Q - Deux questions : le ministre ukrainien des affaires étrangères est actuellement attendu en Chine pour un déplacement officiel. Plusieurs factions palestiniennes viennent de signer un accord de réconciliation à Pékin. Sur ces deux sujets, quelle est la réaction de la France ?
R - Nous ne commentons pas les rencontres de nos partenaires avec leurs homologues, mais s’agissant tout particulièrement du déplacement de M. Kouleba en Chine, nous savons qu’il s’inscrit dans les efforts diplomatiques déployés par l’Ukraine pour parvenir à une paix juste. La Chine a un rôle important à jouer pour mettre un terme à la guerre d’agression russe en Ukraine.
Sur votre deuxième point, notre position est connue : la solution réside dans deux États vivant côte à côte, en paix et en sécurité. L’État palestinien doit être un État viable, basé sur un territoire contigu, avec une Autorité palestinienne revitalisée, et c’est ce à quoi nous travaillons.
Q - Avec le nouveau changement, l’élection du président iranien, est-ce que vous avez plus de raisons pour être optimiste concernant les otages, ou l’inverse ?
R - Sur la question des otages, nous ne commentons pas la situation des otages, parce que c’est toujours une situation qui est extrêmement complexe. Sur le principe, nous avons toujours envoyé des messages fermes aux autorités iraniennes pour appeler à la libération de ces otages d’État, détenus de manière arbitraire, et nous le redirons au nouveau président de la République, lorsqu’il sera investi.
Q - Au Bangladesh, la situation est préoccupante : au moins 174 morts, plus de 2500 personnes arrêtées, internet coupé… Les informations qui nous parviennent font état d’une extrême violence de la répression. Il semblerait également que les autorités utiliseraient de l’équipement de l’ONU, dans le cadre de ces opérations de répression. Pourquoi est-ce que la France reste jusqu’ici silencieuse ? Est-ce qu’il y a des actions diplomatiques qui sont envisagées ? Et enfin est-ce qu’il y a une action aussi prévue pour les ressortissants français sur place ?
R - Effectivement, c’est une situation que nous suivons de près, suite aux événements de ces derniers jours. Nous appelons chacun au calme, à la retenue et au dialogue pour éviter toutes nouvelles violences dans le pays. Nous avons diffusé, pour ce qui concerne nos ressortissants, des conseils de prudence à la communauté française ainsi qu’aux personnes qui souhaiteraient se déplacer au Bangladesh.
Q - Ma question concerne le Niger, les relations franco-nigériennes, puisqu’il semble que trois personnes de l’ambassade du Niger en France - chargé d’affaires, premier conseiller politique et premier secrétaire de l’ambassade - quittent Paris pour regagner Niamey. Est-ce que c’est une décision française, et comment s’explique-t-elle ?
R - Je ne pense pas pouvoir faire de commentaires sur des décisions de la junte.
Q - Je voulais savoir, à propos des Jeux olympiques, y a-t-il des mesures particulières de sécurité qui sont prises à l’égard de la délégation israélienne, dans le contexte de tensions déjà extrêmement fortes, liées bien sûr au conflit à Gaza ? Notamment, l’Iran qui appelle à boycotter la délégation israélienne, les déclarations de certains députés LFI… Où en est-on ? Et est-ce que ça vous incite à une vigilance particulière ?
R - Toutes les mesures de sécurité sont prises afin de s’assurer que les différentes cérémonies ainsi que l’ensemble des épreuves soient organisées dans un cadre de sécurité satisfaisant, qui permette le bon déroulement de l’ensemble des évènements qui sont prévus lors des Jeux olympiques de Paris. L’ensemble des délégations et l’ensemble des athlètes font l’objet d’un suivi particulier. Et s’agissant de la délégation israélienne et des athlètes israéliens, ils sont, comme l’a redit le Ministre lundi, les bienvenus en France afin de participer aux épreuves qui auront lieu et la sécurité de chacun de ces athlètes sera assurée de manière efficace. Les modalités précises, je ne peux pas vous les donner, pour des raisons évidentes de sécurité, mais simplement peut-être vous renvoyer aux propos du ministre de l’Intérieur, ce week-end, qui a indiqué que cette délégation bénéficierait d’une protection 24 heures sur 24 de la police française.
Q - Sur la situation à la frontière entre le Liban et Israël, vous avez dit que la France reste mobilisée, avec ses partenaires, notamment avec les États-Unis. On en est où de la proposition française, qui a été présentée, il y a quelques semaines, quelques mois maintenant, aux autorités libanaises et aux Israéliens ? Quel est le point d’achoppement ? Qu’est-ce qui fait que la situation est toujours très tendue à la frontière ?
R - Nous sommes très préoccupés par le risque d’embrasement régional, d’une manière générale, et plus spécifiquement le long de la Ligne bleue, c’est-à-dire la frontière entre Israël et le Liban. Les derniers développements - les tirs intervenus - sont particulièrement inquiétants. Nous passons des messages de retenue à l’ensemble des parties impliquées. S’agissant des propositions qui avaient été faites par le Ministre lors d’une de ses tournées dans la région, il y a quelques mois, nous sommes toujours en attente d’un retour des autorités israéliennes. En tout état de cause, nous sommes toujours actifs dans la recherche avec nos partenaires internationaux et régionaux d’une solution qui permettrait de faire baisser les tensions à la frontière entre Israël et le Liban.
Q - J’ai une question concernant les éventuelles bilatérales que pourrait avoir le Ministre pendant les JO : est-ce qu’on peut avoir des éléments là-dessus, j’ai envie de dire l’emploi du temps du Ministre pendant toute la période des JO ?
R - Comme je le disais, en marge des Jeux olympiques, il y aura une séquence diplomatique, avec ce sommet qui est organisé le 25 juillet, notamment, et nous ferons une communication en temps voulu sur des éventuelles rencontres bilatérales du Ministre avec certains de ses homologues qui seraient présents.
Q - Vous ne pouvez pas confirmer déjà quelques bilatérales ?
R - Malheureusement non.
Q - Je reviens à ma question nigérienne : si vous ne pouvez pas commenter de décision de la junte, est-ce que la junte nigérienne vous a donné une explication, ou a communiqué pour expliquer sa décision, d’une façon ou d’une autre ?
R - Non, malheureusement, je n’ai pas plus d’éléments sur ce sujet-là.
Q - Peut-être en follow up sur le Niger, quelle est l’analyse du Quai d’Orsay sur la situation, d’une manière générale, au Niger, un an après, quasiment, le coup d’État, et toujours l’emprisonnement ou en tout cas la détention du président Bazoum ?
R - Cela fera un an, vendredi, qu’a eu lieu le coup d’État au Niger. C’était le 26 juillet 2023. S’agissant du président Bazoum, cela fait un an qu’il est retenu illégalement prisonnier dans des conditions scandaleuses. Nous avons condamné et condamnons encore fermement cette détention. Nous continuons à appeler à sa libération inconditionnelle et immédiate. Dans cette perspective, nous nous inquiétons notamment de la décision prise le 14 juin dernier de lever son immunité, levée d’immunité qui pourrait avoir de potentielles conséquences sur ses conditions de détention. Nous avons pris note, par ailleurs, du communiqué final publié à l’issue de la 65e session extraordinaire de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de la CEDEAO qui s’est tenue le 7 juillet dernier à Abuja. Nous continuons à soutenir les efforts de l’organisation en faveur de la stabilité régionale. Nous avons très tôt posé le diagnostic que la junte nigérienne romprait par ailleurs les partenariats instruits en vue de lutter contre le terrorisme, et nous constatons que les décisions prises par la junte nigérienne ont des effets désastreux, ce que nous avons pu constater, ces derniers temps, avec des attaques et une recrudescence des actes terroristes. Voilà ce que je peux vous dire sur la situation au Niger, un an après le coup d’État.