rupture des relations diplomatiques avec Caracas, transfert de son ambassade à Jérusalem, désignation du Hezbollah comme organisation terroriste, signature d’un accord de pays tiers sûr visant à contenir l’émigration vers les États-Unis. Si l’arrivée de l’administration Biden s’est traduite par un renforcement de la coopération en matière migratoire, un accent nouveau a été mis sur la lutte contre la corruption, via l’adoption de sanctions individuelles contre des personnalités politiques et des magistrats, dont l’ancien Président Alejandro Giammattei et la Procureure générale Consuelo Porras, et la suspension de la coopération judiciaire. Le Guatemala n’a pas été convié au Sommet des Démocraties organisé par le président Biden en décembre 2021 et Alejandro Giammattei ne s’est pas rendu au Sommet des Amériques de juin 2022. Les Etats-Unis ont manifesté un soutien appuyé au Président Arévalo.

Le Guatemala entretient des relations diplomatiques avec Taïwan, où Alejandro Giammattei s’est rendu en avril 2023, quelques semaines après la visite officielle de son homologue taiwanaise à Guatemala.

Le Guatemala a condamné l’invasion russe de l’Ukraine dans les enceintes internationales. Alejandro Giammattei s’est rendu à Kiev en juillet 2022. Il est le seul chef d’État d’Amérique latine à l’avoir fait.
Le Guatemala entretient des liens étroits avec Israël, à qui il a manifesté son soutien suite aux attaques du Hamas le 7 octobre 2023. Il a réinstallé son ambassade à Jérusalem en 2017.

Au niveau régional, le Guatemala est membre du Système d’intégration centraméricain (SICA), de l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC), de la Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes (CELAC) et de l’Organisation des États américains (OEA). Il entretient un contentieux territorial avec son voisin, le Belize. Le principe de la saisine de la Cour Internationale de Justice (CIJ) a été validé dans les deux pays par référendum, au Guatemala en avril 2018 et au Belize en mai 2019. Le Guatemala a présenté son mémoire en revendication en 2020 et le Belize a déposé le sien en juin 2022. La CIJ n’a pas encore rendu sa décision.

Important bailleur d’aide au développement du Guatemala (141 MEUR d’aide budgétée entre 2021 et 2024), l’Union européenne soutient le processus d’intégration centraméricain, dont le renforcement était un des objectifs de l’accord d’association bi-régional signé et ratifié en 2012 par le Congrès guatémaltèque. L’UE et le Guatemala ont signé un protocole d’accord pour l’ouverture d’un mécanisme de consultations politiques, en marge de la visite à Bruxelles de Bernardo Arévalo, en février 2024.

Le G13, regroupant l’Allemagne, le Canada, l’Espagne, les États-Unis, le Royaume Uni, l’Italie, la Suisse, la Suède, la France, l’UE, l’OEA, la BID, le FMI, la Banque mondiale et l’ONU, est un espace de dialogue politique entre les principaux bailleurs internationaux et les autorités guatémaltèques.

Situation économique

PIB (Banque mondiale, 2022) : 95 Mds $
PIB par habitant (2022) : 5 473 $
Transferts d’argent des migrants (2022) : 14,6 % du PIB
Taux de croissance (Banque mondiale, 2022) : 4,1 %
Taux de chômage (Banque mondiale, 2022) : 2,6 %
Taux d’inflation (Banque mondiale, 2022) : 6,9 %
Dette publique (DG Trésor, 2022) : 29 % du PIB
Déficit public (DG Trésor, 2022) : 1,7 % du PIB
Solde commercial (Banque mondiale, 2021) : -12,07 Mds USD
Principaux clients (Coface, 2023) : États-Unis (32 %), El Salvador (13 %), Honduras (10 %), UE (9 %)
Principaux fournisseurs (Coface, 2023) : États-Unis (35 %), Chine (14 %), Mexique (11 %), UE (7 %)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (Banque mondiale 2019) :

  • agriculture : 9,4 %
  • industrie : 21,9 %
  • services : 68,7 %

Exportations de la France vers le Guatemala : 73 M€ en 2022 (+25%)
Importations françaises depuis le Guatemala : 64 M€ en 2022 (+30%)
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/GT

Pays le plus peuplé d’Amérique centrale (17, 358 millions d’habitants, soit 1/3 de la population de la région), le Guatemala en est aussi la première économie. Après une chute du PIB contenue en 2020 en raison de la pandémie (-1,8%), le pays a renoué avec un taux de croissance positif de 8% en 2021 et 4,1% en 2022. Cette résilience s’explique notamment par l’augmentation des envois de fonds des migrants et la reprise économique aux Etats-Unis. Parallèlement, les exportations de biens et de services ont démontré une résilience remarquable tout au long de la crise (-0,1% g.a de janvier à octobre 2021). Les principaux secteurs exportateurs du Guatemala (notamment les matières premières, les produits chimiques et le textile) n’ont été que peu affectés par la baisse de la demande globale et par les mesures de restriction de l’activité. Le secteur informel représentait 71% de l’emploi total en 2022.

Le pays reste confronté à de fortes inégalités. Le taux de pauvreté (6,85 USD par jour) a atteint 59% de la population en 2020. Les inégalités se sont creusées selon l’indice de Gini (0,541 contre 0,489 pré-crise) et le taux de malnutrition des enfants de moins de cinq ans a atteint 47%, soit l’un des dix plus élevés au monde. Les contrastes ne sont pas seulement économiques et sociaux, mais également ethniques et territoriaux : les indices de pauvreté les plus élevés du pays coïncident avec les départements fortement peuplés par les communautés indigènes, qui représentent 60% de la population guatémaltèque. L’éducation est également un des défis majeurs auxquels le Guatemala est confronté, avec une durée moyenne de scolarisation de 6 ans, soit le deuxième niveau le plus bas de la région Amérique latine et Caraïbes (après Haïti). Un décrochage scolaire important est observé entre le primaire et le secondaire. Le taux de couverture de l’enseignement secondaire est de seulement 62,4 % en zone urbaine et de 33,7 % en zone rurale.

Le Guatemala pratique une rigoureuse orthodoxie budgétaire, avec un niveau de dette publique à 29 % du PIB et un déficit budgétaire de 1,7 % du PIB en 2022.
La charge fiscale du pays, estimée à 12,1% du PIB en 2022, est largement inférieure à la moyenne des pays d’Amérique latine (21,7 % du PIB).

Mise à jour : 02.05.24

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