Présentation du Suriname

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Présentation du pays

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Données générales

Nom officiel : République du Suriname
Nature du régime : République (Constitution adoptée le 30 septembre 1987)
Chef de l’État : M. Chandrikapersad SANTOKHI

Données géographiques

Superficie : 163 270 km²
Capitale : Paramaribo
Villes principales : Wanica, Nickerie
Langue officielle : néerlandais (le sranan tongo est également pratiqué : créole à base d’anglais, de néerlandais aux emprunts portugais et aux langues ouest-africaines)
Monnaie : dollar surinamien (SRD), 1 EUR = 40,20 SRD (en avril 2023)
Fête nationale : 25 novembre (date de l’indépendance, en 1975)

Données démographiques

Population : 618 042 habitants (2022, Banque mondiale).
Croissance démographique : 0.8% (2022, Banque mondiale)
Espérance de vie à la naissance : 70 ans (2021, Banque mondiale)
Taux d’alphabétisation : 95 % (2021, Banque mondiale)
Religions : Hindous (22,3 %) ; Protestants évangéliques (22,3 %) Catholiques (21,6 %) ; Islam (13,9 %) ; Athées (7,5 %) ; Autres (6,1 %) ; Winti (croyances afro-surinamiennes) (1,8 %) (recensement 2012)
Indice de développement humain : 0,730 - 100e rang (2021, PNU

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le Suriname est une République parlementaire dont l’Assemblée nationale composée de 51 membres élus pour un mandat de 5 ans, élit le Président qui est aussi chef de Gouvernement.

M. Chandrikapersad Santokhi, dit Chan Santokhi, a été élu Président du Suriname en juillet 2020, après la victoire de son parti VHP (Vooruitsrtrevende Hervormings Partij – parti progressiste réformiste, représentant historiquement la population indo-surinamaise mais dont M. Santokhi est parvenu à atténuer la dimension ethnique) lors des élections législatives du 25 mai 2020.

Ne bénéficiant pas de la majorité absolue, il gouverne avec le parti ABOP (Algemene Bevrijdings en Ontwikkelingspartij – Parti de la libération générale et du développement) du vice-président Ronnie Brunswijk, particulièrement présent dans l’est du pays et représentant historique des populations appelées Marrons.

Cette élection permet une alternance politique, après les deux mandats présidentiels de Désiré Delanoe Bouterse (2010-2020) qui avait déjà gouverné le pays lors de la dictature militaire des années 1980.

Politique étrangère

Indépendant en 1975, le Suriname est resté longtemps isolé sur la scène politique régionale du fait de sa langue (seul pays néerlandophone sur le continent), de son enclavement géographique, de ses orientations politiques durant la fin de la Guerre froide (engagement aux côtés de Cuba, du Nicaragua, de la guérilla salvadorienne, du régime de Maurice Bishop à la Grenade au début des années 80) puis de ses troubles internes (guerre civile de 1986-1992).
Entré en fonctions à l’été 2020, le président Santokhi a réorienté la diplomatie du pays. Il a rapidement renoué avec les Pays-Bas, où vit une importante diaspora surinamaise (près de 400.000 ressortissants ou affiliés), en y envoyant fin août 2020 son ministre des Affaires étrangères, Albert Ramdin. Cette relance des relations diplomatiques franco-surinamaises a permis le déblocage de l’aide au développement suspendue durant les mandats du précédent président Desi Bouterse. Les Pays-Bas ont également annoncé mettre à disposition un fonds de 200 M€ dans le cadre des excuses officielles présentées par le Premier ministre néerlandais en 2022, alors en visite au Suriname. Le roi William-Alexander a présenté des excuses officielles lors de la 150ème commémoration de l’abolition de l’esclavage au Suriname le 1er juillet 2023 (célébrations du « Keti Koti »).
Le Suriname est un partenaire naturel de la France au regard de la frontière de 520km qu’il partage avec la Guyane française. Les enjeux de cette relation sont avant tout sécuritaires autour de la frontière fluviale du Maroni et la lutte contre les trafics et pratiques illégales.

  • Contexte régional :

La relation avec le Brésil demeure une priorité pour le Suriname. En janvier 2022, l’ancien Président brésilien, Jair Bolsonaro, a effectué une visite officielle au Suriname, la première d’un chef d’Etat brésilien depuis 2005.
S’agissant des relations avec le Venezuela, le précédent gouvernement du Suriname s’était rapproché de l’ALBA (Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique) sans y adhérer formellement, participant à ses réunions au titre d’ « invité spécial ». La relation étroite s’est poursuivie sous Chan Santokhi en 2020 même si le nouveau gouvernement montre une proximité moindre avec Nicolas Maduro.
Le pays demeure un membre actif de la Communauté caribéenne (CARICOM). Il est également membre de l’Association des Etats de la Caraïbe (AEC), de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA) et de la Communauté des Etats latino-américains et caribéens (CELAC). Il fait partie de l’Organisation de la coopération islamique (OCI). Par ailleurs, le pays accueillera en juin 2024 la prochaine session ordinaire de l’Assemblée générale de l’OEA.

  • Scène internationale :

Les liens de la précédente administration surinamaise avec la République populaire de Chine se sont traduits par des prêts (Banque chinoise de développement) ainsi que par la signature d’accords « Nouvelles Routes de la soie » en 2018. A l’occasion du 73ème anniversaire de la République populaire de Chine, le président Santokhi a exprimé sa gratitude pour le soutien que la Chine a apportée à son pays.
En janvier 2023, le président Santokhi a effectué une visite en Inde à l’occasion de la 17ème édition du festival Pravasi Bharatiya Divas (convention internationale de la diaspora indienne). Au regard de l’importante diaspora hindoustani au Suriname (150 000 personnes sur une population totale de 618 000 personnes) dont est issu l’actuel Président surinamais, le pays entretient des liens historiques avec l’Inde sur lesquels Chan Santokhi souhaite bâtir une coopération dynamique. Le chef de l’Etat a notamment appelé à œuvrer au rapprochement des diasporas indiennes dans la Caraïbe au travers de différentes initiatives.

Situation économique

PIB : 3.62 milliards USD (2022, Banque mondiale)
PIB par habitant : 5 858,30 USD (2022, Banque mondiale)
Taux de croissance : 1,9 % (2022, Banque mondiale)
Taux d’inflation : 52,1 % (2022, Banque mondiale)
Taux de chômage : 8,6% (2022, Banque mondiale)

L’économie du Suriname est essentiellement portée par le secteur primaire et les abondantes ressources naturelles du pays.

Elle repose sur la production d’or, de bauxite et de pétrole. L’exploitation minière génère près de la moitié des revenus du secteur public. L’or représente 80% des recettes d’exportation. Le secteur agricole (riz, canne à sucre, banane et bois) représente une faible part du PIB mais emploie près d’un quart de la population.

Le Suriname est fortement tributaire de ses importations (80% à 90% des denrées alimentaires et biens de consommation sont importés).

Concernant le secteur du tourisme, le nombre de visiteurs augmente ces dernières années. Le gouvernement affiche une volonté d’ouverture du pays notamment avec la mise en place en juillet 2022 d’un simple droit d’entrée à la frontière, dispensant d’un visa. Cependant, les autorités surinamaises sont revenues sur cette mesure en mai 2023 et ont réinstauré l’obligation de visas pour 21 pays (Afghanistan, Angola, Bangladesh, Cuba, République Dominicaine, Égypte, Érythrée, Ghana, Inde, Cameroun, Kenya, Népal, Nigeria, Pakistan, Somalie, Sri Lanka, Syrie, Tunisie, Venezuela , Zambie et Afrique du Sud) pour répondre à la pression migratoire engendrée par la levée des visas, notamment sur la Guyane française.
Le 21 septembre 2020, le nouveau gouvernement a aligné le taux de change officiel sur celui du marché noir, dévaluant le dollar surinamais et entraînant une inflation de 50 % pour l’année 2020 (cette inflation est évaluée à 49,5% en 2022).

Environ une personne sur quatre au Suriname (26 % de la population) vit avec moins de 5,50 USD par jour. Le taux de pauvreté est beaucoup plus élevé dans les régions de l’intérieur où plus de la moitié de la population vit dans la précarité.

Les vulnérabilités ont été exacerbées par la pandémie de COVID-19, entraînant une forte contraction du PIB (15,9% en 2020) et une augmentation de la précarité et du chômage. En 2022, le Suriname avait un PIB/habitant de 5 858 USD, contre 9 350 USD en 2014, ce qui est inférieur à la moyenne régionale.

La pandémie de COVID-19 a entraîné une forte dégradation des finances publiques, conduisant le président Santokhi à faire de la restructuration de la dette une priorité (l’endettement public correspond à 134 % du PIB en 2022).
Le pays bénéficie d’un programme du FMI qui a conduit le gouvernement à adopter depuis la mi-2020 un programme complet de mesures concernant la viabilité budgétaire de la dette, la politique monétaire et le taux de change, la stabilité du secteur financier ainsi que de nouvelles mesures fiscales. L’introduction d’une TVA sur les services et les marchandises (taux uniforme de 10%) depuis le 1er janvier 2023 illustre cette refonte impulsée par le FMI.

Après deux années de forte contraction de l’activité économique, une reprise progressive de la croissance est attendue entre 2023 et 2024 à près de 3% par an (Banque mondiale, 2021).

Les perspectives à plus long terme pourraient être plus positives à la suite aux découvertes de plusieurs gisements de pétrole offshore depuis 2020. L’abondance de ressources naturelles et l’engagement politique du Suriname à entreprendre des réformes contribuent de manière significative à l’amélioration des perspectives de croissance post-pandémique.

Mise à jour : 19 septembre 2023

Informations complémentaires