Présentation du Panama

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Présentation du pays

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Données générales

Nom officiel : République du Panama
Nature du régime : République démocratique unitaire (système parlementaire monocaméral)
Chef de l’État : Laurentino Cortizo Cohen

Données géographiques :

Superficie : 75 517 km²
Capitale : Panama
Villes principales : Colón, David, Santiago
Langue officielle : espagnol
Langues courantes : espagnol (85% de la population dont 14% parlent aussi anglais) et langues amérindiennes (15%)
Monnaie : balboa, en parité fixe avec le dollar US
Fête nationale : 3 novembre (indépendance, séparation de la Colombie)

Données démographiques :

Population : 4,409 millions d’habitants (Banque Mondiale, 2022)
Densité : 58,2 habitants au km² (Banque Mondiale, 2020)
Croissance démographique : 1,3% (Banque Mondiale, 2022)
Espérance de vie : 76,2 ans (PNUD, 2021)
Taux d’alphabétisation : 96% (Banque Mondiale, 2019)
Religions : catholiques (72%), protestants évangéliques (19%)
Indice de développement humain : 0,805 - 61ème rang mondial (PNUD, 2021)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le Panama est une république démocratique unitaire, dotée d’un régime présidentiel. Le Président et le Vice-président sont élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans non renouvelable. Le Président nomme les membres du gouvernement. Monocaméral, le Parlement est constitué d’une Assemblée nationale, dont les 71 membres sont élus au suffrage universel direct pour cinq ans.

Élu en 2019, le président Laurentino Cortizo (parti révolutionnaire démocratique ou PRD, centre-gauche libérale), a fait de la lutte contre la corruption, de la réduction des inégalités et de la modernisation du système éducatif les grands axes de son mandat. Alors que la réputation du pays avait été sérieusement entachée par le scandale des Panama Papers, le président Cortizo a érigé en priorité la sortie des listes anti-blanchiment.

L’épidémie de la Covid-19 a mis en évidence les fragilités du système sanitaire et l’ampleur des inégalités, se traduisant par plus de 978 000 cas et 8 470 décès pour 4,3 millions d’habitants.

En juillet 2022, le Panama a connu une flambée de contestation historique contre l’inflation, l’augmentation du prix des carburants, le niveau de chômage et l’état des services publics. Les négociations entre les groupes contestataires et le gouvernement ont abouti à des réductions sur le prix du carburant et de 72 biens de première nécessité sans toutefois parvenir à traiter toutes les revendications des manifestants. Après la suspension de la seconde phase de négociations peu après son ouverture en octobre 2022, l’entrée du pays dans une phase pré-électorale a finalement porté un coup d’arrêt à la reprise des négociations.

Les élections présidentielles, prévues en mai 2024, verront s’affronter plusieurs figures majeures de la vie politique panaméenne : le vice-président Carrizo (parti révolutionnaire démocratique), l’ancien président Martín Torrijos (parti populaire), ou encore l’ancien président Ricardo Martinelli (parti Realizando Metas), mis en cause dans plusieurs affaires de corruption et interdit de séjour aux États-Unis.

Politique étrangère

La diplomatie panaméenne se caractérise par un souci d’équilibre et une approche pragmatique, qui la conduit à entretenir de bonnes relations avec un grand nombre d’États, et à intégrer le plus possible les instances multilatérales.

Les États-Unis restent le premier utilisateur du Canal et le premier partenaire politique, stratégique, économique et commercial du pays. L’accord de libre-échange entre les deux pays est en vigueur depuis le 31 décembre 2012. La relation avec Washington s’est par ailleurs nettement approfondie dans les domaines de la lutte contre les trafics et l’immigration clandestine depuis l’arrivée au pouvoir des présidents Cortizo et Biden.

Le Panama a renforcé ses relations avec les pays d’Asie, en particulier avec la Chine qui est devenue le 2ème utilisateur du Canal. En juin 2017, le Panama a rompu ses relations diplomatiques avec Taïwan, au bénéfice de la République populaire de Chine. Plusieurs accords bilatéraux de coopération ont été signés (dont l’appartenance du Panama à la déclinaison latino-américaine des « nouvelles routes de la soie ») et des négociations se poursuivent afin d’aboutir à un traité de libre-échange entre les deux pays. Le gouvernement a signé un accord avec deux compagnies chinoises pour la reprise des travaux du 4ème pont du canal interocéanique, pour un coût total de 1,3 Mds USD. 3ème utilisateur du Canal, le Japon entretient avec le Panama des relations tant économiques que de coopération. Quant à la Corée du sud, elle est le 4ème utilisateur du Canal et a conclu un traité de libre-échange avec le Panama. Ce rapprochement s’est notamment matérialisé par deux déplacements successifs de la Ministre panaméenne des Relations extérieures en Asie du sud-est et au Japon au cours du deuxième semestre 2022.

Un autre partenaire naturel du Panama est le continent sud-américain. Le Panama nourrit des relations étroites avec le Chili, 5ème utilisateur du Canal, et le Mexique, avec lequel un accord de libre-échange (ALE) est entré en vigueur le 1er juillet 2015. Membre fondateur du système d’intégration centraméricain (SICA), le Panama a rejoint en juin 2013 son volet économique (SIECA).

Le pays bénéficie également de l’accord d’association UE-Amérique centrale dont le volet commercial est appliqué depuis le 1er août 2013. En matière humanitaire, tirant avantage du rôle de hub régional du Panama, l’UE y a établi son premier stock régional d’équipements d’aide humanitaire pour la région de l’Amérique latine et des Caraïbes. Un centre régional de données Copernicus devrait également être installé prochainement sur le sol panaméen.

Le Panama est l’un des principaux points de passage des migrants sur la route vers les États-Unis, particulièrement pour les migrants vénézuéliens et haïtiens. En 2022, plus de 250 000 migrants ont franchi la zone inhospitalière du Darién à la frontière avec la Colombie, soit plus que sur toute la période 2010-2020. Ce chiffre a été atteint au premier semestre 2023, laissant présager d’une augmentation significative du phénomène migratoire. La situation humanitaire dans cette région fait l’objet d’une attention accrue de la part des autorités panaméennes, mais également des acteurs régionaux, à commencer par les États-Unis.

Face à la détérioration de la situation humanitaire, le Panama s’attache à renforcer la coopération régionale et internationale sur les enjeux migratoires, notamment avec la Colombie, le Costa Rica et la République dominicaine dans le cadre de l’« Alliance pour le développement en démocratie » fondée en septembre 2021. Lors du dernier sommet de l’Alliance en mars 2022, un partenariat stratégique a été établi avec les États-Unis afin de faire face aux « causes structurelles des migrations » pour lequel un fonds spécial a été créé. De nouvelles aides ont été annoncées à l’occasion de l’Assemblée générale de l’OEA qui s’est tenue à Lima en octobre 2022 (240 M$ des États-Unis et 55 M$ du Canada). Cette crise humanitaire pousse le Panama à se coordonner avec les États voisins et à mener une politique régionale soucieuse de conserver un certain équilibre. C’est dans cette logique que le Panama a rejoint, en juillet 2019, le Groupe de contact international (GCI), dont la France est membre, sans toutefois donner lieu à des prises d’initiatives significatives.

Tout en rappelant la neutralité du Canal, le Panama a soutenu et coparrainé les résolutions présentées à l’Assemblée générale des Nations Unies condamnant l’invasion russe en Ukraine et demandant le respect du droit humanitaire.

Depuis le mandat du président Juan Carlos Varela (2014-2019) et les révélations des Panama Papers en avril 2016, les relations extérieures du Panama sont par ailleurs marquées par les inscriptions et sorties du pays des listes des pays non-coopératifs sur le plan fiscal et en matière de lutte contre le blanchiment, qu’elles soient nationales (liste ETNC française), régionales (listes européennes ETNC et AML-CFT, sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme) ou multilatérales (OCDE, GAFI), mettant en exergue l’insuffisance de ses efforts en matière de lutte contre la fraude fiscale.

Malgré les efforts accomplis depuis 2017 (non réinscription dans la liste OCDE et retrait de la liste noire européenne en 2018), les inscriptions sur les listes du GAFI (2016, 2019), de la France (2016) et européennes (janvier et mai 2020), maintenues en 2022 et 2023, reflètent l’absence de progrès suffisants dans ce domaine, en dépit de l’entrée en vigueur en mars 2022 de la loi sur la transparence fiscale, dont les effets sont encore difficilement mesurables.

Candidat à un siège de membre non-permanent du CSNU (2025-2026), le Panama cherche à se positionner comme un acteur régional de premier plan. Il affiche une diplomatie volontariste sur les sujets environnementaux. Le pays est engagé en faveur de la préservation des océans, dont atteste notamment sa participation au corridor marin de conservation du Pacifique oriental (CMAR), que la France a rejoint en mars 2023. Après avoir accueilli la COP CITES, le Panama a organisé la conférence « Our Ocean » en mars 2023, traduisant son ambition de devenir le « leader bleu » régional. Dans cette perspective, le Panama a rejoint récemment la Coalition pour la haute ambition contre la pollution plastique et adopté un plan d’action national contre la pollution marine. Il est également devenu le premier pays d’Amérique centrale et latine à protéger plus de 50% de son territoire marin.

Situation économique

Pays de services et de transit, le Panama est l’économie latino-américaine qui a connu la croissance la plus forte (8% annuels en moyenne) au cours des dix dernières années.

L’économie du Panama repose sur trois piliers : la zone franche de Colón (2ème plateforme de redistribution de biens de consommation au monde et dont la France est le 2ème fournisseur européen), le Centre bancaire international (74 banques/137 Mds USD d’actifs) et les services maritimes (Canal et infrastructures portuaires). Les atouts du pays sont sa situation géographique, l’activité du Canal (environ 6% du trafic maritime mondial), mais aussi son économie dollarisée.

Le Panama a par ailleurs commencé à exploiter son potentiel minier (comparable au Chili), lui permettant de diversifier son économie en développant son secteur primaire. Aujourd’hui représentée par le projet minier Cobre Panama, l’industrie minière contribue à hauteur de 3,5% au PIB. L’exploitation du cuivre a permis d’augmenter significativement les exportations panaméennes (3,6 Mds USD en 2021, dont plus de 75% sont des exportations de cuivre - 2,8 Mds) et de créer environ 7 000 emplois directs et près de 30 000 emplois indirects depuis 2019. L’État estime que les exportations de cuivre et d’or représenteront 8% du PIB en 2024, soit l’équivalent des activités du centre bancaire panaméen.

Après avoir connu une récession historique de – 17,9% en 2020 en raison de la crise sanitaire, le Panama a entamé une reprise économique forte avec une croissance de 15,3% en 2021 et 10,8% en 2022 selon le Fonds monétaire international (FMI). Le taux de chômage atteint toutefois 18% et la hausse des prix mondiaux et les perturbations des chaînes de valeurs et d’approvisionnement mondiales liées au conflit russo-ukrainien affectent fortement le pays, très dépendant des importations et du dollar américain. En 2023 et 2024, le FMI prévoit un retour à un niveau de croissance autour de 4%.

Mise à jour : 15.09.23

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