Présentation du Mozambique

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Présentation du pays

MOZAMBIQUE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République du Mozambique
Nature du régime : régime présidentiel, multipartisme
Chef de l’État : Filipe NYUSI (investi le 15 janvier 2015, réélu le 15 octobre 2019)

Données géographiques

Superficie : 782 574 km²
Capitale : Maputo
Villes principales : Beira, Nampula, Quelimane, Pemba, Nacala, Tete, Chimoio, Maxixe, Matola, Angoche
Langue officielle : portugais
Monnaie : metical (MZN) : 1 euro = 70,76 meticais (au 31/03/2022)
Fête nationale : 25 juin (indépendance en 1975)

Données démographiques

Population (2021) : 32,1 millions d’habitants
Croissance démographique (2021) : +2,9 %
Espérance de vie (2020) : 61 ans
Taux d’alphabétisation de la population âgée de 15 à 24 ans (2018) : 70,9 %
Religions : christianisme (56,1 %, dont catholicisme : 28,4 %), islam (17,9 %), animisme (17,8 %), sans religion (8,2 %)
Indice de développement humain (PNUD, 2019) : 181e sur 189

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le Mozambique est indépendant du Portugal depuis le 25 juin 1975. Après seize années (1977-92) de guerre civile entre le parti au pouvoir, le Frelimo (Front de libération du Mozambique), d’obédience marxiste, et la Renamo (Résistance nationale mozambicaine), soutenue par le régime d’apartheid sud-africain, les accords de paix de Rome (4 octobre 1992) ont ouvert une période de stabilité relative. Depuis, la vie politique est dominée par le Frelimo et deux partis d’opposition, la Renamo et le Mouvement démocratique du Mozambique (MDM, né en 2009 d’une scission de la Renamo).

Les dernières élections générales du 15 octobre 2019 ont été remportées par le Frelimo. Le parti a obtenu la majorité absolue au Parlement (184 sièges de députés sur 250) et l’ensemble des gouverneurs des provinces. Le Président Filipe Jacinto Nyusi (Frelimo) a été réélu avec plus de 73 % des suffrages, devant Ossufo Momade, chef de l’opposition (Renamo). Le résultat de l’élection présidentielle a été confirmé le 23 décembre 2019 par le Conseil constitutionnel et le Président investi le 15 janvier 2020. Les prochaines élections se tiendront en 2024.

Entamées en juin 2016, les négociations de paix (deux volets : décentralisation et questions militaires) ont abouti le 1er août 2019 à la signature d’un accord de cessation des hostilités par le président Nyusi et le leader de la Renamo, Ossufo Momade (une trêve était déjà observée depuis fin 2016). Celui-ci a été suivi le 6 août 2019 par la signature de l’accord de paix et réconciliation. Cet accord de paix est le troisième depuis la fin de la guerre civile : les accords de 1992 et de 2014 avaient été dénoncés par la Renamo.

Depuis octobre 2017, le Mozambique est confronté au terrorisme islamique. Plusieurs centaines d’attaques ont été menées dans le nord (provinces à majorité musulmanes de Nampula et de Cabo Delgado) par un groupe surnommé « Al-Shabaab » par la population locale, affilié à l’État islamique. Le bilan s’élève à plus de 3000 personnes tuées et environ 800 000 déplacés internes. Depuis juin 2021, les troupes rwandaises (2000 militaires) sont présentes sur le sol mozambicain et la SADC a déployé une force d’intervention régionale (mission SAMIM) sur accord du gouvernement. L’Union européenne a déployé une mission de formation et de renforcement des capacités sur deux ans (EUTM Mozambique), finance du matériel à hauteur de 80M€ via la facilité européenne pour la paix et soutient les initiatives régionales.

Dans un pays où la prévalence du VIH est élevée (près de 40 000 victimes en 2020), la pandémie de la Covid-19 est restée relativement maîtrisée. La crise a en revanche durement affecté l’économie et les conditions sociales du pays.

Le Mozambique est régulièrement classé parmi les pays les plus vulnérables aux conséquences du changement climatique. En 2019, les cyclones Idai et Kenneth ont frappé la région de Beira et le Cabo Delgado. En 2020 et 2022, le pays a subi la tempête Eloise, à nouveau dans la région de Beira, et le cyclone Gombe en mars.

Politique étrangère

Le Mozambique privilégie l’action dans le cadre de l’Union africaine (UA), s’efforçant de promouvoir les positions communes à l’ensemble du continent dans les négociations internationales. Le Mozambique a signé l’accord visant à mettre en place la Zone de libre-échange continentale en mars 2018, mais ne l’a pas encore ratifié. La diplomatie mozambicaine, pragmatique, vise à attirer des investisseurs et à mobiliser les ressources internationales en faveur de son développement. Le Mozambique est membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies pour 2023-2024.

Membre fondateur de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), le Mozambique cherche à valoriser son positionnement géostratégique de débouché maritime des régions enclavées d’Afrique australe. Le pays était président de la SADC en 2020-2021.

Le Mozambique est également partie au Mouvement des non-alignés depuis 1976. En 2000, il a signé le statut de Rome créant la Cour pénale internationale (CPI), mais ne l’a pas ratifié. Pour autant, suite au sommet de l’Union africaine d’Addis-Abeba fin janvier 2017, le Mozambique a pris position contre une sortie collective de la CPI. Le 2 mars 2022, il s’est abstenu lors du vote à l’Assemblée générale sur l’agression russe en Ukraine. En 2018, le Mozambique a signé l’accord-cadre d’adhésion à l’Alliance solaire internationale et a ratifié l’Accord de Paris sur le climat.

Les relations avec l’Afrique du Sud sont essentielles (1er fournisseur, 3e client et 6e investisseur en 2018), nourries par le voisinage, l’attraction économique et les relations historiques entre l’ANC (African National Congress) sud-africain et le Frelimo. Les deux partis ont été unis, avec d’autres partis de libération de l’Afrique australe, dans la lutte contre le régime d’apartheid en Afrique du Sud.

Le Mozambique entretient des relations bilatérales diversifiées avec ses partenaires internationaux. Le pays a renforcé sa coopération avec les États-Unis (1er bailleur de fonds bilatéral) et les pays de l’Union européenne (3e bailleur de fonds après les États-Unis et la Banque mondiale, le 1er en incluant les coopérations des États membres). Le Mozambique a adhéré le 4 février 2018 à l’accord de partenariat économique (APE) entre l’Union européenne (UE) et les États de l’Afrique australe (SADC). L’UE intervient au Mozambique principalement dans les domaines de la promotion de la paix et de la sécurité (missions d’observation électorales depuis 1994), des droits humains (le Mozambique participe à l’initiative Spotlight de l’UE et des Nations Unies contre les violences de genre) et l’aide au développement et humanitaire (le 11e FED a alloué 697M€ au Mozambique entre 2015 et 2020, aide financière et matérielle après les cyclones Idai et Kenneth). Le Portugal, ex-puissance coloniale, reste aussi un partenaire important (39 000 ressortissants, 4e investisseur et 2e créancier du Mozambique derrière la Chine). La Chine est devenue un partenaire économique majeur du Mozambique.

Situation économique

Après trente années de croissance ininterrompue (7% en moyenne entre 2010 et 2015 suivie d’un ralentissement à partir de 2016), le Mozambique a connu sa première baisse en 2020 (-1,5%) sous l’effet de la pandémie et des épisodes cycloniques. Cette évolution a été suivie par une reprise modeste en 2021 (+2,5%). Avec un PIB/hab de 444 USD, le Mozambique figure dans la catégorie des « pays les moins avancés » de la Banque mondiale. Il est notamment confronté à une pression démographique importante (+2,9%, 32,1M d’habitants).

Le pays dispose de nombreux atouts : par sa géographie littorale, le Mozambique offre trois couloirs logistiques aux pays enclavés voisins (Zimbabwe, Malawi, Zambie, nord de l’Afrique du Sud) ; les ressources primaires minières et agricoles sont considérables et composent 77% des exportations de l’Etat ; le Mozambique est un fournisseur régional d’électricité grâce à ses réserves hydrauliques.

Le Mozambique continue toutefois de faire face à plusieurs difficultés structurelles : sa position dans un couloir cyclonique fragilise son développement ; l’insurrection terroriste au Cabo Delgado a freiné plusieurs projets dans le pays ; enfin, le Mozambique continue à subir les conséquences de l’affaire des « dettes cachées », révélée en 2016, qui lui a fermé l’accès aux prêts souverains et restreint sa marge de manœuvre budgétaire. Classé en « détresse de dette », la dette publique du Mozambique s’élève à 133,6% du PIB en 2021, dont 85% de dette externe. En mars 2022, le FMI et le Mozambique sont parvenus à un accord au niveau des services sur une facilité élargie de crédit de 470 MUSD sur trois ans (2022-2025), le premier programme du FMI dans le pays depuis six ans.

Le Mozambique a régulièrement figuré parmi les six premiers récipiendaires d’IDE du continent africain, en raison des investissements miniers et gaziers. Deux projets gaziers ont démarré. L’un opéré par Eni (10 Mds USD) devrait entrer en production en 2022, l’autre piloté par TotalEnergies (23,5 Mds USD) est suspendu pour ’force majeure’ depuis avril 2021. Un troisième projet, opéré par Exxon Mobil (25 Mds USD) a été reporté en raison de la crise sécuritaire et sanitaire.

Mise à jour : 12 mai 2023

Informations complémentaires