Présentation du Honduras

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Présentation du pays

HONDURAS {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République du Honduras
Nature du régime : République, régime présidentiel
Chef de l’Etat : Mme Iris Xiomara Castro Sarmiento (depuis le 27 janvier 2022)

Données géographiques

Superficie : 112 492 km2
Capitale : Tegucigalpa
Villes principales : San Pedro Sula, La Ceiba
Langue officielle : espagnol
Monnaie : Lempira
Fête nationale : 15 septembre
Décalage horaire avec la France : - 7h en hiver et - 8h en été.

Données démographiques

Population (2023, Banque Mondiale) : 10 644 851
Densité : 93 hab. / km²
Croissance démographique (2023, Banque Mondiale) : 1,7%
Espérance de vie (2023, Banque Mondiale) : 73 ans
Taux d’alphabétisation (2022, INE) : 88,2 %
Population vivant en dessous du seuil de pauvreté (2023, CEPAL) : 66,8%
Indice de développement humain (2021, PNUD) : 0,621 (137e))

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Xiomara Castro a été investie présidente du Honduras le 27 janvier 2022, devenant la première femme à accéder à la magistrature suprême du pays. Mme Castro a été élue le 28 novembre 2021, à l’issue d’un scrutin marqué par une participation élevée (68%, 10 points de plus qu’en 2017. Ce scrutin a marqué une alternance historique pour le Honduras : pour la première fois, le chef de l’Etat élu n’est pas issu des deux partis traditionnels, à savoir du parti National ou du parti Libéral. Le scrutin de 2021 et l’annonce des résultats se sont déroulés dans le calme, en présence d’observateurs internationaux. L’élection de Xiomara Castro a été saluée par de nombreux dirigeants de la gauche latino-américaine.

La présidente Castro a annoncé vouloir construire « un Etat socialiste et démocratique », lutter contre la corruption et combattre les inégalités, dans ce pays où près des trois quarts de la population vit sous le seuil de pauvreté. Alors que le gouvernement précédent avait évincé la mission de lutte anti-corruption de l’OEA (MACCIH), la présidente Castro s’est engagée pendant la campagne électorale à faciliter la création d’une commission onusienne de lutte contre la corruption (CICIH), sur le modèle de l’ancienne Commission internationale contre l’impunité au Guatemala (CICIG). Le 15 décembre 2022, le Honduras et les Nations unies ont signé un protocole d’entente afin de permettre l’envoi d’une mission d’expertise juridique censée préparer le déploiement de la future CICIH.

Les premières primaires de l’histoire du pays ont eu lieu le 9 mars 2025. Elles ont permis de désigner les candidats des trois principaux partis du pays (le parti libre et de la refondation (Libre), le parti National et le parti Libéral) pour la prochaine élection présidentielle du 30 novembre 2025, qui verra également le renouvellement des mandats de députés et de maires. En vertu de la Constitution hondurienne, qui prévoit un mandat présidentiel unique, la présidente Xiomara Castro ne peut concourir à sa réélection.

Le Honduras est confronté à une forte insécurité, principalement liée à la criminalité des gangs, communément appelés maras. Pour y faire face, l’exécutif a décrété l’état d’exception le 6 décembre 2022. D’abord circonscrit à quelques quartiers de Tegucigalpa et San Pedro Sula, les deux principales villes du pays, il a depuis été étendu à l’ensemble du territoire et s’est accompagné d’un plan de reprise en main des prisons. Renouvelé à plusieurs reprises, l’état d’exception est toujours en vigueur.

Politique étrangère

Au plan régional, le Honduras a réintégré en 2011 l’Organisation des Etats américains (OEA) et le Système d’intégration centraméricain (SICA), desquels il avait été exclu après le coup d’Etat militaire du 29 juin 2009. L’OEA et l’Union européenne ont chacune envoyé une mission d’observation électorale lors des élections générales de novembre 2021, dont le bon déroulement a été unanimement salué. Le gouvernement de Xiomara Castro est réputé proche des pays de la gauche dite « bolivarienne » (Cuba, Venezuela, Nicaragua). Le dernier sommet de la Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes (CELAC) s’est tenu le 8 et 9 avril 2025 à Tegucigalpa sous présidence pro-tempore du Honduras.

Les Etats-Unis sont le principal partenaire commercial du Honduras, le premier investisseur local et le premier pays d’accueil de l’immigration hondurienne, dont les transferts financiers, essentiels à l’économie, représenteraient 26% du PIB du Honduras. Washington et Tegucigalpa coopèrent principalement en matière de lutte contre la criminalité organisée (une base militaire conjointe est établie à Palmerola, près de la capitale Tegucigalpa) et de régulation des flux migratoires.

En mars 2023, le Honduras a rompu ses relations diplomatiques avec Taïwan et reconnu officiellement la République populaire de Chine, avec laquelle un accord de libre-échange est en cours de négociations depuis juillet 2024.

Le Honduras a dénoncé les violations du droit international par Moscou au moment du déclenchement de la guerre d’annexion russe de l’Ukraine (février 2022), avant d’adopter une position plus distante vis-à-vis du conflit, s’abstenant lors du vote de plusieurs résolutions onusiennes.

Le Honduras est favorable à une solution à deux Etats dans le cadre du conflit israélo-palestinien. Il a manifesté publiquement sa préoccupation quant à la crise humanitaire à Gaza, conduisant au rappel de son ambassadeur en Israël pour consultations le 3 novembre 2023.

Les relations entre l’Union européenne et le Honduras sont fondées sur l’Accord d’association entre l’UE et les pays d’Amérique centrale, signé en 2012. Sur la période 2014-2020, le Honduras a été le premier récipiendaire d’aide européenne en Amérique centrale, et le second en Amérique latine, avec 235 millions d’euros fléchés vers la sécurité alimentaire, l’emploi et la consolidation de l’Etat de droit, au titre de l’Instrument de coopération au développement (ICD). Le plan pluriannuel 2021-2024 prévoyait 128 millions d’euros d’aide au développement orientés vers l’adaptation au changement climatique, l’emploi et le renforcement de l’Etat de droit, au titre du nouvel instrument unique d’aide européenne au développement (NDICI). Sur ces sujets, l’UE et ses Etats membres constituent le premier donateur du Honduras. Un protocole d’accord a été signé entre l’UE et le Honduras pour l’ouverture d’un mécanisme de consultations politiques, en marge du dernier sommet UE-CELAC de juillet 2023. Des partenariats existent en matière de préservation des forêts.

Situation économique

PIB (2023, Banque Mondiale) : 34,40 Mds USD
PIB par habitant (2023, Banque Mondiale) : 3 231,7 USD
Croissance (2023, Banque Mondiale) : 3,6%
Chômage (2023, Banque Mondiale) : 6,1%
Inflation (2023, Banque Mondiale) : 6,2%
Dette publique (2024, Ministère des finances du Honduras) : 17, 374 Mds USD (47,9% du PIB)
Déficit public (2020, Ministère des finances du Honduras) : 356,34 M USD (0,1% du PIB)
Balance commerciale (2023, Banque mondiale) : -8,23 Mds USD
Principaux clients (Coface, 2023) : Etats-Unis (33%), UE (21%), Guatemala (9%), Salvador (8%), Nicaragua (6%)
Principaux fournisseurs (Coface, 2023) : Etats-Unis (34%), Chine (14%), Guatemala (10%), Mexique (6%), Salvador (5%)
Part des principaux secteurs d’activités dans le PIB (Banque mondiale, 2020) :

  • agriculture : 12,1%
  • industrie : 26%
  • services : 61,9%

Exportations de la France vers le Honduras (2021, DGT) : 30 MEUR
Importations françaises depuis le Honduras (2021, DGT) : 123 MEUR
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/HN?listePays=HN

Le Honduras a présenté un plan de reconstruction, qui s’établit à environ 4,4 Mds USD, pour répondre aux conséquences de l’épisode tropical extrême de 2020. Les ouragans Eta et Iota ont occasionné des dégâts estimés à plus de 1,8 Mds de dollars, affectant plus de 4 millions de personnes, dont 2,5 millions en grande vulnérabilité. Le plan de reconstruction a représenté la majorité des nouvelles dépenses publiques en 2021.

Le Honduras connaît de fortes inégalités, marquées par la prépondérance économique de quelques grandes familles, la persistance d’un taux de pauvreté élevé et des indicateurs sociaux parmi les plus faibles d’Amérique latine. Cette situation s’est dégradée à l’occasion de la crise du Covid, avec une augmentation de 10% de nombres de personnes en dessous du seuil de pauvreté et une progression de la malnutrition suite à la destruction des récoltes liées aux tempêtes tropicales. Cette pauvreté endémique, associée à une forte exposition aux phénomènes du dérèglement climatique et un taux de criminalité élevé (38 meurtres pour 100 000 habitants en 2021, selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime), fait du Honduras un pays d’émigration structurelle.

Mise à jour : 30.06.25

Informations complémentaires