Présentation de la Bulgarie

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Présentation du pays

BULGARIE {JPEG}

Données générales

Nom officiel : République de Bulgarie
Nature du régime : république parlementaire
Président de la République : M. Roumen Radev (depuis le 22 janvier 2017)
Premier ministre : Nikolaï Denkov (depuis le 6 juin 2023)

Données géographiques

Superficie : 110 910 km²
Capitale : Sofia
Villes principales : Plovdiv, Varna, Bourgas, Roussé, Stara Zagora, Pléven
Langue officielle : bulgare
Monnaie : lev (1 € = 1,96 BGN)
Fête nationale : 3 mars

Données démographiques

Population (2022) : 6 838 937
Densité : 63 habitants/km²
Croissance démographique (par rapport à 2021) : –1,1%
Espérance de vie (2021) : 68 ans (hommes) ; 75,1 ans (femmes)
Taux d’alphabétisation (2020) : 98,4%
Religions : pas de religion officielle. Orthodoxie (env. 80%), islam (env. 15%), protestantisme (env. 2 %), catholicisme (env. 1 %)
Indice de développement humain (2021) : 0,795 (68e rang)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Quasiment un après la chute du dernier gouvernement régulier, dirigé par Kiril Petkov jusqu’à l’été 2022, les élections législatives du 2 avril 2023 ont abouti à la formation d’un nouveau gouvernement de coalition fruit d’un compromis entre deux formations politiques, réputées initialement peu enclines à travailler ensemble : l’alliance centriste et anti-corruption « Poursuivons le changement – Bulgarie démocratique » (PLC-BD) et le parti GERB (PPE), de l’ancien premier ministre Boïko Borissov. Investi par le Parlement le 6 juin 2023 avec le soutien de 131 députés sur 240 (67 députés GERB, 62 députés PLC-BD et 2 députés du parti turcophone MLD) ce gouvernement repose sur le principe de la rotation au poste de premier ministre entre M. Nikolaï Denkov, député de PLC, qui occupera cette fonction pendant les neuf premiers mois, et auquel succèdera pour les neufs mois suivants l’ex-commissaire européenne, Mme Maria Gabriel, actuelle vice-première ministre et ministre des Affaires étrangères. Il s’agit d’un gouvernement d’orientation euro-atlantiste dont les principales priorités sont la pleine intégration de la Bulgarie à l’espace Schengen et l’entrée du pays dans la zone Euro, les réformes structurelles liées au PNRR, et la réforme constitutionnelle en faveur du renforcement de la transparence de la vie publique.

Le président de la République, Roumen Radev a pour sa part, été réélu le 21 novembre 2021, pour un deuxième mandat avec près de 67% des votes contre 23% pour son adversaire Anastas Guerdjikov, recteur de l’université de Sofia. La candidature de Roumen Radev était officiellement soutenue par le parti socialiste bulgare et les partis anti-corruption « Poursuivons le changement » de Kiril Petkov et « Il y a un tel peuple », tandis que celle d’Anastas Guerdjikov n’était soutenue que par le GERB (et son partenaire de coalition, l’Union des forces démocratiques). Le MDL a invité ses membres à soutenir Anastas Guerdjikov, mais sans le nommer directement. Le second et dernier mandat du président Radev a débuté le 22 janvier 2022.

Politique étrangère

Politique européenne

L’intégration à l’espace euro-atlantique est une priorité constante de la politique étrangère bulgare depuis 1989. La Bulgarie est entrée dans l’Union européenne le 1er janvier 2007. Elle a assuré la présidence du Conseil de l’Union européenne pour la première fois au 1er semestre 2018. Les Bulgares sont très majoritairement attachés à leur appartenance à l’Union européenne. L’actuelle coalition gouvernementale ayant pris ses fonctions en juin 2023 a fait du renforcement de l’intégration européenne une de ses principales priorités (pleine intégration de la Bulgarie à l’espace Schengen et d’ici 2025 à la zone euro) une de ses priorités.

  • Présence dans les institutions européennes : la Bulgarie dispose de 17 députés au Parlement européen. Le Premier ministre représente son pays au Conseil européen.
  • Avenir de l’Union européenne : La Bulgarie souhaite une relance du projet européen sur le fondement des traités et un approfondissement de l’intégration européenne. Elle est réticente à une Europe à plusieurs vitesses, au sein de laquelle elle craint d’être marginalisée, et reste attachée à la politique de cohésion.
  • Euro : La Bulgarie a rejoint en juillet 2020 le mécanisme de taux de change européen (MCE II) et l’union bancaire, étape préalable à l’adoption à moyen terme de la monnaie unique. Les autorités bulgares souhaitent rejoindre la zone euro d’ici 2025.
  • Espace Schengen : L’entrée dans l’Espace Schengen demeure un objectif prioritaire pour la Bulgarie.
  • Climat : Le parlement bulgare a autorisé la ratification de l’accord de Paris le 21 octobre 2016. La Bulgarie souscrit à l’objectif de neutralité carbone de l’Union européenne d’ici à 2050 et a soutenu l’inscription du nucléaire comme énergie durable dans la taxonomie européenne.
  • Défense européenne : Sofia fait preuve d’ouverture en faveur de la Politique de sécurité et de défense commune (PSDC), ce dont témoigne sa participation à plusieurs missions et opérations de l’Union européenne (notamment EULEX Kosovo et EUMM Géorgie) et à la coopération structurée permanente, tout en restant attachée à la complémentarité de l’Europe de la Défense avec l’OTAN. Depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, la Bulgarie fait part de son souhait de s’associer aux initiatives européennes de production conjointe de munitions dans le but de soutenir l’armée ukrainienne.

Politique étrangère

  • OTAN : La Bulgarie fait preuve depuis son adhésion à l’OTAN en 2004 d’un ancrage euro-atlantiste certain, percevant l’alliance atlantique comme la première garantie de sa sécurité. Depuis 2015, elle accueille à cet égard des éléments avancés de commandement et de contrôle (NFIU). Les alliés contribuent en outre à la protection de l’espace aérien bulgare.
  • Russie/Ukraine : la Bulgarie ne perçoit pas la Russie uniquement comme une menace, celle-ci étant toujours perçue de manière positive par une part significative des Bulgares (proximité religieuse et linguistique, rôle au XIXe siècle de libératrice de l’occupation ottomane). Cependant, l’invasion de l’Ukraine a entraîné un renversement de l’opinion publique à l’égard de V. Poutine et de la Russie, ce qui s’est traduit en mai 2022 par une résolution de soutien à l’Ukraine votée à la quasi-unanimité par le Parlement bulgare. Ce soutien se matérialise notamment par un engagement de la Bulgarie à lui fournir des armes et équipements militaires. Certains partis affichent toujours des sympathies plus ou moins « pro-russes ». Les autorités bulgares sont inquiètes de la guerre en Ukraine et de ses répercussions sur la sécurité de leur pays et de l’Europe. La Bulgarie soutient activement l’accueil des réfugiés ukrainiens. En outre, elle a soutenu l’accès de l’Ukraine au statut de candidat à l’Union européenne, obtenu le 24 juin 2022, et encourage la poursuite du processus d’adhésion. La Bulgarie est très soucieuse de l’unité européenne. Dans ce cadre elle a adopté des sanctions – auxquelles elle était initialement réticente - relatives aux importations de gaz et de carburant en raison de sa forte dépendance à la Russie sur le plan énergétique. La Bulgarie a depuis repensé sa stratégie énergétique, en diversifiant ses approvisionnements en gaz auprès de la Grèce (nouvelle interconnexion gazière inaugurée en juillet 2022) et en augmentant les volumes gaziers livrés par l’Azerbaïdjan via le Trans Adriatic Pipeline (TAP).
  • Turquie : La Bulgarie prend également en considération son environnement régional.La Bulgarie s’attache à développer des coopérations de bon voisinage avec la Turquie (notamment en matière de contrôle des frontières) et a accueilli le 26 mars 2018 à Varna un Sommet UE-Turquie.
  • Balkans : La Bulgarie soutient aussi la perspective européenne des pays des Balkans occidentaux et voit dans l’élargissement de l’UE à cette région un levier de stabilisation de l’Europe du sud-est. Soulignant l’importance dans cette perspective des relations de bon voisinage et de coopération régionale, elle a signé en août 2017 un accord d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec la République de Macédoine du Nord, très proche historiquement, culturellement et linguistiquement. Dans un contexte de tension grandissante entre les deux pays, la Bulgarie a bloqué l’ouverture des négociations d’adhésion de la Macédoine du Nord au nom de ces litiges non résolus en décembre 2020. Cependant, suite à un accord trouvé entre les deux pays, ratifié par le Parlement de Macédoine du Nord le 16 juillet 2022, la Bulgarie a accepté de lever son véto au lancement des discussions. Le gouvernement de coalition de M. Gabriel souhaite prolonger cet engagement en faveur de l’élargissement de l’UE aux Balkans de l’ouest.

Situation économique

La crise du Covid-19 a fortement impacté l’économie bulgare avec -4,2 % du PIB en 2020 avant de revenir à +4,5% du PIB en 2021 sous l’effet de la reprise économique. Cette reprise s’est confirmée en 2022 avec une croissance s’établissant à +3,4%. Le déficit public s’est élevé à -3,7% en 2021. La dette publique, qui s’est élevée à 25% du PIB en 2021, atteint s’établit à 26,7 % en 2022.Le chômage reste limité à 4,4%.

Cependant, la situation économique est en train de se dégrader dans le contexte de la guerre en Ukraine. Le taux d’inflation a atteint des records allant jusqu’à + 16,9% en juin 2022 (le taux le plus élevé enregistré depuis mai 1998). Les hausses les plus importantes concernent les transports (29,9%), les produits alimentaires (23,5%) et l’eau, l’électricité, le gaz et les autres carburants (17,1%). Dans ce contexte, le parlement bulgare a adopté fin juillet 2022 des mesures anti-crises et anti-inflation.

Par ailleurs, le niveau de la croissance potentielle de la Bulgarie reste freiné par des investissements limités représentant 18,7 % du PIB (contre 21,4 % en moyenne pour l’UE). Les dépenses en R&D sont très faibles à 0,84 % du PIB (contre 2,2 % en moyenne pour l’UE) tout comme les investissements publics dans les domaines de l’éducation (3,9 % du PIB contre 4,7 % de moyenne UE) et de la santé (5,0 % du PIB contre 7,0 % au sein de l’UE ; 40,5 % des dépenses de santé contre 15,6 % en moyenne UE sont directement prises en charge par la population). La corruption encore trop prégnante reste une barrière à l’investissement dans le pays. Selon l’indice de perception de la corruption 2020 de Transparency International, la Bulgarie se classe au 69ème rang sur 180 pays, après tous les autres Etats membres de l’UE.

Un Plan National de Relance et de Résilience, repoussé à plusieurs reprises en raison des élections législatives, a été validé le 7 avril 2022 par la Commission européenne, dans le cadre de Next Generation EU. Il s’élève à 10,8 Mds EUR (dont 6,6 Mds EUR de subventions européennes) sur la période 2021-2023. Il prévoit 22,5 % de dépenses pour la transition numérique et 45,8 % pour la transition verte, dans le respect des seuils imposés par la Commission européenne. La Bulgarie recevra également 11 Mds EUR au titre du Cadre Financier Pluriannuel 2021-2027. Dans ce cadre, 2,6 Mds EUR seront investis pour améliorer l’accès à l’emploi, 2,4 Mds EUR afin que la Bulgarie atteigne ses objectifs climatiques, tandis que 4,2 Mds EUR seront voués au développement des infrastructures dans le nord du pays. En outre, la Bulgarie percevra 6,8 Mds EUR au titre de la PAC.

Si le rattrapage économique du pays a été réel depuis son accession à l’Union européenne en 2007, il reste toutefois insuffisant. En 2021, le PIB/hab. de la Bulgarie représentait 55 % de la moyenne de l’UE 27, allant de 32 % dans le Nord-Ouest du pays à 89 % dans l’Ouest, où se situe la capitale Sofia. Les disparités sont également intergénérationnelles : en 2020 près de 33 % des plus de 60 ans (contre 16 % au sein de l’UE 27) étaient exposés à un risque de pauvreté. La population du pays est également âgée et vieillissante : en 2020, près de 25% des adultes sont âgés de plus de 64 ans ; ce ratio pourrait atteindre près de 33% en 2050.

Données chiffrées (sources : Eurostat, Trésor, BIT) :
PIB (2022) : 89,04Mds €
PIB par habitant (2022) : 13772,5 €
Croissance (2022) : 3,4%
Chômage (2022, au sens du BIT) : 4,4%
Inflation (2022) : 15,3%
Dette publique (2022) : 26,7% du PIB
Principaux clients : Allemagne, Italie, Roumanie, Turquie, Grèce.
Principaux fournisseurs : Allemagne, Russie, Chine, Italie, Turquie.

Pour plus d’informations : https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/BG/cadrage-general

Mise à jour : 17.07.23

Informations complémentaires