Présentation du Brésil

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Présentation du pays

Données générales

BRÉSIL {JPEG}

Nom officiel : République fédérative du Brésil
Nature du régime : République fédérale présidentielle, composée de 26 Etats et d’un district fédéral
Chef de l’Etat : M. Luiz Inácio Lula da Silva, depuis le 1er janvier 2023

Données géographiques

Superficie : 8 511 965 km² (quinze fois la France), 5ème rang mondial
Capitale : Brasilia
Villes principales : São Paulo, Rio de Janeiro, Belo Horizonte, Porto Alegre, Salvador de Bahia, Fortaleza, Curitiba, Recife, Belém, Goiânia
Langue officielle : portugais
Monnaie : Real (1€ = 6 réaux, juillet 2024)
Fête nationale : 7 septembre

Données démographiques

Population : 215 millions, 7ème rang mondial (IBGE, 2022)
Densité : 23,8 hab./km2
Taux d’urbanisation : 84% (IBGE)
Croissance démographique : 0,52%/an (IBGE)
Espérance de vie : 76,8 ans (73,3 ans pour les hommes et 80,3 ans pour les femmes)
Taux d’alphabétisation : 94%
Religion (s) : catholiques (53%) ; protestants évangéliques (26%), sans religion (14%)
Indice de développement humain : 0,754 (87ème)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Luiz Inácio Lula da Silva (gauche) a remporté l’élection du 30 octobre 2022 avec une marge étroite face à Jair Bolsonaro (extrême droite). Malgré la bonne tenue des opérations électorales, des milliers de bolsonaristes ont pénétré de force dans les bâtiments des trois pouvoirs le 8 janvier 2023 en réclamant un coup d’Etat militaire et ont perpétré un saccage. Bolsonaro est depuis aux prises avec la justice, pour son implication dans l’événement ainsi que d’autres affaires concernant son mandat, et a déjà été frappé d’une peine d’inéligibilité qui court jusqu’en 2030.

Le Congrès est fragmenté et peu favorable à Lula. Les élections ont renforcé le front bolsonariste à la Chambre basse et au Sénat. Défenseur de l’agro-business, de la vente d’armes et d’une idéologie conservatrice en lien avec l’évangélisme, le lobby « BBB » (« bœuf, balles, Bible ») sait porter ses intérêts dans cette nouvelle configuration. Lula est contraint d’adopter une posture prudente face à une opposition renforcée et de conclure des alliances conjoncturelles avec les partis du Centrão (peu politisés) et les présidents des deux chambres. Dans ce contexte adverse, Lula a tout de même réussi à faire adopter de nouvelles règles en matière de finances publiques permettant une expansion des dépenses sociales et des investissements, ainsi qu’une réforme des impôts sur les biens et services, attendue depuis la fin de la dictature. Des tensions sont apparues entre le Tribunal Suprême (protecteur) et le Congrès (extractiviste) sur la question des terres et des populations autochtones.

Le nouveau gouvernement se heurte à trois défis majeurs : la réconciliation d’un Brésil polarisé, la reconstruction des institutions et services publics après quatre années de coupes budgétaires, et la mise en place de politiques environnementales crédibles à long terme. Le niveau et la trajectoire de la dette publique sont les principales préoccupations pour l’économie brésilienne. La dette brute du secteur public a atteint 74,3% du PIB à la fin 2023, taux élevé pour un pays émergent. Ce niveau est d’autant plus préoccupant que le Brésil connaît de l’inflation (4,23% en 2024) et a l’un des taux d’intérêt les plus élevés au monde (10,50% en juin 2024).

Lula a souligné ses priorités : en terminer avec la faim (qui touche 33 millions de personnes), redonner un accès au logement, à l’éducation, garantir la liberté religieuse, lutter sans relâche contre le racisme et la haine, réindustrialiser le pays, atteindre l’objectif de zéro déforestation d’ici 2030 (plus de 10 000 km² en Amazonie en 2022, son plus haut niveau depuis 2006, niveau équivalent dans le Cerrado) et garantir les droits des populations indigènes. Si le niveau de déforestation a baissé en Amazonie (en 2023 et S1 2024), et plus marginalement dans le Cerrado (hausse en 2023 mais baisse S1 2024), les incendies, provoqués à 95% par l’action humaine, se poursuivent, exacerbés par le changement climatique et les sécheresses. Le Sommet de Belém (7-8 août 2023) a mis en évidence les contradictions du gouvernement brésilien, influencée par le lobby « ruraliste » et mû par une logique extractiviste, qui s’est montré peu enclin à interdire toute exploration des hydrocarbures dans la forêt amazonienne et considère l’exploitation pétrolière comme un des piliers de son économie.

Politique étrangère

La présidence de Lula marque un retour du Brésil sur la scène internationale et une amélioration du dialogue avec ses partenaires, notamment européens. Le Brésil a réintégré la CELAC. Des fondamentaux de la diplomatie brésilienne ont été repris : non-alignement, G77, format BRICS. Lula entend se réinvestir en Afrique et dans son environnement régional. Le Brésil se pose ainsi en médiateur dans le contexte de la crise politique au Venezuela. La recherche d’investissements et de débouchés pour l’économie brésilienne demeure une priorité.

Sur l’Ukraine, le Brésil a voté en faveur des résolutions condamnant l’invasion au CSNU et à l’AGNU (sauf une abstention au CSNU sous le gouvernement précédent). Le Brésil a déclaré qu’il n’adoptera pas de sanctions contre la Russie, et considère que le sujet doit être circonscrit aux instances compétentes. Il s’oppose à ce titre à l’exclusion de la Russie du G20. Dépendant des engrais russes et cherchant des sources d’approvisionnement en carburant dans un contexte de hausse des prix, le Brésil se veut conciliant avec Moscou. Lula s’est entretenu avec Poutine et semble conserver une ligne proche de son prédécesseur, ménageant la relation bilatérale avec la Russie. Lula a toutefois reconnu explicitement que toute solution de paix devait respecter l’intégrité territoriale de l’Ukraine lors d’un appel avec son homologue ukrainien.

Sur la situation au Proche-Orient, le Brésil souhaite éviter l’escalade du conflit et soutient une solution à deux Etats. Après avoir condamné l’attentat du Hamas, Lula s’est montré critique de la réponse israélienne à Gaza. Le Brésil a renforcé son soutien à la Palestine en appuyant la requête adressée à la Cour internationale de justice (CIJ) par l’Afrique du Sud au sujet de potentiels « actes génocidaires » qui seraient commis par Israël.

Le Brésil est impliqué au sein des instances multilatérales et faisait partie du Conseil de Sécurité pour le biennium 2022-23. Il n’y siège plus pour 2024-2025. Le pays préside le G20 en 2024. Il présidera la COP30 à Belém en 2025, ainsi que les BRICS.

Situation économique

Le PIB du Brésil s’établit à 2 127 Mds USD en 2023 selon les dernières projections du FMI, soit la 9ème économie mondiale devant le Canada et juste derrière l’Italie. La croissance a été soutenue en 2023 (+3,1%), suivant la même trajectoire que 2022 (+2,9%) après le rebond post-pandémie observé en 2021 (+5%). La chute de 2020 (-3,3%) avait été limitée par la mise en place de mesures de soutien inédites contre la pandémie. Le PIB brésilien est désormais bien supérieur à son niveau pré-pandémie (+7,7% en 2023 par rapport à 2019 en termes réels).

Le marché brésilien reste encore marqué par la persistance de droits de douanes moyens élevés, de pics tarifaires et de barrières non-tarifaires malgré de récentes réductions temporaires du tarif extérieur commun du Mercosul (TEC).

Les exportations brésiliennes sont majoritairement dominées par des produits à faible valeur ajoutée. Les principaux produits d’exportation sont le soja (14% des exportations totales, en progression de 35,3% grâce une demande tirée par la Chine, qui représente 70% des achats de soja brésilien), le minerai de fer (16%) et les huiles brutes de pétrole (11,3%). L’agro-négoce représente plus de 36% du total. Signe de la « reprimarisation » de l’appareil exportateur brésilien, la part des produits manufacturés dans les exportations brésiliennes était de 25% en 2021 alors qu’elle atteignait 52% en 2005.

La dépendance du Brésil vis-à-vis de la Chine est toujours de mise, avec plus d’un tiers des exportations brésiliennes dirigées vers son partenaire chinois (soit 88 Mds USD). La Chine importe principalement des produits de base pour lesquels le Brésil a un avantage comparatif.

Les États-Unis, deuxième client, concentrent 11% des exportations. Les ventes à destination des États-Unis ont enregistré une hausse de 45,1%, composées principalement de produits semi-finis. L’Argentine, 3ème client du Brésil avec 4% des exportations et grand importateur de véhicules et pièces automobiles brésiliens, a pour sa part augmenté ses achats de près de 40%.

Les importations brésiliennes présentent le profil inverse des exportations : les produits transformés prédominent (90% du total). En hausse de 89%, les engrais et fertilisants chimiques deviennent le principal poste d’importations en 2021, avec 15,1 Mds USD (6,9% de la valeur totale), sous l’effet de la hausse des cours des intrants agricoles mais aussi d’anticipations d’achat afin de sécuriser ses approvisionnements pour son agriculture. Viennent ensuite les combustibles qui représentent 6,1% des importations, en hausse de 81,9% du fait de la reprise économique post-confinement et de la tension sur les marchés internationaux. L’augmentation des importations brésiliennes en 2021 est imputable à une hausse de la demande domestique en termes d’investissement comme de consommation.

Les principaux fournisseurs du Brésil demeurent la Chine (21,7% de la valeur totale des importations), les États-Unis (18%), l’Argentine (5,45%) et l’Allemagne (5,17%). La France dispose d’une part de marché de 2,2% et l’UE représente une part de marché consolidée de 17,4%.

Mise à jour : 09.08.24

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