Présentation de la Gambie

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Présentation du pays

Données générales

GAMBIE {JPEG}

Nom officiel : République de Gambie
Nature du régime : République
Chef de l’Etat : Adama BARROW (élu en décembre 2016 et réélu en décembre 2021)

Données géographiques

Superficie : 11 295 km²
Capitale : Banjul
Villes principales : Brikama, Bakau, Farafenni, Serrekunda
Langue officielle : anglais
Langue (s) courante (s) : wolof, mandingue, fula, jola, serere.
Monnaie : Dalasi
Fête nationale : 18 février (proclamation de l’indépendance, en 1965)

Données démographiques

Population : 2,6 millions d’habitants en 2021 (Banque mondiale)
Densité : 225 hab/km²
Croissance démographique : 2,5% en 2021 (Banque mondiale)
Religion (s) : Islam (85%), christianisme et religions traditionnelles (15%)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

La victoire d’Adama Barrow, candidat de l’opposition, lors de l’élection présidentielle du 1er décembre 2016, a ouvert une nouvelle ère pour la Gambie, après 22 ans de dictature. Le lieutenant Yahya Jammeh avait pris le pouvoir par un coup d’Etat en 1994. Il a dirigé le pays de manière autocratique et souvent imprévisible. Les remaniements ministériels ont été fréquents, et le président était coutumier de décisions brutales. Les droits de l’Homme y ont été constamment bafoués (détentions arbitraires, disparitions forcées, torture, restrictions de la liberté d’expression, persécution des homosexuels). La Gambie de Jammeh était également un acteur du conflit en Casamance. Son soutien à la rébellion dans cette région du Sénégal a contribué à la perpétuation de la violence armée, tendant la relation avec le Sénégal, dans lequel le pays est enclavé.

Les élections présidentielles gambiennes du 4 décembre 2021, tout comme la campagne qui les a précédées, se sont déroulées dans de bonnes conditions, sans heurts. Les missions d’observation électorale ont salué la transparence et la bonne tenue du scrutin. Adama Barrow, désormais leader du Parti national du peuple (NPP, crée en décembre 1019), a été très largement réélu avec plus 52,3% des voix, suivi par son ancien allié et désormais principal opposant de l’UDP, Ousainou Darboe, avec 27,7%. La cérémonie de prestation de serment marquant le début du second mandat d’Adama Barrow se tiendra le 19 janvier 2022. L’UDP a contesté le résultat de l’élection et a déposé un recours devant la Cours suprême le 14 décembre 2021.

Les élections législatives se sont tenues le 9 avril 2022. Avec un taux de participation de 51%, (contre 90% à la présidentielle de décembre), le parti NPP du président Barrow a obtenu seulement 18 sièges. Le parti d’opposition (UDP) d’Ousainou Darboe a obtenu quant à lui 15 sièges. Avec une alliance de petits partis (NRP, APRC), le président peut compter sur 24 sièges à l’Assemblée nationale mais il n’atteint pas la majorité absolue (29 sur 53).

Le 4 mai 2022, cinq mois après sa réélection, le président Adama Barrow a nommé son nouveau gouvernement (24 membres) avec un profond remaniement, la plupart des portefeuilles étant redistribuée : 9 ministres sortent du gouvernement, 12 sont issus de l’ancien gouvernement et 4 nouveaux ministres entrent au gouvernement. Le ministre des Affaires étrangères, M. Tangara est maintenu à ses fonctions.

Le 21 décembre 2022, le porte-parole de la présidence gambienne a annoncé que des soldats des forces armées avaient été arrêtés la veille suite à une « opération rapidement menée par l’état-major » pour une tentative de coup d’Etat. La situation est rapidement revenue au calme et les sept personnes recherchées ont été arrêtées quelques jours après la tentative.

Politique étrangère

En raison de sa position géographique enclavée, la Gambie dépend étroitement du Sénégal pour sa sécurité et son économie. L’éphémère fédération sénégambienne fondée en 1982 a été dissoute en 1989. Malgré les visites croisées entre les deux chefs d’Etat, les relations bilatérales sont longtemps restées empreintes de méfiance et plusieurs sujets ont provoqué périodiquement des tensions : tarifs des bacs permettant de franchir le fleuve Gambie, situation en Casamance, mise en cause des autorités sénégalaises par la Gambie au sujet de leurs liens supposés avec l’opposition gambienne.

Le changement politique intervenu en janvier 2017 a transformé les relations entre la Gambie et le Sénégal, qui se sont rapprochés. Le Sénégal a eu un rôle déterminant (diplomatique et militaire) dans la résolution de la crise. Ses troupes sont encore présentes en Gambie, dans le cadre de l’ECOMIG, dont le mandat devrait évoluer au début de l’année 2022.

La première visite officielle du président Barrow à l’étranger a été effectuée au Sénégal, et a donné lieu à la signature de plusieurs accords de coopération et à la reprise du projet de pont Sénégambien. La première session du Conseil présidentiel sénégalo-gambien, coprésidée par les présidents Macky Sall et Adama Barrow, s’est tenue à Banjul le 13 mars 2018. De nouveaux accords ont été signés à cette occasion (défense et sécurité, justice, transport routier, santé, sport, culture et enseignement supérieur et énergie).

La Gambie est membre de l’Organisation de mise en valeur du fleuve Gambie (OMVG), de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (CILSS) et de l’Organisation de la Coopération islamique (OCI). Elle s’est retirée du Commonwealth en octobre 2013, mais l’a rejoint de nouveau le 8 février 2018.

Une demande d’adhésion à l’Organisation internationale de la Francophonie avec le statut d’observateur a été déposée par la Gambie en 2010 et le pays a finalement rejoint l’organisation en tant qu’observateur en 2018.

La Gambie abrite le siège de la Cour africaine des droits de l’Homme et des Peuples (organe de l’Union africaine chargé de surveiller la mise en œuvre de la Charte africaine des droits de l’Homme et des peuples).

Situation économique

La Gambie (11 300 km²), pays dit « moins avancé » imbriqué dans le territoire sénégalais, couvre une étroite bande de 15 à 25 km de part et d’autre du fleuve éponyme. Il est le plus petit pays d’Afrique continentale avec une population estimée à 2, 6 millions d’habitants. Le pays est classé parmi les pays les moins avancés sur le plan socio-économique, il est le 174ème pays sur 189 en matière d’IDH (2021).

L’agriculture, la sylviculture et la pêche représentent 23% du PIB en 2020, l’industrie 20% et les services 57%. Le tourisme représente à lui seul entre 15 et 20% du PIB et constitue le premier poste d’emplois formels en Gambie.

La croissance a été soutenue à partir de 2017 et l’élection d’Adama Barrow, comprise entre 4,8% et 6,5% sur la période 2017-2019. La crise sanitaire, à partir de mars 2020, a mis un coup d’arrêt à la dynamique de croissance du pays, qui fut quasi-nulle en 2020 (+0,6%). La pandémie a en effet entrainé une chute du tourisme, principale activité économique du pays. Les arrivées de touristes ont ainsi diminué de 63% en 2020 et le secteur des services en général s’est contracté de 3,4%, après une croissance de 7,8% en 2019. La croissance est remontée à 4,3% en 2021 selon le FMI. Pour 2022, le FMI prévoit une croissance de 5,6%, qui se stabiliserait autour de 6% à moyen terme.

Après s’être établi à 5,9% en 2020 (contre 7,1% en 2019) en raison de la faiblesse de la demande intérieure, le taux d’inflation connaît une trajectoire ascendante : établi en moyenne annuelle à 7,4% en 2021, il devrait atteindre 8,1% en 2022 selon le FMI. Cette hausse du niveau des prix est provoquée par des facteurs aussi bien domestiques et régionaux (récoltes vivrières en-deçà des espérances, dégradation du contexte sécuritaire régional) qu’extérieurs (renchérissement du prix des denrées alimentaires importées, hausse du coût du fret, conflit en Ukraine).

Le FMI prévoit une trajectoire de la dette publique en nette diminution, de 85,9% du PIB en 2020 à 74,6% à l’horizon 2023. Dans son analyse de viabilité de juin 2022, le FMI maintenait son évaluation en « risque élevé de surendettement », en raison du rythme incertain de la reprise économique mondiale et des aspirations des autorités gambiennes à combler le déficit d’infrastructures, notamment en vue de la préparation de la conférence de l’Organisation de la coopération islamique et de l’expansion du port de Banjul. Alors que la dette publique extérieure représente près de 48,4% du PIB, la majorité est détenue par des créanciers du monde arabe. Ainsi, le pays dispose d’accords de renégociation de sa dette avec plusieurs créanciers ainsi que de mesures d’assainissement budgétaire. En outre, dans le cadre des mesures de soutien budgétaire pour faire face à la COVID-19, la Gambie a bénéficié sur la période 2020-2021 d’initiatives allègement de plus de 20% son service de la dette extérieure, à savoir : (i) l’Initiative de suspension du service de la dette (ISSD), lui permettant de bénéficier d’un potentiel d’économies de 13,1 MUSD de paiements, ainsi que de (ii) la mesure d’allègement du service de la dette du FMI (CCRT, dons qui servent à couvrir les obligations du pays envers l’institution) pour un montant total de 11,1 MUSD.

Mise à jour : 13 mars 2023

Informations complémentaires