Présentation du Koweït
Données générales

Présentation du pays
Nom officiel : État du Koweït
Nature du régime : Monarchie parlementaire
Chef de l’État : Son Altesse Cheikh Mechal Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah (depuis le 16 décembre 2023)
Prince héritier : Cheikh Sabah Al-Khaled Al-Hamad Al-Sabah (depuis le 1er juin 2024)
Données géographiques
Superficie : 17 818 km²
Capitale : Koweït (Kuwait-City)
Villes principales : Kuwait-City (4.2M d’habitants en 2022, Banque Mondiale), Jahra, Ahmadi
Langue officielle : arabe
Monnaie : dinar koweitien (1KD = 2,78 euros en septembre 2025)
Fête nationale : 25 et 26 février (indépendance acquise en 1961 et libération)
Données démographiques
Population (2024) : 4.9 millions d’habitants (dont 1,6 million de nationaux, 1 million d’Indiens et 644 000 Egyptiens)
Densité : 276 habitants/km²
Croissance démographique (2023) : 2,5 % (Banque mondiale)
Espérance de vie (2023) : 83 ans (Banque mondiale)
Taux d’alphabétisation (2023) : 96,5 % (pour les Koweïtiens à partir 15 ans)
Religions : musulmans (74,4% dont 2/3 de sunnites et 1/3 de chiites), chrétiens (16,4%), autres et non spécifiés (9,2%).
Indice de développement humain : 0,852 (52ème rang mondial en 2024)
Eléments d’actualité
Politique intérieure
Le Koweït est longtemps apparu comme une exception dans la région, seule monarchie constitutionnelle, avec une culture du débat démocratique très ancrée et des institutions garanties par une constitution inchangée depuis l’indépendance du pays en 1961.
Jusqu’à la suspension du Parlement par décret émiral le 10 mai 2024, le pouvoir politique reposait sur un équilibre constitutionnel réparti entre la famille régnante Al-Sabah (pouvoir exécutif) et le parlement (pouvoir législatif). Toutefois, les blocages politiques suscités par l’opposition parlementaire, et l’instabilité ministérielle des dernières années (10 gouvernements en quatre ans) ont conduit l’Émir à suspendre le parlement pour une durée de quatre ans et à annoncer une réforme de la Constitution.
Dans ce contexte, le système politique du Koweït est dominé par la figure de l’Emir, le Cheikh Mechal al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, qui a le dernier mot sur les décisions centrales du pays. Il a succédé à son demi-frère, l’Emir Cheikh Nawaf al-Ahmad al-Jaber al-Sabah, décédé le 16 décembre 2023. Selon la Constitution, l’Émir désigne son Prince héritier parmi les descendants de Moubarak Le Grand, ayant régné de 1896 à 1915, et considéré comme le père fondateur du Koweït moderne. Un décret émiral du 1er juin 2024 a désigné comme Prince héritier le Cheikh Sabah Al-Khaled Al-Hamad Al-Sabah, ancien Premier ministre (2019-2022) et ministre des Affaires étrangères (2011-2019).
Nommé le 12 avril 2024, le gouvernement actuel du Koweït est dirigé par Cheikh Ahmad Abdullah Al-Sabah. Ce gouvernement a l’ambition de procéder à d’importantes réformes structurelles, visant la modernisation des infrastructures et la diversification d’une économie encore largement dépendante au secteur pétrolier.
La société koweïtienne se distingue par sa diversité avec 1/3 de nationaux pour 2/3 de ressortissants étrangers. Environ 60 % des familles koweïtiennes sont d’origine bédouines et environ 30 % de la population est de confession chiite. Les femmes occupent des postes à responsabilité dans le secteur public (3 ministres sont des femmes, plusieurs présidentes de grands établissements et agences publiques) et dans le secteur privé (dont le secteur pétrolier, l’ingénierie et le secteur financier). Les femmes sont, en outre, majoritaires dans la plupart des filières d’enseignement supérieur. En 2024, le gouvernement a engagé une importante politique de déchéance de nationalité (plus de 60 000 retraits).
Politique étrangère
Le Koweït revendique une place singulière dans le paysage régional, en retrait ces dernières années du fait de la crise institutionnelle. Le pays a fait le choix, depuis le traumatisme de l’invasion irakienne (1990), d’une politique de bon voisinage, de modération et de médiation dans un contexte régional troublé.
Le Conseil de coopération des Etats arabes du Golfe (CCEAG) constitue le premier cercle de la politique extérieure koweïtienne. Cette organisation régionale est composée de l’Arabie saoudite, de Bahreïn, des Emirats arabes unis, du Koweït, d’Oman et du Qatar. Le Koweït a assuré une médiation durant la crise entre le Qatar d’une part, et l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis, Bahreïn et l’Égypte d’autre part (2017-2021) en jouant un rôle dans leur réconciliation lors des accords d’Al-Ula, le 5 janvier 2021. La politique étrangère du Koweït est de plus en plus alignée sur le cadre fixé par le CCEAG et Riyad. Le Koweït exerce en 2025 la présidence du CCEAG depuis le sommet du 1er décembre 2024 qui s’est tenu à Kuwait City.
Avec l’Arabie saoudite, les relations sont denses et proches : le nouvel Émir a effectué son premier déplacement officiel à l’étranger dans le Royaume, le 31 janvier 2024. La relation entre l’Irak et le Koweït est cordiale depuis la fin de la guerre du Golfe (invasion du Koweït par l’Irak) de 1990, mais marquée par des épisodes de tensions sur la délimitation de la frontière maritime. Ce dossier fait l’objet de tentatives de médiation de la part des autres Etats du CCEAG, en particulier de l’Arabie Saoudite.
Le Koweït et l’Iran entretiennent des liens historiques. Le Koweït accueille une importante population chiite (30% environ de la population), intégrée politiquement et économiquement. Le Koweït a salué la reprise des relations diplomatiques entre l’Arabie Saoudite et l’Iran.
Le Koweït met en avant son attachement au multilatéralisme et fait le choix de l’action humanitaire sur les grands sujets régionaux (Syrie, Yémen, Palestine, Afrique). Au Conseil de sécurité des Nations unies, en qualité de membre non-permanent (biennum 2018-2020), l’émirat a joué un rôle actif, fort de sa tradition de médiation et de son expertise régionale. La politique d’aide humanitaire a également valu à l’Emir de recevoir le titre honorifique de « leader humanitaire mondial » du Secrétaire général des Nations unies.
Les Etats-Unis, appuyés par le Royaume-Uni, demeurent la clé de voûte du système de sécurité du Koweït. Plus de 13 000 soldats américains sont présents sur son sol, positionnés sur six bases militaires (Ali Al Salem, Ahmad al-Jaber, Arifjan, Buehring, Patriot et Spearhead). Le Koweït veille cependant à diversifier ses partenariats, notamment avec les autres membres permanents du Conseil de sécurité des Nations Unies et les puissances émergentes, notamment la Chine. Toutefois, dans un contexte d’extrême sensibilité de la population koweïtienne à l’égard de la situation humanitaire à Gaza et de sa perception négative des positions occidentales sur le conflit au Proche-Orient, le sentiment anti-américain a progressé, ces derniers mois, se traduisant notamment par des actions de boycott visant plusieurs entreprises américaines.
Dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine, le Koweït a pris clairement position en faveur du soutien à l’Ukraine, à titre bilatéral comme dans les enceintes multilatérales. Le Koweït est le seul pays arabe à avoir coparrainé le projet de résolution du Conseil de sécurité des Nations unies condamnant l’invasion russe du 27 février 2022. Les autorités koweïtiennes se sont par ailleurs impliquées sur le plan humanitaire, notamment en débloquant deux millions de dollars d’aide d’urgence à l’Ukraine et en envoyant 40 tonnes de produits de première nécessité à destination des Ukrainiens.
Situation économique
PIB (2024) : 160 Md USD (FMI), 59ème économie mondiale.
PIB par habitant (2024) : 31 753 USD par habitant (FMI), 39ème rang mondial.
Taux de croissance : - 2,6% en 2024 (prévisions FMI +2,6% pour 2025).
Inflation annuelle : 2,4% en 2025
Taux de chômage (au sens du BIT) (2024) : 2,1% (Banque mondiale)
Principaux clients (2020) : Chine (25% des exportations koweïtiennes), Inde (14,2%), Corée du Sud (12,4%), Japon (11,7%), Taïwan (7,3%) et Vietnam (6%)
Principaux fournisseurs (2020) : Chine (17,8% de part de marché), États-Unis (8,7%), Emirats arabes unis (8,4%), Japon (6%), Arabie saoudite (5.9%), Inde (4,9%)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (2023) :
- agriculture et pêche : 0,4 %
- industrie : 41,6 %
- services : 58 %
Exportations françaises vers le Koweït (2023) : 804 millions EUR
Importations françaises depuis le Koweït (2023) : 2,09 milliards EUR
L’économie koweïtienne est dépendante du secteur des hydrocarbures, qui représentait en 2023 plus de 35% de son PIB, 92% de ses exportations (77,8 Md USD) et 93% des recettes de l’État. Depuis les années 1950, la rente pétrolière a permis d’accumuler d’importantes ressources financières au travers du fonds souverain Kuwait Investment Authority (850 Md USD d’actifs détenus), en partie mobilisées pour financer les déficits budgétaires cumulés depuis 2014.
Après avoir été fortement affectée par le contexte pandémique, l’activité économique koweïtienne, portée par le redressement des cours du brut, a enregistré en 2022 une performance exceptionnelle à +8,2%, (troisième plus forte croissance de la région derrière l’Irak et l’Arabie saoudite). Toutefois, la croissance koweïtienne s’est contractée de de 2,6% selon le FMI avant de repartir en 2025 (+2,6% selon le FMI). Membre de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP), le Koweït est le 10ème exportateur de pétrole mondial. L’augmentation des cours du pétrole en 2022 en raison de la guerre en Ukraine a eu un effet bénéfique sur l’économie koweïtienne. Après un important excédent budgétaire en 2022/23 (11,8% d’excédent), le FMI estime à 4,3% le déficit budgétaire pour l’année fiscale 2023/24.
Le modèle économique koweïtien qui s’appuie sur un État providence fort connaît plusieurs défis : croissance démographique (environ 15 000 jeunes Koweïtiens arrivent sur le marché du travail chaque année, chômage des jeunes à 15%) ; poids et coût de l’État en hausse (en raison notamment des salaires des 380 000 fonctionnaires et des subventions diverses, en particulier l’énergie et l’eau), et faiblesse relative du secteur privé dans le pays.
Le pays a présenté en 2017 un programme de diversification économique labellisé « New Kuwait 2035 », qui a pour ambition de transformer le pays en nouveau centre régional commercial, financier et touristique. Ce plan prévoit des investissements estimés à 120% du PIB dans les secteurs des hydrocarbures, des infrastructures urbaines et maritimes, des transports, de la communication, de l’électricité et de l’environnement ainsi que le développement d’un espace disposant d’une certaine autonomie à la frontière avec l’Irak et l’Iran. Dans ce cadre, et étant signataire de l’Accord de Paris en 2015, le Koweït s’est engagé à diversifier ses sources d’énergie. Une politique de koweïtisation du secteur privé a par ailleurs été mise en place par le gouvernement.
Mise à jour : 30.09.25
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
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