Présentation de Haïti
Présentation du pays

Données générales
Nom officiel : République d’Haïti
Nature du régime : République de type présidentiel
Chef de l’Etat : Laurent SAINT-CYR occupe depuis le 7 août 2025 la présidence tournante du Conseil présidentiel de transition mis en place par l’accord du 3 avril 2024 pour une transition pacifique et ordonnée
Chef du Gouvernement : Alix Didier FILS-AIME
Données géographiques
Superficie : 27 560 km2 (Banque mondiale)
Capitale : Port-au-Prince
Villes principales : Cap-Haïtien, Gonaïves, Saint-Marc, Les Cayes, Hinche, Jacmel, Jérémie
Langue (s) officielle (s) : le créole (langue parlée par la majorité de la population) et le français (langue d’apprentissage scolaire)
Langue(s) courante(s) : le créole
Monnaie : la gourde haïtienne (HTG)
Fêtes nationales : le 1er janvier (Fête de l’Indépendance Nationale), le 2 janvier (Jour des Aïeux), le 1er mai (Fête de l’Agriculture et du Travail), le 18 mai (Fête du Drapeau et de l’Université) et le 18 novembre (Jour des Forces Armées, commémoration de la Bataille de Vertières).
Données démographiques
Population : 11 772 557 habitants (Banque mondiale, 2024)
Densité : 422 habitants/ km² (Banque mondiale, 2023)
Croissance démographique : 1,2 % (Banque mondiale, 2024)
Espérance de vie : 65 ans (Banque mondiale, 2023)
Taux d’alphabétisation : 53,16 % (UNESCO, 2021)
Religion (s) : 55 % catholiques, plus de 40 % protestants, mais la proportion est désormais inverse dans les grandes villes ; la pratique du vaudou reste dominante
Indice de développement humain : 0,552 - 158e rang sur 193 pays (source PNUD rapport 2023-2024)
Éléments d’actualité
Politique intérieure
Haïti fait face à une crise multidimensionnelle aggravée depuis l’assassinat du Président Jovenel MOÏSE, en juillet 2021, et la démission du Premier ministre, Ariel HENRY, sous la pression des gangs et de la communauté internationale, en mars 2024.
Conformément à l’accord de Kingston du 11 mars 2024, un Conseil présidentiel de transition (CPT) composé de 9 membres dont 2 observateurs a été créé et un Premier ministre a été nommé (Garry CONILLE, remplacé depuis le 11 novembre 2024 par l’homme d’affaires Alix Didier FILS-AIME). Pour autant, les autorités n’ont pas réussi à renverser le rapport de forces avec les gangs et à organiser des élections générales. Alors que le mandat du CPT arrivera à échéance le 7 février 2026, une nouvelle période de transition, avec une gouvernance différente, devra être mise en place, sans qu’aucune option ne fasse l’unanimité à ce stade. La tentative avortée de révocation du Premier ministre par le CPT fin novembre 2025 a plongé le Conseil dans une crise ouverte. En dépit de nombreux appels à l’unité, l’escalade des tensions pourrait se poursuivre jusqu’au 7 février.
Pour l’heure, le pays est en proie à une insécurité croissante et à une situation humanitaire sans précédent : 85% de la zone métropolitaine de Port-au-Prince est aux mains des gangs, plus de 3 000 personnes ont été tuées au premier semestre 2025 (16 000 depuis 2022) et 1,4 million de personnes ont été forcées de se déplacer à l’intérieur du pays. Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme a déclaré en octobre 2025 que la moitié de la population, soit 6 millions de personnes, dont 3,3 millions d’enfants, avait besoin d’aide humanitaire. Port-au-Prince se retrouve isolée, sur les plans terrestre, maritime et aérien après que des tirs des gangs sur des avions de ligne américains le 11 novembre 2024 ont conduit à la fermeture de l’aéroport puis à la suspension des liaisons aériennes internationales depuis et vers Port-au-Prince, a minima jusqu’en mars 2026.
Les troubles politiques et la dégradation de l’économie du pays (inflation à plus de 25%, dépréciation de la gourde et 7ème année consécutive de croissance négative en 2025) ont fortement affecté la sécurité alimentaire d’Haïti, pays par ailleurs très exposé aux catastrophes naturelles, notamment à cause de sa topographie (nombreux bassins versants et zones inondables) et d’un environnement dégradé (moins de 2 % de couverture forestière). L’ouragan Melissa en novembre 2025 a entraîné la mort de 43 personnes et a détruit des milliers de maisons et d’infrastructures. Quant au tremblement de terre du 14 août 2021, il avait fait des milliers de morts dans le sud-ouest du pays, témoignant une nouvelle fois de la vulnérabilité d’Haïti au risque sismique. L’ONU estime que près de la moitié de la population (5,7M) est confrontée à une insécurité alimentaire aiguë. Haïti, seul État du continent américain à faire partie du groupe des pays les moins avancés, est classé en 170ème position en termes de développement humain (sur 189 États) par le PNUD. Selon les données des Nations unies, près des trois-quarts de la population vit sous le seuil de pauvreté (60 % avec moins de 2 US$/jour).
Politique étrangère
Le Conseil de sécurité de l’ONU a autorisé le 30 septembre 2025 la création d’une Force de répression des gangs (FRG), avec le soutien d’un bureau d’appui des Nations unies en Haïti (BANUH). Cette nouvelle Force viendra remplacer la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) partiellement déployée à Port-au-Prince sous commandement kényan depuis juin 2024. Cette Force aura un mandat plus robuste lui permettant de mener des opérations autonomes contre les gangs. Elle comptera par ailleurs 5 500 policiers et militaires, contre à peine plus de 1 000 aujourd’hui. Sa mise en œuvre est en cours.
Haïti est membre de l’Organisation des États américains (OEA), de l’Association des États de la Caraïbe (Haïti a accueilli en avril 2013 le Vème Sommet des Chefs d’État de la Caraïbe) et de la CARICOM qu’elle a rejoint en 2002 et dont elle a assuré la présidence au 1er semestre 2018. Haïti est également membre de plein droit de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) et de ses opérateurs (Agence universitaire de la Francophonie, Association internationale des maires francophones, Assemblée parlementaire de la Francophonie).
Les relations qu’entretient Haïti avec la République dominicaine sont complexes. Si après le séisme de 2010 la République dominicaine avait fait preuve d’une très grande solidarité et les contacts à haut niveau s’étaient multipliés, des sources de tension sont apparues, notamment sur les questions migratoires. Le 2 octobre 2024, le président dominicain a annoncé un plan multidimensionnel de lutte contre l’immigration illégale et l’expulsion de 10 000 Haïtiens par mois. Entre octobre 2024 et septembre 2025, plus de 350 000 citoyens haïtiens ont été expulsés de la République dominicaine selon les chiffres communiqués par les autorités dominicaines de l’immigration.
Situation économique
PIB : 25,22 milliards de US$ (Banque mondiale, 2024)
PIB par habitant : 2 142, 6 US$ par habitant (Banque Mondiale, 2024)
Croissance : -4,2 % (Banque mondiale, 2024)
Chômage (au sens du BIT) : 15,1 % (officiel selon la Banque Mondiale, 2024, mais deux tiers des Haïtiens touchés par le chômage ou le sous-emploi)
Inflation : 26,9 % (Banque Mondiale, 2024)
Solde budgétaire : -1,9% (Banque mondiale, 2023)
Balance commerciale (OEC, 2013) : importations = 2,09 Mds US$ et exportations =1 03 Mds US$
Principaux clients : États-Unis (plus de 83 % des exportations haïtiennes)
Principaux fournisseurs : États-Unis (27 %) et République dominicaine (35 %)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (Banque mondiale, 2021) :
- agriculture : 20,7 %
- industrie : 25,5 %
services : 53,8 %
Exportations de la France vers Haïti : 35,8 M€ (DGT, 2024)
Importations françaises depuis Haïti : 19 M€ (DGT, 2024)
Consulter la fiche pays Haïti sur le site de la Direction générale du Trésor
Mise à jour : 11.12.25
Informations complémentaires
- Instantanés diplomatiques
- Documents de référence