Présentation du Luxembourg

Partager

Données générales

LUXEMBOURG {JPEG}

Présentation du pays

Nom officiel : Grand-Duché de Luxembourg
Nature du régime : Monarchie constitutionnelle, démocratie représentative
Chef de l’Etat : S.A.R. le Grand-Duc Henri de Luxembourg depuis le 7 octobre 2000
Chef du Gouvernement : M. Xavier Bettel depuis le 4 décembre 2013

Données géographiques

Superficie : 2 586 km²
Capitale : Luxembourg
Villes principales : Luxembourg, Esch-sur-Alzette
Langue(s) courantes et officielles : luxembourgeois, français, allemand
Monnaie : euro
Fête nationale : 23 juin (anniversaire officiel du Grand-Duc)

Données démographiques

Population (mai 2023) : 660 809
Densité (2022) : 225hab/km2
Croissance démographique : 1,7%
Espérance de vie (2022) : 80,5 ans (hommes) et 84,8 ans (femmes)
Taux d’alphabétisation (2022) : 100 %
Religions (2022) : séparation de l’Église et de l’État depuis 2015. 48% de la population se dit croyante.
Indice de développement humain (rapport PNUD 2022) : 0, 930 ; 17e rang

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Le Luxembourg est une monarchie constitutionnelle, au sein de laquelle les prérogatives du Grand-Duc (promulgation et exécution des lois, négociation des traités, bon fonctionnement de l’administration) et la conduite du gouvernement sont déléguées au Premier ministre. Depuis 2013, Xavier Bettel assume cette fonction (2 mandats).

La vie politique luxembourgeoise est traditionnellement dominée par trois grandes formations : le Parti chrétien social (CSV), le Parti démocratique (DP), d’inspiration libérale et le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (LSAP). Le parti des Verts, qui bénéficie d’un fort ancrage local, participe au gouvernement depuis 2013. La coalition entre le DP, parti de Xavier Bettel, les socialistes et les verts avait été reconduite à l’issue des élections de 2018. Elle s’est engagée en faveur de mesures à caractère social (augmentation de 100€ nets du salaire social minimum, indexation des allocations familiales, octroi de deux jours de congés supplémentaires, actions en faveur de la petite enfance, des transports publics et du logement, légalisation du cannabis récréatif) et économique libéral (maintien de la dette publique en-dessous de 30 %, réduction du taux d’imposition des entreprises, baisse de la TVA pour la construction).

Le Premier ministre libéral Xavier Bettel dispose, en raison de ses mandats précédents, d’une assise solide auprès de l’opinion publique grâce à un bilan considéré comme généreux. Son gouvernement est parvenu à faire adopter au Parlement les réformes relatives, d’une part, au mariage homosexuel ; de l’autre, à la séparation de l’Église et de l’État. Après l’autorisation du cannabis thérapeutique et malgré les difficultés juridiques liées au cadre européen, le Parlement a finalement adopté le 28 juin 2023 un projet de loi dépénalisant la consommation de cannabis et autorisant la culture de 4 pieds, à domicile.

Le poids renforcé depuis 2018 des Verts au sein de la coalition a conduit à l’adoption d’une stratégie ambitieuse pour le climat, articulée autour de la protection de la biodiversité, de l’efficacité énergétique et d’importants investissements dans les énergies renouvelables. Le gouvernement est en revanche fermement opposé à l’énergie nucléaire.

Malgré ces réussites et le fort consensus qui règne au Grand-Duché, des voix s’inquiètent du risque de creusement des inégalités dans la société luxembourgeoise, notamment en raison du prix extrêmement élevé des logements ; 21,1% des Luxembourgeois gagnent moins de 60% du revenu médian et 7,3% de la population seraient en risque de pauvreté.

Le Parlement luxembourgeois, monocaméral, comprend 60 députés élus au suffrage universel direct ; le scrutin est proportionnel. La chambre sera renouvelée le 8 octobre 2023. Son président est M. Fernand Etgen (DP). Les dernières élections communales, le 11 juin 2023, ont vu la victoire du parti chrétien démocrate CSV dans la majorité des villes et la progression du parti libéral DP dans l’ensemble du pays. Le parti socialiste LSAP a été relativement stable par rapport aux élections de 2017. Enfin, le score des Verts a régressé.

Situation économique

PIB (2022) : 78,1Mds€
Indice PIB par habitant (2021) : 277
Taux de croissance (prévisions 2022) : 1,5%
Taux de chômage (mai 2023) : 4,8%
Taux d’inflation (prévisions 2022) : 8,2 %
Solde budgétaire (2022) : +0,2 % du PIB
Dette (2022) : 24,6% du PIB
Principaux clients (2022) : Allemagne (20,3%), Royaume-Uni (14,6%), France (10,9%), Italie (8,5%), Belgique (5,3%)
Principaux fournisseurs (2022) : Allemagne (17,5%), USA (14%), Royaume-Uni (12,2%), Belgique (9,1%), France (7,9%)
Exportations françaises vers le Luxembourg (2022) : 3,07Mds€
Importations françaises depuis le Luxembourg (2022) : 1,98 Md€

Figurant parmi les pays les plus riches en termes de PIB/habitant, le Luxembourg est un pays à l’économie très ouverte, recourant massivement à la main-d’œuvre étrangère, principalement transfrontalière (voir infra).

La réussite du Luxembourg continue de reposer largement sur le secteur financier qui contribue significativement à la valeur ajoutée nationale (env. 27,5%), un quart de l’économie du pays, au 1er rang européen et au 2e rang mondial pour la domiciliation des fonds d’investissement (5000Mds€ d’actifs sous-gestion).

De plus, le secteur bancaire est spécialisé sur des questions où le pays est un acteur majeur, telles que la banque privée. Le Luxembourg est une place importante pour la distribution de produits d’assurance, le pays demeure confronté au défi de la diversification.

Le Luxembourg a connu une forte croissance dans les années 2010, grâce notamment à son secteur financier très dynamique, lui conférant des taux de croissance supérieurs à la moyenne européenne. Ces bons résultats et la prépondérance des services dans l’économie (55% du PIB) lui ont permis de limiter l’impact de la crise liée à la pandémie à un repli de -0,8% en 2020. Après un important rebond en 2021 (+5,1%), le dynamisme de la croissance a été freiné 2022 (+1,5%) par les pressions inflationnistes (+14,4% depuis fin 2019) imputables tant au contexte international et européen que national (forte pénurie de main d’œuvre, crise de l’immobilier, indexation automatique des salaires, etc.).

Si l’importance de sa place financière luxembourgeoise demeure incontestable dans le paysage européen, le Luxembourg est soucieux de diversifier son économie. Les domaines identifiés à cet effet regroupent la logistique, l’industrie spatiale et le secteur de l’innovation (fintech, healthtech, centres de données et cybersécurité). Les autres enjeux concernent notamment l’accès au logement et le vieillissement de sa population, faisant peser un risque important sur la soutenabilité des finances publiques.

Politique étrangère

Le Luxembourg est un allié européen précieux qui présente des vues proches de celles de la France et contribue, à la hauteur de ses moyens, à de nombreuses opérations multilatérales.

Fervent promoteur des droits de l’Homme (le Luxembourg siège au Conseil des droits de l’Homme pour le biennium 2022-2024, avec le soutien de la France) et défenseur du multilatéralisme, le Grand-Duché participe ainsi aux opérations de maintien de la paix dans le cadre des Nations unies, de l’OTAN et de la Politique de sécurité et défense commune (PSDC) européenne. Il participe à la mission de l’ONU au Mali (MINUSMA), et, pour l’OTAN, à la ‘Enhanced Forward Presence’ en Lituanie et à la ‘Response force’ en Roumanie.

Le Luxembourg a également renforcé sa politique de défense depuis l’invasion russe de l’Ukraine investissant de manière significative en portant son budget de la défense à 1% du PIB d’ici 2028 (soit 1Mds€) puis à terme à 2% de son RNB (selon l’objectif fixé avec l’OTAN). Depuis quelques mois, il se positionne par ailleurs sur de nombreux projets dans le cadre de l’OTAN, notamment dans le domaine du numérique.

L’aide publique au développement (APD) luxembourgeoise a atteint 0,99% du RNB en 2021 et le gouvernement espère dépasser pour la première fois cette année les 500M€ de contribution à la coopération au développement. Sa stratégie en la matière, intitulée, « En route pour 2030 », s’articule autour des priorités suivantes : i) l’accès à des services sociaux de base de qualité, ii) l’intégration socio-économique des femmes et des jeunes, iii) une croissance durable et inclusive et iv) une gouvernance inclusive. 10% des fonds sont également consacrés au développement agricole. Le Luxembourg travaille majoritairement avec six pays partenaires en Afrique (Cabo Verde, Burkina Faso, Mali, Niger et Sénégal) ainsi qu’en Asie du Sud-Est (Laos). La part de l’aide bilatérale (70% du total) est en augmentation mais l’action du Luxembourg s’inscrit dans un contexte essentiellement multilatéral.

Ukraine - La classe politique luxembourgeoise a unanimement condamné l’offensive militaire russe en Ukraine. Le Premier ministre s’était entretenu avec les présidents russe et ukrainien en mars 2022. Le gouvernement apporte une aide à l’Ukraine par le biais de livraisons d’armes légères, y compris létales, et d’un soutien logistique et humanitaire. Le Luxembourg a ainsi alloué 90M€ d’aide militaire à Kiev, soit plus de 16% de son budget de défense. Depuis 2023, le Luxembourg participe au groupement tactique de l’OTAN en Roumanie et à la mission d’assistance militaire de l’UE pour l’Ukraine. Au plan humanitaire, plus de 5 000 réfugiés ukrainiens ont été accueillis au Luxembourg.

Situé au cœur de l’Europe et membre fondateur de l’UE, abritant le siège de plusieurs institutions et organes de l’UE et de la zone euro, le Luxembourg s’est fortement impliqué dans le processus de construction européenne. Il est très attaché à la liberté de circulation et plaide pour une Europe fidèle à ses valeurs fondatrices (État de droit et liberté de circulation), proche des citoyens, solidaire sans oublier la dimension sociale.

Le Luxembourg participe à l’ensemble des politiques européennes ainsi qu’aux coopérations renforcées, à l’exception des sujets liés à la fiscalité, sur lesquels ses positions ont toutefois évolué ces dix dernières années. Il s’est notamment prononcé en faveur de l’harmonisation de la fiscalité et a rejoint l’accord adopté dans le cadre de l’OCDE.

Coopération au sein du Benelux – Le traité sur l’ « Union du BENELUX », signé en 2008 et entré en vigueur en 2011, vise à renforcer l’influence des trois pays, notamment sur la scène européenne. Les trois pays jouissent d’une coopération renforcée notamment dans le domaine militaire (déclaration en 2012) et en matière transfrontalière (signature en 2014 d’un traité sur la coopération transfrontalière). Avec la France, une déclaration d’intention relative au développement d’une coopération plus étroite entre la France et les États de l’Union Benelux a été signée en 2018 à Bruxelles. Elle rappelle la volonté de donner un nouvel élan aux coopérations transfrontalières, en particulier dans les domaines du développement économique, du développement durable, de l’innovation, du numérique et de la culture. Le plan d’action de 2022, le dernier sous présidence luxembourgeoise, met notamment l’accent sur les synergies avec les régions voisines en plus de la sortie de la pandémie et un « Benelux vert, sûr et compétitif ».

Le Grand-Duché s’efforce également de promouvoir la coopération transfrontalière avec ses voisins (France, Allemagne, Belgique), qui forment la « Grande Région » (Grand-Duché, région Grand-Est, Rhénanie-Palatinat, Sarre, Wallonie, Communautés française et germanophone de Belgique). La « Grande Région » étant pensée comme laboratoire d’une Europe des régions, le Grand-Duché y voit l’opportunité de développer un instrument juridique européen permettant l’expérimentation de dispositions législatives particulières sur certains espaces transfrontaliers.

Mise à jour : 21.07.23

Informations complémentaires