Présentation de la Suisse
Présentation du pays

Données générales
Nom officiel : Confédération suisse
Nature du régime : État fédéral – démocratie semi-directe 
Présidente de la Confédération : Karin Keller-Sutter, présidente de la Confédération pour l’année 2025
Données géographiques
Superficie : 41 285 km2
Capitale : Berne (133 900 hab.)
Villes principales : En milliers d’habitants (2019) : Zurich (415,4), Genève (201,8), Bâle (172,3), Lausanne (139,1) (source : Office fédéral de la statistique) 12 % de la population suisse vit dans ces cinq villes.
Langue (s) officielle (s) : allemand, français, italien, romanche
Langue (s) courante (s) : allemand, français, italien
Monnaie : franc suisse (CHF)
Fête nationale : 1er août
Données démographiques
Population (en millions) : 8,7 au 31 décembre 2020 (source : Office fédéral de la statistique) 
Densité : 206,53 habitants au km² en 2018 (source : Office fédéral de la statistique)
Croissance démographique : 0,7 % (2020)
Espérance de vie (2021) : 81,9 ans pour les hommes et 85,9 ans pour les femmes
Taux d’alphabétisation : 99,6 %
Religion (s) : catholiques romains (34 %), protestants (26,9 %), autres communautés chrétiennes (5,7 %), communautés juives (0,2 %), communautés musulmanes (5,5 %), sans appartenance religieuse (26,3 %) autres (7,4 %) en 2019
Indice de développement humain : 0,955 – 2e rang avec l’Irlande (2022)
Éléments d’actualité
Politique intérieure
La Confédération suisse a été fondée en 1291. Elle est l’aboutissement d’un processus de rapprochement entre des cantons, différenciés les uns des autres par leurs langues puis par leurs religions, mais unis dans leur opposition à des voisins puissants. État fédéral depuis 1848, sa structure constitue un modèle singulier, considéré comme la clé du succès national. Sa politique interne se caractérise par la recherche du consensus dans les affaires communes. La nature des institutions politiques du pays souligne cette volonté de prévenir les tensions internes : les singularités locales sont défendues par un fédéralisme garantissant d’importantes prérogatives aux 26 cantons. Il s’agit d’un système politique à trois niveaux : la Confédération, les cantons et les communes.
a) À l’échelle nationale : la Confédération
La Suisse est une démocratie semi-directe.
La Confédération dirige les affaires qui sont hors des domaines de compétence des cantons, telles que la défense ou la monnaie, et établit le budget et le compte de l’État fédéral. Au plan international, elle décide de la politique étrangère et représente la Suisse à l’étranger.
Le Conseil fédéral, organe collégial élu par le Parlement, exerce le pouvoir exécutif. Il est composé de 7 Conseillers fédéraux. Ils sont théoriquement élus pour 4 ans par l’Assemblée fédérale, quelques mois après les élections fédérales. Toutefois l’usage veut que les Conseillers fédéraux soient maintenus jusqu’à leur démission, généralement après une dizaine d’années de fonction. Depuis 1848, seuls 4 conseillers fédéraux n’ont pas été réélus. Depuis 1959, une règle tacite, dite « formule magique », régit l’attribution des sièges au conseil fédéral : les trois premiers partis aux élections fédérales ont chacun deux sièges, et le quatrième en a un. La présidence est assurée alternativement par chacun des conseillers fédéraux, pour des mandats d’une année. Le président de la Confédération est un primus inter pares (le « premier entre ses pairs ») parmi les conseillers fédéraux ; il est élu par le Parlement en respectant la règle non écrite de l’ancienneté : en décembre 2024, le Parlement suisse a ainsi désigné la Conseillère fédérale en charge des Finances, la libérale Karin Keller-Sutter (PLR), Présidente de la Confédération pour l’année 2025. Elle succède à Viola Amherd (Le Centre). Guy Parmelin (UDC), élu vice-président pour 2025, prendra la présidence en 2026.
Les Suisses ont non seulement le droit d’élire des représentants lors des élections législatives ou exécutives, mais peuvent également faire un dépôt d’initiative populaire (élaboration d’un texte visant à modifier la Constitution sur un point par un comité d’initiative de 7 à 27 citoyens suisses puis récolte de cent mille signatures en 18 mois) ou faire une demande de référendum (droit du peuple de demander la modification d’une loi ou d’un arrêté fédéral après son adoption par le Parlement), ce qui donne lieu dans les deux cas à une votation populaire. Les initiatives et référendums populaires existent également au niveau cantonal et communal. L’ensemble de ces facteurs a pour conséquences un pouvoir politique fédéral dont les marges de manœuvre sont limitées.
Le pouvoir législatif est exercé par l’Assemblée fédérale, formée de deux chambres aux pouvoirs égaux : le Conseil des États (46 membres, représentant les cantons) et le Conseil national (200 membres, représentant le peuple). Les 246 membres du Parlement suisse sont élus tous les 4 ans par le peuple : les conseillers nationaux sont élus selon la méthode du scrutin proportionnel plurinominal de manière uniforme dans tous les cantons. Chaque canton est en revanche libre de décider des règles concernant l’élection de ses conseillers aux États. La Présidence de l’Assemblée fédérale est exercée par le ou la président(e) du Conseil national appelé « le premier citoyen » du pays. Au Conseil national, le nombre de sièges par canton est proportionnel à sa population. Au Conseil des États, les cantons possèdent 2 sièges, à l’exception des « demi-cantons » historiques (Obwald, Nidwald, Bâle-Ville, Bâle-Campagne, Appenzell Rhodes-Extérieures et Appenzell Rhodes-Intérieures) qui n’ont qu’un seul siège. Depuis le 2 décembre 2024, Maja Riniker (PLR) est présidente du Conseil national pour l’exercice 2024/2025, et Andrea Caroni Herzog (PLR) président du Conseil des Etats. Les dernières élections fédérales ont eu lieu le 22 octobre 2023. Elles ont vu un basculement plus à droite du Conseil national, avec une nette victoire du parti de droite populiste, l’UDC (28,6%). Le parti socialiste est la deuxième force du pays (18%). Le Centre, parti centriste créé en 2021 par la fusion du Parti démocrate-chrétien et du Parti bourgeois-démocrate, obtient une quatrième place (14,1%), devancé par les libéraux radicaux du PLR (14,3%). Les partis écologistes sont en recul par rapport à leur poussée historique de 2019 (avec -3,4% des voix pour les Verts et -0,2% pour les Vert’libéraux).
b) À l’échelle cantonale
La Suisse est formée de 26 cantons, qui ont le statut d’États fédérés. Les principales compétences des cantons sont les finances, la justice, l’économie, l’éducation, la protection sociale, la police et la sécurité, le bâtiment et les travaux publics. 
Chaque canton dispose de sa constitution, de son parlement monocaméral, de son gouvernement et de ses tribunaux. Les membres des parlements cantonaux sont élus directement par le peuple, selon des modes d’élection qui varient en fonction des cantons ; le nombre de membres des parlements est globalement proportionnel au nombre d’habitants des cantons (de 50 pour le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures, à 180 pour le canton de Zurich). Les élections cantonales ont généralement lieu tous les quatre ans, sauf dans les cantons de Fribourg, de Vaud, de Genève et du Jura, où elles ont lieu tous les cinq ans, et dans le canton d’Appenzell Rhodes-Intérieures, où le parlement est renouvelé tous les ans. 
Les gouvernements cantonaux (qui comptent 5 ou 7 membres) sont élus directement par le peuple au scrutin majoritaire, sauf dans les cantons de Zoug et du Tessin, qui ont adopté un système proportionnel.
c) À l’échelle communale
Les cantons se composent de plus de 2 000 communes (2 148 en 2022). Celles-ci forment l’échelon de base de l’organisation politique de la Suisse. Outre les tâches qui leur sont confiées par leur canton ou par la Confédération telles que la tenue du registre des habitants ou la protection civile, les communes disposent de compétences propres dans plusieurs domaines : éducation, protection sociale, approvisionnement en énergie, infrastructures routières, aménagement du territoire, etc. Le degré d’autonomie des communes, très variable, est déterminé par les cantons. Près d’une commune sur cinq a un parlement, notamment les grandes villes. Dans les autres, le législatif est constitué d’une assemblée communale, à laquelle tous les citoyens peuvent participer et où s’exerce la démocratie directe : le peuple n’est pas représenté par des députés mais prend lui-même les décisions politiques et nomme le conseil communal (exécutif).
Politique étrangère
La politique étrangère de la Suisse est fondée sur sa neutralité et, depuis la Seconde guerre mondiale, sur son engagement dans le monde en faveur de la paix et de la sécurité. Son action à l’étranger s’articule autour de l’aide humanitaire, la prévention des conflits armés, de la promotion et du respect des droits de l’Homme, de la lutte contre la pauvreté et de la sauvegarde des intérêts économiques suisses à l’étranger. Malgré une tendance à se tenir à l’écart des grandes entités internationales, la Suisse est membre - notamment - des Nations unies (depuis septembre 2002), du Conseil de l’Europe (son secrétaire général est, depuis septembre 2024, le Suisse Alain Berset), de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) et de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Pour la première fois depuis son adhésion aux Nations Unies il y a 20 ans, la Suisse a été élue le 9 juin 2022 à un siège non permanent au Conseil de sécurité pour un mandat de deux ans, qu’elle a exercé en 2023 et 2024.
Les activités internationales se trouvent à Bâle, Berne, dans le canton de Vaud et surtout à Genève. La Suisse abrite, essentiellement dans la « Genève internationale », le siège de nombreuses institutions spécialisées de l’ONU (OMS, OIT, HCR, CNUCED…), des organisations intergouvernementales majeures (OMPI, UIT, UPU, OTIF, OMM) et accueille de nombreuses ONG et conférences internationales depuis plus d’un siècle. La ville de Genève jouit en effet d’une longue tradition d’accueil d’organisations internationales et non gouvernementales (45 institutions, organisations et organismes internationaux, ainsi qu’un secrétariat créé par un traité, environ 750 ONG). On parle de la Genève internationale pour désigner cette particularité, Genève étant avec New York, un des principaux centres mondiaux de la diplomatie multilatérale.
La Confédération est un important bailleur de fonds d’OI, et est devenue un acteur majeur dans le domaine de l’aide au développement (10e place des donateurs parmi les pays industrialisés). La Suisse présente un bilan positif mais peu connu de son activité internationale. Elle accepte d’engager des soldats armés dans des missions de maintien de la paix à l’étranger et d’assurer des tâches d’autoprotection et de sûreté (depuis la révision de la loi militaire). Dans le domaine de la lutte anti-terroriste, les autorités suisses s’attachent à véhiculer l’idée d’une politique exemplaire de lutte contre le blanchiment d’argent issu du terrorisme (embargo sur les armes, interdiction d’entrée et de transit sur le territoire et sanctions financières à l’égard des membres de la mouvance Al-Qaida, avec diffusion sur internet des titulaires des comptes bloqués).
Avec près de deux millions d’habitants parlant le français, la Suisse est membre de plein droit de l’Organisation internationale de la Francophonie depuis 1996. Elle en est le 3ème contributeur, après la France et le Canada. Pour mémoire, les langues officielles au sein de la Confédération sont l’Allemand, le Français, l’Italien et le Romanche.
Située au cœur de l’Europe, la Suisse a été fondatrice de l’Accord européen de libre-échange (AELE) en 1960. Elle fait également partie de l’espace Schengen. L’entrée de la Suisse dans l’espace Schengen s’est concrétisée par l’abolition des contrôles aux frontières terrestres, le 12 décembre 2008 et la fin des contrôles aux frontières aériennes, le 29 mars 2009.
Situation économique
a) Environnement macroéconomique
La Suisse, 20ème économie mondiale, jouit d’un PIB égal à un quart de celui de la France pour une population de seulement 8,7 millions d’habitants (791 Mds USD en 2021). Cette performance s’explique notamment par une utilisation intensive du travail avec un taux d’emploi des 15-64 ans (80 %) sans égal dans l’UE, une durée du travail élevée et un système éducatif performant tant pour les formations universitaires que pour les cursus professionnels (près de 2/3 des jeunes empruntent la voie de l’apprentissage), une forte compétitivité à l’export (excédent courant de 7,6 % du PIB), avec une spécialisation dans des secteurs industriels intensifs en R&D : chimie et pharmacie – dont la Suisse compte deux leaders mondiaux (Novartis et Roche) - équipements médicaux (pôle de rang mondial en Suisse romande) et horlogerie (1er exportateur mondial) ; une activité développée du secteur financier, à l’origine de 9 % de la valeur ajoutée suisse, et du négoce de matières premières (générant des marges internationales équivalentes à 5 % du PIB).
Le Secrétariat d’Etat à l’Economie suisse a cependant fait état d’un ralentissement de la croissance, qui s’est établie à 0,9% en 2024 et prévoit une croissance de +1,4 % en 2025, après 1,3 % en 2023. La croissance modérée en 2024 (0,9%), inférieure à la croissance de long terme (1,7 %), est en particulier le reflet des difficultés conjoncturelles en zone euro et notamment en Allemagne (1er partenaire commercial de la Suisse).
La Suisse est un pays de référence pour les politiques publiques, en matière d’incitation à l’innovation (n°1 de divers classements internationaux et européens) et de bonne utilisation des deniers publics (faible interventionnisme tout en assurant un financement stable et pérenne des dépenses prioritaires comme les infrastructures de transport).
b) Relations commerciales
Pauvre en matières premières mais dotée d’une main d’œuvre très qualifiée, la Suisse entretient de fortes relations économiques avec l’étranger. L’Union européenne est le principal partenaire économique de la Suisse. 70 % des importations suisses proviennent de l’Union européenne et 50 % des exportations suisses de marchandises y sont destinées (2023). Dans le domaine des services, la Suisse est le second débouché commercial de l’UE. 
L’Allemagne reste le premier partenaire commercial bilatéral du pays, (19 % des importations de la Suisse, devant les Etats-Unis (12 %), l’Italie (8 %), la France, désormais légèrement devancée par la Chine, constitue le 5e fournisseur de la Suisse (6 %), devant la Slovénie (5,5 %).
La Suisse réalise son plus important solde commercial positif avec les États-Unis (38,5 Mds CHF). Son plus important déficit est en revanche enregistré face à l’Allemagne (-13 Mds CHF).
En termes de produits, l’excédent commercial helvétique est notamment attribuable aux excellents soldes des produits chimiques et pharmaceutiques (+66 Mds CHF) et de l’horlogerie (+23 Mds CHF). A l’inverse, la Suisse enregistre des déficits substantiels sur les produits énergétiques (-13 Mds CHF) et dans le commerce automobile (-16 Mds CHF).
La Suisse reprend les sanctions européennes contre la Russie. La Confédération s’inquiète des retombées de la récession chez ses principaux partenaires commerciaux, dont l’Allemagne, destinataire de 25 % de ses exportations de machines, ou d’une pénurie de matières premières chez ses voisins, son tissu industriel étant étroitement lié à l’Union européenne.
La guerre en Ukraine assombrit également les perspectives déjà fragilisées du commerce de matières premières (perturbations des chaines d’approvisionnement, mesures de sanctions à l’encontre de la Russie). En effet, la Suisse constitue la 2ème place européenne en matière de négoce international de matières premières, derrière Londres. Elle joue notamment un rôle de premier plan dans le commerce d’hydrocarbures, de céréales et de métaux issus de Russie. De nombreux négociants d’origine russe y sont implantés. De nombreuses entreprises actives dans le commerce ou le financement du négoce de matières premières en Suisse ont déjà annoncé la suspension de leurs activités ou le gel de leurs investissements en lien avec la Russie.
Mise à jour : 28 octobre 2025
Informations complémentaires
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