Q&R - Point de presse live (30 avril 2025)

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Q - Le ministre iranien des affaires étrangères a déclaré aujourd’hui que le prochain cycle de négociations avec les États-Unis aura lieu à Rome samedi prochain et que la veille, c’est-à-dire vendredi, il y aura également une réunion avec la France, l’Allemagne et la Grande-Bretagne. Confirmez-vous votre participation ?

R - Je ne ferai pas de commentaires à ce stade sur ces réunions.

Q - J’ai quelques petites questions. D’abord, vous avez évoqué la déclaration que vous avez faite sur la frappe israélienne au Liban. Hier, le général américain Jeffers est allé à Beyrouth, justement, pour mettre la pression sur les autorités libanaises, disant qu’ils ne font pas assez vite ou assez efficace pour désarmer le Hezbollah. Comment vous, vous considérez les choses ? Est-ce que vous partagez cet avis ? Ça, c’est une question.

La deuxième question est sur cette conférence au mois de juin. Il n’y a toujours pas de date, pas de détails. Qui participe ? Rien de tout ça. Est-ce que ça avance, les préparatifs ? Ça, c’est ma deuxième question.

Une troisième question aussi sur l’Iran. Vous avez dit que la France ne va pas hésiter une seconde pour appliquer les sanctions. Vous avez parlé de quelques semaines ; j’imagine que vous parlez d’octobre pour le « snapback » ? Est-ce que pour vous cela veut dire, avec ce genre de menaces, que les négociations entre les Américains et les Iraniens n’avancent pas, ou que vous n’êtes pas au courant ?

R - Sur votre première question, je vous renverrai à la déclaration que je viens de donner. Et je vous rappellerai par ailleurs que la restauration de la souveraineté du Liban passe par plusieurs choses. La première, c’est quand même le déploiement de l’armée libanaise, qui doit se déployer sur l’ensemble du territoire avec l’appui de la FINUL et qui, selon les termes de l’accord de cessez-le-feu, est la seule qui peut s’assurer effectivement de la destruction d’armes qui ne seraient pas déclarées. Ça passe aussi - et c’est un terme qui est aussi dans la déclaration - par le retrait complet d’Israël du territoire libanais, et du Hezbollah au nord du fleuve Litani, l’ensemble étant complété par un appui à la restauration du monopole de l’État libanais sur les armes. Donc encore une fois, les termes de l’accord de novembre 2024 sont clairs. La France, comme vous le savez, avec les États-Unis, est une puissance qui fait partie du mécanisme de surveillance et nous serons vigilants sur le sujet.

Q - Mais les Américains considèrent que l’État libanais ne fait pas son travail, ne démilitarise pas le Hezbollah, qu’en pensez-vous ? [Question inaudible]

R - Encore une fois, les termes de l’accord doivent être respectés. Et l’accord, il est clair. Il dit simplement que c’est une prérogative de l’armée libanaise. Donc on ne dit que ça.

Q - Donc vous n’êtes pas d’accord avec les Américains [Question inaudible]

R - Non. Pourquoi ?

Q - Peut-être que ma question n’était pas très claire. Cette visite, ça signale que les Américains ne sont pas contents, justement, du côté libanais, parce qu’ils ne font pas assez pour désarmer le Hezbollah. Est-ce que vous êtes d’accord ou pas d’accord avec cette appréciation ?

R - Ce que je veux dire, c’est que les efforts de l’armée libanaise doivent se poursuivre pour désarmer le Hezbollah. Mais encore une fois, selon les termes de l’accord, il n’y a que l’armée libanaise qui peut désarmer le Hezbollah. La déclaration fait référence à des frappes israéliennes qui ont eu lieu sur Beyrouth le 27 avril dernier.

Sur votre deuxième question, je n’ai pas encore de date et pas encore de détail sur cette conférence qui aura lieu en juin. Mais je pense qu’on reviendra vers vous le moment venu avec plus de détails.

Et enfin, sur votre dernière question sur l’Iran, effectivement, il y a un calendrier qui se resserre de manière assez forte. Et comme on l’a toujours dit, il n’y a pas de solution militaire au problème iranien ; il n’y a qu’une solution par la voie diplomatique. C’est ce qu’on a toujours privilégié, avec nos partenaires britanniques et allemands. C’est ce qui a été fait dans le cadre de l’E3.

Maintenant, il y a des discussions qui reprennent avec les Américains. Encore une fois, l’idée, c’est d’atteindre l’objectif et d’arriver à une solution qui soit négociée, et pas une solution qui soit militaire. Ce dont je vous faisais part, c’est qu’effectivement, encore une fois, il y a une possibilité - elle existe -, en fonction de l’évolution des discussions. Quand le Ministre dit qu’il n’hésitera pas à réactiver les sanctions, ça ne veut pas dire qu’on ne va pas le faire maintenant, mais que c’est une possibilité qui existe toujours.

Q - Je voudrais revenir sur la situation au Liban. Vous avez évoqué le mécanisme de surveillance. Il semblerait qu’il n’ait pas fonctionné, puisqu’il y a eu cette frappe israélienne. Est-ce que vous pourriez nous dire s’il y a des discussions avec les Américains pour améliorer son fonctionnement et faire en sorte que le cessez-le-feu soit effectivement respecté et que s’il y a caches d’armes et, en tout cas, des armements du Hezbollah encore présents et à détruire, ça puisse effectivement être fait par l’armée, comme vous l’avez dit, et non par Israël ?

R - Le mécanisme de surveillance qui a été mis en place par l’accord du 26 novembre 2024 existe encore. Il est toujours actif. Et c’est par lui que doit passer l’ensemble des discussions sur ces points-là. Et comme je le disais dans la déclaration, encore une fois, c’est à l’armée libanaise qu’il revient de désarmer le Hezbollah et de procéder à cela, et à elle seule, en lien avec le mécanisme de surveillance, qui est toujours actif.

Q - Comment faire en sorte que l’armée libanaise puisse effectivement assurer ce rôle, qu’elle ne semble pas pouvoir endosser, pour le moment ?

R - L’armée libanaise, encore une fois, doit être appuyée par le biais du mécanisme de surveillance, et doit aussi être appuyée en termes solides de renforcement des capacités, pour qu’elle puisse se déployer sur l’ensemble du territoire libanais. Donc c’est un processus qui est en cours, mais à terme, c’est bien l’objectif, de renforcer l’armée libanaise. Encore une fois, il n’y a qu’une armée qui doit pouvoir avoir le contrôle du territoire libanais, c’est l’armée libanaise.

Q - Je prolonge les questions de mes collègues sur le Liban. Lorsque le président libanais, Joseph Aoun, dit que c’est l’occupation israélienne de cinq points stratégiques au sud du Liban qui empêche le déploiement de l’armée libanaise jusqu’à la frontière, quelle est votre réaction ?

R - La réaction, ce sont les éléments que je vous ai donnés. C’est-à-dire qu’effectivement, au terme de l’accord de cessez-le-feu qui a été trouvé au mois de novembre, il doit y avoir un déploiement de l’armée libanaise sur l’ensemble du territoire libanais. L’occupation des cinq points qui restent encore occupés par Israël, doit cesser. Encore une fois, il y a une question d’intégrité territoriale et de souveraineté qui est en jeu. L’armée libanaise doit être en mesure de se déployer sur l’ensemble du territoire libanais, y compris sur les cinq points qui sont encore occupés par Israël et qui, vous vous en souviendrez, avaient fait l’objet de ma part d’une déclaration condamnant cette occupation.

Q - Juste une question, un « follow-up ». On est où sur la plainte devant la CIJ [Cour internationale de justice] sur l’Iran ? Est-ce qu’elle est prête ? Est-ce que vous avez prévu un calendrier ?

R - La France a annoncé qu’elle déposerait effectivement une plainte contre l’Iran pour non-respect de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques et consulaires. Le travail est en cours, et je serais heureux de vous donner la date, le jour où ce sera officiellement déposé. Mais le travail est en cours. C’est quelque chose qui se fera. La plainte sera déposée.

Q - Une question d’agenda pour l’investiture du président gabonais. C’est M. Haddad qui va représenter la France ? Et si oui, pourquoi pas le ministre des affaires étrangères lui-même, pour une investiture qui, côté gabonais, est très importante en termes de demande de représentation côté français ?

R - Je pense qu’on reviendra vers vous sur cette question, parce que je n’ai pas de détails sur le niveau de représentation à l’investiture du président gabonais.