Présentation du Zimbabwé

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Présentation du pays

ZIMBABWÉ {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République du Zimbabwe
Nature du régime : République (régime présidentiel)
Chef de l’Etat et du Gouvernement : M. Emmerson MNANGAGWA (depuis le 24/11/2017)

Données géographiques

Superficie : 390.580 km²
Capitale : Harare
Villes principales : Bulawayo, Chitungwiza, Mutare, Epworth, Gweru
Langues officielles : anglais, shona, ndebele
Fête nationale : 18 avril (Indépendance : 18 avril 1980)

Données démographiques

Population (2021) : 15, 092 millions
Croissance démographique (2021) : 1,5 %
Espérance de vie (2020) : 62
Taux d’alphabétisation de la population âgée de 15 à 24 ans : 90,4 %
Religions : chrétiens : ≈ 67 % (dont anglicans, catholiques, méthodistes, pentecôtistes et apostoliques) ; autres religions et animistes : ≈ 30 %
Indice de développement humain (PNUD, 2019) : 150e sur 189 pays

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Après l’indépendance le 18 avril 1980, Robert Mugabe, leader de la guérilla anticolonialiste de l’Union nationale africaine du Zimbabwe (ZANU), est élu Premier ministre, puis devient chef de l’Etat du Zimbabwe à partir de 1987 sur modification de la Constitution. Le 21 novembre 2017, le président Mugabe démissionne après trente-sept ans de présidence, dans un contexte de fortes tensions et de scissions au sein de la ZANU-PF entre les prétendants à la succession.

Le 24 novembre 2017, l’ancien vice-président et ministre de la Défense, Emmerson D. Mnangagwa, est désigné président par intérim par la ZANU-PF, puis élu président de la République lors des élections du 30 juillet 2018. Ces élections générales (présidentielles, législatives et locales) sont marquées par une très forte participation (85 %). Le Président Mnangagwa (ZANU-PF) est proclamé vainqueur dès le 1er tour avec 50,67 % des voix, contre 44,3 % voix pour son opposant Nelson Chamisa (Alliance MDC). A l’Assemblée nationale (270 sièges), la ZANU-PF remporte 180 sièges contre 87 pour l’Alliance MDC, 1 siège pour le National Patriotic Front (NPF), 1 indépendant, et 1 siège pour le MDC-T (faction de l’Alliance MDC présidée par Mme Thokozani Khuphe). Au Sénat (80 sièges), la ZANU-PF obtient également la majorité avec 35 sièges. L’Alliance MDC obtient 24 sièges à l’alliance MDC, le MDC-T, 1 siège.

Les prochaines élections générales auront lieu en 2023.

Politique étrangère

La diplomatie zimbabwéenne repose notamment sur la solidarité avec les frères d’armes, notamment les anciens membres de la Ligne de Front, qui se retrouvent au sein de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC).Le Zimbabwe est aussi membre de l’Union africaine et du Marché commun de l’Afrique australe et orientale (COMESA). Dans les enceintes internationales et sur le plan bilatéral, le Zimbabwe s’oppose en revanche aux pays ayant pris des sanctions à son encontre à la suite des violations des droits de l’Homme commises lors de la réforme agraire de 2001 et des élections de 2002 et 2008 (Etats-Unis, Canada, Australie, Nouvelle-Zélande, Commonwealth). Le Zimbabwe n’a pas ratifié le Statut de Rome de la Cour pénale internationale (CPI).

L’Union européenne a adopté plusieurs « mesures restrictives » contre les individus et les acteurs privés jugés responsables des violations. Certains évènements (tenue d’un référendum constitutionnel en 2013, organisation d’élections générales en 2013 et 2018) ont toutefois conduit l’Union à encourager l’effort de redressement et d’ouverture du Zimbabwe et à initier, depuis 2013, une politique de réengagement. Cette politique s’est notamment traduite par un allègement des mesures restrictives (fin de l’interdiction de voyager en Europe et du gel des avoirs) qui ne sont plus effectives que pour l’entreprise d’armement Zimbabwe Defence Industries (renouvelé en février 2022). L’embargo sur les armes (et le matériel utilisable pour la répression) est maintenu. Les « mesures appropriées » prises au titre de l’article 96 de Cotonou sont arrivées à expiration le 1er novembre 2014 et n’ont pas été reconduites permettant l’intensification de la coopération européenne concentrée sur la santé, le développement agricole et la bonne gouvernance (le 11e Fonds européen de développement a alloué 234M€ au Zimbabwé sur la période 2014-2020). En 2009, le Zimbabwe a signé un accord de partenariat économique (APE), ratifié et entré en vigueur en mai 2012, qui lui octroie un accès exempts des droits de douane et de quotas au marché de l’UE.

Conformément aux lignes directrices adoptées par le l’Union Européenne en février 2021, l’Union Européenne demeure disponible pour réviser à tout moment l’ensemble de ses politiques au Zimbabwe en fonction des mesures prises par les autorités locales et de l’évolution de la situation sur le terrain. De leur côté, les membres de la SADC ont appelé à la levée des sanctions pesant sur le Zimbabwe.

Outre les pays européens, le Zimbabwe entretient notamment des relations avec le Royaume-Uni, l’Afrique du Sud, les Etats-Unis, la Chine et la Russie.

Situation économique

Dans les années 1980, le Zimbabwe est l’une des économies les plus développées et les plus riches du continent africain. L’Etat dispose de multiples atouts : puissance agricole (en particulier la culture du tabac) et industrielle, richesse en minerais (pierres et métaux précieux, nickel, minerai de fer), services publics performants. A la fin des années 1990, le programme de réforme mis en place par la présidence Mugabe entraîne néanmoins une chute drastique de la production dont les conséquences sur la croissance sont accentuées par les sanctions internationales. Le pays accumule également des arriérés de paiements importants vis-à-vis des Institutions Financières Internationales (IFIs), des créanciers du club de Paris et des autres créanciers comme la Chine.

Depuis octobre 2018, le pays fait face à une grave crise de change et de confiance dans la monnaie domestique qui a durement affecté le pouvoir d’achat des ménages. En 2019, le PIB s’est fortement contracté de 8,3%. L’inflation a atteint des niveaux à trois chiffres et la monnaie s’est fortement dépréciée. Les effets de la crise ont été encore exacerbés par la survenue de chocs externes : le passage des cyclones Idaï et Kenneth en 2019, les épisodes de sécheresse qui ont entrainé une chute de la production agricole et hydroélectrique (qui représente environ la moitié de l’énergie produite localement), la crise de la Covid-19 qui a accentué la récession et creusé le déficit public. La pénurie de devises limite également la capacité du pays à importer, notamment pour satisfaire ses besoins en électricité.

En 2021, le Zimbabwe est toutefois la 2e économie d’Afrique australe en termes de PIB derrière l’Afrique du Sud (26 Mds USD) et la 15e du continent. L’économie a rebondi, tirée par la reprise de l’agriculture et de l’industrie et par la stabilisation relative des prix (60,7% d’inflation fin 2021 contre 838% en juillet 2020) et des taux de change.

La crise a également joué comme un facteur aggravant des conditions sociales dans le pays : taux de pauvreté autour de 57%, insécurité alimentaire persistante, blocage des services publics. Le Zimbabwe était 150e sur 189 pays au dernier classement IDH.

Mise à jour : 12 mai 2023

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