Présentation de l’Allemagne
Présentation du pays

Données générales
Nom officiel : République fédérale d’Allemagne
Nature du régime : État fédéral - démocratie parlementaire
Chef de l’État : Frank-Walter Steinmeier
Chef du gouvernement : Friedrich Merz
Données géographiques
Superficie : 357 027 km²
Capitale : Berlin
Villes principales : Hambourg, Munich, Cologne, Francfort-sur-le-Main, Stuttgart, Düsseldorf, Dortmund, Essen, Brême, Dresde, Leipzig, Hanovre, Nuremberg
Langue officielle : allemand
Monnaie : euro
Fête nationale : 3 octobre (jour de l’Unité allemande)
Données démographiques
Population (2023) : 84,6 millions d’habitants
Croissance de la population (2023) : -0,08%
Taux de fécondité (2023) : 1,35
Espérance de vie à la naissance (2023) : 83 ans pour les femmes ; 78,3 ans pour les hommes
Religions (2023) : catholicisme (20,3%), protestantisme (18,5%), Islam (6,6%)
Indice de développement humain (classement ONU, 2022) : 0,947
Solde migratoire (2023) : 1,9 millions d’immigrants ; 1,2 millions d’émigrants
Population étrangère (2023) : 13,9 millions d’habitants
Éléments d’actualité
Politique intérieure
Les fonctions de Président fédéral sont exercées par Frank-Walter Steinmeier (SPD). Ce dernier a été reconduit à ce poste en 2022 pour une durée de 5 ans.
A l’issue des élections fédérales du 23 février 2025, l’alliance de la CDU et de la CSU bavaroise, conduite par Friedrich Merz a remporté 28,5% des voix, suivie de l’AfD (extrême-droite, 20,8%), du SPD (16.5%), des Verts (11,7%) et de Die Linke (extrême-gauche, 8,8%) tandis que les libéraux du FDP et le BSW de Sahra Wagenknecht n’ont pas franchi le seuil électoral de 5%. La majorité qui pourrait émerger demeure étroite (328 sièges), l’AfD disposant avec Die Linke d’une minorité de blocage constitutionnelle (un tiers des sièges) dans le nouveau Bundestag constitué le 25 mars.
Pour former une majorité au Bundestag (316 sièges), la CDU/CSU et le SPD ont entamé des négociations le 3 avril 2025 en vue d’établir un contrat de coalition qui a été présenté le 9 avril 2025. Il s’articule autour de trois objectifs : un renforcement de la compétitivité de l’économie allemande, un nouveau cap en matière de politique migratoire et de sécurité intérieure ainsi qu’un renforcement de la sécurité extérieure. Il a été formellement signé par la CDU/CSU et le SPD le 5 mai 2025. Le même jour, le président allemand Frank-Walter Steinmeier a officiellement proposé au Bundestag d’élire le chef de la CDU, Friedrich Merz, au poste de chancelier fédéral. Lors du second vote au Bundestag le mardi 6 mai Friedrich Merz a été élu chancelier à la majorité absolue des suffrages avec 325 voix pour (la majorité étant fixée à 316 voix). Après la nomination par le président fédéral, il a prêté serment, tout comme son gouvernement.
Au niveau des 16 Länder, seuls les chrétiens-démocrates de la CDU/CSU (centre-droit) et les sociaux-démocrates du SPD (centre-gauche) sont présents dans tous les parlements régionaux. Les gouvernements régionaux sont représentés au niveau fédéral par le Bundesrat. Le SPD, la CDU/CSU et les Verts y possèdent chacun une vingtaine de sièges sur 69. Le parti d’extrême-droite AfD n’y siège pas, les autres partis ayant toujours refusé de construire une coalition de gouvernement avec lui. Au Bundesrat, chaque Land siège séparément, il n’y a donc pas de groupe parlementaire dans cette assemblée. Tous les Länder sont dirigés par des gouvernements de coalition, à l’exception de la Sarre où le SPD gouverne seul.
Politique étrangère
1 - Attachement au cadre multilatéral
Le poids de l’histoire explique l’attachement allemand au cadre multilatéral et européen. L’Allemagne est le 4e contributeur au budget annuel de l’ONU (soit un peu plus de 6% du budget de l’organisation). L’Allemagne soutient une réforme du Conseil de de Sécurité des Nations Unies afin d’en élargir la composition : elle revendique officiellement une place de membre permanent depuis 2005 aux côtés du Brésil, de l’Inde et du Japon, et s’est par ailleurs portée candidate à un siège non permanent en 2027-2028. L’Allemagne soutient de manière constante l’intégration européenne. Dans cette perspective, elle est également favorable à l’élargissement de l’UE aux pays des Balkans occidentaux, ainsi qu’à à la Moldavie, et à la perspective européenne de la Géorgie. Comme la France, l’Allemagne souhaite mener en parallèle la réforme de l’UE et son élargissement. En matière de défense, l’OTAN occupe une position centrale dans la politique de sécurité allemande, dont l’Allemagne a réaffirmé le caractère capital depuis le déclenchement de l’agression russe contre l’Ukraine en 2022.
2 - Une diplomatie ouverte sur le monde
En 2023, l’Allemagne était le 2e contributeur mondial en matière d’aide au développement (près de 37 milliards d’euros), dépassant l’objectif fixé par l’OCDE d’y consacrer 0,7 % de son revenu national brut (RNB) avec 0,82 %. En janvier de cette même année, elle présentait une nouvelle politique de développement en Afrique intitulée « Respect et réciprocité ». L’Allemagne co-préside également le « Compact with Africa », lancé au G20 de Hambourg en 2017, qui a pour objectif de soutenir le développement économique du continent par l’investissement privé. Grand pays exportateur, l’Allemagne promeut l’ouverture commerciale de l’UE et est favorable à la conclusion d’accords commerciaux durables. Par ailleurs, la diplomatie allemande est très attachée à la promotion des droits de l’Homme et s’engage activement en soutien d’une diplomatie féministe dans le monde.
3 - Le « changement d’époque » en réaction à l’agression russe contre l’Ukraine
L’Allemagne est très investie dans le soutien à la fois civil et militaire à l’Ukraine. Avec plus d’un million de réfugiés ukrainiens sur son sol depuis le début du conflit, elle est le pays qui en a accueilli le plus. L’Allemagne est également le plus grand pourvoyeur européen d’aide à l’Ukraine (5 Md€ pour l’aide militaire en 2023, et 7,1 en 2024). L’agression russe contre l’Ukraine a provoqué une prise de conscience outre-Rhin, caractérisée par le chancelier Scholz de « changement d’époque » (« Zeitenwende ») dès son discours prononcé au Bundestag le 27 février 2022. L’Allemagne s’est engagée sur la voie d’un renforcement de sa défense avec la création d’un Fonds spécial de 100 milliards d’euros pour moderniser l’armée allemande. Par ailleurs, elle a consacré en 2024 plus de 2 % de son produit intérieur brut (PIB) à la défense, pour la première fois depuis 1990. En effet, depuis le début de la guerre en Ukraine, l’Allemagne s’est engagée plus activement dans le domaine de la défense. En témoigne également l’adoption par les députés allemands en mars 2025 du plan d’investissement du futur gouvernement pour moderniser la défense du pays, consistant à exempter les dépenses de défense du "frein à l’endettement" lorsqu’elles dépassent 1% du PIB, l’objectif étant de les augmenter à 100 milliards d’euros par an.
L’Allemagne est à l’initiative du programme « European Sky Shield Initiative », un système européen commun de défense aérienne et antimissile proposé en août 2022. L’Allemagne a rallié 20 autres pays européens autour de ce projet, dans lequel elle a investi 3,5 milliards d’euros en septembre 2023. De plus, une brigade allemande est en cours d’installation en Lituanie, dans l’objectif de renforcer le flanc Est de l’OTAN. Les premiers soldats sont arrivés en avril 2024, et leur nombre devrait atteindre 4 800 d’ici 2027. La brigade doit entrer officiellement en service en 2025. C’est la première fois qu’une brigade de la Bundeswehr sera stationnée durablement hors d’Allemagne.
4 - L’importance du lien transatlantique
La relation entre l’Allemagne et les États-Unis est clef depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et la réintégration de l’Allemagne au sein des pays occidentaux. Sur le plan économique, les États-Unis sont le premier client de l’Allemagne (9,9 % des exportations en 2023) et son troisième fournisseur (6,9 % des importations en 2023). L’Allemagne accorde une grande importance à l’OTAN, comme elle a pu le rappeler dans sa première Stratégie nationale de sécurité, publiée en juin 2023.
5 - La Chine, partenaire et concurrent
La Chine est le 1er partenaire commercial de l’Allemagne, qu’elle conçoit, à l’aune du triptyque européen, comme à la fois partenaire, concurrent et rival stratégique. Toutefois, depuis 2021, la balance commerciale entre les deux pays est déficitaire, avec une croissance des exportations chinoises à destination de l’Allemagne alors que les exportations de produits allemands en Chine diminuent (-8 % entre 2022 et 2023). En 2023, l’Allemagne s’est dotée pour la première fois d’une stratégie Chine et d’une stratégie Indopacifique. Dans ce contexte, Berlin s’engage en faveur d’une coordination franco-allemande ainsi qu’européenne étroite sur ce sujet, dans le cadre de la Stratégie Chine de l’Union européenne. Consciente des enjeux relatifs à la liberté de navigation pour le commerce international, l’Allemagne développe également sa présence militaire et politique dans l’Indopacifique.
Situation économique
En 2023, avec un PIB de 4 121 milliards d’euros, l’Allemagne est devenue la troisième puissance économique mondiale, derrière les États-Unis et la Chine et désormais devant le Japon. En 2023, le PIB par habitant de l’Allemagne était environ 1,2 fois plus élevé que celui de la moyenne de l’UE. L’économie allemande est caractérisée par une forte industrie et par une importante internationalisation. Le tissu productif allemand se caractérise, d’une part, par la densité de ses entreprises de taille moyenne et intermédiaire (le « Mittelstand ») innovantes et exportatrices, et, d’autre part, par la déconcentration des lieux de production et de décision économique sur le territoire.
Toutefois, l’Allemagne fait face à une conjoncture dégradée. Son activité économique s’est contractée pour la deuxième année consécutive en 2024, (le PIB a reculé de 0,2 %), notamment du fait de la faiblesse de la consommation privée, des difficultés du secteur industriel, traditionnellement porteur de croissance, et du fort ralentissement observé dans le secteur de la construction. L’activité devrait rester atone en 2025, selon les dernières prévisions de croissance du gouvernement (avril 2025). Le commerce extérieur de l’Allemagne, économie très internationalisée, est également peu dynamique du fait d’un recul plus important des importations que des exportations et d’une pression concurrentielle croissante venue de la Chine.
Même si le marché du travail allemand se montre résilient, en jouissant d’un taux de chômage bas (6,3 % en avril 2025) et d’un nombre record de personnes en emploi (46,1 millions en 2024), celui-ci risque d’être altéré en 2025 compte tenu de la faiblesse de la croissance anticipée.
Soutenus par les Verts, la CDU/CSU et le SPD ont fait adopter en mars, par le Bundestag dans son ancienne configuration et par le Bundesrat, un vaste plan visant à réarmer et à moderniser les infrastructures du pays. Ce paquet de mesures prévoit que les dépenses de défense au-delà de 1% du PIB soient dorénavant exclues du calcul de la limite de déficit annuel autorisé par la règle constitutionnelle du frein à la dette. De plus, un fonds spécial de 500 milliards d’euros est mis en place sur 12 ans afin de financer la rénovation des infrastructures, dont 100 milliards seront alloués aux projets contribuant à la transition climatique.
Mise à jour : 07.05.2025
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