Présentation du Turkménistan

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Données générales

TURKMÉNISTAN {JPEG}

Nom officiel : Turkménistan
Nature du régime : régime présidentiel autoritaire
Président du Turkménistan, président du cabinet des ministres : Serdar Berdymouhamedov depuis le 19 mars 2022
Leader national à vie, président du Conseil du peuple (Halk Maslahaty, assemblée non-élue d’environ 2800 notables du régime) : Gourbangouly Berdymouhamedov
Monnaie : le nouveau manat (depuis 2009) 1€ = 3,82 manats turkmènes en août 2023. Le taux de change officiel est de 3,5 MNT pour un dollar des États-Unis.
Langue officielle : turkmène
Langues usitées : turkmène, russe
Fête nationale : 27 septembre, fête de l’Indépendance

Données géographiques

Superficie : 488 100 km²
Capitale : Achgabat
Villes principales : Mary, Türkmenabat, Turkmenbachi, Dachoguz

Données démographiques

Population : 7 057 841 personnes selon le recensement de décembre 2022
Densité : 13 habitants /km2 (Banque Mondiale)
Croissance démographique : 0,95 (CIA Factbook)
Espérance de vie : 69 ans (Banque mondiale, 2021)
Taux d’alphabétisation : supérieur à 99% (Unesco, 2014)
Religions : islam sunnite, orthodoxie
Indice de développement humain : 0,741 (PNUD, 2021).

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le Turkménistan est dirigé depuis 2022 par Serdar Berdymouhamedov (42 ans), qui a succédé à son père, Gourbangouly Berdymouhamedov. Ce dernier, qui fut brièvement président d’un éphémère sénat en 2021 et 2022, occupe désormais la fonction de leader national, et de président à vie du nouveau Halk Maslahaty, organe non-élu formé de 2 800 notables du régime, placé au-dessus de toutes les autres institutions. Désigné l’« Arkadag » (la montagne, le protecteur) selon la terminologie officielle, le leader national détient tous les pouvoirs, aussi bien dans la conduite de l’État qu’en politique étrangère, instaurant ainsi une véritable dyarchie familiale à la tête de l’Etat turkmène.

Le Turkménistan est le seul pays au monde qui n’a pas fait état de cas de COVID-19 auprès de l’OMS. La crise sanitaire a conduit à un isolement absolu le pays qui a suspendu pendant près de trois ans la quasi-totalité de ses liaisons aériennes. Sa réouverture depuis 2023 s’est accompagnée de mesures restrictives (restriction des possibilités d’étudier à l’étranger, fin du régime de voyage sans visa vers la Turquie).

La situation en matière de droits humains est très dégradée. Le rapport du Comité des droits de l’Homme des Nations unies pointe dans son rapport périodique de mars 2023 de nombreux cas de détention arbitraires ainsi que des allégations de torture et de disparitions forcées. 20% seulement de la population dispose d’un accès à Internet (Banque mondiale 2017), et le gouvernement a annoncé en 2022 vouloir développer son propre réseau numérique national.

Politique étrangère

Le Turkménistan a fait des Nations unies son unique partenaire stratégique et place toute la politique étrangère sous la notion de « neutralité perpétuelle » reconnue le 12 décembre 1995 par l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU) et renouvelée en 2012. Achgabat accueille des représentations de plusieurs agences onusiennes ainsi que le siège du Centre régional des Nations unies pour la diplomatie préventive en Asie Centrale (UNCRRA), et a proposé d’accueillir de nouvelles organisations dédiées à la préservation de l’environnement et des ressources en eau en Asie centrale.

Au plan régional, le pays est membre de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE). Il est associé à la Communauté des états indépendants (CEI), mais n’adhère pas à l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS), à l’Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), ni au Conseil des Etats turciques. Il est toutefois membre depuis sa création de l’organisation de coopération culturelle liée à ce dernier, TURKSOY.
L’Union européenne dispose d’une délégation à Achgabat.

Le Turkménistan est resté neutre face à la guerre d’agression menée par la Russie contre l’Ukraine, mais il en subit les conséquences géopolitiques et géo-économiques. Le retour au pouvoir des Talibans en Afghanistan pourrait menacer son accès aux ressources en eau, et suscite des inquiétudes sécuritaires.

Situation économique

Le PIB turkmène est estimé à 53,1 Mds USD en 2021 (+4,5% par rapport à 2020), selon les données du Fonds Monétaire International (FMI), faisant du Turkménistan la troisième économie d’Asie centrale après le Kazakhstan et l’Ouzbékistan.

Le Turkménistan dispose des 4èmes réserves prouvées de gaz au monde derrière l’Iran, la Russie et le Qatar. Cette place prépondérante des hydrocarbures (60 % des exportations, 33 % pour le seul gaz, en 2021) se double d’une dépendance à l’égard de la Chine, qui reçoit dorénavant près de 70% de ses exportations de gaz à des prix inférieurs aux cours mondiaux.

Après une période de ralentissement depuis 2017, due à la forte baisse des revenus gaziers puis à la crise sanitaire, l’économie turkmène connaît une relance grâce à l’augmentation des exportations de gaz. Le régime s’efforce de l’amplifier en trouvant de nouveaux débouchés pour le gaz, projet ancien toujours entravé par l’enclavement, la prédominance de l’acheteur chinois et l’influence russe : reprise des livraisons de gaz à l’Iran, espoir de voir se concrétiser le projet de gazoduc TAPI (Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde). Il souhaite toujours être reconnu par l’Union européenne comme fournisseur de gaz, via la mer Caspienne et l’Azerbaïdjan. En matière de logistique, il est à la croisée des projets russes Nord-Sud et du corridor Est-Ouest médian entre la Chine, l’Asie centrale et l’Europe, mais souffre de sa faible connectivité régionale et du manque d’investissements.

Pour réduire sa dépendance envers les hydrocarbures et le coton, le Turkménistan s’efforce aujourd’hui de diversifier son économie (industrie pétrochimique, phosphates).

Le climat des affaires est défavorable (note E selon la Coface) et aucune réforme n’a été menée permettant le développement d’un modèle d’économie concurrentielle et de développer les échanges internationaux (le manat turkmène reste par exemple non convertible). Cependant le Turkménistan a déposé en 2021 une demande d’adhésion à l’OMC.

Mise à jour :30.08.23

Informations complémentaires