Présentation de l’Irak

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Présentation du pays

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Données générales

Nom officiel : République d’Irak
Nature du régime : République fédérale
Chef de l’État : Abdul Latif Rachid (président de la République)
Chef du gouvernement : Mohammed Chia Al-Soudani (Premier ministre)

Données géographiques

Superficie : 438 517 km²
Capitale : Bagdad
Villes principales : Bagdad, Bassorah, Mossoul, Erbil
Langues officielles : arabe, kurde
Monnaie : dinar irakien 1 $ = 1 459,5 IQD

Données démographiques

Population (2020) : 40,22 millions d’habitants
Croissance démographique : 2,3% (2020)
Espérance de vie : 70 ans (2020)
Taux d’alphabétisation (2017) : 85,6%
Religions : 98% de musulmans (chiites 60%, sunnites 38%), 2% de minorités diverses (chrétiens, yézidis, kakaïs, shabaks, mandéens-sabéens)
Indice de développement humain (2018) : 159e rang mondial – 0,689 (PNUD)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Après trois ans de combats contre Daech, qui s’était emparé de Mossoul en 2014, la victoire territoriale contre l’organisation terroriste est proclamée en décembre 2017. L’Irak entre alors dans une phase de stabilisation, de reconstruction et de réaffirmation de sa souveraineté.

1) Au plan politique, l’Irak s’est doté d’un gouvernement après plus d’un an de blocage et les défis à relever sont nombreux

Des tensions internes, de natures socio-économique, politique et sécuritaire, alimentent une contestation sociale forte en Irak : en octobre 2019 est apparu un mouvement d’ampleur nationale dénonçant le confessionnalisme, la corruption, les ingérences étrangères, la faiblesse de l’État et les difficultés socio-économiques. Les manifestations ont entrainé la démission du Premier ministre Adel Abdel Mahdi en novembre 2019. Après six mois de vacance du pouvoir, Moustapha Kadhimi, ancien journaliste et militant des droits de l’homme puis directeur des services de renseignement irakiens, prend la tête d’un gouvernement de transition en mai 2020. Il organise en octobre 2021 des élections législatives anticipées devant mener à la formation rapide d’un gouvernement de plein exercice, pour répondre aux demandes de la population irakienne.

Le courant sadriste emmené par le leader chiite nationaliste Moqtada Sadr est sorti en tête des élections. Cependant, le gouvernement de majorité que Sadr appelait de ses vœux n’a pas pu voir le jour, face à la volonté de ses adversaires de former un gouvernement de consensus incluant tous les partis politiques, y compris ceux proches de l’Iran. Le 12 juin, en signe de protestation, Sadr appelle les 73 députés sadristes du parlement irakien à démissionner collectivement, offrant ainsi à ses rivaux du Cadre de coordination chiite (bloc arrivé second aux élections de 2021) la possibilité de former un gouvernement. Le 13 octobre, Mohammed Shia Al-Soudani, homme politique irakien ayant servi sous plusieurs gouvernements de Nouri Al-Maliki est désigné Premier ministre par le nouveau président fédéral, Abdulatif Rachid, élu le même jour. Le 27 octobre, le Parlement irakien a approuvé le gouvernement de Mohammed Al-Soudani, composé de 23 ministres, ainsi que sa feuille de route gouvernementale.

2) Au plan sécuritaire, la lutte contre le terrorisme de Daech reste une priorité, tandis que l’Irak reste la cible d’attaques étrangères sur son sol

Depuis la victoire des troupes irakiennes et de la Coalition internationale contre Daech en 2017, l’Irak est entré dans une phase de stabilisation, de reconstruction et de réaffirmation de sa souveraineté. Si aujourd’hui, Daech ne contrôle plus directement de territoire en Irak, l’organisation continue de mener des actions de harcèlement contre les forces de sécurité irakiennes et de la Coalition depuis ses bases arrière dans les provinces d’Anbar, de Ninive et dans la Jézireh. Daech s’en prend également aux civils. Dans le cadre de la poursuite de la lutte contre Daech et du soutien aux forces de sécurité irakiennes, l’Irak continue à bénéficier d’un soutien militaire important de la communauté internationale fourni par la Coalition internationale contre Daech et par la mission de conseil NM-I de l’OTAN.

Les conséquences humanitaires de la guerre contre Daech demeurent importantes. Près de 1,2 million de personnes sont toujours déplacées à l’intérieur du pays selon l’Organisation internationale pour les Migrations (OIM). Ces populations sont réparties sur l’ensemble du pays avec une forte concentration dans la plaine de Ninive et au Kurdistan irakien. La fermeture progressive des camps de déplacés en Irak fédéral – où résidaient 250 000 déplacés – suscite des préoccupations dans un contexte où les familles perçues comme étant affiliées à Daech font l’objet de rejets voire de violences lors de leur retour dans leur région d’origine. Seuls les camps situés dans la région autonome kurde font pour l’heure exception au mouvement généralisé de fermeture.

L’Irak est régulièrement ciblé par des frappes iraniennes et turques. En particulier, depuis septembre 2022, l’Iran cible des positions de groupes kurdes iraniens repliés depuis plusieurs années dans la région autonome du Kurdistan d’Irak. Le régime iranien, qui revendique ces frappes, les justifie en attribuant à ces groupes l’origine des manifestations en cours en Iran. La France a systématiquement condamné ces attaques, en appelant l’Iran à respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Irak et de la région autonome du Kurdistan en son sein et à cesser ses activités déstabilisatrices pour la région dans son ensemble.

La Turquie mène également depuis 2019 des campagnes de bombardement aérien pour viser les positions du PKK en Irak. Les frappes turques ciblent régulièrement la région autonome du Kurdistan où le PKK est implanté de longue date, le Sinjar et les zones dites « disputées » entre l’Irak fédéral et la région autonome du Kurdistan.

Politique étrangère

Le gouvernement du Premier ministre sortant Moustapha Kadhimi a souhaité mener une politique d’équilibre à l’égard des conflits régionaux. L’Irak, dont les gouvernements successifs depuis 2003 étaient tous proches de Téhéran, a ainsi opéré un rééquilibrage de sa diplomatie sous l’impulsion de Kadhimi. Le pays a renforcé ses partenariats avec les pays de son voisinage sud, notamment avec la Jordanie et l’Egypte d’une part, avec la Turquie d’autre part, et avec les Etats arabes du Golfe.

La Conférence de Bagdad pour la coopération et le partenariat qui s’est tenue le 28 août 2021 en présence du Président de la République a permis de poser les bases d’un dialogue régional renouvelé, réunissant les principaux voisins et partenaires de l’Irak. Une conférence ministérielle de suivi a eu lieu le 21 septembre 2021 à New York, puis en septembre 2022 à New York. Le nouveau sommet au « Format de Bagdad » en Jordanie le 20 décembre 2022 réunit les mêmes participants que l’édition 2021 ainsi que Bahreïn, Oman et les représentants de l’Union européenne, du Secrétariat général des Nations unies et de l’Organisation de la Coopération islamique.

L’Irak s’est abstenu lors du vote à l’Assemblée générale des Nations unies pour condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie. La position de Bagdad a évolué : le 24 mars, l’Irak a voté en faveur de la résolution que la France a élaborée avec le Mexique sur les conséquences humanitaires de l’agression russe contre l’Ukraine.

Situation économique

Avec 40 millions d’habitants, l’Irak est l’un des plus grands marchés de la région. L’économie est dominée par le secteur des hydrocarbures, principal moteur de l’économie irakienne (plus de 90 % des ressources budgétaires et environ 50 % du PIB). L’Irak dispose d’une réserve de pétrole d’environ 145 milliards de baril, soit la cinquième avérée au monde. La production du pays pourrait atteindre entre 6 et 9 millions de barils par jour selon les prévisions de l’Agence Internationale de l’Énergie mais elle est actuellement limitée par les quotas imposés par l’OPEP+.

Des réformes visant à améliorer la gouvernance (lutte contre la corruption) et à diversifier l’économie sont indispensables à long-terme. Le gouvernement Kadhimi a adopté en 2020 un Livre blanc sur la réforme économique qui identifie plusieurs axes de réforme prioritaires comme la refonte du secteur public, le fonctionnement du marché du travail et du secteur financier ou encore l’amélioration de l’environnement des affaires. Un Groupe de contact économique pour l’Irak [en anglais : Iraq Economic Contact Group] a été lancé le 21 octobre 2020 à Londres pour suivre ces réformes et assister l’Irak dans leur mise en œuvre. La France en est membre aux côtés des autres pays du G7, de l’UE, de la Banque mondiale et du FMI.

Aujourd’hui, la part de marché française en Irak reste faible : elle représente moins de 1% du commerce extérieur de l’Irak. Les entreprises françaises sont actives dans des secteurs variés : hydrocarbures (Total), électricité (Schneider Electric, GE France), transports (Airbus, ADPi, Alstom, CMA-CGM, Renault Trucks, Thales), environnement (Degrémont, Veolia), construction (Lafarge est le premier investisseur étranger hors secteur pétrolier en Irak), santé (Sanofi), distribution (Carrefour) ou alimentation (Danone).

Mise à jour : 19.12.22

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