Présentation de la Slovénie
Présentation du pays

Données générales
Nom officiel : République de Slovénie
Nature du régime : parlementaire
Chef de l’Etat : Mme Nataša Pirc Musar (élue le 13 novembre 2022)
Chef du gouvernement : M. Robert Golob (élu le 25 mai 2022)
Données géographiques
Superficie : 20 273 km²
Capitale : Ljubljana
Villes principales : Maribor, Kranj, Celje, Koper, Nova Gorica, Novo mesto
Langue officielle : slovène
Monnaie : euro (depuis le 1er janvier 2007)
Fête nationale : 25 juin
Données démographiques
Population (2022) : 2 130 638 habitants
Densité (2024) : 104 habitants par km²
Croissance démographique (2024/2025) : 0,28 %
Espérance de vie (2024) : 82,3 ans
Taux d’alphabétisation (204) : 99,7 %
Religions (recensement de 2020) : catholiques 57,8 %, musulmans 2,4 %, orthodoxes 2,3 %, protestants 0,9 %, croyants non-affiliés 3,5 %, athées 10,1 %, n.s.p.p. 15,7 %, inconnus 7,1 %
Indice de développement humain (2022) : 0.926 (22e rang mondial)
Éléments d’actualité
Politique intérieure
La Slovénie a connu deux échéances électorales en 2022 : un scrutin législatif le 24 avril, permettant de renouveler les 90 élus de l’Assemblée nationale pour quatre ans, et un scrutin présidentiel, les 23 octobre et 13 novembre 2022, qui a donné victoire à la candidate indépendante Nataša Pirc Musar.
Au sein de l’hémicycle de la chambre basse, la coalition majoritaire de gauche repose sur 53 élus sur 90. Elle est composée du Mouvement Liberté (GS – affiliation européenne Renew) du premier ministre Robert Golob (34,4% des voix, soit 41 sièges) ; des sociaux-démocrates (SD – affiliation européenne S&D, avec 6,7% des voix, soit 7 sièges) et de Levica (« La Gauche » - affiliation européenne PGE, avec 4,5% des voix, soit 5 sièges). L’opposition, de droite, est composée, d’une part, du parti démocratique slovène (SDS – affiliation européenne PPE) dirigé depuis 1993 par le Premier ministre sortant, M. Janez Janša (SDS, 23,5% des voix, soit 27 sièges) et, d’autre part, du parti chrétien-démocrate Nouvelle Slovénie (NSi – affiliation européenne PPE, avec 6,86% des voix, soit 8 sièges). Deux sièges reviennent aux représentants des communautés hongroise et italienne.
La participation à l’élection de 2022 a été inédite depuis 2000, avec 71% soit 18 points de plus par rapport au scrutin de 2018, un phénomène attribué à la très forte mobilisation de la société civile pendant la campagne électorale, notamment contre le Premier ministre sortant Janez Janša, chef du SDS.
Le gouvernement de Robert Golob se définit comme pro-européen et a placé au cœur de sa campagne l’Etat de droit, les questions sociales et la transition écologique. Après avoir notamment entamé des réformes de la sécurité sociale et de la gouvernance de la radio-télévision de Slovénie, le gouvernement demeure très attendu sur une réforme du secteur de la santé, des retraites et des salaires des agents publics et fait face à contexte social tendu.
La première partie de son mandat a également été marquée par des inondations sans précédent au mois d’août 2023 qui ont touché les deux tiers du pays, faisant six morts et de nombreuses destructions. Passée la première phase d’aide d’urgence, le gouvernement a estimé le coût de la reconstruction à 9,9Mds€ sur cinq ans, afin notamment de rendre le pays plus résilient en cas de récurrence de ce type de catastrophe naturelle.
Les prochaines élections législatives sont prévues au printemps 2026 (probablement en avril). La coalition gouvernementale s’avère hétérogène et sujette à de profondes dissensions, exacerbées actuellement par les enjeux de défense. Le SDS de Janez Janša, crédité de 32 sièges sur 90, serait en situation de former une coalition alternative.
Nataša Pirc Musar est la première femme à occuper des fonctions présidentielles en Slovénie, pour un mandat de cinq ans. Le pays étant une république parlementaire, la cheffe de l’Etat est avant tout garante du respect des institutions et joue un rôle essentiellement représentatif, bien qu’elle puisse avoir une influence sur certains dossiers. Bénéficiant d’une forte cote de popularité, elle fait entendre sa voix sur les sujets d’actualité internationale, tels que la situation en Palestine ou la réforme de l’ONU.
Politique étrangère
Questions européennes
Premier État issu de l’ex-Yougoslavie à adhérer à l’Union européenne en 2004, la Slovénie a poursuivi une politique déterminée d’intégration, rejoignant en 2007 la zone euro et l’espace Schengen. Elle a assuré à deux reprise la présidence du Conseil de l’Union européenne, au premier semestre 2008, puis au second semestre 2021, juste avant la France.
La Slovénie promeut l’autonomie stratégique de l’Union européenne et s’est employée, tout au long de sa présidence, à jouer un rôle moteur dans les discussions du moment, notamment sur la Boussole stratégique, qui définit les grandes orientations de la sécurité et de la défense européennes jusqu’en 2030, ou encore sur la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Elle a également fait avancer les sujets environnementaux, comme le paquet « fit for 55 », visant à réduire de 90% les émissions de CO2 d’ici 2030.
La Slovénie est favorable à l’élargissement de l’Union européenne, qu’elle considère comme un choix stratégique, notamment dans le contexte des changements géopolitiques à l’œuvre depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Elle se fait également, de très longue date, l’avocat de l’intégration des six Etats des Balkans occidentaux (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Kosovo, Macédoine du Nord, Monténégro, Serbie), mais aussi maintenant de l’Ukraine de la Moldavie, et entend exercer un rôle de « facilitateur » de leur rapprochement avec l’UE et l’OTAN. La Slovénie a développé des coopérations techniques (jumelages institutionnels, envoi d’experts…) qui lui confèrent un rôle reconnu. Elle s’est notamment engagée, aux côtés de la France et du Monténégro, en faveur de la création d’un centre de développement de capacités cyber dans les Balkans occidentaux (le C3BO) à Podgorica. Les autorités slovènes sont également à l’initiative de la relance, en 2010, du processus d’intégration régionale de Brdo-Brijuni qu’elle co-dirige avec la Croatie. Enfin, elle organise chaque année le Forum stratégique de Bled, qui aborde les défis régionaux et globaux. La 20ème édition, des 1er et 2 septembre 2025, a eu pour fil rouge le rôle de l’Europe dans un contexte global en pleine mutation. La priorité donnée à l’élargissement a permis au gouvernement slovène d’obtenir pour sa candidate Marta Kos le portefeuille consacré à l’Élargissement et au Voisinage oriental.
S’agissant du dialogue régional, la Slovénie a également investi la relation avec les pays d’Europe centrale, en s’impliquant notamment dans l’initiative des Trois Mers, un forum des 12 pays d’Europe centrale et orientale de l’UE. Elle en a accueilli en juin 2019 le quatrième sommet, avec l’objectif de renforcer le dialogue régional et d’accélérer le développement Nord/Sud des Etats membres de la zone, par la promotion des investissements privés, le renforcement des connexions de transport, les infrastructures énergétiques et les communications numériques. La Slovénie est aussi membre, avec la France, de la Stratégie de l’Union européenne pour la région Alpine (EUSALP) une macrorégion souhaitant coopérer pour faire face à des défis communs d’ordre environnementaux, économiques et sociétaux.
Enfin, elle cherche à valoriser son appartenance à l’ensemble méditerranéen. Participant à l’Union pour la Méditerranée depuis son lancement, la Slovénie accueille depuis 2008 une université euro-méditerranéenne. Elle a rejoint, avec la Croatie, le 17 septembre 2021, le groupe informel MED9, composé par les 9 pays du sud de l’UE (dont la France), dont elle assure la présidence en 2025.
Questions internationales
La Slovénie affiche une politique étrangère active et visible, notamment à la faveur de son entrée au Conseil de sécurité des Nations Unies pour deux ans, depuis janvier 2024, pour la période 2024-2025. La démarche de candidature de la Slovénie en tant que membre non permanent au CSNU a été l’occasion pour la diplomatie slovène de montrer son attachement de longue date au multilatéralisme. Dans une volonté de s’affirmer sur la scène internationale, la Slovénie a pris un rôle d’initiative au sein du Conseil et se montre extrêmement active sur la scène internationale à la faveur de sa présence au sein du CSNU sur de nombreux sujets. Partie prenante de nombreuses initiatives, elle propose également des candidats aux élections dans les organisations internationales (OIAC, Conseil des Droits de l’Homme).
La relation transatlantique est l’axe dominant de la politique slovène pour les questions internationales. Membre de l’OTAN depuis 2004, la Slovénie compense son engagement financier modeste par une participation volontaire aux opérations extérieures de l’Alliance atlantique, sur le théâtre balkanique (Kosovo), en Lettonie (dans le cadre de la FLF, force terrestre avancée) et précédemment en Afghanistan. La guerre en Ukraine n’a fait que renforcer la volonté slovène de renforcer son engagement au sein de l’OTAN : la Slovénie s’est notamment engagée lors du dernier sommet de l’OTAN à augmenter ses dépenses de défense à 5% du PIB d’ici 2035. Ljubljana œuvre aussi au renforcement de l’Europe de la défense : le tournant stratégique amorcé par la Slovénie au cours des derniers mois s’est également traduit par une volonté de renforcer de l’autonomie stratégique européenne, tout en plaidant pour une complémentarité accrue avec l’OTAN qu’elle perçoit comme sa principale garantie de sécurité. La Slovénie contribue aux opérations européennes terrestres (Althea en Bosnie-Herzégovine) et maritimes (Irini en Méditerranée).
L’aide apportée par la Slovénie à l’Ukraine, y compris militaire, rapportée à la population, en fait l’un des principaux soutiens parmi les États membres.
Depuis l’attaque du Hamas contre Israël et le début des frappes d’Israël dans la bande de Gaza, les autorités slovènes ont appelé à un cessez-le-feu immédiat, à une réponse humanitaire robuste pour assister les civils, et à une solution politique durable reposant sur une solution à deux États. En outre, la Slovénie a reconnu l’État de Palestine au mois de juin 2024.
Situation économique
Consultez la fiche de la direction générale du Trésor : https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/SI/indicateurs-et-conjoncture
Membre de l’Union européenne, de la zone euro et de l’espace Schengen, la Slovénie a achevé avec succès sa transition économique après son indépendance en 1991. Elle constitue un marché ouvert, les opérateurs économiques ayant eu de longue date l’habitude de commercer avec les pays d’Europe occidentale, surtout l’Allemagne, l’Autriche et l’Italie, ses trois principaux partenaires. S’agissant de son positionnement dans le commerce international, la part des échanges avec l’Union européenne dans le commerce global slovène a reculé significativement, passant de 55,8 % en 2023 à 48,4 % en 2024. Cette évolution est principalement impulsée par la Suisse, désormais premier client de la Slovénie, ainsi que par la Chine et l’Inde, qui figurent parmi ses principaux fournisseurs. Cette réorganisation des échanges se concentre principalement sur le secteur des produits chimiques et pharmaceutiques, qui représente environ la moitié du commerce extérieur slovène. Les Balkans sont la première destination des investissements slovènes.
S’agissant du dynamisme de son activité économique, la Slovénie a enregistré un taux de croissance supérieur à ceux de ses voisins, mais toutefois modeste (1,6% en 2023 et 2024). Son économie dispose de nombreux points forts : bon pouvoir d’achat des ménages ; tissu économique varié, caractérisé par des PME performantes, reconnues pour leurs capacités d’innovation et leur respect de l’environnement ; main d’œuvre formée et multilingue ; excellent réseau routier ; nœud logistique…. Elle est aussi confrontée à des difficultés structurelles : frilosité face aux privatisations ; étroitesse du marché ; dépendance vis-à-vis des investisseurs étrangers. La Slovénie entend dynamiser son économie grâce à un programme d’investissements, en misant sur les fonds européens (10 Md€ sur la période 2021-2027) et le plan national de relance et de résilience. Avec une dette atteignant 66,5 % du PIB en 2024, le ratio dette publique/PIB rejoint néanmoins son niveau pré-Covid.
Mise à jour : 01.12.2025
Informations complémentaires
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