Q&R - Point de presse live (18 janvier 2024)

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Point de presse live du porte-parole adjoint du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères

Q - Bonjour, deux questions. D’abord, le Président Macron a dit que le Dixmude va partir de la région du Proche-Orient vers la fin du mois. Est-ce que ça veut dire quelque chose sur l’engagement de la France dans le conflit qui oppose Israël au Hamas ? Et la deuxième question concerne les médicaments qui sont acheminés aux otages et dont la France fait partie des négociateurs avec le Qatar : quelles garanties vous avez qu’ils vont vraiment arriver ?

R - Sur votre première question sur le Dixmude, le Dixmude, qui est effectivement un porte-hélicoptères français, a accosté au large des côtes égyptiennes fin novembre. Il a depuis accompli une grande tâche en matière humanitaire, puisque c’est sur le Dixmude qu’ont été accueillis des blessés de la bande de Gaza, c’est sur le Dixmude qu’ont été accueillis des enfants. Nous, à ce titre, nous organisons, comme vous le savez, des opérations de transfert d’enfants blessés de la bande de Gaza vers des hôpitaux français. Il a aussi été un lien essentiel pour tout l’acheminement de l’aide humanitaire que nous que nous apportons à Gaza. Le Dixmude va devoir quitter, à terme, les côtes égyptiennes, mais ce n’est en aucun cas le synonyme d’un affaiblissement de l’aide que la France apportera aux populations civiles de Gaza. Ce sont simplement des questions qui tiennent à la rotation du navire. Il n’y a pas de message derrière ce départ.
Sur la question des médicaments qui sont acheminés aux otages de la bande de Gaza, c’est une opération, effectivement, qui a été annoncée cette semaine. C’est une opération qui est encore en cours, c’est-à-dire que les médicaments sont encore en cours d’acheminement, et en cours d’acheminement vers les otages qui sont retenus dans la bande de Gaza. C’est une opération qui se fait en lien extrêmement étroit avec le Qatar, évidemment Israël, et le CICR. Je vous rappelle que c’est une opération qui a été initiée par le forum des familles d’otages et de disparus de la bande de Gaza. Donc c’est une opération qui est encore en cours à l’heure où je vous parle.

Q - Juste une petite précision : quand vous dites « c’est en cours d’acheminement vers les otages », est-ce que ça a passé la frontière ? Est-ce que maintenant ils sont déjà dans la bande de Gaza ?

R - Je n’ai pas d’éléments précis sur la géolocalisation exacte de ces médicaments. Ils sont en cours d’acheminement. Encore une fois, c’est une opération qui est une opération complexe. C’est une opération qui a été lancée récemment et qui répondait à des impératifs humanitaires, dont le collectif des familles nous a fait part. Mais je n’ai pas d’indications précises sur la localisation des médicaments. Ils sont en cours d’acheminement.

Q - Je pose la question parce que ce matin on a plusieurs sources qui disent que c’était bloqué à la frontière, donc il y a quand même une différence. Si l’acheminement est encore du côté égyptien, ça ne chemine pas : c’est bloqué. Donc, à ce moment, est-ce que vous avez des indications que c’est… Il y a encore des discussions pour que ce soit acheminé dans la bande de Gaza ? Ou est-ce qu’effectivement c’est en cours d’acheminement, mais ça prend du temps parce que c’est compliqué ?

R - C’est en cours d’acheminement. Encore une fois, ce sont des opérations qui sont complexes à monter en termes de logistique et je n’ai pas plus d’indications sur la situation exacte de la cargaison de médicaments.

Q - Sur le même sujet d’abord, une petite question - deux petites questions en fait -, . D’abord, vous avez parlé de la Croix-Rouge, or la Croix-Rouge a dit ce matin qu’ils ne sont pas dans le truc. Donc vous, vous affirmez que c’est avec la Croix-Rouge que ces médicaments sont acheminés ? Parce qu’eux, ils ont dit autre chose ce matin. Ça, c’est une question sur le sujet. La deuxième question, je reviens sur quelque chose que votre ambassadeur en Israël a dit à la radio israélienne ce matin. Il a dit : « nous avons collecté des données sur les traitements dont les personnes enlevées avaient besoin ». C’est la France qui a collecté les données ? Ce n’est pas une liste qui a été fournie par Israël ? Donc ça, c’est sur ce sujet-là. Et deuxième question : est-ce que le nouveau ministre a l’intention d’aller en Israël dans les prochains jours ? Et troisième question, sur le rendez-vous qui était à Paris le 12 septembre , qui était organisé par vous en fait, sur la lutte contre le financement du Hamas. Et à l’époque, le 12 septembre , ils ont dit que dans quelques jours, il y aura d’autres rendez-vous. Est-ce qu’il y a quelque chose de prévu depuis ?

R - Sur votre première question sur l’organisation, encore une fois, de cette opération très complexe d’acheminement de médicaments vers les otages, c’est une initiative qui a été portée grâce notamment au collectif de familles d’otages et de disparus. Cela a été fait en coopération étroite avec Israël et le Qatar. Et quant à ce que vous mentionnez, au sujet des propos de l’ambassadeur de France à Tel-Aviv, je n’ai pas d’indications supplémentaires à vous donner sur ce sujet.

Q - Pour comprendre comment la France était impliquée, à part d’acheminer, parce que là, il dit une autre chose, ce ne sont pas juste les médicaments, mais il dit que la France était impliquée, en décidant quels médicaments sont envoyés.

R - La France a été impliquée dans le fait de rassembler les médicaments, à partir de données qui lui ont été fournies. Sur votre question sur un éventuel déplacement du Ministre, je n’ai pas d’indication et de date à ce stade, mais je pense que cela fait partie de ses priorités. Encore une fois, comme je vous le disais, ce sera un sujet qui sera abordé dans le cadre du segment ministériel de la présidence française du Conseil de sécurité des Nations unies. C’est une priorité, cela reste une priorité pour le nouveau ministre de l’Europe et des affaires étrangères.
Sur votre dernière question sur les suites de la réunion à Paris, le 13 décembre dernier, de lutte contre le financement du Hamas, ce sont des discussions qui continuent. Il y aura notamment, la poursuite des discussions sur le régime de sanctions lors du prochain Conseil Affaires étrangères qui se réunira lundi 22 janvier à Bruxelles. Il y aura notamment le sujet de l’adoption dès lundi d’un prochain régime de sanctions contre le Hamas. Ce régime de sanctions évidemment est lié à l’objet de la réunion qui avait eu lieu au mois de novembre dernier, puisqu’une partie de cette réunion était consacrée au financement du Hamas. Donc bien évidemment, cet ensemble d’éléments fait que nous continuons à discuter avec nos partenaires sur toutes les mesures qui peuvent être prises pour lutter contre le Hamas.

Q - Je voudrais avoir une idée sur la visite de M. Le Drian au Liban. Est-ce qu’il compte se rendre au Liban prochainement ? Deuxièmement, est-ce que le comité des cinq pays qui se réunissent pour le Liban… Ils se réunissent chaque fois dans une capitale. Est-ce qu’il est prévu - apparemment - que cette réunion ait lieu ? Ce ne sont pas des ministres nécessairement, ça peut être au niveau ambassadeurs. Il y a une réunion qui est prévue prochainement, apparemment, à Paris. Avez-vous des informations à ce sujet ? Et troisièmement, il y a eu beaucoup de tensions durant les dernières heures à la frontière, au Sud-Liban. Avez-vous eu des contacts avec les parties ? Et avez-vous une réaction à faire à ce sujet ?

R - Sur la mission qui a été confiée par le président de la République à Jean-Yves Le Drian, je n’ai pas d’informations à ce stade sur ses prochains déplacements. Sur votre deuxième point, sur le groupe des cinq, je vous propose de revenir vers vous sur cette question, avec plus d’éléments, pour vous apporter les éclairages nécessaires. Et sur votre troisième question, qui concerne la situation à la frontière entre Israël et le Liban : évidemment, c’est un sujet de préoccupation majeure pour la France, puisque cela participe des tensions dans la région. La France est toujours très active pour s’assurer que le niveau de tension ne monte pas et que la situation ne s’aggrave pas. Il est essentiel à nos yeux d’éviter toute tentative escalatoire, notamment au Liban. Et nous passons tous les messages à tous les acteurs impliqués dans la zone. Le Président de la République et le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sont mobilisés en ce sens et sont notamment mobilisés pour prévenir toute escalade militaire, et ce depuis le début de la crise, depuis le 7 octobre. Je vous rappelle que le Président de la République a fait un déplacement dans l’ensemble de la région et que l’ancienne ministre de l’Europe et des affaires étrangères a fait quatre déplacements dans la région, et que ces déplacements se sont alliés à de nombreuses consultations téléphoniques ou de consultations à Paris.
Par ailleurs, on rappelle régulièrement, et je vais le rappeler encore aujourd’hui, la nécessité de préserver la sécurité de la FINUL qui est la force des Nations unies au Liban, et de sa capacité à remplir son mandat par l’ensemble des acteurs. Nous condamnons évidemment toute atteinte à la sécurité de la FINUL dont, je vous le rappelle, la France fournit le premier contingent. La résolution 1701 reste notre base de travail pour parvenir à la paix et à la sécurité dans cette région, et pour qu’elle soit pleinement appliquée, il faut que la FINUL soit soutenue, comme les forces armées libanaises. Donc pour répondre à votre question, oui, c’est une priorité.

Q - Le Ministre a déclaré hier qu’accuser l’État juif de génocide est franchir un seuil moral, qu’il ne fallait pas politiser la question. Il y a pourtant une procédure judiciaire en cours devant la Cour internationale de justice. Est-ce que cette déclaration signifie que la France ne se sentirait pas obligée, si la CIJ devait, dans les prochains jours, évoquer un risque de génocide en cours et prononcer des mesures conservatoires ?

Q - Dans le suivi de cette question, quels seraient les arguments ou les motivations derrière cette déclaration ?

R - Pour reprendre un peu le contexte d’une manière générale, et on a déjà eu l’occasion de le dire précédemment et les années précédentes, la France soutient la Cour internationale de justice, qui est l’organe judiciaire principal des Nations unies. Cette juridiction est pour nous un pilier de l’ordre international. Nous avons pris note de la requête introduite par l’Afrique du Sud contre Israël le 29 décembre dernier, sur le fondement de la Convention pour la prévention et la répression du génocide. Comme l’a dit le Ministre, en fait, les mots ont un sens, et parler de génocide n’est pas quelque chose de neutre, surtout quand on parle de génocide pour Israël. La « Convention génocide » a été adoptée au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, dans le contexte que vous connaissez tous des crimes de l’Allemagne nazie. Et c’est dans ce sens qu’il faut comprendre les mots du Ministre.
Je vous rappellerais que dans une autre affaire, nous avons eu l’occasion de rappeler qu’il était important de se garder de toute interprétation abusive des dispositions de la Convention. Cela veut dire que notre exigence en matière du respect du droit international et humanitaire est connue. Les souffrances des populations civiles doivent cesser, il faut évidemment œuvrer à un cessez-le-feu, et nous avons d’ailleurs à ce titre déclaré condamner les déclarations irresponsables des ministres israéliens appelant à l’émigration de la population gazaouie et rappelé que le transfert forcé de populations constitue une violation grave du droit international, au sens des conventions de Genève et du Statut de Rome. Donc seule, pour nous, une perspective politique, permettra de répondre au droit des Israéliens à la sécurité et aux aspirations légitimes des Palestiniens à un État indépendant, viable et contigu, vivant dans la paix et la sécurité aux côtés d’Israël.

Q - Si jamais il devait y avoir des mesures prononcées par la Cour internationale de justice, est-ce que la France usera de son influence auprès d’Israël pour essayer d’appliquer une éventuelle ordonnance de la Cour ?

R - Pour le moment, nous n’en sommes pas là puisque, pour reprendre un peu des éléments de calendrier, la demande a été déposée le 29 décembre, nous sommes le 18 janvier. C’est une procédure qui va suivre son cours, et nous verrons, le moment venu, si nous décidons d’agir et comment nous décidons d’agir au sein d’un processus juridictionnel spécifique qui est celui de la Cour internationale de justice.

Q - La France continue de s’activer dans tous les sens pour contribuer à la conclusion d’un cessez-le-feu à Gaza. Qu’en est-il de l’initiative pour la paix et la sécurité pour tous lancée par la France, alors que les civils palestiniens continuent d’être attaqués de manière indistincte, ce qui fait au moins 150 morts et des dizaines de blessés chaque jour ? On en est où, de cet appel à un cessez-le-feu ?

R - Merci de rappeler effectivement l’initiative lancée par le Président de la République de la paix pour tous. Je vous rappelle que cette initiative se déclinait en trois volets distincts : un volet humanitaire, un volet sécuritaire et un volet politique. Sur le volet humanitaire, je pense qu’on a eu plusieurs fois l’occasion de rappeler que la France avait mené beaucoup d’actions en faveur du soutien humanitaire aux populations civiles de Gaza. C’est un peu le sens de la réponse que j’ai donnée sur le Dixmude tout à l’heure. En matière sécuritaire, c’est toujours une action qui est en cours, et notamment dans le cadre des mesures prises contre le financement du Hamas. Nous avons rappelé la réunion effectivement qui avait eu lieu à Paris au mois de décembre. Je vous ai rappelé toute l’action qui était menée au niveau européen en termes de sanctions. Et puis il y a un volet politique qui sera l’objet, notamment, des discussions la semaine prochaine à New York dans le cadre du segment ministériel de la présidence française du Conseil de sécurité.
Le Ministre sera à New York mardi prochain, et il aura l’occasion de rappeler l’ensemble des segments de cette initiative qui a été présentée par le Président de la République. Ce sont des initiatives qui continuent, que nous soutenons. La France demeure très active en la matière, et nous resterons attachés à l’obtention d’un cessez-le-feu.

Q - Pour rester sur Israël, la Ministre, l’ancienne ministre Colonna avait annoncé, il y a quelques semaines, qu’il y aurait des sanctions prises contre les colons extrémistes. Où est-ce que ça en est ? Est-ce que vous avez toujours l’intention de prendre des sanctions ? Et deuxième question sur le Pakistan et l’Iran : quelle est votre réaction aux frappes en Iran du Pakistan hier ?

R - Effectivement, l’ancienne ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Catherine Colonna, avait mentionné ce point, et des mesures sont en cours de préparation contre certains colons israéliens extrémistes coupables de violence à l’encontre de civils palestiniens en Cisjordanie, avec notamment des interdictions administratives du territoire français. Cela nécessite cependant tout un travail préalable d’identification des individus potentiellement concernés, et un recueil d’informations afin de motiver ces interdictions en droit. Nous sommes également favorables à l’adoption, au niveau européen, de sanctions à l’encontre de ces mêmes colons. Le sujet a été évoqué lors du dernier Conseil Affaires étrangères de décembre à Bruxelles, et il le sera très vraisemblablement lundi prochain, lors de la prochaine réunion du Conseil Affaires étrangères qui réunira les ministres des affaires étrangères des États membres de l’Union européenne.
Sur votre deuxième question, sur les tensions entre l’Iran et le Pakistan, nous suivons la situation avec beaucoup d’attention et beaucoup de préoccupation, puisque ce sont des tirs qui ont eu lieu à la frontière entre l’Iran et le Pakistan, et nous appelons à la plus grande retenue des deux parties.

Q - J’avais deux questions, la première, c’était sur l’opération européenne maritime qui est en discussion à Bruxelles : est-ce que vous souhaitez qu’une décision politique soit prise dès lundi quand les ministres des Affaires étrangères se réunissent ? Et est-ce que la France souhaiterait que la mission soit intégrée avec la mission AGENOR qui est déjà sur place, ou plutôt juste à côté ?

R - Effectivement, sur la question des opérations en mer Rouge, nous soutenons le principe d’un renforcement de la présence européenne en mer Rouge afin de lutter contre les menaces que font peser les Houthis sur nos intérêts commerciaux et sur nos intérêts sécuritaires. La France est pleinement investie, en ce sens, dans les discussions qui sont encore en cours et qui auront lieu au sein de de l’Union européenne. Sur la question du lien avec l’opération AGENOR, qui est une opération avec un format un peu différent, nous reviendrons vers vous avec des éléments plus spécifiques.

Q - Éventuellement une décision politique lundi ? Ce serait idéal…

R - Cela, je ne peux pas vous répondre avec précision.

Q - Pour compléter cette question, le Président et puis le ministre de la Défense ont précisé la position française, qui est différente de la coalition dirigée par les États-Unis, mais il y a eu une intervention au moins de la frégate française, là-bas, on a dit, pour garantir la liberté de circulation des navires ; mais est-ce qu’il y a une coordination avec cette coalition américaine ? On a dit que la France voulait maintenir justement son indépendance pour des questions d’éviter l’escalade et pour sa propre indépendance. Mais est-ce qu’il y a une coordination dans les opérations pour se répartir « si on surveille ces bateaux en train de passer par le golfe d’Aden ; si c’est nous, si c’est vous » ? Est-ce qu’on se parle avec les Américains ? Est-ce qu’on se répartit le travail, comment ça marche ? Et avec ce qui est en train d’être négocié entre des partenaires européens, comment est-ce que ça s’articulerait ?

R - Effectivement, le cadrage général est celui que vous rappelez et qui reprend les propos récents du Président de la République sur le sujet. La France est active dans la zone et agit à travers tous les formats multilatéraux, en coordination avec l’initiative de sûreté maritime, l’opération Prosperity Guardian, qui a été lancée par les États-Unis le 18 décembre dernier. Dans ce cadre, nous avons une frégate, la frégate langue Languedoc, qui est déployée sur zone, et bien évidemment la coopération opérationnelle avec les États-Unis est très importante.

Q - Deux petites questions. D’abord, le sujet de la Cour internationale, l’Allemagne a quand même déclaré officiellement qu’elle va constituer une troisième partie, donc elle va prendre ça officiellement, être sur place. Si je comprends le langage que vous avez présenté, vous avez dit « La France prend en compte et que vous allez prendre une décision, le moment venu », cela veut dire que vous n’allez pas prendre une telle action comme l’Allemagne ? Vous n’allez pas constituer une troisième partie ? Et la deuxième question, c’était sur le sujet qui était évoqué sur le Dixmude. Si le Dixmude part, est-ce qu’il y aura un autre navire français qui va le remplacer ?

R - Sur la première question, je ne voudrais pas que mes propos soient mal interprétés. Non, je n’ai pas dit qu’on ne ferait pas comme l’Allemagne, j’ai simplement dit que nous avions tout cela bien clairement en tête, qu’on avait bien pris note de ce qui avait été déposé par l’Afrique du Sud le 29 décembre dernier. Encore une fois, les procédures devant la Cour internationale de justice obéissent à un formalisme particulier. L’Allemagne a décidé de déclarer qu’elle se constituerait troisième partie dans l’affaire. Mais je n’ai pas dit quoi que ce soit en faveur d’une décision ou d’une autre. J’ai dit simplement que c’est une question qui se posera et que, le moment venu, on y répondra.
Et sur le Dixmude, je vais juste vous redire ce que j’ai déjà dit, que l’engagement de la France se maintiendra en faveur du soutien humanitaire aux populations de Gaza.

Q - Je voulais juste revenir donc sur le régime de sanctions au niveau européen, la semaine prochaine, qui sera adopté. Qu’est-ce qu’il y aura dans ce régime de sanctions, exactement ? Quelles sont les grandes lignes de l’accord ? Et une question sur la facilité de paix européenne. Estimez-vous que l’Allemagne est en train de tuer la facilité de paix européenne pour l’Ukraine ?

R - Sur votre première question sur le régime de sanctions sur le Hamas, c’est un régime de sanctions qui serait pris effectivement au niveau européen. Nous pourrons revenir vers vous avec des informations plus précises. Encore une fois, ce sont des dispositifs qui visent des individus et qui visent des interdictions, notamment de transferts de fonds. Donc ce sont des dispositions qui se mettent en œuvre de manière concrète, mais de manière très technique, et nous reviendrons vers vous, le moment venu. Sur la facilité européenne pour la paix, c’est une discussion qui est en cours, à 27, et c’est une discussion qui a lieu dans les mêmes enceintes que les discussions générales sur le soutien à l’Ukraine. Tout le monde au sein de l’Union européenne et tous les États membres travaillent pour être à la hauteur des enjeux parce que, comme je vous le disais, la stabilité et la sécurité du continent européen sont en jeu. Donc c’est une discussion qui sera poursuivie à l’avenir dans les prochaines réunions en format européen.

Q - Comment est-ce que vous interprétez la déclaration de Viktor Orban qui souhaite que soit abordée la question du financement de l’Ukraine hors budget européen ?

R - Effectivement, la discussion sur le soutien à l’Ukraine est une discussion qui est encore en cours, comme je vous le disais, et elle le sera lors du Conseil européen du 1er février prochain. Les discussions seront essentiellement consacrées à cette question-là, c’est-à-dire au financement du soutien européen à l’Ukraine. C’est un soutien qui se veut durable, c’est un soutien qui s’inscrit dans la durée et qui doit concerner les différents éléments, les différents segments du soutien à l’Ukraine. Je ne peux pas répondre précisément à votre question, mais le travail est en cours. On a bien pris note des déclarations de M. Orban.

Q - Question technique. Est-ce qu’il y aura un brief, off, avant lundi ?

R - Pour le Conseil Affaires étrangères ? C’est une question sur laquelle on reviendra vers vous.

Q - Pour compléter la question de mon collègue sur l’aide à l’Ukraine, de l’Union européenne, est-ce que c’est envisagé de créer une coopération renforcée ? Emmanuel Macron en a parlé hier, pas spécifiquement sur cette affaire, mais est-ce que c’est envisageable, puisqu’il y a des oppositions notoires, dont celle-ci de Viktor Orban, est-ce que c’est envisagé de créer une coopération renforcée pour contourner cette claire opposition ?

R - Encore une fois le soutien à l’Ukraine de la part de l’Union européenne doit être total, doit être durable et après, sur les modalités techniques, cela rejoint la question sur le point budgétaire. Sur les modalités techniques, nous pourrons revenir vers vous concrètement sur la manière dont ce soutien prendra forme, au niveau technique. Mais ce qui est important pour nous, c’est que ce soutien soit clair, franc et durable.