Q&R - Point de presse live (25 mai 2023)

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Questions / réponses

Q - J’ai trois questions. La première, sur l’Iran. Vous condamnez le test balistique. Quelle est votre optique, vu qu’en octobre, je crois qu’au Conseil de sécurité, l’embargo sur les armes iraniennes va expirer ? Est-ce que ça veut dire que vous pourriez essayer de ramener ce sujet au Conseil de sécurité bien avant, vu que ce serait peut-être trop tard d’ici octobre ? Et, sur un sujet lié, la semaine prochaine à l’AIEA, il y a aura encore une nouvelle discussion sur l’Iran. Est-ce que vous avez eu des échos d’un progrès entre Rafael Grossi et les Iraniens sur les sujets au Conseil de sécurité, pour éviter une résolution de censure des pays occidentaux ?

Deuxième question, c’est sur l’OTAN et la réunion ministérielle : le sujet du nouveau secrétaire général devrait être abordé, je pense, pour remplacer Stoltenberg. Quelle est la position de la France sur son remplacement, quel genre de personnage souhaitez-vous ?

Et troisième question, juste, sur la Moldavie et la réunion la semaine prochaine : qu’est-ce que vous attendez de la réunion de la CPE qui se passe entre chefs d’État la semaine prochaine ?

R - S’agissant de l’Iran, nous sommes particulièrement préoccupés par les violations continues de la résolution qui je viens de mentionner. Ce sujet fait l’objet de concertations avec nos partenaires. Je n’ai pas d’éléments à communiquer à ce stade sur les discussions au Conseil de sécurité à cet égard. Mais nous maintiendrons évidemment notre vigilance et nos exigences à l’égard de l’Iran et du droit international tel qu’il est défini sur ce point. S’agissant des questions nucléaires que vous avez évoquées, l’Iran est engagé dans une escalade nucléaire extrêmement préoccupante que j’ai eu l’occasion de mentionner à plusieurs reprises, et sur laquelle la Ministre a eu l’occasion de s’exprimer à de nombreuses occasions. Cette escalade est documentée par des rapports successifs de l’AIEA et les activités de l’Iran emportent aujourd’hui des risques sérieux et accrus de prolifération, sans aucune justification civile crédible. Je vous rappelle les découvertes faites en février de particules d’uranium hautement enrichi, à plus de 83%. Le directeur général de l’AIEA a obtenu de l’Iran, le 4 mars dernier, un engagement à coopérer sur le renforcement de certaines activités de surveillance et en matière de garanties. Nous attendons évidemment de l’Iran qu’il respecte ses obligations internationales au titre de son accord de garanties et qu’il effectue des progrès concrets et tangibles d’ici à la réunion du Conseil des gouverneurs, qui se tiendra la semaine du 5 juin, et à l’occasion de laquelle ces questions seront évidemment discutées. Nous demeurons particulièrement mobilisés pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Nous nous coordonnons sur ce point avec nos partenaires internationaux, comme j’ai eu l’occasion de l’indiquer à de nombreuses reprises, sur la meilleure manière de faire face à l’escalade nucléaire iranienne et pour trouver une solution diplomatique à la situation actuelle.

Vous évoquez le secrétaire général de l’OTAN, la préoccupation de la France à cet égard sera qu’il puisse contribuer à l’unité des Alliés face à la préoccupation première de l’Alliance aujourd’hui que constitue l’agression russe illégale contre l’Ukraine, et qu’il soit donc en mesure d’approfondir le partenariat entre l’OTAN et l’Union européenne, qui est nécessaire pour faire face aux défis de sécurité à venir et à celui-ci en particulier.

S’agissant de la CPE, nous sommes en train de préparer l’échéance du 1er juin. Donc il s’agira du deuxième sommet de la Communauté politique européenne initiée l’an dernier. Vous avez vu un certain nombre de déclarations, déjà, du Président de la République à cet égard, notamment en marge du sommet du G7. Il y aura un briefing dédié de la part de la présidence de la République sur cette question donc je ne reviendrai pas sur le détail de la réunion : ses enjeux seront détaillés. Mais, quoi qu’il en soit, il s’agira de poursuivre la dynamique engagée à Prague et notamment de rentrer dans les discussions sectorielles qui avaient été évoquées à cette occasion. Vous savez que nous souhaitons approfondir avec tous les États participants, et il s’agit là de tout le spectre européen des questions d’énergie, des questions de migrations, des questions de sécurité et d’infrastructures et, évidemment, de discuter de l’impact géopolitique de l’agression russe contre l’Ukraine. Il s’agira de marquer également notre soutien à la Moldavie. Vous savez que la France est particulièrement mobilisée sur ce point, avec la tenue, notamment, d’une conférence dédiée en fin dernière dans le cadre du mécanisme de soutien que nous avons initié avec l’Allemagne et la Roumanie. Nous pourrons par ailleurs traiter d’autres questions régionales. Vous savez que la Ministre était en Arménie et en Azerbaïdjan, récemment, les deux dirigeants - d’Arménie et d’Azerbaïdjan - seront présents à Chisinau, et ce pourrait être l’occasion de continuer d’avancer et d’appuyer sur ce que nous souhaitons, de reconstruire une confiance pour avancer vers un accord de paix entre ces deux États. Voilà pour les quelques éléments que je peux vous donner mais, encore une fois, je vous renvoie vers l’Élysée sur ce point.

Q - J’ai une question concernant le sommet de l’OTAN et la déclaration de la Ministre, qui souhaite que l’adhésion de la Suède, si j’ai bien compris, soit effective à ce moment-là, à Vilnius. Y a-t-il des éléments qui permettent de penser que le veto turc, le veto hongrois pourraient être levés d’ici là ? S’agit-il d’un souhait ou s’agit-il d’un pronostic ?

R - Il s’agit d’une position constante de la France. Nous avons toujours marqué notre souhait de voir aboutir l’adhésion de la Suède, comme l’adhésion de la Finlande, dans la perspective du sommet de Vilnius. Ces deux États apporteront une contribution importante à l’Alliance atlantique et au renforcement de notre posture de dissuasion. Il est important que nous puissions leur faire bon accueil. Tous ces sujets seront évoqués lors de la ministérielle et je n’ai pas davantage de commentaires à faire en amont de cette discussion, qui se tiendra la semaine prochaine.

Q - Mme la ministre a déclaré récemment qu’elle est favorable pour un procès de Bachar el-Assad et en précisant ses mots : « tant qu’il ne change pas, qu’il ne prend pas ses engagements et qu’il ne respecte pas ses engagements, il n’y a pas de raison de changer d’attitude à son endroit. » On n’arrive pas suivre, là : est-ce qu’elle est pour un procès ou est-ce qu’elle veut qu’il change ? Et, j’ajouterais, est-ce que cela ne peut pas impacter les relations de la France avec ses alliés arabes, qui ont réactivé leurs relations avec le régime Assad ?

Deuxième question, c’est pour le Liban : il y a le gouverneur, M. Salamé, qui est menacé par un mandat français, s’est vu saisir ses passeports par ordre de la justice libanaise : quel regard portez-vous effectivement sur cette décision de justice au Liban ?

R - S’agissant de la normalisation avec la Syrie, la position de la France est très claire, je crois l’avoir rappelée à de très nombreuses reprises, et la Ministre l’a donc exprimée à nouveau devant l’Assemblée nationale, il y a quelques jours : rien ne justifie à notre sens une normalisation avec le régime syrien. C’est ce qu’a indiqué Mme Colonna devant la représentation nationale. Rien ne justifie à notre sens cette normalisation, puisqu’il n’a été constaté, de la part du régime syrien et de Bachar el-Assad, aucune avancée en matière de réconciliation politique sur la base commune à la communauté internationale, qui est celle de la résolution 2254 des Nations unies, qui pose les conditions d’une paix durable en Syrie. Rien non plus n’a été constaté, s’agissant d’autres éléments de déstabilisation régionale de la part de la Syrie quand il s’agit de trafic de drogue, de la crise des réfugiés, et autres effets de la politique de M. Bachar el-Assad, dont on rappellera, comme l’a rappelé la Ministre, qu’il est depuis plus de dix ans désormais l’ennemi de son peuple, avec plus de 600 000 morts, constatés par les Nations unies, en Syrie. La Ministre visait les crimes, les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, possiblement commis en Syrie, comme l’ont très largement documenté les Nations unies, et la nécessité d’une lutte contre l’impunité des responsables de ces crimes. À cet égard, vous savez que c’est une priorité constante de la France que de soutenir la lutte contre l’impunité, priorité constante, qui est évidemment une question de valeurs, de morale, mais aussi une question de stabilité et d’efficacité des solutions diplomatiques. Il ne peut pas y avoir de paix durable sans justice. La Ministre l’a rappelé de nombreuses fois.

Vous savez que nous avons activé un certain nombre de mécanismes internationaux : il y a des mécanismes d’enquête des Nations unies, il y a également, au plan strictement national - et c’est la déclaration qu’a faite la Cour de cassation il y a quelques mois - une compétence universelle de la justice française sur des affaires touchant à des crimes commis en Syrie.

S’agissant de la situation que vous avez évoquée du gouverneur de la Banque centrale libanaise, nous n’avons évidemment pas de commentaire à apporter sur les décisions de justice.

Q - Sur les relations franco-arabes, je précise, vous avez des alliés, comme l’Arabie saoudite, les Émirats arabes unis, qui ont tendu la main effectivement au régime de Bachar el-Assad.

R - Oui, nous avons déclaré que c’était des choix souverains effectués par ces États. La Ministre a aussi souligné que cette décision n’avait pas fait l’unanimité au sein même de la Ligue arabe, et c’est évidemment un sujet que nous évoquons avec eux. Mais là encore, je rappelle la position constante qui est la nôtre, et par ailleurs celle de l’Union européenne.

Vous aviez une question sur le gouverneur de la Banque centrale ?

Q - Le juge libanais a ordonné la saisie de ses passeports pour l’interdire effectivement de quitter le pays, est-ce que vous avez un commentaire là-dessus ?

R - Aucun commentaire sur les décisions de justice, comme d’habitude.

Q - À propos de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan. Je crois que les deux dirigeants se retrouvent à Moscou aujourd’hui. Qu’est-ce que vous attendez de cette rencontre ? Est-ce que ça va permettre des progrès substantiels à votre avis ? Et que restera-t-il le cas échéant à conclure ou à poursuivre à Chisinau la semaine prochaine ?

R - S’agissant de l’Arménie et de l’Azerbaïdjan, vous savez que nous avons engagé, nous-mêmes, des efforts, puisque la Ministre y était tout récemment, elle y était dans l’optique de construire la voie et de reconstruire la confiance pour aboutir à un accord de paix entre les deux parties. Il y a eu ensuite, comme vous le savez, une réunion à Washington, et tout cela s’est fait en coordination avec nos partenaires, puis une rencontre avec Charles Michel à Bruxelles. Tous ces efforts sont complémentaires, nous pouvons noter que l’invitation à Moscou est arrivée au moment même où ces efforts étaient en cours. Nous verrons bien ce qu’il en ressort. Mais cela étant à la suite des différentes échéances que j’ai évoquées, il y a eu un certain nombre de discussions substantielles qui ont permis de rappeler pour nous les exigences qui sont celles de rétablir sans délai la libre circulation sur le corridor de Latchine qui vient compliquer la possibilité d’un rétablissement de la confiance et d’une avancée sur un accord de paix global. Il s’agit pour nous de favoriser une paix juste et durable, fondée sur le respect des principes du droit international, dans l’intérêt des deux pays et de leurs populations. Vous savez que la rencontre qu’avait initiée le Président de la République à Prague avait permis de débloquer un certain nombre de sujets permettant d’avancer sur cette voie. Nous continuerons nos efforts en ce sens dans la perspective de Chisinau.

Q - Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, qualifie la Pologne de pays hostile. Il y a quinze jours, il parlait d’une menace pour la Russie émanant de la Pologne. Vous, la France, vous avez récemment mis en avant l’ampleur de la contribution française au renforcement de la posture de l’OTAN sur son flanc oriental, justement, en Pologne, dans les pays baltes et en Roumanie. Quelle lecture faites-vous de ces déclarations de M. Peskov ?

R - La réponse est simple, la seule menace que nous constatons aujourd’hui, c’est la menace russe et une agression illégale de la Russie contre un pays voisin en violation du droit international, des principes reconnus par toute la communauté internationale d’intégrité territoriale, de souveraineté et d’indépendance des États. Voilà de quel côté se situe la menace. S’agissant de la qualification de pays hostile, c’est une qualification que la Russie a agitée et utilisée à l’égard de presque la totalité des pays européens, je crois, depuis le 24 février de l’an dernier. Cette déclaration s’inscrit juste dans la rhétorique habituelle de la Russie pour inverser les responsabilités qui sont les siennes. Vous avez raison de pointer le fait que la France est particulièrement engagée dans le renforcement de la posture de dissuasion et de défense sur le flanc Est, et que nous le sommes tout particulièrement en Pologne, avec un réengagement de troupes et de contingents français et, pour 2022, un engagement qui se porte à 530 millions d’euros supplémentaires d’engagement en Roumanie, en Pologne et dans les pays baltes.

Q - À nouveau sur la question du conflit en Ukraine, il y a eu ces derniers jours une nouvelle incursion dans le territoire russe de …, je ne sais pas exactement comment les appeler… ils disent ne pas appartenir à l’armée ukrainienne, apparemment ils portent des équipements occidentaux. Est-ce que cela pose un problème étant donné qu’ils sont des supports de tous les pays de l’OTAN en termes d’équipement, pour l’Ukraine ? Normalement cet équipement ne doit pas être utilisé pour des attaques en territoire russe. Est-ce que ça pose un problème diplomatique ? Et est-ce que pendant la réunion ministérielle de l’OTAN, la question de l’armement va être traitée à nouveau ? Ces derniers jours, on a vu des annonces sur les avions de combat, sur l’entraînement de pilotes, est-ce qu’il y aura quelque chose, ou de nouveau, ou de coordination, sur ces annonces ?

R - S’agissant de Belgorod, la situation est confuse. Nous avons vu toutes les déclarations qui ont été faites de part et d’autre, et notamment de certains groupes armés. Je retiens et vous renvoie à la déclaration faite par le conseiller ukrainien, M. Podolyak, qui a souligné et précisé la non-implication des autorités ukrainiennes dans cette incursion. S’agissant des questions d’armement, ce sera évidemment un sujet évoqué à la ministérielle de l’OTAN. Vous savez que le Président de la République a évoqué un nouveau paquet de soutien militaire français, à l’occasion de la visite du Président Zelensky, avec notamment un renforcement en matière de moyens blindés, de chars légers et la poursuite de nos efforts en matière de fourniture de munitions. La Ministre a encore, eu l’occasion de discuter du troisième volet de cette discussion européenne, au Conseil des Affaires étrangères de lundi, portant sur le renforcement des capacités industrielles européennes. Ce sera aussi une discussion qu’elle aura cet après-midi avec son homologue Tajani. Ce sera un sujet évoqué à l’occasion de la ministérielle de l’OTAN. Je vous renvoie également aux déclarations déjà faites sur notre disponibilité à former des pilotes, pour des formations de base. Je souligne que la France a été la première à annoncer cette disponibilité en la matière.

Q - Je vois, il y a quelques minutes, une annonce du ministre des affaires étrangères iranien sur des avancements dans les négociations avec les Américains. J’imagine que les Américains vous mettent au courant. Est-ce que vous pouvez commenter sur cela ? Deuxième question, sur la Ligue arabe et Assad. M. Zelensky était au même moment. M. Macron a fait un grand geste d’envoyer un avion pour le ramener de là-bas. Est-ce que ça vous dérangeait qu’il ait décidé de prendre le même Forum que M. Assad pour s’exprimer ? Et la troisième question sur le sommet à Oslo, dans quelques jours : est-ce qu’il y avait des contacts entre Paris et Ankara, ces derniers jours, sur le sujet de la Suède, ou est-ce que vous attendez après les élections turques pour reprendre les contacts ?

R - S’agissant de l’Iran et des déclarations que vous évoquez, je n’ai pas les éléments. On reviendra vers vous, dès que j’aurai reçu ces éléments et que nous pourrons vous faire part d’une réaction à ces propos iraniens.

S’agissant de la Ligue arabe, il était important, et le Président de la République l’a souligné, que le Président Zelensky puisse expliquer à la fois sa position, la situation de l’Ukraine face à l’agression russe, mais aussi les propositions qu’il a faites au titre de son plan de paix, devant le plus large panel d’États. Nous avons évidemment soutenu le fait qu’il puisse se rendre à la Ligue arabe, nous avons soutenu le fait qu’il puisse se rendre au G7 d’Hiroshima et y rencontrer non seulement les États membres du G7, mais aussi les États invités. Comme l’a souligné le Président de la République, c’était à la fois l’honneur de la France, mais aussi la capacité de la France à bâtir des solutions de paix, et à contribuer à l’émergence de solutions. C’était le sens de ce geste fait par la France en soutien à l’Ukraine ; un geste qui, s’agissant de la Ligue arabe, a été fait en coordination avec les autorités saoudiennes, qui ont invité le Président Zelensky. On peut se féliciter de ce qui constitue un signal très positif de la part de l’Arabie saoudite. Nous encourageons les pays de la région à développer leur dialogue -un dialogue qui est déjà largement en cours- et leur soutien à l’Ukraine face à l’agression illégale par la Russie.

S’agissant d’Oslo et de l’OTAN, non, il n’y a pas eu de contact avec les autorités turques à niveau politique, ces derniers jours. La période électorale n’est pas à cet égard propice à des contacts politiques. Nous attendrons de voir les résultats des élections de dimanche.

Q - En revenant sur le sommet arabe, il a remis sur la table l’initiative de paix arabe pour un règlement entre Palestiniens et Israéliens. Quelle est la position de la France à ce sujet, parce qu’on n’a pas vu de commentaire ? La deuxième question concerne l’Institut du monde arabe à Paris : c’était prévu qu’on ait un nouveau président, le 8 mars. Est-il question prochainement de nommer un nouveau président, ou M. Lang a été reconduit dans ses fonctions ?

R - Je vous renverrai aux propos de la Ministre, tenus le 11 mai à Berlin. Vous savez qu’elle y rencontrait -nous avons eu l’occasion d’en discuter - ses homologues allemande, jordanien et égyptien, et que cela a été pour elle l’occasion de réaffirmer la nécessité et l’appel que nous passons, à titre national, mais avec ces partenaires, à restaurer un horizon politique crédible au conflit israélo-palestinien, sur la base de la seule solution à ce conflit -seule solution reconnue par la communauté internationale - qui est la solution à deux États, dont nous estimons qu’elle est la seule à même d’apporter une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens. Nous savons que l’initiative de paix arabe vise à soutenir cette perspective et s’inscrit dans le soutien à la solution des deux États. Par ailleurs, je vous rappelle que nous avions souligné que les Accords d’Abraham étaient un élément positif dans l’évolution de la situation régionale, mais qu’ils ne pouvaient suffire à régler la question palestinienne et le conflit israélo-palestinien, et qu’il était nécessaire en parallèle de restaurer cet horizon politique.

Nous encourageons tous les efforts en ce sens, et nous nous félicitons que la Ligue arabe puisse se mobiliser sur cette question.

S’agissant de l’Institut du monde arabe, je n’ai pas de commentaire : le choix du prochain président se fera, conformément aux règles de cette fondation. Je ne sais pas quel est le nouveau délai fixé, mais on pourra revenir vers vous à cet égard.

Q - Je voudrais revenir sur la visite en Italie de Mme Colonna. Après la brouille ou le malaise causé par les déclarations du ministre français de l’Intérieur, où en sont les relations franco-italiennes ? Et sur la question migratoire, quelles mesures concrètes de coopération sont envisagées entre Paris et Rome ? Et quel rôle est envisagé pour la Tunisie dans le cadre de cette coopération ?

R - Je crois que nous nous sommes expliqués sur ce sujet, et la Ministre l’a fait, dans l’émission « Les 4 Vérités ». C’est une visite importante qui s’inscrit dans le cadre de la coopération bilatérale entre les deux États, au titre du traité du Quirinal. Nous allons évoquer la totalité des aspects de la coopération entre nos deux pays, avec une discussion sur les aspects migratoires, mais je ne vais pas anticiper sur les conclusions qu’en tirera la Ministre et sur lesquelles elle aura l’occasion de s’exprimer dès cet après-midi, auprès de la presse italienne.

Q - Est-ce que la brouille est terminée ?

R - Il n’y avait pas de brouille. La Ministre a été très claire à ce sujet. Il n’y a pas de crise diplomatique entre la France et l’Italie.