Présentation du Bahreïn

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Présentation du pays

BAHREÏN {JPEG}

Nom officiel : Royaume de Bahreïn
Nature du régime : monarchie constitutionnelle
Chef de l’État : Sa Majesté Hamad bin Isa AL KHALIFA

Données géographiques

Superficie : 760 km² répartis sur 33 îles, dont certaines inhabitées
Capitale : Manama
Villes principales : Muharraq, Riffa, Jidhafs, Hamad Town, Isa Town
Langue officielle : arabe
Monnaie : dinar bahreïnien
Fête nationale : 16 décembre

Données démographiques

Population : 1 504 365 d’habitants (2021) dont 47,8% de bahreinis
Densité : 1851 hab/km²
Croissance démographique : 1.76 (2020)
Espérance de vie : 77 ans (2021)
Taux d’alphabétisation : 95.7 %
Religions : islam (religion officielle), hindouisme, christianisme (nombreuses congrégations pour les populations expatriées)
Indice de développement humain (2021) : 0.875/1 (35e sur 191)

Éléments d’actualité

Politique intérieure

Pleinement indépendant depuis août 1971, monarchie depuis 2002, Bahreïn est dirigé par le Roi Hamad bin Isa Al Khalifa, arrivé au pouvoir il y a plus de 20 ans, en 1999, après le décès de son père, l’Émir Isa. L’équilibre à la tête du royaume s’était stabilisé pendant une quinzaine d’années autour d’un triumvirat Roi - Premier Ministre - Prince héritier. Au décès du Premier ministre Khalifa bin Salman Al Khalifa, en novembre 2020, le Prince héritier Salman bin Hamad Al Khalifa a immédiatement été nommé Premier ministre.

Le Roi Hamad a mené à son arrivée au pouvoir un programme ambitieux de réformes politiques et sociales avec notamment l’adoption, en 2001, d’une charte d’action nationale, aboutissant à la création d’une monarchie constitutionnelle. La constitution de 2002 a mis en place un parlement bicaméral, avec une chambre haute (Majlis Al Choura) composée de parlementaires nommés par le Roi et une chambre basse élue (Majlis Al Nawab). A la suite du dernier scrutin, en novembre 2018, sans la participation des mouvements politiques d’opposition dissous, la Chambre des Représentants est dominée par une majorité d’indépendants.

Le Royaume se présente comme une société ouverte, dans différents domaines, qu’il s’agisse de la coexistence religieuse, de la tolérance sociétale, de la place des femmes, ou bien encore des évolutions du droit du travail ou des réformes de la justice.

Bahreïn a aussi connu plusieurs moments de tensions politiques et sociales internes depuis 30 ans, particulièrement en 2011 quand les autorités bahreïniennes ont dû, lors des Printemps arabes, faire appel aux forces armées et de police d’autres pays du Golfe pour l’aider à rétablir l’ordre, soulevant de nombreuses questions face à l’usage clairement excessif de la force, constaté en 2013 par la commission d’enquête indépendante qui avait été nommée par le Roi de Bahreïn. Par ailleurs, plusieurs cellules terroristes ont été démantelées ces dernières années.

Bahreïn fait aussi face à plusieurs défis internes comme la place de la communauté chiite et sa meilleure intégration au sein du Royaume, des difficultés liées aux limites du modèle économique de développement de Bahreïn, le souhait d’une liberté d’expression accrue et d’un espace politique plus diversifié. Le Royaume fait également face à des critiques liées à la situation des droits de l’Homme qu’il s’efforce d’améliorer, à l’image du recours croissant aux peines alternatives.

Le Royaume a poursuivi ses efforts, y compris pendant la crise du Covid-19 avec un important soutien financier, pour fournir à la population bahreïnie protection sanitaire (masques, tests, traitements), emplois (politique de "bahreïnisation"), débouchés et même logements pour les populations les plus défavorisées. L’ambitieuse "Vision 2030", portée par le Prince héritier, renforce la diversification de l’économie engagée depuis des années mais devenue désormais impérative du fait de la diminution de la rente pétrolière, en se focalisant sur plusieurs secteurs prioritaires dont la finance, notamment islamique, le tourisme et l’industrie (aluminium dont Bahreïn est désormais le premier producteur au monde après la Chine).

Politique étrangère

Les relations avec le Royaume-Uni et les États-Unis

Bahreïn entretient, d’abord, des relations historiques avec le Royaume-Uni. Londres a en effet exercé son protectorat sur l’archipel jusqu’en 1971. Les deux pays ont aussi célébré en 2016 le bicentenaire de leurs relations.

Avec les États-Unis, la relation privilégiée est officiellement qualifiée de « stratégique ». Washington a d’ailleurs accordé en 2001 au Royaume de Bahreïn le statut d’« allié majeur hors OTAN ». Les États-Unis entretiennent avec Bahreïn une alliance militaire étroite, avec la signature en 1991, d’un accord de coopération de défense. Manama accueille le commandement de la Ve flotte américaine et le Commandement central des Forces navales (USNAVCENT). Manama s’est aussi engagé en septembre 2020 dans un processus de normalisation de ses relations avec Israël, directement inspiré par Washington.

Relations avec les autres pays du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCEAG)
Le CCEAG est une enceinte privilégiée pour la diplomatie bahreïnienne, le Royaume y œuvrant en permanence pour l’adoption de positions unies. Le Royaume entretient des liens très étroits et anciens avec les Émirats arabes unis et, davantage avec l’Arabie saoudite à laquelle il est relié par un pont-digue de 25 km. Outre l’aide pétrolière qu’elle lui fournit (représentant près de 25% du PIB de Bahreïn), l’Arabie représente la majeure partie (80%) de ses entrées touristiques, ainsi qu’un débouché substantiel (15%) pour sa production d’aluminium. Bahreïn s’était rangé aux côtés de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de l’Égypte lors de la crise entre les pays du Golfe à l’été 2017 (rupture des relations diplomatiques avec le Qatar) et a participé au sommet d’Al Ula de janvier 2021 actant la volonté de réconciliation entre voisins.

Iran
Le voisin iranien est le plus souvent perçu comme une menace. La diplomatie bahreïnienne a soutenu la stratégie de « pression maximale » contre l’Iran et le choix de sanctions, à l’initiative de la précédente administration américaine. Manama dénonce régulièrement l’ingérence iranienne dans les affaires du Royaume, à destination notamment de sa communauté chiite et craint les actions déstabilisantes de l’Iran via ses relais dans la région et son programme balistique.

Sécurité régionale
Bahreïn apporte une contribution remarquée aux débats consacrés aux questions de sécurité dans la région du Moyen-Orient en organisant chaque année, depuis 2004, le « Manama Dialogue », un forum international de haut niveau très suivi et consacré aux questions de sécurité régionale. La France participe régulièrement à ce forum, souvent à niveau ministériel (Ministère de l’Europe et des affaires étrangères ou Ministère des Armées).

Questions internationales
Le Royaume rappelle régulièrement dans les diverses enceintes internationales son attachement au règlement pacifique des différends et à la non-occupation de territoires par la force.

Situation économique

Le Royaume de Bahreïn observe une amélioration de sa situation économique en 2021 avec un rebond de l’activité de 2,2% après une récession de près de 4,9% en 2020.

Si le secteur pétrolier représente plus de 60% des recettes budgétaires et près de 40% des exportations (forte dépendance), Bahreïn est le plus petit producteur de pétrole du CCEAG avec environ 200 000b/j et 124,6 M de barils de réserves éprouvées. Le Royaume a pu bénéficier de la remontée du cours du pétrole en 2021 et de l’allègement progressif des quotas de production dans le cadre de l’OPEP+ mais cela n’a pas suffi à atteindre un excédent budgétaire. Le déficit budgétaire, estimé à 9,2% en 2021 selon le gouvernement (-11,1% selon le FMI), après un déficit record de 12,8% en 2020, devrait se réduire fortement en 2022.

L’économie nationale bahreïnie se distingue par son degré croissant de diversification. Le segment hors-hydrocarbures représente plus de 80% du PIB, faisant de l’économie du royaume la plus diversifiée du CCEAG. Une importante reprise de l’activité du secteur hôtelier et de la restauration - liée à l’allègement des contraintes sanitaires et au regain du flux touristique, particulièrement celui des touristes saoudiens (4/5èmes des visiteurs du pays) – doit être soulignée.

Le Royaume fait face à une hausse du coût de la vie, conséquence de la pression inflationniste internationale et du doublement de la TVA au 1er janvier 2022. L’inflation s’élevait à 3,5% en avril 2022, après un pic de 4% en mars, soit le plus haut niveau atteint depuis 6 ans. Cela constitue un sujet politiquement sensible dans l’opinion publique bahreïnie, ce qui a conduit le gouvernement à écarter un grand nombre de denrées de base du périmètre d’application de la TVA.

Afin de retrouver un équilibre budgétaire stable, le gouvernement avait adopté une série de mesures de redressement des ressources publiques en 2018 mais un nouveau plan a été introduit au mois d’octobre 2021. Celui-ci prévoit le retour à un solde budgétaire positif en 2024. Parmi les mesures annoncées, la rationalisation des subventions et la réduction de la masse salariale des raffineries de la compagnie pétrolière Bapco constituent des priorités.

Mise à jour : 01.12.22

Informations complémentaires